Là où vont les écrevisses

J'attendais avec impatience la nouvelle d'automne des éditions La planète des couleurs. du coup, aussitôt téléchargée (en plus, c'est cool, elle est gratuite ;D), aussitôt lu ! Surtout que c'est une histoire de Typy dont j'avais adoré La langue des dieux...
Honnêtement, j'ai été moins charmée par Là où vont les écrevisses que par l'histoire précédente. En fait, elles sont même assez radicalement différentes. Cela dit, j'ai passé un très bon moment avec cette nouvelle !

J'ai beaucoup aimé le fait qu'on s'attache tout de suis à Eléonore : on la sent perdue, un peu "évaporée" et, forcément, on a envie de la protéger... Dans les premières pages, elle est comme un petit oisillon tombé de son nid. Puis on fait la connaissance de Marie, sa fille, et l'on se rend rapidement compte qu'Eléonore n'est pas aussi fragile et innocente que ce qu'on pensait...
J'ai vraiment apprécié le fait qu'on continu de vouloir veiller sur elle alors que dans d'autres circonstances on lui aurait jeté des pierres. Un peu comme si les rôles de la gentille et de la méchante s'étaient inversés entre la fille et la mère.

L'histoire est un peu prévisible : l'on sait comment ça va se finir, mais ça ne m'a absolument pas empêchée de suivre avec grand intérêt Eléonore dans ses aventures. La fin m'a beaucoup plu : elle est aussi énigmatique que terrible...
J'ai trouvé l'écriture de Typy Zoberman très agréable et fluide à lire. Ça "glisse" tellement bien que l'on oublierait presque que c'est une fiction...!
Là où vont les écrevisses est une nouvelle très touchante.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..

Eléonore souffre d'une des pires maladies: Alzeimer... Elle perd de plus en plus la mémoire et se raccroche à des éléments de son passé vieux de 36 ans. Sa fille, Marie, vient régulièrement la voir même si sa mère ne la reconnaît plus et nie même son existence puisque dans ses souvenirs elle n'a pas eu d'enfants. Difficile de rester auprès d'une personne qui ne nous croit pas et qui assure que c'est impossible puisque jamais elle n'aurait voulu d'enfants. Pourtant Marie reste, revient et continue de s'occuper d'Eléonore, même si cette dernière ne s'est jamais occupée d'elle correctement.

J'ai été fortement touchée par cette histoire. le départ imminent d'Eléonore est touchant et la relation chaotique entre les deux femmes nous prend par les sentiments. Difficile de ne pas avoir envie de pleurer en entendant les paroles de la mère pour sa fille. Franchement j'espère ne jamais vivre cela avec mes proches, je ne suis pas sûre d'avoir les épaules pour résister et ne pas m'effondrer.

La fin a une part de mystère qui amène une touche inattendue au récit. Une fin douce amère qui touche comme tout le reste de la nouvelle et qui la clôt très bien à mon goût.

En bref, une nouvelle qui traite de très belle façon d'un sujet dur, que je vous conseille de découvrir.