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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
David Zukerman nous plonge au coeur de San Perdido, petite ville imaginaire du Panama, où les jeux de pouvoir et d'argent sont incessants alors même que la pauvreté est présente absolument partout, où la prostitution, la corruption et le marché noir règnent en maîtres.
A côté de ces oubliés de la société qui survivent comme ils peuvent, qui vivent dans la peur et l'asservissement, les riches multiplient les trafics d'armes, de carburant et de drogue. Corruption, intrigues et complots vont bon train entre gouverneurs, trafiquants américains et courtisanes prêtes à tout pour garder leur place de favorites auprès du gouverneur.
L'histoire débute en 1946 au coeur d'un bidonville, Lágrima, où les habitants fouillent la décharge pour trouver de quoi se nourrir ou des objets à revendre pour gagner leur vie. Un beau matin, Yerbo Kwinton, un étrange petit garçon d'une dizaine d'années, avec sa peau noire et ses immenses yeux bleu clair apparaît, doté de mains d'une grande force et d'une présence mystérieuse.
Il devient peu à peu le vengeur des opprimés, des femmes abîmées, des enfants malmenés.... Surnommé La Mano (« la main qui se tend lorsque plus personne ne peut vous ­aider »), il nous entraîne dans le dédale des rues de San Perdido pour quelques années d'une épopée très bien écrite.
L'histoire est passionnante, très bien construite, sans aucune longueur et parsemée de quelques rebondissements. L'auteur restitue bien, sans misérabilisme aucun, l'atmosphère de ce monde de misère en retraçant le parcours de différents personnages tous intéressants. C'est un beau voyage, dense, riche et captivant qui permet de découvrir des personnages colorés, qu'ils soient attachants ou répulsifs.

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San Perdido, ville imaginaire du Panama, "ville oubliée de Dieu, royaume du marché noir et de la prostitution."
Le récit qui se déroule de 1946 à 1960 a pour héros un garçon d'une dizaine d'années qui apparaît, un matin très tôt, sur la décharge d'immondices à ciel ouvert où les plus miséreux tentent de récupérer quelque chose à manger ou du métal à vendre au ferrailleur pour quelques centimes.
Déjà le décor est planté : la misère noire opposée à l'opulence des beaux quartiers de la partie haute.
C'est une fable sociale qui dénonce les inégalités et les abus de pouvoir.

L'enfant n'est pas commun et c'est à partir de lui que se construit le récit. Tout d'abord on voit ses yeux : "Des yeux d'un bleu si clair qu'ils semblent presque blancs. Des yeux qui font deux trous dans son visage d'un noir profond".
Il ne parle pas, "Son silence le pare d'une auréole de sagesse, son sérieux est le gage d'un caractère mûr".
Il possède un pouvoir surnaturel dans ses larges mains d'adulte, qui soulèvent et brisent tout sans effort.
Il suscite attirance et hésitation.

Voici pour la présentation. Les habitants des diverses classes sociales de San Perdido sont parfaitement présents. Ils ont une telle densité que je croyais en leur présence et je vivais avec eux. Seuls quelques personnages odieux, ceux qui détiennent pouvoir et impunité sont poussés jusqu'à la caricature qui prête à sourire.


Si ce n'est déjà fait, je vois invite à découvrir ce récit , bien construit, bien rythmé , à la progression maîtrisée. Aucun ennui , beaucoup d'intérêt.
Un atout de plus pour moi : aucun secret de famille, aucun ego à satisfaire.
Je suis ravie d'avoir découvert ce roman.

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Avec San Perdido de David Zukerman, je termine ma neuvième lecture de cette sélection des 68 premières Fois…

Ce roman d'aventures offre un réel dépaysement et emmène ses lecteurs au Panama à la fin des années 1950.
À travers une très belle galerie de personnages particulièrement bien campés et travaillés, David Zukerman donne à lire et à voir le quotidien du petit peuple de San Perdido, depuis la grande décharge à ciel ouvert jusqu'aux belles villas sur les hauteurs en passant par les bidonvilles, les faubourgs populaires, le port, les cantinas et les bordels… J'ai retrouvé avec bonheur dans ce livre une ambiance à la manière de García Márquez autour des prostituées au grand coeur, de la thématique d'un lieu et d'une certaine forme de surnaturel. J'ai adhéré au langage des corps, à la sensualité et au mystère d'un écheveau narratif construit autour d'une atmosphère plutôt que d'une véritable intrigue.
De plus, je suis particulièrement intéressée par tout ce qui tourne de près ou de loin à l'histoire de l'esclavage et de ses conséquences sur les descendants des anciens esclaves ; j'aime quand un livre donne la parole à ces oubliés de l'Histoire… Ici, il s'agit des Cimarrones, les esclaves africains du Panama et plus particulièrement de groupes fidèles à l'ancienne vie de ses « nègres marrons », esclaves fugitifs réfugiés dans la jungle.
Autour d'un fil conducteur assez simpliste, le renversement du gouverneur local, et du destin fabuleux d'un étrange garçon, David Zukerman fait évoluer ses personnages, tissent des liens entre eux, ménage des zones d'ombre et finit par nous laisser imaginer la suite, au gré de nos propres ressentis. le tout est servi par une belle écriture, fluide et captivante.

Il y a des livres qui font rêver, qui véhiculent sans trop la mettre en avant une puissante intertextualité, qui sortent du lot… San Perdido en fait partie, ses personnages et son ambiance vont me manquer.
Merci David Zukerman.
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Époustouflant ce premier roman de David Zukerman ! J'ai adoré ce voyage, extraordinairement bien conté, au Panama, au coeur d'une ville où riches et pauvres sont bien séparés, comme panaméens et cimarrons, dans laquelle chacun essaye de faire sa place, entre corruption, sexe et fraternité.....
C'est dans ce contexte que l'auteur nous amène à la rencontre d'un enfant de 10 ans qui un jour débarque sur la décharge. Il séduit Felicia et impressionne toutes les personnes sur son chemin par ses mains d'homme, sa beauté et son regard calme et céruléen. Il intrigue par son silence, en effet aucun son ne sort de sa bouche. Mais qui est -il vraiment ?
Voilà un roman qui se dévore, il n'y a pas d'autre mot . Une histoire merveilleusement composée de personnages tout aussi captivants les uns que les autres..Une lecture que je conseille vivement !
#SanPerdido #NetGalleyFrance
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Oh la belle trouvaille ! Merci à mon libraire de m'avoir aiguillée vers ce "San Perdido". David Zuckerman nous y raconte l'histoire du peuple de Lagrima, le bidonville de la ville de San Perdido au Panama. C'est un roman choral aux multiples personnages mais dominé par un seul: Yerbo Kwinton, l'enfant noir aux yeux bleus, qui semble traverser les épreuves et le temps, héros mystérieux au bras vengeur que tous craignent, sauf Felicia, la vielle femme qui fut la seule à l'aimer. J'ai adoré cette histoire pleine d'humanité, de suspense, d'émotion et de magie. Magnifique moment de lecture, une pépite.
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Roman, légende, fable, intrigue politique, histoire d'amour, histoire d'un pays, c'est un livre bien singulier, fourmillant, très différent de ce que produisent les écrivains français actuels et qui m'a complétement captivé.
David Zukerman nous embarque pour le Panama, ce pays d'Amérique centrale coincé entre deux continent et qui aiguise les appétits des puissants au détriment des petites gens.

Nous sommes dans les années 50, la ville basse de San Perdido accueille les pauvres tandis que se nichent dans la ville haute de splendides villas où les riches mènent une vie luxueuse.
Dans la décharge à ciel ouvert où elle vit, la vieille Félicia rencontre un petit orphelin muet, un enfant noir au regard magnétique et aux mains disproportionnées. Pendant ce temps, un nouveau gouverneur s'installe au pouvoir. Une multitude de personnages secondaires vont se croiser, chacun avec une épaisseur remarquable, et les histoires vont s'entremêler pour tisser la toile de la vengeance d'un peuple travers un seul homme.

J'ai retrouvé entre ces pages, un peu de la magie des romans de Jorge Amado. On plonge dans un monde métissé où les anciens esclaves et les nouveaux maitres du pays se mélangent, où la chaleur, la moiteur et la sensualité des femmes imprègnent chaque mot. On suit, émerveillés, David Zukerman dans les ruelles de San Perdido peuplées d'enfants perdus, de femmes qui roulent des hanches et d'hommes corrompus. Laissez-vous emporter, fermez les yeux, le surnaturel n'est jamais bien loin. Partez à la découverte de l'histoire des Cimarrons et de la légende de Yerbo Kwinton.
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Quel beau livre romanesque qui tient le souffle jusqu'au bout ! de ces aventures inventées qu'on a envie de croire vraies.
Sensualité(s) et violence(s) du Panama, mystère, personnages attachants et détestables dans une Humanité complexe, (très) moche, belle, débrouillarde... San Perdido, c'est un tableau riche, qui se construit page après page, dans une écriture descriptive brillante. Une fable douce-amère qui entre dans le champ de la littérature d'Amérique latine sans que l'auteur soit de là-bas.
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Yerbo, orphelin muet, apparaît un jour de juin 1946 dans la décharge publique de San Perdido, petite ville côtière du Panama. Cet enfant noir aux yeux bleus possède une force singulière dans les mains. Il devient en grandissant le héros de la favela, défenseur des femmes et des opprimés.
Déjà la couverture a elle seule est une vraie tentation a elle seule.
L'auteur décortique toutes les couches de la société panaméenne dans les années 50 et c'est sans concession.
Ce jeune garçon, très mystérieux, qui survit en récupérant dans la décharge de San Perdido tout ce qui peut être revendu, deviendra un homme qui n'aura de cesse de défendre les femmes, les enfants abusés par les plus forts. Il s'attachera à remettre un peu d'ordre dans ce lieu.
"La Langosta" appliquera "Sa" justice.  Et aidera les habitants, victimes de toutes sortes de préjudices à se libérer du joug des oppresseurs de tout crin.
Une chronique très colorée, à l'image de la couverture, de ce coin si éloigné et exotique.
Un premier roman parfait, tellement abouti et tellement bienveillant. Ce livre fait du bien.
Une écriture qui vous emporte. Tel un conteur David Zukerman crée un monde et lui donne vie devant vos yeux. Il nous raconte une histoire noire, il peint des destins tragiques mais il a une telle palette de couleur qu'il est met de la lumière. 
Il donne vie à de tels personnage, que longtemps ils vont vous accompagner.
Une de mes plus belle lecture 2019. Quelle  découverte
Lien : https://collectifpolar.com
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J'ai été très agréablement surpris par la lecture de ce roman choral !

Il y a un vrai souffle romanesque dans ce livre et je ne l'ai pas lâché du début à la fin. J'ai apprécié suivre chacun des personnages, ils sont assez nombreux mais on ne s'y perd pas. Ils sont particulièrement intéressants et apportent tous un vrai plus au récit. On a une vraie galerie, les hommes politiques et hommes d'affaires véreux, les habitants très pauvres tentant de survivre en fouillant dans la décharge, le médecin qui fait comme il le peut, les prostituées vendent leur corps pour avoir une meilleure vie et ce jeune garçon "justicier", énigmatique, il y a quelque chose d'hypnotisant dans ce personnage fort du roman !

Le récit est assez long mais je ne me suis jamais ennuyé, c'est assez rythmé, en réalité il y a un réel équilibre entre les parties descriptives, les parties un peu plus mouvementées, les dialogues...Je n'ai jamais trouvé le temps long et il y a toujours un suspens très bien entretenu autour du jeune garçon.

L'auteur arrive parfaitement à balader le lecteur entre plusieurs univers, du bidonville jusqu'aux quartiers riches en passant par le port, la jungle...

Si je devais mettre un bémol, mais c'est vraiment pour chipoter, il m'a peut-être manqué un peu plus d'éléments historiques pour bien appréhender le contexte même si il y en bien quelques uns présents dans le roman mais c'est assez furtif. Mais bon le lecteur pourra aussi se renseigner sur l'histoire du pays après la lecture. Encore une fois, c'est vraiment pour chipoter.

C'est le premier roman de l'auteur, et c'est, je trouve, un excellent roman. Un vrai bon moment de lecture. Je le recommande sans hésiter et je vais suivre cet auteur.
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Il y a des contes auxquels on aimerait croire, des histoires de héros de l'ombre qui rétablissent la justice que les hommes ne savent pas rendre, des légendes que les victimes et les exploités aiment perpétuer pour faire trembler leurs bourreaux.
Alors l'histoire de Yerbo, le jeune Cimarron aux yeux bleus, descendant des esclaves noirs des espagnols au 16ème siècle, est de ces contes auquel on adhère sans se poser de question.
C'est en 1946 qu'il apparaît pour la première fois, dans la décharge de San Perdido au Panama, alors qu'il n'a que 10 ans. Et nous le retrouverons, tout au long de ce roman, ombre des quartiers pauvres de la cité portuaire et du bidonville de Lagrima, rendant sa justice face à l'exploitation des dockers, à la fatalité de la prostitution et à la misère des démunis.
Avec ce beau roman de David ZUKERMAN, nous sommes presque dans une réécriture biblique de l'histoire de ce pays d'Amérique centrale et le personnage de Yerbo est tel le messie que tous attendent pour rétablir l'Eden sur Terre. Et il n'est nul besoin d'être croyant pour rêver à cette justice, il suffit de se laisser porter par la beauté et la bonté de ce jeune héros, dans le silence le plus absolu.
Les scènes érotiques torrides opposées à la violence de la souffrance des hommes et des femmes font de ce roman une lecture saisissante, à la fois historique et
sociétale, qui nous dévoile un pays corrompu et immoral où l'on ne peut compter que sur soi-même pour y survivre.
Un superbe voyage.
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