Choisi comme lecture pour un devoir de 4e, il y a quelques années, en abrégé.
le projet de
Zola de décrire la fresque de la nature humaine sur son époque est ambitieux. Si je n'ai à ce jour qu'un seul de ses Rougon-Macquart, j'en comprends le sens et le but recherché. Mais il est dur d'écrire un commentaire négatif en regardant les grands textes admiratifs des meilleures critiques.
Ici, Au bonheur des dames montre l'émergence des grands magasins attractifs dans la capitale et toutes les conséquences engendrées au détriment des commerçants déjà installés.
Comme dénonciation sociale, cette partie-là est réussie. C'est elle qui m'a tenue sur le livre. Bien que les évènements soient romancés, on n'ignore pas que
Zola a effectué un gros travail d'investigation.
Mais, ces recherches concernaient aussi les rayons eux-mêmes des commerces, ce qu'il s'y vendait et ce qu'il s'y passait. Certes, les personnages apportent un peu de vie à ce système presque machinal. Mais les descriptions, elles, ennuient à un point qu'on commence à sauter les pavés lorsqu'on en remarque entre les paragraphes.
de plus, si on veut rentrer plus en profondeur avec les protagonistes du roman, c'est sur ce point que l'histoire se tasse. En effet, les deux principaux sont Denise et Octave Mouret. Si la première arrive juste à
Paris au début de l'intrigue et désire avoir un travail dans ce magasin nouveau, le second dirige précisément l'établissement.
Je trouve que les relations entre eux sont à peine effleurées – mais peut-être est-ce aussi l'effet de la version abrégée. Comme s'il manquait quelque chose au dénouement, de plus. Leurs personnalités, cependant, ne m'ont pas dérangée et je me suis prise à apprécier Mouret.
Cela ne me donnera malheureusement pas envie de relire ce Rougon-Macquart ; peut-être simplement d'en essayer un autre.