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EAN : 9791090685703
72 pages
Le muscadier (18/10/2016)
4.25/5   16 notes
Résumé :
« Chers parents, j’arrête mes études. Je renonce à cette dernière année, à cette carrière annoncée qui n’exige guère d’effort et ne m’apporte en retour aucune satisfaction. Quand vous lirez cette lettre, je serai déjà parti. »
Revenu d’un séjour au Brésil avec, dans ses bagages, une petite statuette en terre cuite, Mathias va devoir choisir la vie qu’il veut pour lui : la richesse sans partage, ou les mains dans la terre. Et mettre des mots sur son histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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« Chers parents, j'arrête mes études. Je renonce à ce diplôme que j'aurais probablement obtenu avec une mention très bien. Je renonce du même coup à cette vie que vous m'avez offerte jusqu'à présent. »
Gloups !
Quel est le parent qui accepterait d'entendre cette phrase de gaieté de coeur ?
Pas moi, en tout cas !
Mais bon, je ne suis pas du tout comme les parents de Frédéric, égoïstes, enfermés dans leur petit (enfin, non, grand) confort de riches ; le père est un homme d'affaires qui adore « vider les usines ». Ils partent en vacances, au Brésil....pour se dorer au bord de la piscine. Surtout pas pour faire de visites culturelles ou pour aller à la rencontre des gens. Car les Brésiliens...brrr...ils sont pauvres, horreur !

Frédéric, lui, se sent de plus en plus mal avec ses parents. Et c'est justement lors des vacances au Brésil que le déclic se fait : il fausse compagnie à ses parents et se rend dans la ville voisine où les gens sont si démunis mais si gentils. le potier lui offre même un « Caruarú », statuette de 10 cm de haut, au pied fêlé.
Cette statuette, finalement, c'est lui. Lui qui va, bringuebalant, qui essaie de se tenir debout entre la volonté de ses parents et son penchant pour une vie saine, propre, respectueuse de l'autre. Cette statuette déterminera sa vie future, sa vie d'Homme fier de l'être. Les études pour « faire comme papa » : fini. Vive le métier proche de la terre, proche de la Nature et de ses joies simples.

Ce tout petit roman destiné aux ados (je dirais aux environs de 14 ans) pose les jalons d'une vie meilleure, où l'altruisme, où l'écologie, où l'humanitaire priment. Bien sûr, c'est un peu trop simpliste, un peu trop tranché, où les parents passent pour des vrais méchants, mais n'empêche : il offre à nos jeunes une vie autre que celles qu'ils mènent, tout entière tournée vers eux-mêmes, leurs selfies, leurs réseaux sociaux, leur égocentrisme de ceux qui vivent du bon côté du monde (oui, bon, je sais, j'exagère quand même un peu, ne vous formalisez pas, c'est pour la bonne cause).

Merci aux éditions « le muscadier » pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse critique ; la collection « Rester vivant » « éveillera le sens critique de l'ado et lui permettra de poser un regard incisif sur nos comportements ». Pari tenu !

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J'ai reçu ce court roman pour ados de la collection "Rester Vivant" dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio que je remercie ainsi que les éditions du Muscadier.
J'avais déjà lu d'autres romans de Cathy Ytak dont j'aime l'écriture et la sensibilité.
Plusieurs thèmes ce mêlent dans ce récit puissant.
Il se présente comme la lettre qu'écrit le narrateur à ses parents pour leur expliquer pourquoi il arrête ses études et refuse de suivre la voie de son père et reprendre l'entreprise familiale bien qu'il en ait les capacités.
Il revient sur le séjour de vacances au Brésil qui a marqué ce changement en lui ouvrant les yeux et en lui faisant prendre conscience que ses convictions profondes ne pouvaient s'accorder avec un métier qui spécule sur l'économie au détriment de l'humain.
Ce bouleversement se double du choix d'un "retour à la terre" qui a toujours été sa passion première et qu'il compte accomplir en faisant de la poterie. Il a par ailleurs rencontré un potier dont il est tombé amoureux, affirmant là aussi une part de son identité que ses parents refusaient d'accepter.
On termine la lecture heureux de sentir le héros en harmonie avec ses choix de vie, ayant trouvé la paix en acceptant de s'éloigner de la voie tracée par ses parents.
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Mathias est fils unique. Poussé par ses parents, sa voie est toute tracée. Il s'agit de faire les meilleures études.

En attendant, il part au Brésil avec sa famille. Hébergé dans un complexe pour touristes, il décide de lever le rideau et d'aller voir la vie des gens du village d'à côté.

Une expérience unique qui le marquera à jamais...

Cathy Ytak met en lumière dans ce récit court le clivage dans le monde entre deux manières de vivre. A la richesse elle oppose la pauvreté mais aussi le travail manuel et la joie des choses simples.

Mathias, son personnage principal, est dès le départ à la marge. Il a déjà déçu ses parents par son orientation sexuelle. Cette marque au lieu de le stigmatiser va l'aider à suivre son propre chemin.

"Les mains dans la terre" est aussi un hymne au travail des plus humbles et au lien perdu avec la nature.

Le constat implacable sur une société consommatrice qui a vendu son âme n'est pas totalement négatif dès lors qu'un retour est possible à des valeurs plus humaines.

A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Dans cette nouvelle destinée essentiellement aux adolescents, Mathias écrit une lettre à ses parents dans laquelle il explique sa décision d'arrêter les études qu'ils lui ont choisi, quitte à les décevoir. Publiée par les éditions du Muscadier que j'adore, le texte de Cathy Ytak porte un message fort de liberté, de déconditionnement, de sobriété et d'antimatérialisme. Un livre que je ne manquerai pas d'offrir autour de moi lorsque l'occasion se présentera.
Mathias, vingt ans, écrit une longue lettre à ses parents dans laquelle il explique sa décision d'arrêter ses études qu'ils lui ont choisi et de partir, quitte à les décevoir.

Il explique son cheminement, avec pour point de départ un séjour au Brésil, avec ses parents, dans un hôtel de luxe implanté en bordure d'une ville très pauvre sans eau courante ni électricité. À partir du moment où il se détourne de ce tourisme détestable, Mathias prend conscience que ses parents ont tracé pour lui une voie qui ne lui convient pas.

Non, il ne veut pas reprendre l'entreprise de son père ; non, il ne veut pas étudier la finance et amasser de l'argent pour amasser des biens matériels dont il se fiche. Non, il ne cèdera pas à la pression sociale, même s'il sait qu'il décevra ses parents.

Voilà une nouvelle qui m'a convaincue, d'abord par les valeurs fortes qu'elle porte, à savoir la sobriété, la décroissance et l'antimatérialisme. Elle fait écho à mes lectures sur les alternatives, la multiplicité des possibles hors de la croissance économique, loin d'idéologie de l'argent et du travail.

Par ailleurs, le récit de Mathias est emblématique, il a une valeur d'illustration très forte de l'écart culturel et politique, parfois insurmontable, entre deux mondes : celui des parents et de l'enfant. La société produit certainement de nombreux Mathias, qui sont parvenus à s'affranchir des codes ou qui sont restés coincés et malheureux dans le modèle de vie normé. Cette histoire m'a touchée, tout simplement parce qu'elle raisonne intimement en moi, chaque jour.

Je pense que cette nouvelle n'est pas moraliste et qu'elle s'adresse aux adolescents en tant que jeunes personnes : l'enfant devenu adulte mène sa vie comme il l'entend, il se « déconditionne » de ce que la société et ses parents lui ont inculqué, et ces derniers peuvent accueillir avec amour et tolérance ses choix. Cathy Ytak (joli jeu) ne parle pas du difficile chemin des retrouvailles entre ces deux mondes qui ne se côtoient pas, mais je me doute que Mathias, s'il sait qu'il perdra peut-être la reconnaissance et l'amour de ses parents, aura gagné sa propre estime, sa propre liberté. C'est au fond ce qui compte le plus, non ?

À mon avis, Les Mains dans la terre s'adresse avec justesse aux adolescents : il fournit un point de départ de réflexion sur le sens de la vie, il peut aider à mettre les mots sur un malaise, désamorcer une situation familiale compliquée. Je ne doute pas que cette lecture puisse marquer la vie d'une jeune personne comme la lecture de la Désobéissance d'Alberto Moravia a marqué mon adolescence.

Je suis avec grand intérêt les publications des éditions du Muscadier qui, au-delà d'une collection ado de grande qualité, proposent toute une série de livres d'essais et de débats sociétaux dont je vous parle depuis plusieurs années déjà. Je ne peux que chaleureusement recommander le remarquable catalogue de cet éditeur !

L'article sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/les-mains-dans-la-terre-cathy-ytak-a127450554
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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Bouleversé par un séjour touristique dans le Nordeste Brésilien, Mathias comprend que la vie qui l'attend ne correspond en rien à ses aspirations profondes. Ses brillantes études, censées le préparer à reprendre le flambeau de l'entreprise familiale, lui ont inculqué la loi du marché, l'exploitation des peuples et des richesses naturelles comme instrument d'une croissance ne profitant qu'aux riches. Toujours plus pour toujours moins de monde, l'équation le rend malade.

Alors Mathias prend la plume. Dans une longue lettre adressée à ses parents, il explique et justifie ses choix, son changement de vie radical, sa difficulté à l'assumer : « Je viens de briser, violemment, en quelques secondes, la gangue dans laquelle vous, mes chers parents, vous m'aviez enfermé. J'ai, à cet instant, la fragilité d'une chrysalide qui devient papillon et n'a pas osé déplier ses ailes encore molles ».

Cathy Ytak dresse le portrait d'un jeune homme en quête de sens, d'un jeune homme pétri d'idéalisme, prêt à sortir du carcan de l'atavisme. La colère est contenue. Pas la peine de hurler, le ton est serein, les arguments limpides. Mathias est fragile mais convaincu du bienfait de son choix, convaincu qu'il lui faut « vivre autrement, à la mesure de ses vrais désirs et pas à celle des désirs créés par la société dans un but de profit. Vivre à sa place dans le monde sans prendre la place des autres ».

Un roman sensible et engagé.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On me trouve mauvaise mine et on me presse de questions : déjà la vingtaine et toujours pas de petite amie en vue ? Non, pas de petit ami en vue. Les homophonies de la langue française sont parfois bien utiles. (p.36)

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Quelque chose en moi s'est déchiré. Ce cocon ouaté d'Européen bien nourri qui ne s'est jamais posé de questions en ouvrant son robinet d'eau, le matin, pour se brosser les dents. (p.22)
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Je crois que vous tremblez de peur à l'idée de me surprendre avec un garçon. Vous n'êtes pas sûrs que vos nouveaux amis soient aussi tolérants que vous. Et vous ne l'êtes peut-être pas plus qu'eux, finalement. (p.14)
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Ce ne sont pas les moyens qui me manquent pour acheter une voiture, Monsieur, mais l'envie et la nécessité. Je ne remplis pas ma vie comme on remplit un tiroir-caisse. (p.38)
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Et certains, comme cette figurine, ne seront jamais à vendre, ils ont trop à donner à ceux qui les regardent pour n'être qu'à un seul. (p.39)
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Videos de Cathy Ytak (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cathy Ytak
Engager son corps dans le monde, dans la lutte et dans L Histoire… Quand le corps féminin se fond avec le corps social, il n'y a qu'un pas entre solidarité et sororité.
Animé par Willy Richert.
Avec les auteur·rice·s Carole Trébor (Louise Michel, Je suis tout en orage, Albin Michel Jeunesse), Cathy Ytak (Têtes hautes, Talents hauts), Jean-Laurent del Socorro (Vainqueuse, l'école des loisirs) et l'auteur-illustrateur Stéphane Fert (La Marche brume, vol. 1, le Souffle des choses, Dargaud).
Avec la participation de Shyrine Slamani et les élèves de 3e et 6e du collège Anatole France - Les Pavillons-sous-Bois (93). Un grand merci à Stéphanie Jarrad, professeure.
Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
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