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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Victor court dans les rues de Paris, sans s'arrêter, pour fuir son présent, fait de violences de plus en plus terribles, mais également pour fuir son passé, enfonçant plus encore le clou de ces violences quotidiennes, ancrées dans son esprit depuis qu'il a l'âge de comprendre les dysfonctionnements familiaux qu'il subit. Victor court, adolescent perdu, jusqu'à ce des rencontres viennent redonner du sens à ce qu'il croit être perdue : son existence.

Et nous courons avec lui, après son passé qu'il nous assène par touches, et heureusement, vu sa brutalité, qui fait mal comme un uppercut en pleine face ; après son présent, vécu en même temps que lui, à toute vitesse, dans le souffle de sa respiration, dans les mouvements qu'il accomplit pour courir le plus vite et le plus longtemps possible ; après son futur qui semble, dans les dernières pages, se dessiner, enfin, beaucoup plus lumineux pour lui.

Un phrasé à la rythmique la plus à même de mimer cette course, souvent d'une concision qui percute comme les pas sur l'asphalte ; une langue fluide, tout aussi rythmée, qui ne manque pas pour autant de nuance et de délicatesse pour décrire le mal-être, la solitude, la peur, la monstruosité, mais aussi la renaissance.

Un premier roman très prometteur, d'une grande richesse malgré sa brièveté, d'une grande force d'évocation, qui cogne, fort, vraiment très fort, pour décrire la réalité des violences familiales, trop souvent tues, voire minimisées.
Je remercie les éditions Noir Sur Blanc et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Un premier roman court, fort qui nous entraîne dans une course aussi bien littéraire, sportive que furieuse dans la force de la détermination du héros. La forme littéraire est prenante, intelligente et tient la lecture d'une manière époustouflante sans prendre la forme du pageturner. C'est bien par la force de la détermination, la violence de l'urgence qui est suggérée et il me semble tellement universelle dans ces derniers mois tellement oppressants !
Les relations, les émotions sont couchées sur le papier en quelques traits, et pourtant porteuses d'une telle puissance. Dans la fuite de cet adolescent vers une vie acceptable, il y a toute l'urgence, la nécessité de la survie et de la liberté. Un livre vraiment brillant, original, une lecture éclair qui donne un vrai plaisir culturel et littéraire indispensable en cette période !
#NetgalleyFrance #Asphalte
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Un livre comme je les aime: court et dense; un rythme effréné qu'on ressent très fort; courir pour tenir, pour éloigner la peine, pour éloigner la haine...Il n'a que 17 ans mais déjà une vie lourde à porter: Agnès, sa mère, meurtrie et Louis, le père, une brute épaisse...Il court pour survivre, bien au delà du raisonnable mais l'amitié va arriver.
Un beau premier roman.
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Une écriture nerveuse urgente précipitée, des verbes qui s'enchainent et une économie de pronom, des respirations heurtées et subitement, une bulle de silence juste pour reprendre souffle.
Des couleurs aveuglantes, des odeurs saturées, des dissonances hurlantes dans un Paris blafard
Pour un trip halluciné entre folie violence et égarement
Un roman important
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Aspirée par le rythme de cette première page, j'ai tout de suite su que j'aimerais ce roman…
Et j'ai vécu cette lecture comme une course effrénée, tendue au rythme des phrases et envoûtée par le style nerveux et rythmé de M. Zaccagna.
Une course vers quoi ? Un ailleurs ? Un asile ? La survie ? L'auteur nous présente par petites touches successives l'histoire de Victor, un jeune homme à qui la vie n'a pas fait de cadeau. Je vous laisse découvrir son histoire pour ne pas tout gâcher.
Moi qui aime la course à pied, j'en ai ressenti le rythme à la lecture, j'ai adoré ce texte qui traduit ce que je recherche parfois dans cette activité.

« Courir déterminé, en un bloc solide, résistant. Se faire violence, serrer les dents, plisser les yeux, broyer l'asphalte. Courir vite, sentir la vie, maintenir l'urgence, ne jamais ralentir, jamais faiblir. Respirer fort, mécaniquement, trois inspirations, trois expirations, toujours, même dans les montées. Sentir qu'on brûle, qu'on arrache cette chose, qu'on tient bien là, doigts moites, mains tremblantes. Cette chose qu'on serre, qu'on use, qu'on épuise, ce corps qu'on purge, que diable peut-il contenir pour qu'on l'éprouve ainsi ? » Extrait de l'incipit

J'ai reçu cette lecture comme un coup de poing, je reste envoûtée par la puissance de ce récit personnel et surtout son style incisif. Ce premier roman est pour moi un bijou. Il m'a touchée en plein coeur.
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Rien n'est inutile, tout est haletant, oppressant. le narrateur a survécu, le narrateur se construit au fil des pages et des courses, lui qui n'a pu le faire jusqu'à présent.

Pas De place pour la sensiblerie, qui n'a rien à voir avec la sensibilité. Un adolescent, presque un jeune adulte, a grandi avec un père dominateur, violent, narcissique, et une mère qui ne pouvait se défaire de son emprise. Nous découvrons ce qu'il a vécu au cours de retour en arrière bref, précis, et douloureux. L'écriture nous laisse peu de répit, parce que le narrateur en a peu. Il fait deux belles rencontres cependant, deux personnes qui ne demandent rien, ne jugent surtout pas, comme lui ne juge pas ceux qu'ils rencontrent. Il voit, il dit, il ne brode pas.

Une oeuvre forte.
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Me voilà bien coite au moment de parler de ce roman une fois refermé. Je l'ai lu en deux fois, contrainte de reprendre mon souffle. Il me fallait laisser mon coeur retrouver un rythme plus lent. Jamais je n'avais couru aussi vite, assise dans un fauteuil. "Asphalte", le premier roman de Matthieu Zaccagna m'a emportée à vitesse grand "V".

Il est impressionnant de constater que cet ouvrage est un premier, tant l'écriture est maîtrisée, d'une force hors du commun, au rythme percutant. J'ai eu l'impression de voir les mots sortir de la bouche de l'auteur, de les entendre, véritable poésie slamée. "Aller deux. Côte à côte. Même allure. Même mouvement…Relâche pour accélérer. Ville dans l'obscurité. Rachid dans mes foulées." Des mots posés là, dits, redits, au rythme de la course. Car il court, Victor, dix-sept ans, il court pour fuir, fuir un père violent, fuir sa vie, se fuir. Il ne s'arrête pas lorsqu'il rencontre Rachid, skateur prêt à toutes les audaces, tous les dangers. Victor le suit, sans souffler, sans s'arrêter. Car courir pour Victor, c'est vivre, survivre, au risque d'en mourir.

Au rythme de cette course éperdue, le passé du jeune garçon remonte à la surface et se cogne au présent. Les personnages de sa vie apparaissent, sa mère tant aimée mais fragile et partie rejoindre un autre monde, le père qu'il fuit désespérément, et cette dame en noir…il a onze ans, il ne va pas bien et…"Il y a quand même un moment où j'ai pensé que, grâce à elle, je pourrais m'en sortir." Et c'est ainsi que l'auteur passe d'un rythme rapide, saccadé, verbes au présent, actions rapides, à quelque chose de plus posé, de plus narratif avec des phrases plus longues, lentes, réfléchies.
Dans ce récit, pas de pathos, ni de psychologie à deux balles, juste une puissance indicible.

Un livre qui remue, bouleverse jusqu'à une fin parfaitement réussie.
Un premier roman magnifique.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Victor, à peine majeur, court dans les rues de Paris. Il a passé son enfance en Normandie et est venu avec son père depuis peu à Pantin. On sent, on sait que quelque chose s'est passé, on le comprendra, on le devinera au fil des pages, d'abord par petites touches, puis plus clairement, lorsque toutes ces petites touches se rejoindront.

Les coureurs -dont je fus brièvement et toute performance très éloignée de mes objectifs- courent souvent pour évacuer le trop-plein. de stress, d'angoisse, de travail, les deux premières souvent causées par le troisième. Courir pour oublier. Pour avoir quelques minutes de tranquillité. Pour mettre le cerveau au repos. Et si pour Victor, c'était le contraire. Courir pour sentir, pour se souvenir, pour faire le point sur son histoire et puis, pouvoir passer à autre chose. Et il court, Victor. Il rencontre Rachid, et Justine, et Azzedine et Kadidja qui l'aident, le maintiennent.

Ce court texte de Matthieu Zaccagna, son premier roman, est haché, tendu, à vif. Il suit la course de Victor, ses prises de risque. Il raconte le pire, l'indicible et le narre pourtant. C'est puissant, rapide. Un rythme et un style qu'on peut ne pas aimer. Personnellement, j'aime beaucoup lorsqu'ils collent parfaitement à l'histoire. Saccadé, comme les pas de course, les sauts. J'avais noté quelques extraits à citer, mais ils disent trop de ce qui se passe dans le roman et je n'ai pas envie de le déflorer, je ne cite donc pas, je laisse le plaisir de la découverte.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Voici un roman court (144 pages) et intense de cette rentrée littéraire d'hiver.
Victor, 17 ans, s'enfuit de chez lui et vit dans la rue. A travers ses souvenirs, il évoque ses parents et son enfance par bribes. Au fur et à mesure, les pièces du puzzle se mettent en place et révèlent toute la violence subie. Mais on ressent surtout l'immense solitude de ce jeune homme.
Quand Victor se met à courir, les phrases deviennent courtes et sèches, à l'image de sa course effrénée dans les rues de Paris, ou plutôt de sa fuite. Il a toujours la peur au ventre que son père le retrouve, alors il court, encore et encore, jusqu'à tomber d'épuisement.
Il a d'abord vécu à Fécamp avec ses parents avant de déménager à Pantin avec son père qui a décidé de devenir écrivain. Mais son père est un piètre écrivain. La vie est difficile quand on a peu de revenus. Et surtout quand le père est violent, manipulateur. Quant à la mère, elle ne supporte pas cette vie, sombre dans la dépression avant de se suicider.
Vous allez me dire ce n'est pas gai cette histoire. Effectivement, mais ce que raconte aussi Victor ce sont ses rencontres avec Rachid (un skateur), Justine (un trans) et Kadidja (la tante de Rachid). Des inconnus qui deviennent une sorte de famille, en tout cas qui lui apporte du réconfort et d'autres besoins vitaux.
En lecture à voix haute ce texte doit être très fort. Un très bon premier roman.
Merci à Netgalley et aux éditions Noir sur blanc pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Quel choc! Pas un mot de trop. Un roman court qui vous prend aux tripes, vous embarque dans la course furieuse du protagoniste. C'est intelligent, d'une maturité hallucinante pour un premier roman. La violence est suggérée et pourtant elle est tout à fait glaçante, les relations sont campées en quelques traits, et pourtant porteuses d'une telle puissance. Dans la fuite de cet adolescent vers une vie acceptable, il y a toute l'urgence, la nécessité de la survie et de la liberté. Un livre vraiment brillant, original, un univers à lui, à couper le souffle.
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