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Citations sur Les heures rouges (59)

Belle surprise que ce roman criant de réalisme et lucide. Et pourtant il s’agit d’une dystopie – dont je ne suis pas friande habituellement
Le texte est habile car il n’assène pas de pseudos vérités et ne se place pas sur la plan de la morale, simplement il explore les dérives possibles d’une société conservatrice privant les femmes de leurs droits élémentaires.
Nous sommes dans une petite bourgade américaine bien banale où certains destins vont être bousculés. En effet, un amendement récent sur l’identité de la personne interdit désormais aux femmes d’avorter, de recourir à la procréation médicalement assistée et limite aux couples mariés la possibilité d’adopter.
Le lecteur découvre alors le parcours de quatre femmes :
La guérisseuse, une femme qui vit en ermite dans la forêt et qui apporte une aide désintéressée à d’autres femmes ; une « sorcière » bientôt livrée à la vindicte populaire.
La biographe, professeur, célibataire, la quarantaine qui désire plus que tout un enfant en dépit de la législation à l’heure où son horloge biologique la place en situation d’urgence.
L’épouse qui constate amèrement qu’elle a abandonné ses rêves pour se vouer à des enfants capricieux et un mari qui ne rate pas une occasion de la rabrouer. Elle envisage le divorce et plus dangereusement, au suicide en guise de fuite.
La fille, lycéenne brillante dont l’avenir pourrait être compromis quand elle se découvre enceinte. Elle tente alors de franchir le « mur rose » qui sépare les Etats Unis du Canada afin d’avorter…. à ses risques.
Le propos est intelligent sans être démonstratif, les situations touchantes. J’ai tourné les pages avec fébrilité et hantise, redoutant l’issue. L’écriture est fluide et ciselée, sans maniérisme.
Le texte est habilement entrecoupé d’extraits de la biographie d’une exploratrice islandaise du XIX siècle évoluant dans un monde d’hommes.
A l’heure où des droits fondamentaux pourraient être remis en question, où un certain rigorisme plane dans les discours, ce texte est salutaire et place le lecteur en situation de vigilance.
Une belle surprise de cette rentrée littéraire à découvrir sans réserve !
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Le matin rouge où je partis pour Aberdeen, elle dit : "Allez, débarrassons nous de cette fisa défectueuse." 

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Et l'écume des vagues vire au rouge. 
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Après le 15 janvier, lorsque la loi "Chaque enfant a besoin d'un père et d'une mère" (UPUM) entrera en vigueur, aucun enfant adopté n'aura a souffrir du manque de temps d'une femme célibataire, de sa faible d'opinion d'elle-même, de son pouvoir d'achat insuffisant. Chaque enfant adopté récoltera les avantages que procure un foyer avec deux parents. S'il y a moins de mères célibataires, disent les membres du congrès, le nombre de criminels , toxicomanes et bénéficiaires de l'aide sociale diminuera. Il y aura moins de cultivateurs de grenades. Moins d'animateurs de talk-shows. moins d'inventeurs de nouveaux traitements. Moins de présidents des États-Unis.
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L'an dernier l'une des élèves de terminale s'est jetée au bas de l'escalier du gymnase, mais, après s'être cassé une côte, elle était toujours enceinte. J'espère, a dit Ro/Miss en cours, que vous savez qui sont les responsables de cette côte cassée : les monstres du Congrès qui ont voté l'amendement sur l'identité de la personne et les lobotomies ambulantes de la Cour suprême qui ont invalidé l'arrêt Roe v. Wade. « Il y a deux ans à peine, a-t-elle rappelé - crié, en réalité -, l'avortement était légal dans ce pays, mais aujourd'hui nous en sommes réduites à nous jeter au bas de l'escalier. »
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Lorsque le Congrès a proposé le vingt-huitième amendement à la Constitution des États-Unis, et qu'il a été soumis aux votes des États, la biographe a écrit des lettres à ses représentants. Elle a participé à des marches de protestation à Salem et à Portland. Elle a fait des dons au planning familial. Mais elle n'était pas si inquiète que ça. C'était sûrement une comédie politique, une surenchère de la Chambre des représentants et du Sénat ligués avec le nouveau président amoureux des foetus.
Or trente-neuf États avaient voté la ratification. Les trois quarts de la majorité. La biographe avait regardé l'écran de son ordinateur éclaboussé par cette nouvelle et revu les panneaux brandis lors des rassemblements (ÉLOIGNEZ VOS ROSAIRES DE MES OVAIRES ! SORTEZ DES SENTIERS BATTUS !), elle avait pensé aux pétitions en ligne, aux articles d'opinion des célébrités. Elle ne parvenait pas à croire que l'amendement sur l'identité de la personne était devenu une réalité alors que tant de citoyens s'y opposaient.
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- Avez-vous jamais songé au temps que le souci de leur apparence vole à la vie des jeunes filles et des femmes ?
Quelques élèves esquissent un sourire embarrassé.
Plus fort encore:
- Combien de minutes, d'heures, de mois, et même d'années entières de leur vie les femmes et les jeunes filles gaspillent-elles à se tourmenter ainsi ? Combien de milliards de dollars de bénéfices cela rapporte-t-il aux entreprises ?
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- Je vois que tu n'as rien apporté, ce qui est incroyable.
- Comment ?
- Ma femme adhère à l'idée reçue du siècle dernier selon laquelle les gens civilisés arrivent avec de petits cadeaux ou contributions quand ils sont conviés à un repas. Une fois de plus c'est la preuve qu'elle se trompe, puisque tu es civilisée, mais que tu n'as rien apporté du tout, comme d'habitude.
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A la place de Mattie, au lieu de se tourmenter à la place d'une pétasse mélancolique que préfère Ephraïm, Gin Percival déciderait de tourner la page ou de se venger. Elle inventerait une potion qui rendrait le bout des doigts de Nouri insensible pour le restant de ses jours et l'empêcherait de lire de braille si, l'âge venant, elle perdait la vue
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Elle ne parvenait pas à croire que l’amendement sur l’identité de la personne était devenu une réalité alors que tant de citoyens s’y opposaient.
Ce qui (l’incrédulité) était stupide. Elle savait – en tant que professeure d’histoire, c’était son métier – combien d’horreurs étaient légitimées au grand jour, contre la volonté de la plupart des gens.
Une fois l’avortement déclaré illégal, avaient annoncé les membres du Congrès, il y aurait plus de bébés susceptibles d’être adoptés. Interdire l’IVG ne causait de mal à personne, avaient-ils affirmé, parce que les gens qui avaient un utérus défectueux ou sperme anormal pourraient simplement adopter ces bébés supplémentaires.
Mais les choses ne s’étaient pas passées ainsi.
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