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Critique de ladesiderienne


Je ne suis pas vraiment amatrice de nouvelles mais pour ma deuxième rencontre avec Stefan Zweig, j'ai choisi "Un soupçon légitime", ayant rapidement vu qu'elle faisait quelques 140 pages : un petit roman, me suis-je dit. Quand je me suis aperçu qu'en fait, la moitié du livre était l'édition originale en allemand, j'ai pensé que ce pourrait être enrichissant de découvrir les véritables mots de l'auteur avant qu'ils ne soient passés dans les mains d'un traducteur. Mais, ne parlant un mot de la langue de Goethe, la raison a rapidement freiné mon emballement premier !!!!

Rassurez-vous, la qualité l'a emporté sur la quantité. de son écriture élégante et soignée, que j'avais pu appréciée dans "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", Stefan Zweig nous offre un récit d'une forte intensité dramatique dont le personnage principal est, fait assez rare, un chien, comme dans une fable ou un conte.
L'originalité de l'histoire vient déjà du fait qu'elle est narrée par un témoin extérieur au drame, la voisine. Les faits nous parviennent à travers son ressenti puisqu'elle ne vit pas en permanence avec les protagonistes.
Nous voilà, au départ, plongés dans une ambiance plutôt bucolique dans ce décor de campagne anglaise. L'auteur a cependant veillé à ce que l'on ne se laisse pas bercer par trop de romantisme puisqu'il nous a prévenu, dès les premiers mots, qu'un meurtre allait avoir lieu. La graine de l'angoisse a été plantée au fond de nos entrailles.
Un parallèle va se faire rapidement entre le tempérament excessif en tout de Mr Limpley qu'il va transmettre, par son éducation ou plutôt son manque d'éducation, à son chien. Élevé dans le culte de sa propre gloire, Ponto va devenir complètement tyrannique et d'une jalousie telle qu'elle va permettre à l'impensable de se passer. Enfin, c'est ce que l'on suppose puisque ce chien intelligent veillera à ce qu'aucun témoin n'assiste à l'évènement dramatique. L'auteur décortique les sentiments avec un talent magistral en mêlant habilement psychologie et suspense.

Même si passionnée par nos amis canins et leur éducation, j'aurais pu être l'avocate du chien en demandant au juge les circonstances atténuantes pour faute d'éducation, je reste sensible à ce genre de drame qui illustre trop souvent nos journaux et que je trouve très moderne pour l'époque où il a été écrit. Une bonne note donc pour ma première lecture de l'année 2014. 16/20
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