Encore un roman dont je ne sais pourquoi je m'en suis emparée. le résumé, la peinture, l'histoire d'une mère célibataire ...
Mercedes Montalvo est une femme splendide d'une trentaine d'années qui exerce le métier de concierge dans une résidence cossue du 16ème arrondissement, à Passy, au 108 rue de la Tour. Elle a fui l'Espagne, un père violent, alcoolique, une mère battue et toujours enceinte, pour la France avec son bébé sous le bras. Elle a élevé le petit, nommé
Ibério pour qu'il n'oublie jamais ses origines castillane, a vécu dans des logements immondes, fait des ménages avec des horaires extravagants, jusqu'à une rencontre avec une femme Mme Lallemand, à laquelle elle a fait une merveilleux cadeau et qui a fait en sorte qu'elle puisse devenir concierge dans un bel endroit
Mercedes et son fils ont un beau logement très correct et les compétences indiscutables, l'élégance, l'honnêteté et le maintien de la maman, font d'elle, une gouvernante du lieu très appréciée. Mercedes est une femme qui malgré sa grande beauté, n'a aucun homme dans sa vie, sauf son fils, qu'elle élève sévèrement et avec amour (les deux ne sont pas incompatibles), mais refuse de lui révéler le nom de son père.
Dans l'immeuble, on croise un médecin, le docteur Ménard, qui vient d'être plaqué par son épouse, la veuve d'un homme d'affaire, Geneviève Chanterelle, qui fourre son nez partout, un juge retiré des affaires,le juge Baer, les Rollin, chocolatiers à la retraite, les
Dompierre, les Salez, les Sandoval et au dernier étage, un peintre, Ezra Goldweiser. Déjà âgé, il a du mal à retrouver l'inspiration, mais Mercedes avec sa grâce naturelle et sa tenue, vont lui apporter celle-ci lors de séances de pose. Ezra va tomber amoureux de sa muse, tenter d'échapper à cet amour avec l'aide d'une jeune professionnelle du sexe, Louise et revenir vers Mercedes en lui faisant le plus somptueux des cadeau (en plus de ses derniers portraits).
On voit aussi passer dans le roman : Clothilde alias Poumons gracieux,1er amour d'
Ibério, Agathe, la coiffeuse de chez JL David, complice de Mme Chanterelle, Hugo, le facteur qui voudrait bien séduire Mercedes et Jean de Bièvres, le galiériste d'Ezra.
Tandis qu'
Ibério se lance dans des études de droit, tout en étant gardien de nuit dans un hôtel 4 étoiles, l'hôtel Edgar, y croiser Mr Lebel, propriétaire de l'hôtel, qui va parfaire l'éducation sociale d'
Ibério.
C'est un beau texte sur la force de la beauté et de l'amour, sur l'élégance morale. J'ai repensé à "Escalier C" d'Elvire Murail pour sa façon de saisir sur le vif les personnages d'un même immeuble sauf que dans "Escalier C", le personnage désagréable de Forster trouve la rédemption, alors qu'ici, le personnage désagréable est "puni". On admire la force de Mercedes (acquise malheureusement en s'opposant à son père et en recevant des coups de cravaches) et lorsque le secret du père d'
Ibério est levé, on comprend mieux les actes passés de notre héroïne, et ce que le peintre a vu en elle. Dois-je dire aussi que c'est l'occasion de réviser un peu son espagnol dans les savoureux échanges entre Mercedes et
Ibério ?