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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une totale découverte pour moi, je ne connaissais ni l'auteur, et n'avais jamais vu passer cette couverture même au moment de sa parution en broché aux éditions Calmann-Lévy. C'est en plus un premier roman publié pour l'auteur, ce qui attise encore plus ma curiosité. Dans l'ensemble, la découverte fut bonne, et pourtant, je n'étais pas spécialement fan du résumé, mais l'écriture et l'histoire m'ont conquise.

L'histoire se passe à San Perdido, d'où le nom du roman, c'est une petite ville côtière du Panama, et elle débute en 1946. On se trouve dans une décharge, proche d'un bidonville d'un quartier de la ville. Félicia vit dans une cabane près de cette décharge, elle vit de récups sur le site. Un jour, elle voit arriver un garçon noir d'une dizaine d'années, aux pieds nus et avec un regard d'un bleu presque blanc. Il est apparemment seul et ne parle pas. Félicia aura beau tout essayer pour communiquer avec lui, il ne lui parlera jamais. Il va se creuser une sorte de tanière dans le sol, proche de la cabane de Félicia. Une autre caractéristique de cet enfant est qu'il a une force particulière dans ses mains, elles sont même plus grosses que le reste de ses bras. Ce qui lui vaut un surnom que Félicia lui donne, « La Langosta », en référence aux pinces des langoustines. Ce garçon va aider la vieille femme dans son approvisionnement d'eau et dans l'aménagement de sa cabane, Félicia lui rendra ses services en lui donnant à manger ou des bougies. Elle découvrira également qu'il sait lire et est donc instruit. Il restera quelques années avec elle avant de partir en ville. Avant, il laissera à Félicia son prénom et nom qu'il écrira sur un livre, Yerbo Kwinton. Il mettra sa force au service des personnes qui en ont le plus besoin, remplissant le rôle d'un Robin des bois du Panama. Il prendra la défense des femmes bafouées, des personnes à qui on prend tout. Il opérera toujours dans l'ombre et restera toujours aussi mystérieux.

Mais le roman ne tourne pas seulement autour de Yerbo. S'il en est beaucoup question au début, on oscille ensuite vers d'autres personnages qui vivent en ville. L'auteur nous montre l'autre face avec les gens riches, ceux qui savent profiter de la pauvreté des habitants, avec la corruption, l'argent sale. Les femmes les plus belles sont enrôlées dans une maison close de haut standing. On y suivra notamment Hissa, une très belle jeune femme noire qui ne laisse aucun homme indifférent. On verra évoluer également une autre jeune femme tout aussi belle, Yumna, qui saura mettre sa beauté en valeur. J'ai beaucoup aimé suivre le docteur qui s'occupe de la santé des plus pauvres et qui changera de clientèle après avoir soigné le gouverneur de sa maladie dûe à son grand appétit sexuel. Il restera toujours fidèle à ses convictions et saura mettre sa science disponible aux besoins de tous.

Il y a vraiment deux ambiances dans ce roman, l'une très pauvre et très misérable, l'autre très riche et méprisable. David Zukerman explore avec justesse ces deux milieux, avec la grande détresse des plus pauvres, avec toute la corruption et les affaires louches des gens au pouvoir qui se croient tout puissants parce qu'ils ont de l'argent. Les femmes sont exploitées pour leur beauté, on ne fait pas attention à leurs sentiments. L'auteur dépeint très bien la société, tout en n'oubliant pas l'histoire de ce pays avec la construction du canal de Panama qui va faciliter les échanges, ou encore avec la présence d'anciens esclaves noirs qui voudraient être enfin reconnus libres.

Les décors sont très bien dépeints, les ambiances aussi, j'ai vécu un total dépaysement avec cette lecture. Jamais de lourdeurs dans les descriptions. J'ai lu dans la biographie de l'auteur qu'il avait écrit des pièces de théatre, cela se ressent également dans l'écriture de ce roman avec les détails donnés dans les scènes qui font que l'on se représente très bien ce qu'il se passe dans l'histoire.
Je me suis attachée à certains personnages, j'en ai trouvé d'autres abjects, l'auteur les a vraiment bien travaillés pour donner ce rendu. Pourtant le choix narratif se fait à la troisième personne du singulier, ce qui d'habitude, ne prête pas tellement à l'attachement, mais là, il a tellement bien travaillé chacun de ses personnages dans ce qu'il a de bon et de mauvais, que j'ai réussi à ressentir pour chacun différents sentiments selon leurs actes et pensées. Hissa est une jeune femme qui m'a beaucoup touchée, le docteur aussi, Yumna, ou encore Félicia qui, malgré sa détresse, saura toujours penser aux autres et les aider...Par contre, j'ai gardé une certaine distance avec Yerbo, qui devait pourtant être le personnage principal. J'ai été déçue de ne pas en apprendre plus sur lui, l'auteur est resté très mystérieux autour de lui, on sait qu'il vient d'une communauté vivant dans la forêt, mais on en n'apprend pas beaucoup plus. Ce serait sans doute mon seul point négatif du livre. Je pensais qu'on allait le suivre plus que cela, car au début, il est très présent, et à partir du moment où il quitte la décharge pour se rendre en ville, on ne le verra plus qu'apparaitre à certains moments importants de la vie des habitants de San Perdido. J'ai trouvé cela dommage, et en même temps, l'auteur crée un certain mystère autour de lui, une énigme qui fait de lui une légende. Je suis donc tiraillée entre ce sentiment de ne pas en savoir plus sur cet homme, et entre celui de ne pas trop le connaître pour cultiver le mystère qui règne autour de lui.

Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé cette lecture. Il y a eu des hauts et des bas, certains passages m'ont paru un peu plus longs que d'autres, mais malgré tout, ce fut un bon moment de lecture. J'ai appris des éléments historiques sur Panama que je ne connaissais pas, et pour moi, c'est une chose tellement importante d'apprendre tout en me divertissant, j'aime beaucoup quand un roman joue ce double rôle.
L'auteur crée un certain suspense autour de Yerbo et de certains faits qui arrivent aux autres personnages, qui fait que la lecture se fait avec une certaine intensité et addiction. J'avais tellement envie de savoir ce qui allait arriver que je n'ai pas vu les dernières pages défiler. Ce roman fait partie de ceux pour lesquels je n'arrive pas à deviner la fin, je me suis donc laissé porter par les mots de l'auteur me demandant où il allait m'emmener, et je n'ai pas été déçue par cette fin qui correspond bien au reste de l'histoire. Toutefois, je ne l'ai pas trouvée assez développée par rapport au reste de l'histoire, elle arrive un peu vite un peu abruptement. Ce qui fait me demander si une suite ne serait pas envisagée, en tout cas, il y a matière pour faire un second opus où on pourrait en apprendre plus sur les origines de Yerbo ou tout simplement parce que ce qu'il se passe dans les toutes dernières pages appelle une suite.

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce livre, c'est un premier roman pour David Zukerman et c'est une réussite, pour un premier, il a fait fort et a mis la barre haute. C'est un auteur à suivre, pour son style, pour son talent de conteur d'histoires. Je vais sûrement m'intéresser à sa prochaine publication pour voir si tout cela se confirme, et surtout pour savoir s'il écrira un autre roman avec Yerbo.
La couverture est très jolie et très colorée, tout comme l'est l'histoire à l'intérieur. Elle est réalisée par Patrick Bornemann, un peintre qui, d'après ce que j'ai vu sur internet, met toujours beaucoup de couleurs dans ses dessins. J'aime beaucoup en tout cas....
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dans ce premier roman, David Zukerman décrit la vie dans un bidonville panaméen. il nous propose un mélange de documentaires et de fantastique en suivant un être étrange aux pouvoirs surnaturels.
arrivé dans les années 40 , a l age de 10 ans, dans une décharge de Panama, "la langosta" enfant noir, aux yeux bleus , muet, entame une relation avec une vieille femme, Felicia,
si il est le fil rouge du roman on voyage aussi a travers la société panaméen, du bidon ville à la demeure du gouverneur, de la "Maison" de Madame au cabinet du bon docteur Portillon, on croise des personnages heut en couleur .
très bien écrit, réalisme mâtiné de fantastique, corruption, luttes sociales, histoire d amour.
une fresque merveilleuse, un livre qui sort des sentiers battus
coup de ❤
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J'ai enfin le plaisir de vous parler du premier roman de David Zukerman, récipiendaire du Prix littéraire Québec-France Marie-Claire Blais (édition 2020-2021). À titre de membre du jury de présélection parmi les 11 titres en lice et pendant la période de sélection finale par les comités régionaux de lecture à l'échelle du Québec, je m'étais abstenu de vanter les qualités de conteur extraordinaire de l'auteur de San Perdido et de cette oeuvre romanesque unique, audacieuse, toute en pudeur et humaniste.

J'ai particulièrement apprécié le côté historique (le canal de Panama, les esclaves noirs, les dirigeants corrompus et omnipotents, prostitution…) ainsi que la critique sociale entre les plus démunis et les biens nantis corrompus qui exploitent leur situation entre 1946 et 1959. L'auteur nous décrit admirablement les milieux pauvres où chacun doit exploiter les détritus pour survivre. Portraits très colorés des divers protagonistes et psychologie des personnages bien rendue. Un beau conte avec une intrigue qui nous capte du début à la fin. C'était le premier des 11 romans de cette cuvée que j'ai lus et je m'étais dit : « Ça commence bien ! »

Avec un titre qui n'aurait pu être mieux choisi et une couverture de première accrocheuse, à la hauteur du contenu qui se déguste page après page grâce à une écriture vive et dynamique. Un conte et une fable sociale tout aussi colorée du genre réalisme magique qui répond à la question : « Qu'est-ce qu'un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ? ».

Un incontournable.


Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****
Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Quand la corruption règne au Panama, que faire face au pouvoir de l'argent et des politiques ?
« San Perdido » est un roman incroyable et foisonnant, où dans l'ombre, un mystérieux justicier vous captivera jusqu'au bout.
Un récit sensuel, puissant et singulier, terriblement romanesque !
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Panama, San Perdido, sa décharge, son bidonville, son port, ses beaux quartiers, ses bordels, de luxe. Exotisme donc, de pauvres gens forcément, des riches aussi, qui le restent générations après générations et d'autres qui cherchent à le devenir. La politique et les magouilles sont un bon moyen pour y arriver.
Et puis il y a Yerbo Kwinton, un assemblage de Jésus et de Robin des Bois des temps modernes, justicier, vengeur, théoriquement invincible.
David Zukerman nous offre une fable bien écrite, bien documentée avec de nombreux personnages attachants, des personnalités fouillées, des mauvais psychologiquement réalistes. L'argent et le sexe peuvent parfois faire bon ménage, à condition de posséder un minimum de moralité. Dans le cas contraire l'être humain bascule facilement dans le vice et la prévarication.
Superbe premier roman.

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Je suis sortie de ce premier roman absolument éblouie ! Happée par l'histoire dès les premières lignes, je n'ai eu de cesse que d'en connaître la fin...

Vous aimez qu'on vous raconte une histoire? Vous avez envie d'être dépaysé et de voyager immobile vers les Caraïbes? Laissez donc David Zukerman vous emmener à San Perdido, "une ville oubliée de Dieu, royaume du marché noir et de la prostitution" et vous raconter l'histoire extraordinaire de "La Mano".

Cet enfant noir aux yeux bleus qui apparut un jour de 1946 dans la décharge de San Perdido, doté d'un calme olympien, d'une force de caractère peu commune et d'une force physique spectaculaire dans les mains, qui deviendra une véritable légende de la ville.
Vous ferez connaissance avec une foule de personnages dont certains resteront dans votre coeur longtemps tandis que vous en détesterez d'autres, odieux, corrompus et vicieux.

C'est foisonnant, coloré, débordant de sensualité, superbement écrit avec de la poésie et du merveilleux. J'ai trouvé ce premier roman maîtrisé de bout en bout et un talent de conteur extraordinaire à son auteur...

Je vous dis peu de choses de l'histoire volontairement, parce qu'il y a quelque chose de magique à se laisser surprendre et emmener là où l'auteur veut vous emmener, sans rien savoir, juste en lui faisant confiance...

J'ai adoré ce roman qui figure d'ores et déjà dans mon top 3 des lectures des 68 Premières Fois, merci pour cette formidable découverte ! Un gros, très gros coup de coeur
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Livre offert donc pas choisi mais découverte superbe ! Démarrage un peu difficile mais ensuite je me suis laissée embarquée au Panama par des personnages attachants même dans leur cruauté. L'écriture est tellement réussie que l'on sent la moiteur du pays à travers les lignes.
Ce livre est à recommander à ceux qui veulent faire un beau voyage dans l'âme humaine
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Le 31 mars dernier, je me suis rendue au salon du livre historique de Levallois et bien m'en a pris car j'ai eu l'occasion d'y rencontrer un primo écrivain bourré de talent dont on parle beaucoup depuis peu.
Son roman, “San Perdido”, doté d'une magnifique couverture colorée qui attire immédiatement l'attention, faisait déjà couler pas mal d'encre … Je décidais donc de me l'offrir, ainsi qu'une dédicace qui serait - ma foi - la cerise sur le gâteau … Et bingo ! Très bonne pioche !
San Perdido, son canal et son bidonville de Lagrima … L'histoire début en 1946, Félicia va découvrir à a porte, au seuil du bidonville, un petit garçon de onze ans, à la peau très noire et aux yeux très bleus. Cet enfant, d'une force herculéenne, capable de plier n'importe quel métal comme un fétu de paille, deviendra au fil des années le défenseur des opprimés. Car à San Perdido, il n'y a pas de justice pour les plus misérables, surtout pour les femmes et les petites filles : on fouille les déchets de cette énorme décharge ou l'on se prostitue - de gré ou de force -
Cette sublime légende, David Zukerman nous l'offre avec un don de conteur hors du commun, d'une écriture bien trempée et déjà digne d'un grand écrivain. On ne s'ennuie pas une minute, pas le moindre temps mort dans ce récit ! Et surtout, une formidable description du Panama, ce pays que je ne connaissais pratiquement pas en ouvrant la première page, et qui me semble à présent presque familier … Quel tour de force ! Un gros coup de coeur que j'aimerais vous faire partager en vous en conseillant vivement la lecture !
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Pittoresque, coloré, vif, magnétique « San Perdido » de David Zukerman est un roman dépaysant. le lecteur est propulsé à l'autre bout du monde, dans une ambiance palpitante, vivifiante. En version 3 D,la teneur amplifie un Panama digne d'une carte postale dont on aime les cinq sens en alerte. L'écriture est douée, maîtrisée, clairvoyante et aérienne. Chaque mot apporte cette impétuosité dont le lecteur se délecte. L'auteur signe un premier roman mature, de renom. Dès l'incipit « A San Perdido" tout le monde connaît Yerbo Kwinton. » les évènements vont monter crescendo dans un environnement devenu par la puissance verbale, familier pour le lecteur. Et, c'est là le majeur de San Perdido, le pouvoir de transmutation. Yerbo Kwinton est le fil rouge de cette histoire frénétique et sensible. Ce petit être aux yeux bleus translucides, surnommé « la Langosta » par Félicia en juin 1946 à cause de ses mains puissantes et paraboliques a des pouvoirs métaphoriques. Félicia vit dans une décharge à ciel ouvert, antre de pauvreté et de survivance au jour le jour. Dans cet espace, premier morceau d'un puzzle, se mue la sève de ce roman hors norme. D'année en année, l'espace de ce roman s'accentue dans un habitus du Panama dévoilé dans une vérité absolue. L'idiosyncrasie y est –t-elle que le lecteur reste en haleine jusqu'au point final. On découvre les habitants, puis les êtres, les coutumes, les inégalités, les vices, les combines pour survivre. Les coups bas et les trahisons, les sentiments dans une exhaustivité éclatante. L'enfant se métamorphose en adulte toujours autant ténébreux et mystérieux. Il surgit subrepticement en ombre vengeresse, sublime de bonté envers les bafoués, les égarés, les trompés. C'est ici, dans le point au centre du cercle de cette histoire que s'épèle « Un Cimerron ». Ne rien retranscrire de plus. le mythique est la voie noble de ce roman digne d'un écrivain révélé depuis toujours. David Zukerman est cet auteur dont on devine une force langagière née de ses expériences et de son regard sur le monde. « Qu'est-ce qu'un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ? »Publié par Les Editions Calmann Lévy, en lice pour le Prix Relay Voyageurs Lecteurs 2019, ce roman est à lire, offrir, glisser dans une valise pour un périple cosmopolite et fraternel.
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Un premier roman très réussi. Une belle écriture narrative colorée et bigarrée, à l'instar de cette petite ville côtière de San Perdido au Panama, et de sa population hétéroclite du milieu du XXème siècle. Les pauvres vivent "en bas', aux abords du port ou sur la décharge de Lagrima, là où arriva un jour de 1946 un étrange garçon noir de 10 ans. Les riches vivent "en haut" sur le plateau del Sol dans de somptueuses demeures. Deux mondes qui ne se côtoient pas tant l'inégalité sociale semble irrémédiable.
Un roman original qui tient à la fois de la fable sociale et de la magie, teintée de religion. On ne peut en effet que voir dans le personnage de Yerbo l'image d'un Messie, certes violent car il se fait justicier et vengeur, mais doux avec les opprimés. A l'instar du Christ, Yerbo sera un jour assassiné, mais il n'est jamais vraiment mort. Il réapparaîtra un jour de 1960 sur le quai du port de Lisbonne pour effectuer une dernière vengeance.
Une page finale très réussie elle aussi
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