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Né en Belgique et d'origine chinoise, Yue s'est installé au Congo et travaille pour le compte de monsieur Xin, un entrepreneur chinois qui exploite le bois des forêts. Bien que son patron voit d'un mauvais oeil le rapprochement entre ses ouvriers et les femmes noires, le jeune homme voit très régulièrement Antoinette et sa fille, Marie-Léontine. Une relation qui commence à compter pour lui, même si, elle, est plus désinvolte et profite des restaurants et des cadeaux qu'il offre. Néanmoins, ils décident de faire l'amour. Yue ne comprend pas alors pour quoi elle cache ses parties intimes et est étonné lorsqu'il remarque la cicatrice de l'excision. Une pratique qu'il ne comprend pas vraiment...

Troisième volet de la trilogie africaine, après "Tourne-disque" et "Le montreur d'histoires", "Un petit bout d'elles" nous emmène au Congo où l'on suit l'histoire d'amour entre un ouvrier chinois et une jeune maman célibataire congolaise. Sur fond historique plus dramatique, à savoir l'excision, encore pratiquée dans bon nombre de pays (en Afrique et au Moyen-Orient), Zidrou nous livre un album touchant qui, sans dénoncer cette pratique, informe sur ce qui se passe, l'acte en lui-même mais aussi les terribles conséquences parfois (aussi bien physiques que psychologiques). Il prend le temps d'installer les personnages et l'intrigue, le récit devenant plus intense dès lors que Yue prend conscience de ce qu'est l'excision. Graphiquement, Raphaël Beuchot, de par son trait semi-réaliste et ses couleurs chaudes, nous plonge dans une ambiance à la fois légère et plus intense.
Quelques pages en fin d'ouvrage rappellent que toutes les 4 minutes dans le monde, une fillette subit une mutilation génitale. Que l'excision n'est pas un acte religieux mais une tradition culturelle. Deux témoignages touchants de femmes ayant subi cela.
Un album sensible...
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Je veux d'abord saluer le courage des auteurs de s'attaquer au sujet de l'excision, un thème pas vraiment « vendeur » qui pourrait effrayer les lecteurs. Zidrou parvient à traiter ce sujet avec une grande pudeur et beaucoup de sensibilité.

Le récit évite à la fois tout voyeurisme et tout misérabilisme. le scénariste prend son temps pour nous raconter l'histoire d'Antoinette et Yue. Il ne se précipite pas entre les jambes d'Antoinette. C'est là qu'est la pudeur la sensibilité de Zidrou, il ne nous réduit pas Antoinette à son statut de victime. le lecteur la découvre d'abord comme une jeune femme pétillante, volontaire, pleine de vie. L'empathie n'en est que plus forte lorsqu'on découvre son drame. D'autant plus que les auteurs ont eu une idée superbe ; lorsque Antoinette raconte son histoire elle est dessinée sous les traits de la petite fille qu'elle était lorsqu'elle a été excisée. Cela vient renforcer l'émotion du lecteur et surtout vient rappeler que cette horrible mutilation va avoir des conséquences sur la vie entière de la victime.

Le dessin de Raphael Beuchot accompagne joliment ce beau scénario. le dessinateur fait le choix de la simplicité et de la modestie, il semble refuser de se mettre en avant, préférant s'effacer au profit du sujet. Ce qui ne l'empêche pas de proposer un découpage et une mise en scène maîtrisés ainsi qu'un trait et une colorisation agréables.

Un cahier documentaire vient compléter la fiction de façon intéressante. Ce petit dossier commence par rappeler ce que sont les mutilations génitales et l'ampleur de ces pratiques. Sont également évoquées les raisons et les conséquences de ces mutilations. Et c'est là que je pourrais trouver un point de désaccord avec les auteurs. L'absence de plaisir sexuel féminin est évoquée en tant que conséquence des mutilations génitales. Je me demande s'il ne faudrait pas plutôt évoquer cet aspect comme une raison des mutilations. Ne serait-ce pas, parmi d'autres raisons, dans le but d'interdire le plaisir sexuel aux femmes, qu'on les mutile ainsi ?

« Un tout petit bout d'elles » est une très belle B.D qui a le courage de s'attaquer à un sujet grave et difficile et surtout qui le fait très bien. Cette B.D pourrait être utilisée comme « matériel » de sensibilisation pédagogique à ce problème auquel toutes et tous devraient s'intéresser. Non, ce n'est pas, comme le disent certains personnages masculins de la B.D, un problème de femmes et, comme le rappelle le dossier documentaire, ce fléau touche le monde entier (y compris, même si cela reste « marginal », la France).
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L'excision est un sujet assez sensible, sachant qu'il est encore beaucoup pratiqué dans le monde sur des fillettes... Dans cette bande dessinée, Zidrou raconte une histoire d'amour, celle entre Antoinette et Yue, travailleur belge au Congo. Ce dernier découvre que son amoureuse a subi une excision.
Zidrou raconte avec pudeur mais sans beaucoup de détails ces mutilations pratiquées sur les fillettes. Un album qui met en lumière ces petites violences qui sont considérées, sur place, comme une simple pratique culturelle. L'histoire finit quand même sur une note d'espoir et d'amour...
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Parler d'un sujet horrible qu'est l'excision sans montrer en détail ni faire dans le pathos, c'est possible ? Et bien oui, puisque Raphaël Beuchot et Zidrou l'ont fait avec brio avec la bande dessinée « Un tout petit bout d'elles ». J'avoue qu'étant donné le sujet, je ne me serais pas forcément penchée sur cette oeuvre, car je connais déjà ce fléau grâce à des documentaires à la télévision... Mais c'est Kimysmile qui m'a donné envie de la découvrir grâce à son article de blog très intéressant. J'ai donc emprunté cette BD à la médiathèque et ne le regrette pas, car ce fut une lecture riche en émotions. À la fin, j'avais vraiment la gorge sèche et des frissons. Les auteurs ont vraiment réussi à m'émouvoir grâce à leurs dessins ainsi qu'à leur récit...

L'histoire de Yue, Antoinette, Léopold et l'adorable Marie-Léontine est très touchante. Par ailleurs, j'ai aimé le fait que ce soit étudié d'un point de vue asiatique et non européen. J'ai également apprécié la thématique du racisme plutôt bien traitée à travers cette relation tendre, apaisante et attendrissante. En plus de cette histoire bouleversante, le lecteur pourra découvrir plusieurs pages documentaires permettant de comprendre ce qu'est l'excision par rapport aux autres pratiques (clitoridectomie, infibulation, etc.), où cette pratique est la plus employée dans le monde, quelles sont les conséquences de l'acte, les moyens pour agir ainsi que les lieux ou liens permettant de trouver du soutien/de l'aide (en France ou en Belgique). le fait que les auteurs expliquent que cela n'est pas lié à la religion, mais bien à une tradition est aussi très intéressant, car en discutant avec quelques personnes, j'ai constaté que beaucoup font encore l'amalgame. Enfin, ce qui m'a le plus émue, ce sont les témoignages de deux victimes qui ont subi cette pratique lorsqu'elles avaient deux et sept ans. C'est à la fois poignant et effrayant...

Les dessins sont beaux, travaillés et colorés. J'aime beaucoup la représentation des femmes, qu'elles soient vieilles ou jeunes. Je les trouve très réussies par rapport aux personnages masculins. Les décors sont jolis et les planches assez dynamiques... Mais ce que je préfère, c'est la façon dont l'illustrateur a représenté Antoinette lorsqu'elle raconte sa mutilation : elle est dessinée comme une fillette dans un style différent des autres illustrations. C'est un choix qui m'a plu, car cela renforce le traumatisme. Malgré le fait que je connaisse le sujet, j'avais oublié certains chiffres comme le fait que toutes les quatre minutes, une fillette subit une mutilation génitale quelque part dans le monde, souvent de la part de proches, de la famille ou de personnes de confiance. C'est réellement un fléau mondial... « Un tout petit bout d'elles » est, hélas, une BD d'actualité que je vous invite à découvrir malgré le sujet difficile.

Lien : https://lespagesquitournent...
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Un superbe BD sur un mal qui touche encore de nombreuse fillettes et femmes en Afrique : l'excision. Elle aborde également le racisme, l'amitié et l'amour.
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Yue, d'origine chinoise, travaille sur un chantier au Congo. Malgré l'interdiction de son patron, Yue passe son temps libre avec une femme d'ici. Antoinette. Et une nuit il va découvrir l'horrible mutilation qu'elle a subit dans l'enfance, l'excision. Petit à petit Antoinette va se confier et lui expliquer le traumatisme vécu.

Cette bande dessinée est une manière très sensible de parler de l'excision. A travers l'histoire de Yue et d'Antoinette les auteurs nous amène sur ce sujet avec délicatesse, sans discours moralisateurs, sans texte larmoyant. Juste le témoignage d'une femme excisée qui se sent mutilée et qui souhaite préserver sa fille de cet acte alors que la coutume est tellement vivace. A travers cette histoire nous sommes donc amené à réfléchir à ce fléau qui touche 200 millions de femmes. Pour perpétuer une coutume qui les rend pourtant malheureuses les femmes font subir ça à leur fille, alors le premier pas pour lutter contre l'excision c'est d'ouvrir les conscience et d'en parler.

Une jolie BD pleine de tendresse pour un thème qui ne l'est pourtant pas du tout. Servi par des dessins simples et expressifs qui nous plongent dans les sentiments des personnages.
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J'ai emprunté cet album à la médiathèque un peu par hasard parmi les nouveautés parce que le graphisme me plaisait et que la couverture était heureuse.
Je ne m'attendais donc pas à ce que j'y ai découvert.
Cela commence comme une histoire d'amour contrarié par les différences de couleur de peau et de culture mais le thème et le but est de dénoncer l'excision et les pratiques mutilatrices sur les femmes "par tradition".
Yue est ouvrier chinois dans un chantier de déforestation sous la houlette du raciste M. Xin. Ses camarades chinois se moquent de lui qui fréquente une femme noire qui n'est pas une prostituée.
Antoinette a déjà deux enfants, Marie-Léontine qui adore Yue qui l'incite à bien apprendre à lire et le petit Léopold.
En la fréquentant, le jeune homme découvre des pratiques qui le révoltent et vont l'amener à faire un choix...
En terminant ce livre on comprend vraiment le titre.
Une excellente lecture à mettre entre toutes les mains pour faire connaître le sujet.
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L'histoire se déroule en Afrique, au Congo. Certains des protagonistes travaillent dans une entreprise s'occupant d'abattre des arbres pour l'exportation : c'est une action de déforestation peu respectueuse de l'environnement. L'entreprise est gérée par un personnage d'origine chinoise au comportement ouvertement raciste. Une partie des salariés sont d'origine chinoise, d'autres d'origine africaine.

Comme souvent dans des situations de ce type, des activités parallèles se développent autour du camp de forestier. Des bars, des lieux où l'on peut manger mais aussi des lieux où ces hommes solitaires peuvent rencontrer des femmes moyennant rétribution, c'est à dire des prostituées.

Il peut y avoir des prostituées professionnelles mais aussi des "étoiles filantes", c'est à dire des mères de famille qui viennent pour arrondir leur fin de mois, améliorer leur ordinaire.

Un jeune chinois, You, a une relation avec une belle Africaine, Antoinette, maman de la jeune Marie-Léontine. Antoinette réserve ses faveurs à You au détriment de ses anciens prétendants.

Plusieurs thèmes sont abordés par Zidrou et Raphaël Beuchot : la déforestation, une nouvelle forme de colonisation, le racisme, le épris des femmes, la prostitution. Mais le thème central est l'excision dont beaucoup de femmes sont encore victimes de nos jours.

Les deux auteurs présentent le sujet avec humilité et tendresse, montrant la détresse d'Antoinette qui est impactée dans sa vie sexuelle. Zidrou et Beuchot s'emparent de la problématique en abordant le poids de la tradition dans la pratique de l'excision. L'excision est une pratique très ancienne. Ce fut historiquement un moyen pour les hommes d'affirmer leur domination sur les femmes.

Zidrou et Raphaël Beuchot nous montre l'impact de la tradition et comment celle-ci est relayée par des femmes qui n'envisagent pas que leurs propres filles ou les filles de la famille ne soient pas excisées, ceci constituant une sorte de rite initiatique. Il est important de noter que l'excision n'est préconisée ou imposée dans aucune religion monothéiste.

Je vous invite à lire le carnet final où des données chiffrées sont portées à notre connaissance. Mais aussi une approche législative est proposée. Ce carnet est très bien documenté, très précis.

Le sujet était difficile et le graphisme de Raphaël Beuchot permet de le faire passer : le trait est tout, les cases sont aérées, les couleurs sont chaudes. J'aimé la variété des cases. le découpage n'est pas original mais il parfaitement fluide, il permet de se plonger dans ce climat particulier du Congo et des entreprises qui sont en train de piller un territoire.

Cette BD peut être montrée à des adolescents dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté. Elle doit aussi servir la cause des femmes.

Belle surprise, belle lecture, belle sensibilisation sur un sujet majeur pour la libération des femmes dans certaines parties du monde.




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Je referme cette BD avec la chair de poule et les larmes aux yeux.
Quelle horreur.
On a beau savoir que de telles atrocités existent, lire ce genre de récit fait toujours l'effet d'une gifle.
En suivant l'histoire de Yue et d'Antoinette, une histoire banale dans les premiers temps, nous sommes plongés dans l'horreur de la vie des femmes et des fillettes d'Afrique et, finalement, de tant d'autres endroits, qui sont mutilées par tradition.
Le dossier en fin d'ouvrage donne un supplément d'informations et de statistiques glaçantes.
Une BD dure mais nécessaire qui a le bon gout de ne pas tomber dans le voyeurisme et le misérabilisme.
Je n'ai pas aimé le dessin mais mon goût personnel n'a pas d'importance quant au nécessaire du propos. Je mets donc 5 étoiles.
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Bouleversant, révoltant, cruel et si triste...
Le thème de cette bande-dessinée, c'est l'excision. Cette coutume ancestrale qui touche 3 millions de fillettes chaque année à travers le monde, d'une violence insoutenable. On suit l'une de ces fillettes devenue adulte, Antoinette, vivant au Congo avec ses deux jeunes enfants, et entretenant une liaison avec un ouvrier chinois. On y découvre sa manière de vivre son intimité, son souhait pour sa fille, ses rêves. On est témoin également de la sidération de son amant devant cette pratique barbare. Un dossier en fin d'ouvrage complète le sujet de manière précise et instructive.

Un livre très intéressant sur ce drame d'envergure mondiale, donc.
Mais pas que.
Il est aussi une tranche de vie sur le quotidien en Afrique noire, et sur la manière dont les chinois occupent l'espace dans ces pays.
Et surtout j'ai adoré le plaidoyer pour la rencontre des cultures -"quand on mélange du jaune et du noir, ce qu'on obtient ... C'est de l'amour !"- et l'appel à vivre en harmonie. Ce n'est d'ailleurs à mon avis pas un hasard si le film projeté lors d'une sortie au cinéma est "Avatar" de James Cameron, et si l'album est truffé de références à ce long métrage profondément altruiste et pacifique.

Un très bel album, dur mais plein d'espoir .
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