Je crois que sur ce coup là je ne vais pas me faire que des copains mais allons-y tout de go : je n'ai vraiment pas aimé ce livre.
Qu'on se comprenne bien, j'apprécie
Zola, là n'est pas la question mais je n'ai vraiment pas accroché avec Nana. Peut être cela vient-il du thème abordé, peut être que le monde du théâtre et des cocottes me parle-t-il moins que celui, au hasard, des mineurs ou des cheminots, je n'en sais rien. Ça s'emballe un peu à la fin, et les deux derniers chapitres se lisent d'une traite, goulument, mais avant d'en arriver là que d'ennuis. Que de description qui ne m'ont pas emballés, que de personnages qui défilent quitte à nous donner le tournis ou à nous faire retourner quelques pages en arrière à coups de « attends c'est qui de nouveau celui là ? ».
Ce sont là des critiques que je ne pensais pas faire sur
Zola. Certes on le sait, il décrit tout en long en large et en travers. Dans Germinal je suis descendu dans la mine avec le Maheu, j'en avais des frissons. J'ai adoré flâner dans les grands magasins d'Au bonheur des dames. Je tressaillais au déraillement du train en espérant que Lantier s'en sorte ! Je voulais que
Gervaise (la mère de Nana) ai une belle vie, elle le méritait tellement ! Mais là rien, un vague haussement d'épaule « oui ok d'accord c'est un théâtre, on a compris ».
Je ne me suis pas non plus attaché aux personnages. D'habitudes chez
Zola ils nous font réagir, on les trouve lâches, félons, courageux, malchanceux, combattifs... On les prend en pitié, on les hait, on les aime, on trouve qu'ils méritent ou pas ce qui leur arrive. Ici, rien : pas une once de dédain pour La Faloise, pas de pitié pour Muffat, pas un regret pour Georges. Et sans rien révéler de la fin, même si tout le monde doit la connaitre, elle ne m'a pas émue plus que ça. le seul qui titille un brin ma compassion c'est ce pauvre Louis.
Bien sûr l'oeuvre est bien écrite : on parle d'
Emile Zola tout de même ! Les phrases sont ciselées, les descriptions précises, on retrouve ça et là ces petites phrases morales qui tombent à point nommé. A aucun moment mon but n'est de dénigrer son travail, qui suis-je pour cela ? Alors le problème vient peut être de moi, j'adore
Zola, je n'ai pas aimé Nana. Ça arrive.
Il reste quelques épisodes des Rougon-Macquart que je ne connais pas encore : Pot-Bouille, La terre, le docteur Pascal et La faute de l'abbé Mouret (que j'ai subi plus que lu au lycée), je suis persuadé que tout cela va me réconcilier avec cet immense écrivain !
Alors désolé pour cette fois Emile, et désolé pour la note (de toute façon de là où t'es ça doit te faire une belle jambe) mais Nana n'est pas une fille pour moi.