AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 16 notes
5
4 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Chers parents, j'arrête mes études. Je renonce à ce diplôme que j'aurais probablement obtenu avec une mention très bien. Je renonce du même coup à cette vie que vous m'avez offerte jusqu'à présent. »
Gloups !
Quel est le parent qui accepterait d'entendre cette phrase de gaieté de coeur ?
Pas moi, en tout cas !
Mais bon, je ne suis pas du tout comme les parents de Frédéric, égoïstes, enfermés dans leur petit (enfin, non, grand) confort de riches ; le père est un homme d'affaires qui adore « vider les usines ». Ils partent en vacances, au Brésil....pour se dorer au bord de la piscine. Surtout pas pour faire de visites culturelles ou pour aller à la rencontre des gens. Car les Brésiliens...brrr...ils sont pauvres, horreur !

Frédéric, lui, se sent de plus en plus mal avec ses parents. Et c'est justement lors des vacances au Brésil que le déclic se fait : il fausse compagnie à ses parents et se rend dans la ville voisine où les gens sont si démunis mais si gentils. le potier lui offre même un « Caruarú », statuette de 10 cm de haut, au pied fêlé.
Cette statuette, finalement, c'est lui. Lui qui va, bringuebalant, qui essaie de se tenir debout entre la volonté de ses parents et son penchant pour une vie saine, propre, respectueuse de l'autre. Cette statuette déterminera sa vie future, sa vie d'Homme fier de l'être. Les études pour « faire comme papa » : fini. Vive le métier proche de la terre, proche de la Nature et de ses joies simples.

Ce tout petit roman destiné aux ados (je dirais aux environs de 14 ans) pose les jalons d'une vie meilleure, où l'altruisme, où l'écologie, où l'humanitaire priment. Bien sûr, c'est un peu trop simpliste, un peu trop tranché, où les parents passent pour des vrais méchants, mais n'empêche : il offre à nos jeunes une vie autre que celles qu'ils mènent, tout entière tournée vers eux-mêmes, leurs selfies, leurs réseaux sociaux, leur égocentrisme de ceux qui vivent du bon côté du monde (oui, bon, je sais, j'exagère quand même un peu, ne vous formalisez pas, c'est pour la bonne cause).

Merci aux éditions « le muscadier » pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse critique ; la collection « Rester vivant » « éveillera le sens critique de l'ado et lui permettra de poser un regard incisif sur nos comportements ». Pari tenu !

Commenter  J’apprécie          490
Mathias est fils unique. Poussé par ses parents, sa voie est toute tracée. Il s'agit de faire les meilleures études.

En attendant, il part au Brésil avec sa famille. Hébergé dans un complexe pour touristes, il décide de lever le rideau et d'aller voir la vie des gens du village d'à côté.

Une expérience unique qui le marquera à jamais...

Cathy Ytak met en lumière dans ce récit court le clivage dans le monde entre deux manières de vivre. A la richesse elle oppose la pauvreté mais aussi le travail manuel et la joie des choses simples.

Mathias, son personnage principal, est dès le départ à la marge. Il a déjà déçu ses parents par son orientation sexuelle. Cette marque au lieu de le stigmatiser va l'aider à suivre son propre chemin.

"Les mains dans la terre" est aussi un hymne au travail des plus humbles et au lien perdu avec la nature.

Le constat implacable sur une société consommatrice qui a vendu son âme n'est pas totalement négatif dès lors qu'un retour est possible à des valeurs plus humaines.

A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          150
Dans cette nouvelle destinée essentiellement aux adolescents, Mathias écrit une lettre à ses parents dans laquelle il explique sa décision d'arrêter les études qu'ils lui ont choisi, quitte à les décevoir. Publiée par les éditions du Muscadier que j'adore, le texte de Cathy Ytak porte un message fort de liberté, de déconditionnement, de sobriété et d'antimatérialisme. Un livre que je ne manquerai pas d'offrir autour de moi lorsque l'occasion se présentera.
Mathias, vingt ans, écrit une longue lettre à ses parents dans laquelle il explique sa décision d'arrêter ses études qu'ils lui ont choisi et de partir, quitte à les décevoir.

Il explique son cheminement, avec pour point de départ un séjour au Brésil, avec ses parents, dans un hôtel de luxe implanté en bordure d'une ville très pauvre sans eau courante ni électricité. À partir du moment où il se détourne de ce tourisme détestable, Mathias prend conscience que ses parents ont tracé pour lui une voie qui ne lui convient pas.

Non, il ne veut pas reprendre l'entreprise de son père ; non, il ne veut pas étudier la finance et amasser de l'argent pour amasser des biens matériels dont il se fiche. Non, il ne cèdera pas à la pression sociale, même s'il sait qu'il décevra ses parents.

Voilà une nouvelle qui m'a convaincue, d'abord par les valeurs fortes qu'elle porte, à savoir la sobriété, la décroissance et l'antimatérialisme. Elle fait écho à mes lectures sur les alternatives, la multiplicité des possibles hors de la croissance économique, loin d'idéologie de l'argent et du travail.

Par ailleurs, le récit de Mathias est emblématique, il a une valeur d'illustration très forte de l'écart culturel et politique, parfois insurmontable, entre deux mondes : celui des parents et de l'enfant. La société produit certainement de nombreux Mathias, qui sont parvenus à s'affranchir des codes ou qui sont restés coincés et malheureux dans le modèle de vie normé. Cette histoire m'a touchée, tout simplement parce qu'elle raisonne intimement en moi, chaque jour.

Je pense que cette nouvelle n'est pas moraliste et qu'elle s'adresse aux adolescents en tant que jeunes personnes : l'enfant devenu adulte mène sa vie comme il l'entend, il se « déconditionne » de ce que la société et ses parents lui ont inculqué, et ces derniers peuvent accueillir avec amour et tolérance ses choix. Cathy Ytak (joli jeu) ne parle pas du difficile chemin des retrouvailles entre ces deux mondes qui ne se côtoient pas, mais je me doute que Mathias, s'il sait qu'il perdra peut-être la reconnaissance et l'amour de ses parents, aura gagné sa propre estime, sa propre liberté. C'est au fond ce qui compte le plus, non ?

À mon avis, Les Mains dans la terre s'adresse avec justesse aux adolescents : il fournit un point de départ de réflexion sur le sens de la vie, il peut aider à mettre les mots sur un malaise, désamorcer une situation familiale compliquée. Je ne doute pas que cette lecture puisse marquer la vie d'une jeune personne comme la lecture de la Désobéissance d'Alberto Moravia a marqué mon adolescence.

Je suis avec grand intérêt les publications des éditions du Muscadier qui, au-delà d'une collection ado de grande qualité, proposent toute une série de livres d'essais et de débats sociétaux dont je vous parle depuis plusieurs années déjà. Je ne peux que chaleureusement recommander le remarquable catalogue de cet éditeur !

L'article sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/les-mains-dans-la-terre-cathy-ytak-a127450554
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (39) Voir plus



Quiz Voir plus

As-tu bien lu "Le garçon d'écume"?

Quelle histoire la mère de Samuel lui raconte-t-elle souvent?

La petite sirène
Cendrillon
La belle au bois dormant
Robin des bois

7 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Le garçon des rives - Le garçon d'écume de Cathy YtakCréer un quiz sur ce livre

{* *}