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EAN : 9782843900877
69 pages
Editions Le sablier (17/10/2002)
4/5   3 notes
Résumé :
Léonard de Vinci a toujours été fidèle à lui-même et, comme l'attestent ses notes et fables, conservait une manière toute personnelle d'envisager la vie. Peu connues, ses fables se prêtent à l'interprétation du jeu du miroir et les peintures de François Peltier choisies pour les illustrer permettent d'en découvrir un sens subtil. De l'amour de la sagesse à l'amour de la peinture...
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Peltier a sélectionné quelques fables de Vinci qu'il met sur un fond de couleur précis et en regard d'un tableau.

Léonard de Vinci s'inspire d'Esope parfois et dans ce cas, ses modifications ne sont pas forcément pertinentes, je pense notamment à son récit sur un singe qui étrangle un oisillon. A relise un jour en italien. Cela tient parfois de l'aphorisme bien plus que de la fable.

François Peltier réalise là un album de toute beauté, avec un classement par fond couleur à la fois saisissant et seyant mais il force parfois le sens qu'il attribue en prémisse à la couleur. J'étais parfois perplexe, voire peu convaincue par ce choix-là. Il ne fallait pas s'y arrêter et faire également connaissance avec son oeuvre à lui. le tableau n'a d'ailleurs pas spécialement de fonction illustrative.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
LA FLAMME ET LA MARMITE.
531. — Un peu de feu, qui dans un petit charbon s’était caché, sous la cendre tiède, se jugeait avec dépit dans une situation misérable.

Quand la femme de la cuisine, pour faire sa nourriture habituelle, survient et pose le bois dans le foyer et ressuscite avec le soufflet une petite flamme et sur les bouts du bois apportés elle pose la marmite sans s’inquiéter si elle est bien d’aplomb.

Alors, ranimé le feu prend au bois sec et commence à s’élever.

Chassant l’air des interstices du bois qu’il remplit avec force et joyeux passage.

Il commence à souffler aux interstices du bois comme si c’étaient des fenêtres faites à souhait et pousse au dehors des flammes longues et rutilantes, éclairant soudain les ténèbres de la cuisine fermée.

Avec joie la flamme déjà croissante joue avec l’air qui l’entoure et comme chante avec un doux murmure, fait un joli son.

Le feu réjoui par le bois sec trouvé dans le four et par lequel il s’était réveillé, commence à folâtrer en ses petites flammèches et de moment en moment, par les interstices qu’il trouve dans le bois, il tire à soi.

Courant entre les bois, joyeux et passant gaiement il commence à souffler et apparaît aux intervalles supérieurs du bois, comme à des fenêtres propices, de temps à autre.

Déjà il apparaît au-dessus du bois, accru et assez vif, et commence à lever son esprit doux et tranquille jusque-là, en enflure et insupportable orgueil, faisant comme s’il croyait attirer tout le superbe élément sur le peu de bois. Et il commence à souffler et à coups d’étincelles d’une façon pétillante, tout autour du foyer, déjà la flamme, devenue grosse, se divisait sous la pression de l’air, quand plus haute, parcourant la marmite du fond au bord supérieur… (C. A. 116, v.)
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QUI S’HUMILIE SERA EXALTÉ.
532. — Un peu de neige se trouvait sur la cime d’un rocher formant la dernière cime d’une très haute montagne, et se recueillant en ses imaginations elle commence à se comparer à la montagne et à se dire à elle-même :

« Je ne dois pas me juger altière et superbe, petit peu de neige placé en ce haut lieu et supporter qu’une telle quantité de neige que je vois soit située bien au-dessous de moi. Ma petite quantité ne mérite pas cette altitude qui peut bien, par le témoignage de ma petite figure, connaître celle que le soleil faisait hier à mes compagnes qui en peu de temps furent fondues par le soleil. Et cela leur est arrivé parce qu’elles étaient placées plus haut qu’il n’était nécessaire. Je veux fuir la colère du soleil et m’abaisser et trouver un endroit convenable à ma petitesse. Elle se jette en bas et commence à descendre, roulant de la roche élevée sur l’autre neige. Plus elle cherche un lieu bas, plus sa quantité s’accroît, de telle façon qu’au terme de son cours sur une colline qui se trouve guère moins grande que celle qu’elle soutient : ce fut la dernière neige que dans ce lieu le soleil fondit. Cela enseigne que ceux qui s’humilient seront exaltés. (C. A. 66, v.)

533. — La boule de neige plus elle roule et descend la montagne de neige, plus elle augmente de volume. (C. A. 67, v.)
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LE RASOIR.
534. — Sortant un jour du manche qui lui fait une gaine, le rasoir placé au soleil vit l’astre se refléter sur lui ; de cela il prit grande gloire, et se révolta en pensée et commença à se dire : « Je ne retournerai plus à cette boutique dont je viens de sortir. Certes non : ne plaise à Dieu qu’une si splendide beauté tombe en telle vileté d’âme ! Quelle place, celle qui me conduit à raser les barbes ensavonnées de vilains rustres et de faire un office mécanique. Suis-je fait pour semblable exercice ? Certes non. Je veux me cacher dans quelque lieu secret et y passer ma vie en parfait repos. » Et ainsi, il reste caché pendant quelques mois et un beau jour revient à l’air et se dresse hors de sa gaine et il se voit semblable à une scie rouillée et sa surface ne reflétait plus le splendide soleil. Avec un vain repentir il déplore son irréparable dam, se disant : « Oh ! comme il valait mieux exercer chez le barbier mon fin tranchant maintenant perdu ? Où est l’éclat de ma surface ? L’implacable et brutale rouille l’a dévoré. »

Il en advient de même aux esprits qui quittent l’exercice pour se donner à l’inertie ; comme ce rasoir, ils perdent le tranchant de leur subtilité et la rouille de l’ignorance les déforme. (C. A. 172, v.)
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LE TROÈNE ET LE MERLE.
542. — Un troène sentant sur ses subtils rameaux, remplis de fruits nouveaux, les coups de griffes et de bec d’un merle importun, se désolait, avec piteux reproches, contre ce merle et lui demanda pourquoi il lui prenait ses fruits délicats, et au moins qu’il ne le privât pas de ses feuilles qui le défendaient des rayons trop chauds du soleil et que son ongle aigu n’excoriât pas son écorce. À cela le merle vilainement répondit : « Tais-toi, sauvage rejeton ! Ne sais-tu pas que la nature te fait produire ces fruits pour me nourrir ? Ne vois-tu pas que seul au monde, je me sers de cet aliment ? Tu ne sais, vilain, que tu seras, au prochain hiver, l’aliment du feu. » L’arbre écouta ces paroles patiemment, mais non sans larmes ; peu après le merle fut pris en des rêts et on coupa des rameaux pour faire une cage et enfermer le merle ; un bout des branches forma les barreaux de cage, qui firent perdre la liberté à l’oiseau et le troène lui dit : « Ô merle, je ne suis pas encore consumé par le feu, selon ton dire, je te vois d’abord prisonnier, toi qui m’as rongé. » (C. A. 67, v.)
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LE CHÂTAIGNIER ET LE FIGUIER.
539. — Le châtaignier voyant l’homme sur le figuier pliant ses branches à l’envers, en arrachant les fruits mûrs et les mettant dans sa bouche ouverte, les ouvrant et mangeant à belles dents, agita ses longs rameaux et dit avec un bruissement tumultueux : — Ô figuier, comme la nature t’a moins bien traité que moi ! Vois comme mes doux fils sont préservés, d’abord vêtus d’une fine enveloppe sur laquelle la peau ferme et résistante est placée. Et non content du bénéfice que leur donne leur forte écorce, au-dessus d’elle, des épines fortes et pointues empêchent la main des hommes de leur luire ?

Alors, le figuier se mit à rire avec ses fils et quand il eut fini, il répondit : — L’homme est d’un tel esprit, qu’il te récolte avec les gaules, les pierres ; et les serpes fourragent dans tes rameaux, faisant peu de cas de tes fruits qui tombés sont foulés aux pieds avec les cailloux, de façon qu’ils sont écrasés et arrachés de leur armature : moi, on me prend soigneusement dans les mains, tandis qu’on t’aborde avec le bâton et les pierres. (C. A. 67, v.)
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