La famille vit sur un petit bien, juste assez de terre pour manger et ne pas aller tout nu.
Ils ne sont point parmi les malheureux du pays, mais ils leur faut travailler dur.
Ils gagnent leur soupe à coups de pioche.
Quand ils boivent un verre de vin, ils l'ont sué.
Elle se décide à monter auprès de lui. Elle le trouve très pâle dans son lit, très correct.
Trois médecins sont déjà venus, ont causé à voix basse et laissé des ordonnances ; Ils doivent revenir le soir.
La grande chambre sommeille, dans une sévérité froide ; pas un linge ne traîne, pas un meuble n'est dérangé.
C'est la maladie propre et digne, la maladie cérémonieuse, qui attend des visites.
La misère a vidé la commode.
C'est la mort paisible et ensoleillée, le sommeil sans fin au milieu de la sérénité des campagnes.
Ah ! le père Lacour sera bien dans le trou ! Il connaît la terre et la terre le connaît. Ils feront bon ménage ensemble. Voilà plus de cinquante ans qu'elle lui a donné ce rendez-vous, le jour où il l'a entamée de son premier coup de pioche.
Quel cimetière paisible, endormi sous le grand soleil !
Il a soufflé son dernier souffle droit devant lui, une haleine de plus dans la vaste campagne.
Ils sont trop près de la terre pour lui en vouloir de reprendre le vieux.
Quand il crèverait, ce serait une affaire entre lui et le bon Dieu ; tandis que tout le monde souffrirait, si la moisson était perdue.
En vieillissant, il a perdu sa langue. Il ne parle plus, trouvant la parole inutile.