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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman à l'origine de l'excellent film "Les Noces Rebelles" mérite une nouvelle traduction ! Dommage qu'à l'occasion de sa réédition, Robert Laffont n'ait pas rafraîchi le mot-à-mot maladroit datant de 1962, comme il l'a fait pour l'élégante couverture à l'effigie de Leonardo DiCaprio et de Kate Winslet.

Au-delà de cet inconfort de lecture, le récit s'avère bien construit et extrêmement prenant. Dans l'Amérique des années 50, Richard Yates dissèque les codes de la vie en banlieue et la complexité des relations de couple, surtout quand il s'agit de devenir parents.

A l'aube de la trentaine, Frank et April Wheeler forment un séduisant couple avec deux enfants. Dans leur jolie maison avec fenêtre panoramique sur Revolutionary Road, ils se considèrent différents de leurs voisins tels que les Campbell ou les Givings. le travail assommant de Frank au siège social des machines Knox à New-York ne sert qu'à subvenir aux besoins des enfants. Leur routine de parents en banlieue n'a pas entamé leurs ambitions de jeunesse. Ils refusent d'avoir des pensées étriquées. Ils sont d'ailleurs prêts à tout plaquer pour aller vivre LA vraie vie en Europe... Mais si tout ceci n'était qu'un mirage ? Si, finalement, leur vraie vie était celle-ci ?

Avec l'histoire de Frank et April Wheeler, Richard Yates offre une vision sans concession de la société américaine. Sous le vernis de la modernité ou de la réussite, les mentalités évoluent peu et, par exemple, rares sont les femmes mariées qui travaillent. Dans cette société typique des années 50, on discute, on s'amuse et on boit beaucoup : bière, whisky, martini et autres cocktails. Pour ces "ménagères désespérées" et ces maris insatisfaits, c'est une manière comme une autre de combler la solitude existentielle, le « vide sans espoir » et de taire l'indicible. Celui ou celle qui ose dire la vérité ou transgresser les codes établis ne rencontrera qu'hostilité et incompréhension. Or certains mots blessent plus sûrement que des armes...

Roman subtil et bouleversant, La fenêtre panoramique est le miroir des illusions perdues.
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Amateurs d'Happy Endings et de tendres histoires d'amour s'abstenir : le très grinçant roman « La fenêtre panoramique » de Richard Yates (adapté très brillamment au cinéma, il y a quelques années, sous le titre « Les noces rebelles ») n'est pas pour vous. Tout commence pourtant de la façon le plus classique du monde par un coup de foudre entre Franck Wheeler, jeune homme plein d'entrain au brillant avenir professionnel, et April, belle jeune femme cultivée. Ils s'aiment, ils s'admirent, ils sont chacun « l'être le plus intéressant » que l'autre ait jamais rencontré. Touchante illusion mais que quelques années de mariage et deux enfants plus ou moins accidentels ne tardent pas à ternir...

Huit ans plus tard, les Wheeler sont toujours un couple charmant, installé en banlieue new-yorkaise dans une coquette petite maison et grandement apprécié de leurs voisins, mais le ver s'est insinué dans la pomme. Dissimulés derrière les murs de leur joli foyer et leurs murailles de faux-semblants, les Wheeler se déchirent, ponctuant leur vie conjugale de disputes de plus en plus violentes : April méprise Franck et Franck craint April. Dans un ultime effort pour sauver leur mariage et se prouver l'un à l'autre qu'ils sont toujours les êtres exceptionnels qu'ils pensaient être huit ans plus tôt, ils prennent une décision aventureuse : quitter l'Amérique et partir en France, terre de culture et de civilisation (oulah !) où leurs potentialités pourront enfin s'épanouir. Mais, comme disait l'autre, il y a loin de la coupe aux lèvres et, loin de stabiliser les choses, ce projet hasardeux va jouer le rôle d'événement déclencheur, précipitant la crise.

Avec « la fenêtre panoramique », Richard Yates réussit l'exploit de livrer un roman à la fois profondément dérangeant et curieusement touchant. Dérangeant car il offre une image du couple bien éloignée de celle des romances habituelles : une relation fondée sur le mépris mutuelle, la passion des apparences et du conformisme (si notre vie n'est pas un conte de fée, elle ne vaut pas la peine d'être vécue…) et la peur névrotique de la solitude. Mais touchant également, car si Franck et April rivalisent souvent de puérilité et d'aveuglement – même si Franck remporte à plusieurs reprises la palme de la médiocrité, à mon avis – ils n'ont restent pas moins très humains : ils nous répugnent un peu, nous dérangent, mais nous les comprenons tout de même. Dans leurs faiblesses, leurs petites veuleries, leurs craintes infantiles, il y a un peu de nous. Un roman fort, triste et vrai que l'on referme avec au coeur une pointe de pitié glacée et de crainte : prions le ciel de ne jamais être comme eux…
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Dans les romans de Richard Yates, et celui-ci ne fait pas exception, il ne faut pas s'attendre à une fin heureuse, à des personnages joyeux et heureux de vivre mais au contraire à des personnages perdant pied dans leur vie, malheureux en amour et parfois aussi dans le travail, le tout sous couvert d'une belle petite vie bien rangée avec la maison en banlieue, le mariage heureux, le travail épanouissant et permettant de gagner confortablement sa vie ; en somme la vie de bourgeois bien conformistes.
Malvina Reynolds en son temps avait très bien illustré cette situation avec sa chanson "Little Boxes", et dans le Domaine du Mont de la Révolution il en va de même, seul le bonheur a droit de résidence : "Le Domaine du Mont de la Révolution n'avait pas été conçu pour abriter une tragédie.".

Ici nous avons donc April et Frank Wheeler, un couple bien comme il faut, habitant une grande maison dans la banlieue de New-York, parents de deux enfants, Frank travaillant à New-York dans une grande entreprise fabriquant des machines électroniques tandis qu'April est femme au foyer.
Mais passé la fenêtre panoramique de leur maison, ce conte de fées n'est plus qu'apparence : ils sont malheureux tous les deux, se disputent assez souvent et de façon violente, Frank méprise son travail tout comme il méprise par moment sa femme : "Troisièmement, il se trouve que le rôle d'un mari de banlieue muet et insensible ne me convient pas; tu as tenté de me le faire jouer depuis que nous sommes arrivés ici; mais je préférerais crever plutôt que l'assumer." et noie ses désillusions dans l'alcool ; quant à April, n'ayant jamais eu de modèle familial elle ne sait pas toujours comment se comporter avec ses enfants et fait montre d'une psychologie fragile tout en s'ennuyant ferme toute la journée dans sa belle maison de banlieue.
Ce roman n'est pas un pamphlet contre la vie en banlieue, c'est plus un pamphlet contre la volonté de conformisme des individus, de ne surtout pas sortir des sentiers battus et de chercher la sécurité à tout prix : tout le monde se marie, tout le monde a des enfants, tout le monde a sa maison en banlieue et va travailler quotidiennement en ville.
A ce sujet, le titre original "Revolutionary Road" est plus évocateur que la traduction en français puisqu'il fait référence à la révolution de 1776, année de la déclaration d'indépendance aux Etats-Unis.
Ce qui est remarquable dans ce propos, c'est que ce qui était vrai dans les années 50 l'est toujours autant aujourd'hui : gare à celui qui dévie de la norme dans sa vie, une âme bien pensante viendra vite lui signifier qu'il est anormal et qu'il devrait vite retourner sur le droit chemin sous peine de brûler dans les flammes de l'enfer.
Là où il devient amusant, c'est qu'il ne faut surtout pas pour les Wheeler et leur couple d'amis et voisins les Campbell être comme tous ces petits bourgeois qu'ils passent leur temps à critiquer lorsqu'ils se voient.
Ils se croient et se revendiquent différents, ils sont juste exactement comme eux.
La vie est un perpétuel spectacle dans lequel il faut faire bonne figure et choisir le bon costume et le bon masque, ce n'est d'ailleurs pas un hasard que ce livre s'ouvre sur une représentation théâtrale.

Je n'irai pas jusqu'à dire que je me suis attachée aux personnages, Frank est trop orgueilleux pour s'attirer ma sympathie et April trop soupe au lait pour que je puisse envisager un instant de m'identifier à elle.
Néanmoins, le propos sous-jacent à ce roman m'a vivement intéressée et j'ai été interpellée par cette dissection au scalpel de la vie d'un couple.
S'aiment-ils ou jouent-ils à s'aimer : "Prouver, prouver ... Et pour prouver encore, il avait épousé une femme qui s'était plus ou moins arrangée pour le maintenir constamment sur la défensive, qui l'aimait quand il était gentil, qui vivait selon ce qu'elle avait envie de faire, et qui pouvait à n'importe quel moment (c'était bien le comble !) à n'importe quel moment du jour ou de la nuit avoir envie de partir et de le quitter." ? Se détestent-ils et se sont-ils uniquement mis ensemble pour ne pas finir seul ? Frank est-il le plus manipulateur dans le couple : "Il avait triomphé, mais il ne se sentait pas l'âme d'un vainqueur. Il avait dirigé avec succès le cours de sa vie, mais plus que jamais il se sentait victime de l'indifférence du monde. Cela ne lui semblait pas juste." ou bien est-ce l'inverse ?
Autant de questions qui restent sans réponse, les Wheeler me font penser à des enfants qui auraient voulu grandir trop vite ou qui auraient mal grandi.
Ils ont encore des rêves plein la tête et un petit côté égoïste, leur décision de partir en Europe en est un bel exemple, à aucun moment ils ne se sont posés la question de savoir ce qu'il adviendrait de leurs enfants ni comment ils vivraient ce départ.
Néanmoins, il y a aussi quelques vérités dans ce récit : la vie de couple est difficile, il y a des hauts et des bas, mais c'est quelque chose qui se construit à deux, par le dialogue et sur la confiance.
Je n'envie pas ce couple, c'est une certitude, mais je n'ai pas non plus ressenti de dégoût pour eux à la lecture du roman.
Je les voyais se débattre dans une toile d'araignée sans réussir à s'en sortir, plutôt un modèle à ne pas retenir mais pas non plus un modèle que je condamne.
La construction du roman est également intéressante : une pièce de théâtre en ouverture avec une April comédienne ratée, un découpage de l'histoire en parties avec une alternance dans les points de vue : majoritairement celui des Wheeler mais aussi celui des Campbell et des Givings.
Ils ont un petit côté pathétique mais amusant tous ces couples à s'observer derrière la fenêtre, à épier le moindre faux pas du voisin pour se rassurer et se dire que soi-même on est différent et que cela ne pourrait jamais nous arriver.

"La fenêtre panoramique" est un roman mordant comme Richard Yates sait si bien en écrire, découpant et mettant à nu la vie d'un couple pour dénoncer le conformisme des années 50 aux Etats-Unis.
Une oeuvre intéressante sur bien des aspects dont je ne m'explique pas pourquoi il aura fallu tant d'années pour qu'elle traverse l'Atlantique.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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AUTOPSIE D'UN MARIAGE AMERICAIN.Nous sommes en 1955, dans le Connecticut Ouest "banlieue de New York".Einsenhower est Président des USA, la guerre est finie depuis 10 ans,les jeunes soldats ont repris le chemin de la vie civile avec plus ou moins de succès.Frank Wheeler et sa femme April , parents de 2 jeunes enfants ont acheté une maison dans un village en pleine expansion."vraiment une gentille petite maison, dans un gentil petit cadre." "pas grande et tout en bois , chevauchant hardiment sa fondation .en béton , avec une fenêtre centrale immense qui ressemblait à un grand miroir noir: ""une fenêtre panaromique".
Richard Yates va nous faire partager la vie de ce couple associé par erreur , rêvant d'espace , de départ ,pour échapper à la médiocrité ambiante .Frank Weeler se vante d'avoir un travail alimentaire et d'y dépenser le mons d'énergie possible ,quant à April elle fourgonne dans sa maison , en pensant à autre chose , à se réaliser autrement que dans les biberons et les couches !
En l'espace de quelques mois nous voyons se couple se désagréger , se prendre en grippe , ;Le texte de Yates est d'une pertinence surréaliste ,il fait mouche à tous les coups et nous regardons impuissants le drame se nouer.
Beau texte à replacer impérativement dans son contexte historique , à noter l'adaptation cinématographique Les Noces Rebelles réalisée par Sam Mendes avec Leonardo di Caprio et Kate Winslet particulièrement bien réussie .
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Le romancier Richard Yates analyse un couple à la dérive. Franck et April Wheeler mènent une vie paisible dans un quartier pavillonnaire de la banlieue new-yorkaise dans une Amérique prospère des années cinquante. Après une modeste représentation théâtrale où April est l'actrice principale, elle se rend compte que leur couple est passé à côté de leurs ambitions de jeunesse. Elle décide qu'ils doivent prendre un nouveau départ, et projettent de partir s'installer à Paris.
Après la lecture et le visionnage du film (magnifiquement interprété par Kate Winslet et Leonardo di Caprio), on se rend bien compte que seul leur rencontre aura été pour eux l'unique instant de bonheur. On sent une atmosphère pesante tout le reste du temps.
Ce qui m'a intéressé dans ce roman, c'est le regard porté sur la société américaine, mais aussi sur un thème récurrent, le rôle de la femme, ici en simple ménagère élevant ses enfants mais aspirant à davantage de reconnaissance sur ses compétences.
Cette fine observation psychologique de ce couple ne laisse pas indifférent.
Un roman (et un film) à découvrir.
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La fenêtre panoramique est un de ces livres qui vous fichent une méchante claque, mais qu'il faut éviter de recommander à un lecteur ayant des idées noires. April et Frank Wheeler ont une jolie maison de banlieue, deux jeunes enfants, et l'impression terrible de s'être enlisés dans un train de vie gentil, avec de gentils voisins, dans un gentil endroit. Persuadés qu'il y a un moyen de se sortir de l'ornière de l'ennui, de l'habitude, de ce milieu pour lequel ils s'estiment trop brillants, ils rêvent d'autre chose.
J'ai énormément apprécié ce livre tout en le trouvant terrible de réalisme, d'orgueil quotidien et de malaise. C'est la médiocrité quotidienne que le lecteur se prend en plein dans la figure et l'implacable mécanique du roman et de l'écriture de Yates ne laissent aucune chance.
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L'histoire d'un couple, qui ne fonctionne pas bien sans que l'on sache vraiment pourquoi. April et Frank, sont jeunes, intelligents, peut être pas riches mais à l'aise. Mais ils n'ont pas le sentiment de bonheur. Et surtout la sensation de ne pas être tout à fait comme tout le monde, de pouvoir vivre la même vie que la plupart des leurs concitoyens ou alors au prix d'abandonner quelque chose d'essentiel, d'authentique, ne pas être eux-même, juste des pantins qui imitent les autres. April fait la tentative de faire partie d'une troupe de théâtre, après l'échec de cette expérience, elle propose de partir en France, essayer une autre façon de vivre. Frank semble soutenir sa femme dans ses initiatives pour changer leur façon de vivre, mais en même temps n'est jamais moteur dans ces éventuels changements, il ne fait que les imaginer. Et lorsqu'on lui propose dans son travail, qu'il dénigre pourtant jusque là, une promotion, une reconnaissance, de genre de celles qui auraient rendues son père heureux, malgré tout son soit disant esprit rebelle, il se précipite pour rentrer à fond dans une vie conventionnelle. Sa femme ne pourra ou ne voudra le suivre dans ce choix de vie.

Difficile de dire pourquoi un livre est réussi et un autre pas sur le même thème. J'ai vraiment apprécié la façon dont Richard Yates décrivait ce couple, à petites touches, à des moments clés de leurs vies. Et aussi la façon dont il dressait toute la galerie de personnages de leur entourage, ce qui permettait aussi de mieux caractériser les deux personnages principaux. Frank est vraiment presque effrayant, dans sa façon d'ignorer les sentiments des autres, que ce soit de sa femme, ou de Maureen avec qui il a une aventure. April est un peu plus mystérieuse, puisque l'auteur ne nous livre pas ses pensés comme il le fait avec Frank, ou d'autres personnages, on a sans doute donc plus tendance à projeter sur elle. J'ai été prise pas cette lecture, cette situation de crise, dont on sent que l'issue ne pourra être heureuse. Richard Yates a un univers et une écriture fortes et denses, qui me donnent envie de continuer à explorer cette oeuvre.
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II ne suffit pas d'actualiser la couverture d'un roman paru en 1961, avec le couple DiCaprio/Winslet pour faire du neuf avec du vieux, il faut également que le contenu de l'alléchant emballage soit à la hauteur. Quel dommage de ne pas pouvoir lire chaque oeuvre littéraire dans sa langue originelle, car en ce qui concerne La fenêtre panoramique, c'est selon toute vraisemblance la médiocrité de la traduction perpétrée par Robert Latour, nuisible au talent de l'auteur, qui a rendu ma découverte de Richard Yates décevante, pénible en raison d'un texte lourdaud lesté d'indigestes imparfaits du subjonctif employés à tort et à travers.


L'année ? 1955. le lieu ? Une partie du Connecticut de l'ouest où trois villages en plein développement sont amalgamés autour de la grande et bruyante Route n°12. Les protagonistes ? le couple Wheeler, confit dans le conformisme, sur le point d'imploser. A partir de cette base à la fois banale et éternelle, j'espérais un texte lumineux, voire flamboyant, annoncé comme précurseur de Raymond Carver.


Malheureusement, les dialogues pollués par les :
« Okay. C'est okay, mon chou »... lorsque l'on parle à une femme ; ou variante : « D'accord mon vieux », si l'interlocuteur est un homme ; par des formules à l'emporte-pièces comme « Il va se faire psychanalyser » ; ou la traduction fûtée du mot anglais « living-room » par « living-room » en français, ont parasité mon attention avec des envies de rire fréquentes qui ont finalement eu raison de ma patience. Si j'ajoute que Frank, sur le point de garer son automobile devant chez lui « … coupa les gaz et éteignit les lumières... », j'aurai tout dit.


Car, même en 1961 certains chariots et attelages devaient déjà être équipés de phares.
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La première scène donne une clé pour entrer dans le roman: une pièce de théâtre jouée par des amateurs dans une petite ville américaine. Tout devrait bien se passer, mais la première représentation tourne au fiasco. Alors que Franck tente de consoler April, sa femme, de son échec, tout est déjà en place, April ne joue plus la comédie de la gentille épouse comblée, Franck essaie encore de se convaincre qu'il deviendra ... qui donc? il l'ignore lui-même.
Dans leur jolie maison de la route de la Révolution, ils vont encore essayer de croire à un projet fou: émigrer en Europe, à Paris, avec leurs leurs deux enfants, afin que Franck, enfin trouve sa voie. le projet doit être abandonné, et le drame se construit.
C'est l'envers d'un rêve américain, un récit sans pitié, des personnages conduits vers une issue inexorable. April fait face à son désenchantement avec une lucidité terrifiante. Les voisins et "amis" ont une autre attitude: la comédie continue pour eux, jusqu'à l'amie de la famille qui finit par construire le récit du drame, comme une véritable actrice, l'agent immobilier qui sort son fils de l'asile... mais qui est le fou ici? Des deux personnages qui affrontent le monde et non sa représentation idéalisée, l'un est qualifié de dément ...
Brillant, malgré une traduction vieillotte .
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Se marier à une jolie femme aimante, avoir 2 enfants, un emploi stable, une belle maison, des bons voisins. Qu'est-ce qu'un homme peut demander de plus dans le Connecticut des années 1950 ?
Frank qui a réalisé cet idéal, est pourtant malheureux, son couple déchiré sans savoir pourquoi c'est arrivé et quoi faire pour le sauver.
Richard Yates nous livre un roman tragique, poignant, magnifiquement écrit.
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