AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ninamarijo


Ce roman-fiction raconte l'histoire d'un monde déshumanisé et régi par des lois mathématiques un peu nébuleuses, un monde où l'individualité et l'intimité n'existent plus, tous sont des numéros et logent dans des maisons de verre.
Dans ce monde mécanisé la liberté est devenue un joug, tous obéissent aux mêmes règles et sont étroitement surveillés.
Mais, malgré tout dans ce monde là : « l'Etat Unique », on leur promet le bonheur : « le dernier pas que vient de faire la Science Nationale consiste dans la découverte du centre de l'imagination. Une triple application de rayons X sur ce centre vous guérira à jamais. Vous êtes parfaits, vous êtes comme des machines ; le chemin du bonheur à cent pour cent est ouvert. Hâtez-vous, jeunes et vieux, hâtez-vous de vous soumettre à la Grande Opération. Courez aux auditoria où elle est pratiquée. Vive le Grande Opération, vive l'Etat Unique, vive le Bienfaiteur ! »
Dans ce monde, tous travaillent avec joie et ardeur d'ailleurs, la perte du travail ne devient-elle pas une punition insupportable ?
La vie est réglée à l'aide de tables recensant les activités de la journée : lire, écrire des poèmes à la gloire de l'Etat Unique ou son journal comme D-503, se promener, faire l'amour pour une bonne hygiène de vie, et travailler sur l'Intégral ce vaisseau spatial qui va porter la bonne parole dans l'espace.
Non, tous ne sont pas heureux certains se révoltent et notre héros D-503 découvre l'amour avec I-330, ce sentiment agréable et troublant dont il ne comprend pas exactement le sens…
Zamiatine a écrit ce roman en 1920 toute sa vie il fut un persécuté par une bureaucratie pointilleuse. Il s'exila de lui-même ne pouvant plus supporter cette situation. Ce roman incarne sa déception et ses craintes pour le futur, il est en ce sens un extraordinaire visionnaire. Dans ce récit mordant et incisif et d'une écriture un peu saccadée par de nombreux points de suspension, il nous met aussi en garde contre les dangers de l'industrialisation du monde.
Dans cette satire on sent l'influence de Gogol, à la même époque Boulgakov subissant la même influence écrira son fantastique « le Maître et Marguerite » d'ailleurs tous deux feront appel à Gorki pour plaider leur cause auprès de Staline et obtenir la possibilité de s'exiler. Je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle…
Une lecture agréable surprenante et détonante !
Commenter  J’apprécie          343



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}