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L'univers créé par Banana Yoshimoto, autour de deux courtes nouvelles, entraîne ma pensée vers des chemins torturés où règnent simultanément l'amour et la mort. Ces deux histoires, au premier abord, très sombres confrontant deux jeunes japonaises à la mort d'une personne chère et très proche se révèlent pourtant d'un optimisme grandissant au fil de ma lecture. La mort y est omniprésente et les protagonistes traversent des moments de leur vie vraiment « durs », mais c'est justement par ces instants graves et intenses qu'elle vont pouvoir revivre, retrouver une partie de leur bonheur échappé plus tôt en surmontant leurs tristesses et en faisant le deuil (sans oublier) de leurs amours passés...

Coup Dur : En veillant à l'hôpital sur Kuni-chan en train de s'éteindre lentement, sa soeur tente de se remémorer leur complicité, leur histoire. Épris d'un chagrin profond face à son impuissance, elle va pourtant s'ouvrir aux autres et espère découvrir un nouvel amour. La tristesse de voir sa soeur mourir « à petit feu » se mêle à l'espérance et aux joies d'un futur bonheur.

Peau Dure : Une nuit où elle se retrouve seule, perdue dans un sordide hôtel qu'on pourrait croire à l'abandon dans un petit village reculé des montagnes, une jeune japonaise ressent des « choses », des esprits autour d'elle, rêve de fantômes surgis du passé. Effrayée au premier abord, elle se montrera éprise de compassion envers ces esprits qui lui apporteront ainsi le bonheur de se souvenir d'une amie intime morte depuis quelques mois et de la comprendre mieux.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Comme Yoko Ogawa, Banana Yoshimoto nous transporte dans un monde poétique et semi-fantastique,tout en traitant avec finesse des sujets douloureux comme le deuil et la séparation.

Dans la première nouvelle, une jeune femme se souvient d'une amie, qui avait le don de converser avec les esprits. Dans l'hôtel où elle séjourne, la jeune femme fait de nombreux rêves, qui lui permettent de se remémorer sa rencontre avec son amie puis leur vie à deux. Sans effet larmoyant mais avec délicatesse, l'auteur nous parle de la difficulté de vivre ensemble, mais aussi du nécessaire deuil pour se reconstruire ensuite.

La seconde nouvelle permet de raconter la rencontre improbable de deux personnes autour d'une personne qui va mourir. La soeur de l'héroïne est dans le coma et il y a peu de chance qu'elle puisse se réveiller. Durant des mois, la famille oscille entre espoir et résignation. La narratrice rencontre ce qui aurait dû être son futur beau-frère, et sa personnalité hors des conventions la séduit. Mais comment s'aimer autour d'une personne présente et absente à la fois ?

Ces deux nouvelles sont assez différentes mais il se dégage une ambiance assez particulière, propres aux auteurs japonais : sérénité, grâce, douceur, pudeur et une véritable délicatesse autour de sujets qui peuvent être vite devenir scabreux ou malsain.
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La première nouvelle nous plonge rapidement dans le thème du surnaturel, des force occultes, de la mort. Tout ce cheminement dans cette obscurité est causé par le ressenti de la perte d'une amie proche. La narratrice lors d'une randonnée s'approchera d'un sanctuaire d'ou émane des souffrances, d'une rencontre avec un fantôme dans un hôtel. Elle même semble appartenir plus au monde des ténèbres que celui des vivants, tant elle est emprunt de vision de l'au delà, entouré de fantôme du passé. Plusieurs incendies à priori sans relation la suivent également.

L'écriture est emprunt de poésie, on retrouve de la tendresse, de la douceur, compassion dans cette deuxième nouvelle. La fin de vie, du ressenti des proches, et du vide qui va être causé par la mort d'un être proche. On retrouve la symbolique de l'automne qui accompagne cette disparition.
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Comment Yoshimoto reussit-elle a ecrire sur des sujets aussi difficiles et douloureux ( ruptures, suicides, deces ...) tout en parvenant a nous maintenir dans l espoir et la joie de vivre ?
Ce tour de force n en est pas un pour elle qui ecrit de facon simplement desinvolte et bienveillante, sans tricherie ni chichi, et ce, avec poesie et une tendresse evanescente pour ses personnages...
Il emane de ses ecrits une sagesse toute orientale, sans dictats ni sentences, en saveurs subtiles et nuances inspirantes....
Est ce qu un auteur occidental pourrait etre capable d un tel art, a savoir impregner son recit d autant de visions de l instant present ? peu importe en fait puisque l Asie regorge d ecrivains ! et que Banana Yoshimoto existe ! Il est tres important pour moi de sentir les sagesse et spiritualite sous-jacentes a l esprit d ecriture d un auteur et a ce niveau la , B.Y. me comble.
Par ailleurs ces nouvelles sont comme de magnifiques paysages dont l esthetisme n a rien de fige car la beaute du monde n est qu une prolongation de l ame des personnages
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On avait déjà évoqué ici Banana Yoshimoto avec son premier succès : Kitchen, écrit à l'âge de 23 ans.
Dur, dur, est un recueil de deux nouvelles, écrites 12 ans plus tard (et l'écriture a visiblement gagné en maîtrise).
Mais si les années ont passé, les préoccupations sont toujours les mêmes : le passage à l'âge « adulte », la perte de l'être aimé (l'amie, la soeur, ...) et le traumatisme laissé par la mort.
Et au passage, quelques fantômes qui hantent la nuit, les souvenirs et les digressions.
Avec un petit coup de coeur nostalgique pour la première nouvelle qui se déroule dans un hôtel de montagne : une de ces auberges nippones où l'on va jusqu'au onsen (le bain d'eau chaude thermale) en yukata ...
Moins « tokyoïte » que Kitchen, toujours aussi féminin.
Pour celles et ceux qui aiment la douceur mélancolique d'un bain chaud.
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Deux textes - entre nouvelle et conte fantastique - par l'auteur du fameux de « Kitchen ». Deux textes qui ont pour point commun d'évoquer la mort, les souvenirs, la mélancolie.

Dans la première histoire, « Peau dure », l'héroïne arrive dans un village de montagne après avoir croisé sur sa route l'un de ses sanctuaires dédiés à Jizô comme on croise régulièrement sur les routes des provinces japonaises. Sensible aux atmosphères, l'héroïne ressent une présence, ce qui l'amène à se souvenir d'un amour de jeunesse… Une longue nuit peuplée de fantômes l'attend ! Banana Yoshimoto est très douée pour nous faire pénétrer en douceur le monde des esprits et nous faire croire à ses histoires. Son écriture sensible, colorée, procède par touches subtiles et nous fait pénétrer le coeur et les pensées de son héroïne. le lien aux esprits est beaucoup plus marqué dans la culture nippone que dans notre vieille Europe, pourtant je me suis laissé séduire par cet univers onirique et sentimental.

Dans la deuxième nouvelle, « Coup dur », une jeune femme raconte les derniers jours de sa soeur suite à un accident cérébral : la difficulté du deuil, le travail d'acceptation, la façon dont les vivants, peu à peu, acceptent de reprendre goût au bonheur. Là encore, beaucoup de subtilité pour enlacer dans un même élan souvenirs mélancoliques et pulsions de vie.

Ces deux nouvelles se lisent avec intérêt et plaisir. Je le répète, la plume de Banana Yoshimoto est belle, délicate et précise. Par d'infimes détails, elle fait basculer les atmosphères du réel à l'imaginaire et touchent nos coeurs. Passant d'une héroïne à l'autre avec un talent consommé de romancière, sa pensée n'est jamais banale. C'est un auteur humaniste : future prix Nobel de littérature ?
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Encore un auteur dont j'ai vu le nom ici et là sur les blogs, une écrivaine contemporaine de la même génération que sa compatriote Ôgawa Yoko que j'ai découverte il y a peu. J'ai choisi un peu au hasard ce recueil de deux nouvelles , ou contes, dont le point commun premier est d'avoir le mot " dur" dans le titre. Les autres points communs étant un cadre temporel similaire ( l'automne, qui est presque un personnage à part entière) et la thématique du deuil.
Dans Peau dure ( hard- boiled, étonnamment, les titres originaux sont en en anglais, littéralement "dur" comme la cuisson des oeufs, de manière imagée " dure-à-cuire"), une narratrice anonyme en randonnée dans la montagne, est victime d'une série d'incidents fantastiques, à la limite du surnaturel: un caillou noir lié à un sanctuaire abandonné semble la suivre partout et attirer la malchance, l'hôtel qu'elle a choisi se révèle sinon glauque , du moins étrange, et l'ambiance générale lui fait faire des rêves dérangeants liés à son passé: Autrefois elle a eu une brève liaison avec Chizuru, une autre femme, un peu médium. Les deux femmes ont vécu ensemble dans un appartement à peine plus confortable qu'un squatt, avant de rompre sans heurts ni larmes de cette histoire sans avenir. Chizuru est morte accidentellement peu de temps après, et la narratrice ne s'était pas vraiment rendu compte que cette perte lui rongeait la vie, jusqu'à cet automne.

Dans Coup dur ( hard-luck) c'est une famille entière qui est victime d'un coup du sort: Kuni-chan, la fille aînée est mourante, dans le coma après une attaque cérébrale, probablement due à un excès de zèle au travail. La situation est difficile à vivre surtout pour sa soeur, la narratrice qui était très proche d'elle, qui a bien du mal a accepter l'inéluctable, tout en reconnaissant à mi-mots qu'il serait peut-être moins pénible que Kuni-chan meure vraiment, plutôt que cette non-présence qui n'est pas vraiment une absence. C'est Sakai, le frère de l'homme que sa soeur allait épouser, un type un peu original mais sensé, qui va l'aider à passer le cap au moment fatal.

J'ai beaucoup, mais alors vraiment beaucoup aimé ces deux nouvelles, plus encore qu'" une parfaite chambre de malade" sur un sujet similaire ( en tout cas similaire au deuxième texte). D'abord parce que les deux sont bien ancrés dans la réalité, mais avec une petite touche de fantastique bienvenue. Et un humour léger, qui se traduit en situations cocasses: dans la deuxième nouvelle, l'héroïne revient en voiture avec son père après avoir accompli la tâche déprimante de vider le bureau de sa soeur.. mais le retour dans une voiture trop petite qui déborde de trop de cartons est à la fois un moment comique - l'humour aide à surmonter l'angoisse- mais aussi un rapprochement très mignon entre un père et sa fille qui subissent un même choc et luttent chacun à leur manière pour ne pas se laisser abattre. Dans la première nouvelle, c'est une narratrice plutôt réaliste qui se retrouve aux prises avec des fantômes...et pas seulement ses propres fantômes. Mais dans les deux cas, ce sont des femmes fortes, qui ne se laissent pas abattre par les circonstances, et ça, ça fait très plaisir à lire. Les thèmes sont lourds, mais le traitement est optimiste.
Encore un auteur que je vais suivre.
Lien : http://purplenosekai.blogspo..
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Dur, dur de Banana Yoshimoto comporte deux nouvelles qui ont en commun la mort d'une personne chère et le travail du deuil mais traitées de manière différente.

La première s'oriente vers le fantastique avec la présence d'esprits et de fantômes dans une ambiance étrange et lourde ressentie par la narratrice. Ce que j'aime avec le japon, c'est la présence du fantastique dans le quotidien sans que cela soit étrange ou ne choque. Après être passé devant un tombeau alors qu'elle se promenait pour rejoindre son hôtel, une femme se remémore une personne avec qui elle a vécue. Cette jeune femme, morte depuis maintenant quelque temps, entretenait un lien particulier avec le monde des esprits. A travers une série de rêves que fera la narratrice dans cette nuit étrange à l'hôtel, elle rencontrera une femme étrange mais aussi son ancienne compagne. C'est aussi l'occasion de revenir sur leur première rencontre, leur vie à deux mais aussi ce qui les a séparé. C'est une histoire d'amour singulière qui a unis, voir à sens unique pour l'une. Deux personnes qui ne se connaissaient pas tout à fait, ne s'entendaient pas forcément sur tout mais sans jamais se disputer. Cette nuit si étrange, dont on arrive à sentir la lourdeur et la moiteur, est l'occasion de faire le deuil de cet être cher mais aussi de revenir une dernière fois sur ces moments passés et des non-dits, pour ne garder que les bons moments même anodins.
C'est aussi le moment de faire la paix avec soi-même et d'aller de l'avant.


La seconde nouvelle met en avant une histoire d'amour entre deux personnes que la mort rapproche. Malgré les circonstances qui ne s'y prêtent pas des liens se créent et on espère qu'une fois l'épisode passé, ces deux-là se retrouveront. La particularité de cette histoire c'est que la soeur de l'héroïne n'est qu'en sursit. Victime d'une attaque cérébrale et désormais dans le coma, ses proches passent par une phase d'espoir en espérant un éventuel réveil avant de se rendre compte de l'évidence. Bien que le corps aille bien, le cerveau lui est mort et Kuni-chan ne tient encore que grâce à l'aide de machines. Pendant un mois, ceux qui l'ont connu doivent faire le deuil d'une personne qui n'est pas encore morte mais dont il n'y aucun espoir de rémission. L'histoire évoque aussi ce temps suspendu en attendant la mort, pour qu'ensuite la réalité reprenne ses droits et le temps son cours. C'est aussi se remettre en perspective en réalisant que n'importe qui peut partir sans que l'on s'y attende. Qu'après la mort il y a la vie et que celle-ci continue malgré tout.
J'ai aimé la relation qui se crée entre l'héroïne et le frère ainé de ce qui aurait dû être son futur beau-frère, ces deux-là ne se seraient pas rencontrer sans cet événement tragique. Ce frère Sakai avec ses cheveux longs et son métier peu commun sort de la norme, ce qui en fait quelqu'un de peu recommandable et pourtant c'est ce qui plait de suite à notre héroïne. La communication tient une place importante entre ces deux êtres qui évoquent l'être cher sur le point de partir mais aussi leur ressenti sur diverses choses de la vie.

De ces deux histoires, c'est la seconde qui m'a le plus touché mais la première m'a également plu car elle parvient à dégager une ambiance qui lui est propre. J'ai aimé ces histoires sobres et touchantes.
Lien : http://outsitoutsi.over-blog..
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Je suis toujours surprise de trouver autant de réconfort dans les histoire de Banana Yoshimoto, dans ses livre qui toujours finissent par parler de la mort, & des fantômes des gens qu'on a aimés, & du temps qui passe. Ce sont des histoires qui devraient être inquiétantes mais qui ne le sont jamais tout à fait, que l'auteure réussit à faire couler doucement, tranquillement, en tissant de ces atmosphères brumeuses qui engourdissent les pensées. Alors moi je pense à Banana Yoshimoto comme à une auteure-doudou, à lire quand on veut des mots où il est douillet de se perdre.

Deux histoires dans 'Dur, dur' : 'Peau dure' & 'Coup dur', toutes deux portées par de jeunes narratrices qui glissent prudemment les orteils dans le monde adulte. La première se promène en montagne &, dans des circonstances de plus en plus étranges, en vient à ressasser la mort de son ancienne petite amie ; la deuxième attend que sa soeur, comateuse dans un lit d'hôpital, atteigne la mort cérébrale. Alors ce sont des histoires de coming-of-age doublées de deuils, de toutes sortes de deuils : deuil des endroits qui ne ressembleront plus à ce qu'ils étaient, deuil des pièces de musique qui se teintent de tristesse, deuil d'un quotidien qui s'envole. "On ne vit que l'instant présent," dit la narratrice de 'Coup dur'. "Alors pourquoi le temps qui s'écoule semble-t-il si triste?"

& au bout de ces histoires, comme toujours avec Banana Yoshimoto, une certaine sérénité, un apaisement après les grandes tempêtes. L'impression qu'il faut toujours laisser aux choses la chance d'aller mieux.
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