AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 123 notes
5
8 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout le monde, à défaut d'en avoir lu toutes les oeuvres, a une idée de l'immensité de l'oeuvre littéraire d'Emile Zola, qui lui permet de figurer en bonne place parmi les plus grands écrivains que la France ait enfantés. On connaît moins bien le citoyen exemplaire qu'il a été, quoique le "J'accuse !..." qui a paru dans l'Aurore sous sa plume en 1898 dans le cadre de l'affaire Dreyfus ait eu à l'époque une portée mondiale et qu'il continue à être pour la postérité un exemple clé de ce que peut être l'engagement civique pour une grande cause.

La Vérité en marche est une oeuvre voulue par Zola qui parut en 1901, à la veille de sa mort. Elle rassemble des textes précédemment parus dans la presse et dans lesquels l'écrivain défendait la cause d'Alfred Dreyfus. Zola souhaitait en faire un recueil afin de continuer l'oeuvre des dreyfusards car, en 1901, rappelons-le, si le capitaine avait été gracié par le président de la République, il n'avait pas été réhabilité. le but ultime de Zola n'était donc pas atteint, à savoir obtenir la justice en faisant reconnaître officiellement la vérité. En réalité, il n'assistera pas au triomphe de son combat car le jugement ayant condamné Dreyfus ne sera pas cassé avant 1906.

La Vérité en marche est donc une oeuvre d'un intérêt très riche.
Littérairement : c'est une plongée dans le style d'une époque - qui plus est le style de Zola ! - , une écriture beaucoup plus puissante que celle d'aujourd'hui, pleine d'emphase et de force, quelquefois même grandiloquente et outrancière, mais désireuse de toute évidence d'interpeller et de convaincre, ce qui fut après tout le mode d'expression de l'écrivain dans toutes ses oeuvres.
Historiquement et politiquement ensuite : elle est révélatrice d'une époque (une si Belle Epoque !) et d'un contexte dont par certains côtés nous sommes éloignés et par d'autres étonnamment proches. La puissance de l'armée et de l'Eglise n'est plus la même mais qui doutera que le pouvoir de nos jours ne soit encore capable de mensonges et de lâchetés pour protéger des intérêts particuliers affublés des oripeaux de la fameuse "raison d'Etat" ? Oui, les groupes de pression, ceux qui influent ou tentent d'influer sur la gouvernance de notre pays, ont évolué mais ils existent toujours et cette oeuvre en fait prendre conscience régulièrement.
Moralement, enfin. C'est le combat entre un certain pragmatisme, qui s'accommode d'une réalité injuste parce qu'il croit cela nécessaire ou seulement parce que cela le sert ; et une volonté de vérité et de justice absolues, qui ne tolère, elle, aucun ajustement. Zola, l'homme et le citoyen, s'y révèle tout entier, en apothéose d'une carrière littéraire dans laquelle il avait déjà égrené ses convictions profondément humanistes. "Parce qu'il s'était dit : (...) je dois faire (...) la preuve (...) que la vérité que nous voulions mettre dans notre oeuvre, nous voulons la mettre dans notre vie." (Jean Jaurès).

C'est d'ailleurs, nous apprend le livre, davantage le citoyen Zola que l'écrivain Zola dont les cendres furent déposées au Panthéon. Et, honteusement, cet événement a été mal assumé par tous les pouvoirs qui se sont succédé en France depuis. Sait-on que François Mitterrand, en 1981, ne se recueillit pas devant le tombeau de Zola, alors qu'il le fit devant celui de Jean Jaurès, de Jean Moulin et de Victor Schoelcher ? Preuve, s'il en était besoin, qu'il est toujours difficile, voire impossible pour ceux qui nous gouvernent de sortir du clivage entre politique et humanisme. Zola, en ce siècle qui nous sépare de sa mort, aurait eu encore bien des pages à noircir.
Commenter  J’apprécie          92
Si vous me connaissez et me suivez depuis le début, vous savez que Zola est mon auteur classique préféré. J'ai toujours été fan de cet auteur. Je suis tombée amoureuse de sa plume au lycée lorsque j'ai découvert sa saga "Les Rougon-Macquart" où il nous parle de l'humain mais aussi de son amour pour Paris, c'est un point commun que nous avons, la capitale comme amie.



Si je connais l'auteur, ses oeuvres, il faut dire que je connais moins bien cette partie de sa vie, ses lettres, ses textes écrits. Bien entendu, j'ai entendu parler de l'affaire Dreyfus, de son combat qu'il a mené pour la justice, pour la vérité. Je ne sais pas si à l'époque il mesurait la portée mondiale de la puissance de ses mots mais ils sont grandioses, comme toujours.



Cette oeuvre parue la veille de sa mort est une grande claque, pour moi. Tous les textes parus dans la presse et dans lesquels Zola défendait bec et ongles la cause de Dreyfus sont incroyables, on a l'impression qu'il n'y avait que lui, au devant de la scène. Zola voulait faire un recueil et je l'en remercie d'avoir eu cette merveilleuse idée, ainsi ses mots, ses pensées, ses textes ne sont pas tombés dans l'oubli et cela a permis de perpétuer l'oeuvre des dreyfusards car si le capitaine a été gracié par le président de la République, il n'a pas été réhabilité et c'est là que l'oeuvre d'Emile Zola entre en ligne. Zola n'a malheureusement pas réussi à faire éclater la vérité, en tout cas de son vivant car le jugement sera cassé plus tard.



Comme toujours, je me suis laissée transporter par les mots de Zola qui n'a pas son égal pour nous offrir un récit fort et percutant. Il aurait pu écrire la chronique mortuaire d'un journal que j'aurai été fan, c'est pour dire ! Ce recueil d'anthologie est une pure merveille qui reste malgré tout d'actualité car les mensonges d'état, les coups d'état, les vérités, les contre-vérités, toussa, toussa, restent encore et toujours d'actualité.



Tout ça pour vous dire que la vérité en marche est une oeuvre riche que je vous encourage vivement à découvrir que vous soyez fan ou non de Zola.


Lien : https://leslecturesdeladiabl..
Commenter  J’apprécie          44
Tout a déjà été dit sur l'affaire Dreyfus. Mais il faut lire ce "J'accuse" de Zola, pour mesurer le courage et la passion pour la vérité de cet écrivain, qui fut aussi un citoyen engagé de son époque. Une époque, rappelons le, empreinte d'un antisémitisme violent, dont Dreyfus fut une des victimes les plus emblématiques et les plus célèbres.

Cette lettre de colère au président de la République Félix Faure, est accusatrice, comme l'indique son titre, nommant precisement chacun de ceux qui ont préféré sciemment la raison d'État à la justice.

"J'accuse !", cette anaphore sonne à nos oreilles comme un coup de poignard répété maintes fois, pour tenter de réveiller la conscience humaine face à la fabrication de toute piece d'une injustice et d'une condamnation d'un innocent.
Commenter  J’apprécie          30
La plume engagée et pleine de lyrisme de Zola s'insurgeant contre l'iniquité de la justice. Magistral !
Commenter  J’apprécie          20
Petit recueil de textes de qualité, tant par les textes en eux-mêmes que par l'introduction et la postface. Je le recommande vivement !
Lien : https://cercledeslibrairesdi..
Commenter  J’apprécie          20
J'ai vu l'adaptation cinématographique avant la lecture de cette lettre d'Émile Zola. le film m'a paru compliqué d'un première abord, il est bien de le revoir, mais avec la lettre tout se fait lumière.
Comme la lettre le dit si bien, une machination pour une accusation fausse, il faut tous les éléments pour comprendre. Il en va de même avec cette lettre.
L'accusation contre l'armée et le système judiciaire, tout une époque, qui en a fait des accusations terribles, et encore aujourd'hui. La justice est aveugle là elle était sans doute morte, car ne rien vouloir voir c'est avouer ne pas faire justice.
On ne peut appeler cette mettre un livre car 18 pages n'en fait pas un pavé, mais elle est à lire, à découvrir et voir le film pour se faire un avis. Merci.
Commenter  J’apprécie          00
Face à une injustice criante, Zola n'a pas hésité à utiliser sa meilleure arme : sa plume. C'est sans relâche qu'il utilise son pouvoir pour éviter que le pire ne se produise, peu importe le prix à payer.

Peut-être que Zola était complètement animé par l'idée que la vérité triomphe toujours ?

Bonne question. En tout cas, ce livre m'a frappé par le risque que l'auteur a pris pour sa propre vie...pour défendre quelqu'un qu'il ne connaissait même pas.


Commenter  J’apprécie          00
J accuse c'est une lettre envoyée au président de la république ou je trouve Emile Zola très courageux et très honnête. le faîte de défendre une personne innocente jusqu'à être exilé. Voilà mes bravoure pour ce grand homme. J aime la précision avec laquelle il rédige ses écrits et son honnêteté
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (357) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages des Rougon Macquart

Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

Elle est alcoolique
Elle boîte
Elle est myope
Elle est dépensière

7 questions
592 lecteurs ont répondu
Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

{* *}