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EAN : 9782258165809
352 pages
Presses de la Cité (16/01/2020)
3.79/5   17 notes
Résumé :
Il fut un temps, ils étaient cinq…
Quinn, la trentaine passée, est célibataire, sans enfant, et sur le point de perdre son emploi. Comme si sa précarité financière n’était pas suffisamment angoissante, elle doit faire face au retour en ville de Cam, son premier petit ami, dont elle s’est brutalement séparée dans des circonstances qu’elle préférerait oublier. Cette réapparition fait remonter à la surface le traumatisme de ses années adolescentes ̶ la mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Quinn est une jeune trentenaire totalement perdue. Elle est sur le point de perdre son emploi, travaillant dans une librairie dans laquelle les clients se font de plus en plus rares. Des rumeurs sur le fait que Cam, un ancien grand amour, est de retour en ville la perturbe également. Elle va alors de souvenir des concerts qu'elle donnait en sa compagnie ainsi que d'autres amis, il y a bien longtemps. Tout cela fait remonter à la surface un événement très douloureux. Quinn a perdu sa soeur cadette, alors que cette dernière n'était qu'une adolescente.

C'est un très beau roman que propose ici l'auteure, et qui a finalement réussi à me convaincre. Pourtant, je dois bien avouer qu'au début, cela n'a pas été une lecture aisée, bien au contraire. Il faut se préparer à faire une expérience littéraire des plus particulières pour être en mesure de se laisser porter par ce récit.

La faute revient indubitablement à un schéma narratif qui m'a paru brouillon pendant un bon quart du roman, il faut bien le dire. Ici, le lecteur se retrouve spectateur des errances de Quinn, mais j'ai dénoté juaqu'à trois époques bien distinctes. La place est donc donnée à Quinn adolescente, lorsque sa soeur était toujours en vie, à Quinn dans ses premiers pas d'adulte, lorsqu'elle donnait des concerts en compagnie de son grand amour de l'époque, et à Quinn adulte, totalement perdue et perturbée.

Ce qui m'a fait défaut, c'est le manque de dates pour situer une intrigue complexe. J'ai pris un petit moment avant de m'y habituer totalement, mais une fois chose faite et à partir du moment où j'ai vraiment saisi le mécanisme narratif, cela a été une très bonne lecture,

J'ai trouvé le personnage de Quinn très bien dessiné et d'une grande densité. Elle est totalement torturée, et plusieurs sentiments l'assaillent, tels que la tristesse et la culpabilité. L'auteure a su décrire les émotions qui la prennent d'assaut à tout moment, et elle le fait avec beaucoup d'acuité. Il faut dire que Quinn va porter cette histoire à bout de bras, les personnages secondaires ayant un rôle moins défini.

La plume de l'auteure est addictive et d'une énorme fluidité. Leni Zumas a décidé de découper en tout petits chapitres son histoire. Certes, le lecteur se retrouve en face d'un nombre considérable de chapitres, mais cela rythme indéniablement l'histoire.

Un très beau roman servi par une héroïne touchante et torturée au possible. L'auteure réussi à décrire les émotions de sa protagoniste avec beaucoup de justesse et de sensibilité. Une belle découverte à laquelle il faudra s'accrocher aux premiers chapitres, le temps de s'habituer au schéma narratif particulier.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Un livre abandonné !
je n'ai pas réussi à m'immerger dans l'histoire et ce n'est pas faute d'avoir essayé. j'ai été agacée par l'emploi de l'expression jeune branchu ...à ma connaissance pas encore entrée dans le langage et tout à l'avenant. Cela part dans tous les sens ce n'était sans doute pas le bon moment .
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Je vais commencer par vous dire que j'ai beaucoup aimé ce roman mais en vous prévenant que j'ai failli l'abandonner au bout d'une soixantaine de pages car je ne comprenais rien! Alors, il faut dire que j'ai commencé ma lecture en plein déménagement, en le picorant et c'était une grosse erreur! Pour entrer dans ce roman, il faut se plonger dedans et lire au moins les 60 premières pages presque d'une traite pour suivre. Avant d'abandonner, j'ai lu la 4eme de couverture pour essayer de situer un peu à quoi m'attendre et j'ai relu tout ce que je venais de lire en 3 jours d'une seule traite et je n'ai plus arrêté!

Dans ma première tentative de lecture, une deuxième chose a failli me détacher de l'histoire : la traductrice a choisi d'utiliser le mot « branchu » à tour de bras pour parler de ce que je comprenais être des gens « branchés », « bobos » « hipsters « … Mais personnellement je n'avais JAMAIS entendu ce mot… (« les branchus », « un branchu »…) Et du coup, ça m'énervais, je ne voyais plus que ça : j'ai retrouvé 7 fois le mot entre les pages 21 et 77!) J'en ai parlé sur les réseaux sociaux et une copine (Eva, merci!) m'a trouvé un article super intéressant où Leni Zumas explique qu'elle a inventé beaucoup de mots et, dans ce cas précis, elle a utilisé « spark » ou « sparkle » un mot ancien, familier, du 17 ou 18e siècle voulant dire « quelqu'un de bien habillé comme un dandy »car elle ne voulait pas utiliser hipster trop vu. J'ai d'ailleurs effectivement trouvé le mot « spark » dans le Webster Dictionnary 1828 où ça a bien ce sens et j'ai trouvé aussi une traduction du sens ancien qui serait « gaillard », « noceur »… Personnellement, je trouve que la traductrice n'a pas choisi le bon mot en prenant « branchu » qui donne un côté grotesque plus que le côté un peu prétentieux et méprisant que l'auteur a sans doute voulu donner, j'aurais plus vu une invention l'idée d'éclat comme dans spark… Une fois que j'ai compris cela, c'est passé car à part ça, l'autrice a de très belles trouvailles de texte, des images originales et une construction inhabituelle (qui nécessite une lecture attentive au début, le temps de s'en imprégner, c'est vrai!).

Comme ma lecture de la 4e de couverture m'a permis de me replonger dans le roman, je vous la recopie ici :

« Quinn, la trentaine passée, est célibataire, sans enfants, et sur le point de perdre son emploi. Comme si sa précarité financière n'était pas suffisamment angoissante, elle doit faire face au retour en ville de Cam, son premier petit ami, dont elle s'est séparée dans des circonstances qu'elle préférerait oublier. Cette réapparition fait remonter à la surface le traumatisme de ses années adolescentes ̶ la mort violente de sa soeur cadette ̶ , qu'elle croyait pourtant avoir enfoui au plus profond d'elle-même par des tactiques toutes personnelles…
Hypnotique et dérangeant, La Couleur du trois explore un monde fait de souvenirs chers et de blessures ouvertes qui dessinent la présence vacillante d'un fantôme. Sur fond de musique grunge, ce roman introspectif décalé, à l'héroïne marquée du sceau de la tragédie, nous parle de ce qui est tapi dans l'ombre. Et affirme le talent d'une auteure incandescente, dont l'oeuvre est à la fois intime et engagée. »

Donc, dans ce roman, plusieurs époques s'alternent, parfois dans un même chapitre. Dans chacun, Quinn est au centre. Nous sommes dans son enfance avec son frère et sa soeur, dans le présent dans sa vie quotidienne, dans le passé plus proche quand elle était membre d'un group de musique ayant eu un petit succès, et nous sommes aussi dans ses délires obsessionnels… Car Quinn est une jeune femme traumatisée qui a du mal à vivre une vie normale. On apprend assez vite que sa soeur est morte et cette mort, tragique à plus d'un point va créer des névroses terribles chez Quinn. Puis, au lycée, elle, va rencontrer Cam, qui va devenir son petit ami et avec qui elle va monter un groupe. Dans son présent, elle est n'est plus musicienne mais vie plutôt une vie assez inadaptée, entourée de Mink, son amie barmaid et Geck son ami junkie, tous les deux anciens membres du groupe… Aucun d'entre eux n'est vraiment inséré dans la vraie vie. Ils trimbalent tous un lourd bagage lié à leurs années de jeunesse. le retour de Cam en ville, va réveiller chez elle des souvenirs liés à cette époque.

Et puis, il y a aussi Riley, son frère qui a une vie bien rangée pour sa part mais sans doute trop bien rangée et ses parents, Mert et Fod qui semblent faire comme s'ils n'avaient jamais eu d'autre fille et ne comprennent pas forcément les névroses de Quinn.

Quinn est en fait obsédée par la mort de sa soeur, elle s'est créé des stratégies pour vivre avec mais elle imagine une sorte de ver qui est après elle, ou bien est-ce le fantôme de sa soeur qui la poursuit?

En relisant ce résumé, je comprendrais que vous n'ayez pas envie de le lire car j'ai beaucoup de mal à en parler et pourtant c'est vraiment une histoire et un roman que j'ai aimés malgré ou grâce à sa complexité car comme dans la vraie vie, on a l'impression qu'une pensée en amène une autre. Ce n'est pas forcément linéaire mais les divagations de Quinn finissent par dresser le portrait d'une vie, une histoire de famille, une histoire du passage de la jeunesse à l'âge adulte avec de nombreux traumatismes qui n'ont jamais été vraiment pris en compte et qui déteignent sur le présent.

Bref, laissez vous tenter, gardez l'esprit ouvert car cette autrice a une plume qui vaut la peine d'être suivie. Je l'avais déjà aimée avec « Les heures rouges« .
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La couleur du trois de Leni Zumas fait partie de ces romans qui remuent, qui écorchent quitte à vous faire verser quelques larmes. J'ai adoré cette lecture.
Quinn est une jeune femme anéantie par la mort de sa petite soeur il y a vingt ans de cela. Elle se sent coupable et la culpabilité est comme un ver qui se nourrit de tout son être alors surgissent les troubles alimentaires, les obsessions, l'automutilation comme des mécanismes de survie. Un mal-être que sa famille préfère ignorer, la douleur est si vive que parler de la petite soeur ou juste prononcer son nom leur est impossible.
Quinn est vulnérable et son instabilité s'intensifie quand elle perd son emploi et son logement, s'abaissant alors à demander de l'aide à son petit frère Riley. A tout cela s'ajoute le retour de son ex-petit-ami, Cam, et avec lui, le souvenir d'un autre drame...
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture ! J'ai été happée par ce roman, submergée par les émotions. Leni Zumas frappe le lecteur avec des mots bruts, j'ai tourné les pages comme prise par l'urgence de savoir ce que ce drame renfermait, quelque chose qu'on a pourtant sous les yeux depuis la première page, depuis l'évocation de la mort de la petite soeur. J'ai trouvé ce roman brillant, Leni Zumas exprime avec puissance la violence de la tragédie, l'inacceptable deuil, la souffrance qui brûle le corps et le dégoût de la vie. Quinn est un personnage touchant et fascinant qui a des côtés tellement sombres et qui peut pourtant voir littéralement la vie en couleurs, en partageant avec sa défunte soeur une connexion spéciale, le don de synesthésie. La construction du récit est remarquable, mêlant habilement le présent au passé, les souvenirs surgissant au détour d'une phrase. Seul bémol, l'obsession pour le sang et les menstruations, motif qui apparaît tout au long du roman. J'ai parfois eu du mal à percevoir l'intention de l'auteure dans cette symbolique.
La couleur du trois est un roman captivant et percutant sur le deuil, cette douleur extrême au point de devoir se l'infliger physiquement, sur le sentiment de culpabilité dévastateur, sur cette absence insupportable. Un vrai beau roman déchirant.
Merci aux éditions Presses de la Cité et à la masse critique Babelio pour cette lecture.
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Qinn est une jeune femme fracassée. Elle a perdu son emploi, son appartement, entretient des relations difficiles avec sa famille. Elle a traversé des périodes euphoriques lorsqu'elle faisait des tournées avec son groupe de musique et de longues périodes d'anorexie à répétition.
Elle est hantée par le fantôme de sa soeur cadette, morte alors qu'elle était enfant, avec qui elle partageait un don pour la synesthésie. D'où le titre du roman qui décrit parfaitement cette harmonie perdue d'une unité parfaite, construite sur le chiffre 3, celui constitué par 2 soeurs et 1 frère.
Elle est aussi hantée par des flashs de sang, d'hémorragies, de cervelle écrasée et le lecteur va comprendre peu à peu ce drame, source d'un deuil impossible et d'une culpabilité sans fin.

L'écriture de Leni Zumas, si elle peut dérouter, déborde de métaphores inquiétantes. La construction du récit est hachée, se perd pour mieux se retrouver et pour retrouver Quinn dans sa détresse et son indécision. C'est, à mon sens, ce qui fait la qualité de ce roman dont l'écriture brute se calque sur la vie brutalisee de son personnage.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
" Vous étiez sur scène et les gens vous adoraient. Il vous suffisait de hurler pendant une demi-heure et ils savaient les paroles mieux que vous. Vous aviez droit à des boissons gratuites avant pendant et après le concert."
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Je piquai une petite rondelle au bout de ma fourchette. Puis deux, ce qui faisait trois. Encore six. Si j'en mangeais seulement neuf, le ver ne reviendrait plus. Ver, tu es banni. "Arrête toi et respire," avait dit le bon docteur." Lorsque tu commences à compter et à énumérer, remplis tes poumons d'air". Mais si je respirait, je mangeais et si je mangeais, le ver connecté au sang viendrait renifler.
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Ensuite j'avais tout rassemblé afin de le brûler, mais je ne savais pas où. Il y aurait trop de fumée à l'intérieur, mais un feu dans la cour risquait d'attirer la police et les flics me terrorisaient. Une peur déraisonnable surtout pour une personne aussi blanche que moi dans un quartier où ils soupçonnaient les Noirs de commettre les crimes.
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Plus je criais et plus l'odeur devenait brûlante et noire, enduisant ma poitrine de goudron, noyant chaque poil de mes poumons. Le nom de ma sœur emplissait ma bouche, il voulait être prononcé, jaillir sous la forme d'un cri ; mais je ne parvenais pas à desserrer les dents.
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Quelquefois, vous êtes persuadé d'être en danger de mort si vous ne quittez la maison tout de suite : mais au bout de dix minutes passées dehors vous vous voulez rentrer chez vous. Je me demandai s'il existait un terme officiel pour désigner ce syndrome.
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Videos de Leni Zumas (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leni Zumas
A l'occasion du festival America, Leni Zumas, auteure des "Heures rouges", roman de la rentrée littéraire des Presses de la Cité, nous en dit plus sur les thèmes abordés dans son livre tels que l'égalité des sexes, la maternité, le mouvement Me Too, etc. En savoir plus sur "Les heures rouges" : https://bit.ly/2QIyyFX
États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l?être aussi. Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient leur destin se lier à l?aube de cette nouvelle ère. Ro, professeure célibataire de quarante-deux ans, tente de concevoir un enfant et d?écrire la biographie d?Eivør, exploratrice islandaise du xixe. Des enfants, Susan en a, mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer ? de son renoncement à une carrière d?avocate, des jours qui passent et se ressemblent. Mattie, la meilleure élève de Ro, n?a pas peur de l?avenir : elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à l?arrière d?une voiture... Et Gin. Gin la guérisseuse, Gin au passé meurtri, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie parce qu?elle a voulu aider les femmes.
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