José Rodrigues DOS SANTOS.
Un millionnaire à Lisbonne.
de passage dans la librairie de mon quartier, j'avise sur une table le livre de
José Rodrigues DOS SANTOS. La lecture de la quatrième de couverture m'interpelle. Je le prends et me plonge dans ce pavé de 690 pages.
Dès les premières phrases, je suis entrée en plein dans le vif du sujet. J'ai pris une belle claque en pleine figure. J'ai été d'office transportée en Turquie, après un bref passage en Europe. J'ai intégré de plain-pied la famille Sarkisian. Et j'ai humblement suivi le parcours du fils, Krikor, a travers l'empire ottoman, l'Europe, traversé la seconde guerre mondiale, essentiellement à Paris et au Portugal, avec des allers-retours à Londres. Une belle fresque historique qui couvre une trentaine d'années, et qui s'achève en 1955, date du décès du patriarche, Kaloust Sirkarian.
L'auteur nous narre la biographie romancée du millionnaire
Calouste GULBENKIAN, d'origine arménienne, qui a su se faire une brillante fortune grâce à l'exploitation du pétrole. Ce fin diplomate, rusé, visionnaire, épris des Arts, s'est toujours entouré d'une multitude de conseillers et qui a su tirer les marrons du feu aux pires moments. C'est avec beaucoup d'appréhension que j'ai suivi le génocide arménien. . J'ai pleuré sur ces populations, traquées, conduites sous escorte sur les routes de l'exil, les femmes violées, les enfants abattus cruellement sous les yeux de leurs mères, les vieillards, les traînards, lâchement abandonnés sur les chemins de l'émigration. Mais qu'est ce que cette mégalomanie qui s'empare des dirigeants, tels que NAPOLEON, HITLER, FRANCO, SALAZAR, etc. et de tous ces chefs-d'états de pays africains ? Cette maladie existe encore de nos jours. Un nouveau tyran est parmi nous. Il a pour nom POUTINE. Et comme moi, vous êtes bouleversés par les images diffusées en boucle sur les médias. Personne ne peut arrêter ces êtres assoiffés de pouvoir, désirant être les maîtres du monde. Il n'y a plus de limite à leurs démences…
J'ai suivi avec passion la montée en puissance de notre héros, Kaloust Sirkarian. Cet homme est un visionnaire. Quel caractère ! Les tractations qu'il mène afin de devenir « Monsieur 5 % », témoignent de sa clairvoyance, sa perspicacité, de son envie de supplanter les Rockefeller et les Rothschild. Il sait imposer ses desiderata à tous. Entouré d'une pléiade de conseillers, avocat, médecin, cuisinier, chauffeur, il n'hésite pas à faire un joli pied de nez à certains chefs d'état, y compris la reine Elisabeth II d'Angleterre. C'est un homme qui comme on dit familièrement a su mener sa barque.
Cependant malgré sa fortune colossale, il doit fuir ses détracteurs et s'exiler, au cours de la seconde guerre mondiale, abandonnant « ses enfants », ses nombreuses oeuvres d'art, acquises grâce à ses connaissances de l'art et à ses conseillers. C'est avec beaucoup d'angoisse qu'il quitte Paris. Destination, le Portugal où il crée une fondation destinée à protéger ses biens au détriment de son fils unique.
Avec José Rodrigues, nous pénétrons directement dans les arcanes du monde politique, diplomatique, avec tous les coups bas qui s'exercent, les rivalités commerciales, l'appât du gain. L'auteur, journaliste reporter s'exprime clairement. Tous les faits historiques rapportés sont réels. Une belle page d'histoire. Je remercie José Rodrigues de nous avoir dévoilé certaine entourloupes des dirigeants gouvernants à cette période: l'accession au trône de l'Iran, la fuite des russes et la vente des trésors du musée de l'Ermitage, les relations souterraines, diplomatiques, les coups fourrés faits par les une au détriment des autres, sans respect de la parole donnée, des accords signés.
Je n'ai pas lu le volet précédent, relatant la jeunesse de Kaloust, « L'homme de Contantinople), je vais l'acheter sans tarder. Mais d'ores et déjà, je vous recommande la lecture de cette biographie., relatant une belle épopée et nous présentant un personnage exceptionnel. Il s'est posé une question tout au long de sa vie: « Qu'est-ce que la beauté ?" Et la réponse, se trouve à la dernière page du récit : « La beauté est la couleur avec laquelle on peint la vérité. » ( 13/03/2022)
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