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EAN : 9782362661976
256 pages
Talents Hauts Editions (21/09/2017)
4.13/5   94 notes
Résumé :
1992. Mary, Monelle, Julien et Sami sont lycéens dans une école d’art. En cours de dessin, leur modèle préféré s’appelle Joos. Il est jeune, libre et beau. À l’âge des premières expériences amoureuses, l’épidémie de sida s’immisce brutalement dans leurs vies. La plupart des adultes se taisent et semblent ignorer la tragédie. Mary décide de briser le silence, d’affronter le regard de ses parents, de la société, et de s’engager.
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Vous aussi, il y a quelques mois, vous étiez en train (ou, comme moi : sur le point de) verser toutes les larmes de votre corps devant le film « 120 battements par minute » ? Vous aussi, vous aviez été touchés par la beauté brute, sans fard et vivante, de cette jeunesse blessée, voire agonisante, qui continuait malgré tout d'aimer ? Croyez-moi : c'est plus ou moins les mêmes sensations que j'ai retrouvées en me plongeant (enfin) dans la lecture du bouleversant « D'un trait de fusain » de Cathy Ytak. Des mois qu'il attendait dans ma bibliothèque, puisqu'il est paru à peu près en même temps que le film traitant du même thème… et je l'ai lu en deux jours. Dans l'urgence d'une deadline (je suis juré du prix La Voix des Blogs !) et dans l'urgence de vivre que transpirent les personnages du roman, je l'ai lu en deux jours, happé, et surtout frappé.

J'ai vu sur Babelio des critiques mitigées qui disaient que le roman ne mettait pas assez en avant l'aspect militant du personnage de Marie-Ange. Étrangement, je ne suis pas du tout d'accord. Déjà le militantisme et l'engagement de la jeune-fille occupent un bon tiers du livre. Et pour ma part, même si le livre est peut-être un peu trop vendu comme un ouvrage sur le militantisme par Talents Hauts, j'ai justement apprécié que ce ne soit pas là son thème principal. Contrairement à « 120 battements par minute », qui est vraiment un film sur Act Up et qui entre assez vite dans le vif du sujet, ici, l'autrice entre de manière naturelle et finalement très juste dans les thèmes qu'elle veut aborder (l'amour, la sexualité, le sida, Act Up, une partie de l'Histoire de notre société).

Dans les premières pages, on découvre les personnages de Marie-Ange, Sami, Monelle et Julien. Et, à travers la narration de leur quotidien de lycéens dans une filière d'art, l'autrice raconte leurs rêves, leurs angoisses, leurs joies, leur amitié, leurs désirs… C'est leur rencontre avec Joos, modèle dans leur cours de nu, jeune Hollandais qui secoue les rires et les hormones de leur classe, qui va les porter vers d'autres chemins. Et les propulser bien plus loin qu'ils n'espéraient ou redoutaient aller. Ils vont heurter l'amour, la sensualité, la tendresse. Mais vont aussi se briser sur le manque, l'envie… et la maladie. Alors qu'on entre dans l'histoire avec un attachement tendre et puissant à ces adolescents – je me suis d'ailleurs identifié à chacun d'entre eux, d'une manière ou d'une autre, tant leur authenticité peut vous renvoyer à différentes facettes de la personnalité humaine – qui vont, pour dire les choses simplement, connaître le malheur un peu trop jeunes. Chacun réagit différemment aux bouleversements que connaît la société et on ne peut les juger, tant leurs réactions sont légitimes et réalistes.

De plus, Cathy Ytak raconte cette histoire – ces histoires – avec une plume aussi douce qu'acérée. Elle est efficace dans sa narration, ses ellipses et la façon dont elle coud entre eux les morceaux de leurs vies. Mais en contant avec tendresse le parcours de ses personnages, elle permet au lecteur l'empathie, l'émotion et l'espoir. Finalement, ce livre dense tient en quelques 200 pages aérées qui m'ont permis de respirer dans l'étouffant désespoir qui gronde sous les lignes… et en même temps de retenir ma respiration tout le long du récit, de peur de souffler d'une seule expiration la vie fragile d'hommes et de femmes qui traversaient ces épreuves il y a encore 30 ans. Et que certains vivent aujourd'hui.

« D'un trait de fusain », en fait, est un livre à l'image de ses personnages et des militants d'Act Up tel que je les imagine et tel que je les ai vus dans le film de Robin Campillo. Ébréché par la mort. Mais habité par la vie. Une pulsation désespérée et fougueuse que l'amour alimente.
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Mary, Monelle, Julien et Sami. Ils sont quatre. Lycéens. Au début des années 90. Dans leur quotidien débarque sans prévenir cette saloperie de sida dont trop peu de monde parle. C'est l'heure des premiers amours, des premières fois, des premières confrontations avec l'hypocrisie des adultes, des premiers engagements politiques, de la prise de conscience effrayante qu'avec ce virus la jeunesse n'est plus forcément synonyme d'avenir et d'insouciance.

Cathy Ytak signe avec ce Trait de fusain un splendide roman. C'est beau, triste, touchant, à la fois d'un réalisme cru et traversé par beaucoup de douceur. Elle montre la surprise, le coup de massue, l'impossibilité d'y croire (« Parce que ce genre de chose, ça n'arrive pas à des gens comme eux. Ils sont trop jeunes, trop ordinaires, trop… quelconques. »). Elle dit la rage, la colère et la résignation, la joie de vivre, les amitiés qui se fissurent ou se renforcent, la perte définitive de l'innocence. Elle revient aussi sur les premiers pas d'Act Up en France, ses actions coup de poing pour frapper l'opinion, l'élan de vitalité qui portait les militants malgré l'ombre de la mort planant sur beaucoup d'entre eux.

Plus que tout, j'ai trouvé ce texte d'une grande dignité, loin du tire-larmes vers lequel il aurait été facile de basculer. Pas de pathos ni de jugement mais une empathie débordante et contagieuse qui met du baume au coeur en dépit de la douleur et de l'injustice qui laboure les tripes. Un bijou de sensibilité.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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D'un trait de fusain, qu'ont-ils saisi, ces élèves de dessin?

La scène d'ouverture est forte, bien vue, ramène chacun à ce que peut lui renvoyer un nu, artistique certe et un peu plus, à 16-17 ans.

Nous avons en face de nous des élèves et surtout sur un côté, un nu, un modèle féminin.

La scène est importante car bien qu'ici ce ne soit que le corps, qui se livre, qui se soumet et se confie en diverses poses pour les instantanés de fusain, le cours de dessin de Mme Pontevin va être l'occasion de grandir un peu.

Des jets noirs rapides et grattés sur le papier, une anatomie à étudier, avec assurance ou faiblesse.

La bande de Marie-Ange est en pleine adolescence, sur le seuil du passage vers l'âge adulte.

Une intention plus mûre va les tarauder.


Pourquoi accepte t-on de poser?

Pour nous présenter ses héros, l'auteure Cathy Ytak passe par les modèles professionnels qu'elle a imaginé ( car il y en aura d'autres), à qui les élèves se mettent à prêter des intentions, les échanges nous remettent en perspective une pudeur possible du modèle dans sa nudité proposée.

Les moqueries graveleuses de garçons embarrassés, les indignations immédiates de filles révoltées, devant l'objet de la beauté physique qui sera abordé avec trop de légèreté ou de facilité.


Marie-Ange, 16 ans, est issue d'une famille à l'éducation plus stricte que celle de Monelle, 18 ans, ses parents sont plus âgés et trop conservateurs à son goût.

Elle ne se verrait pas exposer ses croquis d'école pour avis, ses petits passages biologiques non plus d'ailleurs.

Par son truchement, nous remarquons que les choses de la vie qui les entourent deviennent plus sérieuses, un peu d'autonomie financière à 16 ans, les perspectives d'études après le lycée, les amours, sentimentales et plus.

Marie-Ange semble se dépatouiller avec des sujets qui donnent l'air de dépasser son quotidien.

Le groupe grandit et l'exemple de Sami pour ses préférences sentimentales sont une vraie marque du temps.

Respectant la réserve de Sami vis à vis du reste du groupe, c'est aussi le premier de son entourage qui se déclare à elle comme homosexuel.

Un autre pas vers l'âge plus adulte.


Ce sont des ados bêtes ou touchés ou transcendés ou gênés. le portrait de la bande de Julien, Marie-Ange, Monelle et Sami est rapidement brossé en quelques dialogues astucieux.

Les sensibilités artistiques doublées de celle adolescente devraient être intéressantes pour les lecteurs car elles sont d'une fleur de peau, faites de passions dans les élans et les propos qui parleront à tous. Un âge.

Le langage châtié apporte de la sincérité aux préoccupations de ses lycéens, la lecture est extrêmement fluide et moi, chroniqueur, après mettre plongé plutôt agréablement dans le roman jeunesse, je cherche enfin une réponse à une autre question: Qu'est-ce qui vient inscrire ce récit dans la collection Talents Hauts des Héroïques ( les héros de l'ombre ont une voix au chapitre)?


La suite est beaucoup plus sérieuse et nous pourrions nous demander si Marie-Ange, qui compte scrupuleusement les jours jusqu'à ses 18 ans, ne préférerait pas décompter pour se maintenir dans le cocon qu'elle fuit.


Cathy Ytak met les pieds dans le plat et l'âge allant, aborde le thème incontournable du sexe.

L'apparition d'une séroposivité dans l'entourage et à ce niveau de leur âge va ternir le tableau et bousculer les préoccupations, l'insouciance.

Quid du lycée, quid de l'amitié entre copains?

Le quand dira t-on est un peu mis de côté au profit de l'écho sensible de chaque personnage face à la dramatique nouvelle.

Rien ne sera plus comme avant, c'est certain...

Nous en sommes en 1992 et nous comprenons bien finalement qui sont les héroïques attendus du livre

Le personnage de Marie-Ange, délicate, aimante et mâture pour ses 16 ans, est un bon prisme pour les lecteurs ados, pour conserver une distance intelligente.

Un excellent récit pour publics avertis qui devrait offrir de l'éclairage sur le sujet, à conseiller aux plus de 16 ans pour aborder éventuellement avec des adultes la prévention par exemple.
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Ils s'appellent Marie-Ange, Sami, Monelle et Julien. Lycéens et artistes, ils dessinent un jour la silhouette magnétique d'un jeune hollandais, Joos, qui les fascine et les amuse. Si libre dans sa tête et dans son corps, empêtré dans son mauvais français, le jeune modèle capte les regards et trouble. Très vite, Sami et Joos se plaisent, se cherchent, s'effleurent. Mais Sami n'est pas le seul à être égaré par Joos : Marie-Ange, mal dans sa vie et sa peau, ravale son désir en silence…
Les premiers mois c'est beau, excitant, ça jongle entre dessin et flippers, ils sont jeunes, ils sont libres et ils compriment la vie entre leurs doigts. Mais bientôt le jour s'enténèbre, le monde bascule, un papier sur lequel est inscrit "séropositif", la jeunesse qui s'effrite, la sexualité qui devient dangereuse et la rage extraordinaire, la rage du destin qui s'abat de façon arbitraire, les cris, les pleurs qu'on crache en insultant le ciel.
Nous sommes en 1992, Cyril Collard se met à nu dans les Nuits Fauves et va mourir dans peu de temps. le sida, qu'est-ce que ça veut dire ? Comment on l'attrape ? C'est pas un "truc de pédés" d'abord ? On entend tout et n'importe quoi, on est paumé, on connaît à peine le nouvel ennemi qui nous frappe. On n'a même pas 18 ans et déjà cette évidence qui nous percute comme un éboulement : et maintenant ?
"Séropositif."
Et maintenant ?
J'ai été immensément touchée par ces gosses, Marie-Ange, Sami, Joos. L'entêtement fabuleux de Marie-Ange, l'extrême sensibilité de Sami, les sourires chauds et frêles de Joos. Je les ai tellement aimés, de façon immédiate et profonde, qu'il a été très douloureux de refermer ce livre. Cathy Ytak a le talent de l'authenticité et de la bienveillance illimitée. C'est très pur, très fort et somptueusement déchirant. Aucun jugement ne suinte dans ce texte attentif, délicat comme une caresse et cristallin comme l'enfance.
J'ai du mal à écrire ces lignes parce que ce roman fait partie de ceux qui m'ont coupé le souffle en me laissant désemparée. Et pourtant il n'y a aucune noirceur inconsolable dans cette oeuvre, pas de pathos, pas de chagrin qui dégouline et vous étouffe ; c'est une tristesse qui marque et porte, c'est une colère qui vous stimule. "Je suis séropositif parce que j'ai déconné, écrit l'auteure. Une fois, une seule fois j'ai déconné. Et cette seule fois-là a suffi."
Avec une grande finesse et une profonde rigueur, Cathy Ytak nous raconte ses années 90, la découverte affolante de cette "épidémie" mystérieuse, les tabous, les rejets, les lâchetés, les résistances, et la détermination des militants de l'association Act-Up, T-shirts noirs et triangles roses, qui simulent la mort pour secouer le monde. Dans cette jeunesse abattue à bout portant, incrédule, désorientée, qui perd soudain son innocence, l'amitié, l'amour et le rire sont des biens encore plus précieux.
J'ai du mal à me remettre de cette petite merveille d'émotion et d'humanité.
Lien : https://luxandherbooks.wordp..
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Ce livre à la force du film "120 battements par minutes" sous fond des années 80-90, sur le récit de la lutte contre le sida. On y rencontre des personnages forts, déterminés et cathy Ytak nous décrit passionnément les relations noués entre les personnages. On ferme cet ouvrage avec un goût de rage de vivre exemplaire !
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critiques presse (1)
Ricochet
28 septembre 2018
Avec la franchise mâtinée de douceur qui est la sienne, Cathy Ytak aborde ainsi dans ce nouveau roman des thématiques adolescentes que sont l’amitié, l’amour évidemment et les relations familiales, mais également des thèmes encore peu traités en littérature jeunesse comme la première fois ou le plaisir féminin.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
« – J’ai tellement pas envie de crever, moi… Mary sursaute. – Mais tu vas pas crever, Sami! Toi, tu seras… un survivant. Dans quelques mois, quelques années, ils vont trouver le moyen d’enrayer cette putain de maladie de merde. Il avait raison quand il disait ça, Joos, c’est qu’une question de temps. Et dans vingt ou trente ans, on sera encore là, toi et moi, et je te battrai toujours au flipper, parce que tu le dis toi-même, je suis une killeuse. Et puis on a tellement vu de corps s’abîmer, de gens partir si jeunes… Alors on n’aura pas peur de vieillir et ce ne sera pas triste. On sera même content d’avoir des rides, tu verras. Ce sera notre luxe. On fera de jolis vieux, tous les deux. En attendant, et jusqu’à preuve du contraire, on est encore vivants. Toi, moi… les autres. »
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S’habituer… S’habituer à passer du rire aux larmes en quelques secondes.
De la plaisanterie la moins fine à la peur la plus forte. Avec la mort infiltrée.
Mais sérieusement, quand on a dix-sept ou dix-huit ans, ça veut dire quoi, mourir, si on n’a rien vécu ?
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Dis-leur que je suis séropositif parce que j’ai déconné. Une fois, une seule fois j’ai déconné. Et cette seule fois-là a suffi. Dis-leur qu’on croit toujours que la jeunesse nous protège de la mort, et que c’est pas vrai, pas vrai du tout. Dis-leur, … que j’ai passé des nuits à hurler en silence, de désespoir et de terreur quand j’ai découvert pour de bon ce que c’était d’être mortel.
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― Ça s’appelle un coup de foudre ça, non ?
― Si tu veux, oui. En vrai, je suis hyper amoureux, Marie-Ange. Et en même temps, ça me fout les jetons. C’est la première fois et…
― Et quoi ? Regarde Monelle et Julien, là-bas devant, en train de roucouler comme des pigeons. Pour eux aussi, c’est la première fois.
― Oui mais eux… ils ont la société avec eux. On ne va pas les montrer du doigt. On ne va pas les traiter de pédés et leurs parents ne vont pas leur faire la gueule.
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― C’est facile pour toi, Monelle.
― Facile… quoi ?
― T’es belle et tu le sais. Et t’en imposes parce que t’as deux ans de plus que nous. C’est pas toi qui te ferais traiter de cageot.
― Je suis pas belle, Marie-Ange. Je suis juste moi, avec mon corps à moi. Et je l’aime comme il est, c’est tout. On est comme on est. Quand on s’aime pas, on finit par faire de son corps un ennemi, un truc repoussant. Les autres le sentent et c’est nul.
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Videos de Cathy Ytak (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cathy Ytak
Engager son corps dans le monde, dans la lutte et dans L Histoire… Quand le corps féminin se fond avec le corps social, il n'y a qu'un pas entre solidarité et sororité.
Animé par Willy Richert.
Avec les auteur·rice·s Carole Trébor (Louise Michel, Je suis tout en orage, Albin Michel Jeunesse), Cathy Ytak (Têtes hautes, Talents hauts), Jean-Laurent del Socorro (Vainqueuse, l'école des loisirs) et l'auteur-illustrateur Stéphane Fert (La Marche brume, vol. 1, le Souffle des choses, Dargaud).
Avec la participation de Shyrine Slamani et les élèves de 3e et 6e du collège Anatole France - Les Pavillons-sous-Bois (93). Un grand merci à Stéphanie Jarrad, professeure.
Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
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