Ludwig revolution est un shojo en quatre tomes mettant en scène un prince aux moeurs dissolues qui, sur ordre de son père, part en quête de sa future épouse. Sa première cible est Blanche-Neige, mais dans cette histoire, personne ne semble destiné à vivre heureux pour toujours…
À la lecture des premières pages, et notamment à la vue du prince Louis (alias Ludwig), de ses longs ongles vernis et de ses tenues anachroniques en tissu léopard, je me suis dit « Oh punaise, qu'est-ce que ça va être ce machin ? ». Eh bien, un bon gros délire parodique qui m'a fait éclater de rire à plusieurs reprises.
Attention, cependant. À une époque où des Disney tels que Blanche-Neige et La Belle au bois dormant font débat (pour ne pas dire scandale) pour leur dénouement, il est clair que ce manga n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il faut avoir beaucoup de second, voire de troisième degré, et aimer l'humour noir / glauque / tordu à souhait.
Parce que glauque et tordue, cette oeuvre l'est indéniablement. Elle n'a ni scrupules ni limites, contrairement à la série des Contes Interdits des éditions Ada qui m'a jusqu'à présent fait l'effet de s'autocensurer, et ressemble plus, dans ce sens, à la trilogie Poison, Charme, Beauté de
Sarah Pinborough (en plus drôle).
Ludwig revolution souffre tout de même d'une atmosphère en dents de scie. La première histoire est vraiment très sombre, et ses personnages rivalisent en matière de vilénie, luxure et sadisme, à commencer par le protagoniste qui apparaît au terme de cette historiette comme un être cruel et amoral, mais qui, par la suite, change radicalement de caractère.
Sans être un saint, il m'a davantage fait l'effet d'un bon vivant amateur de grosses poitrines à la Koro-sensei (bon, et de tortures aussi) que d'un prince au coeur noir. D'ailleurs, sa rencontre avec la Belle au bois dormant est aussi touchante et tragique que celle avec Blanche-Neige est profondément malsaine.
Malgré le fait que la mangaka n'ait initialement pas prévu de prolonger son oeuvre, ce qui explique que les chapitres soient assez indépendants les uns des autres, il y a tout de même une sous-intrigue intéressante autour du Chaperon Rouge. Je regrette toutefois que les contes ne s'entremêlent pas davantage, comme c'est le cas dans la saga susmentionnée de
Sarah Pinborough.
Il n'en demeure pas moins que j'ai passé (contre toute attente) un bon moment de lecture. J'ai hâte de découvrir les prochaines aventures de Louis et de son valet, Will. (D'ailleurs, je ne l'ai pas évoqué, mais j'aime beaucoup ce personnage étonnamment pur à la vue du monde dans lequel il évolue, et qui fait ressortir les meilleurs côtés de son maître.)
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