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Interview de la lectrice Snoopythecat
A la rencontre des membres de Babelio

 

Article publié le 14/03/2023 par Julie Audouard

Nous donnons régulièrement la parole aux membres du site pour qu'ils nous partagent leurs coups de cœur et nous dévoilent leur bibliothèque. Cette fois, c'est Snoopythecat, membre depuis 2018 et grande participante des défis d'écriture de Babelio chaque mois. Elle nous en dit plus sur ses lectures, ses recommandations et comment trouver l'inspiration ! 

 

 

 

 

Rencontre avec Snoopythecat, inscrite sur Babelio depuis le 19 octobre 2018

 


Quand et comment êtes-vous arrivée sur Babelio ? 

J'ai découvert Babelio fin 2018. Ayant depuis longtemps puisé dans les rayons de ma bibliothèque communale, et particulièrement dans les bacs destinés aux nouveautés, je cherchais des idées de livres moins connus, moins mis en évidence, toujours à emprunter à la bibliothèque et, tout à fait par hasard, je suis tombée sur le site de Babelio qui est très vite devenu une source d'inspiration et de bons plans. Sans Babelio, je serais certainement passée à côté de nombreuses pépites. Les appréciations des lecteurs, leurs chroniques, les suggestions de Babelio sont une mine d'or. Et puis, il y a les magnifiques opérations Masse Critique, qui permettent de faire des heureux chaque mois mais également de trouver de nouvelles idées de lecture.

 

 

Quelle est votre première grande découverte littéraire ? 

 

Après avoir attrapé le virus de la lecture avec les livres de la Comtesse de Ségur, et plus particulièrement avec Les Malheurs de Sophie, je suis entrée dans la littérature pour adultes grâce au roman de Mary Higgins Clark, La Nuit du renard. Mon père avait acheté le livre dans la toute première boutique Belgique Loisirs ouverte à Bruxelles, je me souviens encore de l'endroit, c'était accueillant, novateur et terriblement tentant.

Ce fut une révélation, la découverte d'un genre que je ne connaissais pas du tout, celui du roman policier, tellement différent des livres de la Bibliothèque rose ou verte. La façon dont l'histoire était racontée, le suspense, les rebondissements, l'angoisse, tout était tellement différent des livres pour jeunesse, que ce fut un choc. C'est très probablement ce livre qui m'a donné le goût des romans policiers. J'avoue ne jamais l'avoir relu depuis tout ce temps, probablement par peur d'être déçue.

 

 

 

 

Nous avons remarqué que vous participez aux défis d'écriture sur Babelio : quand et pourquoi avez-vous commencé ?

J'ai commencé à participer aux défis d'écriture au mois de juin 2022. Je n'avais jamais particulièrement fait attention à ces défis et puis, soudain, j'ai été attirée par l'image et le thème : "Réécrire l'incipit de L'Etranger, de Camus". J'ai trouvé l'idée sympathique et originale. Après avoir envoyé un mail à l'organisateur de ce défi afin de savoir si la mort devait obligatoirement être présente dans le récit, j'ai foncé et écrit un texte bien loin de l'original, que le pauvre Albert Camus me pardonne. Cette expérience m'a beaucoup plu, je l'ai réitérée chaque mois depuis. L'expérience est très vite addictive.

Ce n'est pas facile d'oser poster son texte la toute première fois, on se demande ce que les autres vont en penser, on se dit que si le texte est critiqué, ce sera compliqué à vivre. Il y a toujours une part de soi dans ce qu'on écrit et surtout dans la façon dont on écrit. Heureusement, l'ambiance est fort bienveillante. Ce n'est pas une école avec des points et des remarques parfois acerbes du professeur, c'est juste un groupe qui partage la même passion : l'écriture.

 

 

 

 
Qu'est-ce qui fait un bon sujet de défi d'écriture selon vous ? 

 

Chaque mois, j'attends avec impatience le nouveau défi. Certains sont plus inspirants que d'autres. Les stagiaires proposant les sujets changent régulièrement, ce qui permet de devoir s'adapter à de nouvelles idées, de nouvelles exigences. Je suis plus à l'aise avec les sujets bien cadrés, ceux dont une partie de la route est déjà tracée et qui proposent déjà un début de mise en scène. Par contre, les sujets plus larges me créent plus de soucis. Dans ces cas-là, souvent, à la première lecture du thème, je n'ai aucune idée et je dois attendre plusieurs jours pour avoir de l'inspiration.

Un bon défi, pour moi, est celui qui me fait jaillir mille idées en tête.

J'ai cru comprendre que pour beaucoup de participants à ces défis, c'est plutôt le contraire, les sujets plus "ouverts" les inspirent plus. Malgré tout, j'essaie de m'adapter à chaque fois. Le terme "défi" prend tout son sens quand on doit sortir de sa zone de confort et inventer, créer, imaginer.

 


Qu'est-ce qui vous inspire pour vos textes ? 

Dans un premier temps, au début de mes participations, j'ai trouvé l'inspiration en intégrant mon chat, Chopin, dans l'écriture de mes textes, mêlant le réel et le fictif. Peu à peu j'essaie de me libérer de Chopin pour inventer des personnages et des faits très loin de ma réalité. J'aime bien miser sur une part d'humour et/ou de suspense. J'évite consciencieusement tout ce qui pourrait être lourd et donneur de leçons. Les sujets d'actualité, la religion, les guerres, ne m'inspirent pas du tout. D'autres sont beaucoup plus doués que moi pour le faire.

Avant d'écrire, je regarde ce que d'autres participants ont déjà posté afin de ne pas utiliser les mêmes éléments qu'eux dans mon récit. Lors du dernier défi, j'avais écrit mon texte au brouillon, j'ai lu les textes déjà proposés et vu qu'une participante avait eu la même idée que moi, j'ai donc dû effacer et recommencer. Cela peut sembler agaçant et frustrant sur le moment mais il faut considérer cette contrariété comme un défi.

 

 

 

 

Quel(s) genre(s) contient votre bibliothèque ? 

 

Ma bibliothèque est essentiellement constituée de thrillers, de romans policiers, de romans feel good et de romans historiques. Le principal pour moi est d'être séduite, de m'amuser, d'être surprise, de frissonner, de me distraire du quotidien. Je possède peu de livres, je préfère les emprunter à la bibliothèque ou les télécharger sur ma liseuse, par souci de confort visuel.



Avez-vous un endroit préféré pour écrire ? 


J'aime surtout écrire dans le calme, ce qui n'est pas toujours évident à trouver. Même quand je suis seule, je dois tenir compte de mes chats, parmi lesquels il y a Chopin, qui adorent venir se coucher sur les feuilles de papier, perturbant ainsi mon "travail". D'une façon générale, j'écris dans mon living, dans un grand cahier quadrillé ou un bloc de cours et je recopie ensuite sur mon ordinateur.

 


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

 

"A toujours vouloir ressembler aux autres pour se sentir intégré, on finit par sacrifier beaucoup trop de soi", Gilles Legardinier dans Et soudain tout changeCette citation est très juste et de plus en plus d'actualité. On a tous, à un moment, renié ses idées, ses principes, son style, ses goûts, pour ne pas faire de vagues, pour se sentir accepté, pour passer inaperçu ou, au contraire, pour se faire enfin remarquer. Quand on est adulte, on finit, parfois, par s'en rendre compte et par se secouer pour redevenir soi-même. Le vrai danger est pour les jeunes, qui se perdent avant de s'être trouvés. Je dirais, à tous et toutes, d'être soi-même, de défendre ses idées même si on est seul à les défendre. Je dirais aux jeunes d'être eux, authentiques. Et de savoir dire non. J'aime beaucoup cet auteur. Malgré des livres écrits avec humour et qui ne sont pas du tout prise de tête, il parvient toujours à glisser quelques conseils de vie, quelques réflexions qui frappent au bon endroit, sans qu'elles soient prêchi-prêcha.

 

 

Quel est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ? 

 

Pour les lecteurs friands de thrillers, je conseillerais vivement un roman d'un auteur belge, Geoffrey Claustriaux, Pentecôte. Sur une île bretonne, des cadavres mutilés, deux enquêtes, deux enquêteurs, des coutumes ancestrales, des personnages bien décrits, une angoisse qui grandit peu à peu. Très bien écrit, avec des explications qui ne laissent pas le lecteur sur sa faim.

 

Quel est le roman que vous avez relu le plus souvent ?

 

En dehors des romans d'Agatha Christie, que j'ai lus et relus, le roman que j'ai relu le plus souvent est indubitablement La Jeune Fille aux oracles, de Judith Merkle Riley, un roman historique mêlant histoire d'amour, sorcellerie, Histoire et histoire. C'est réellement mon livre coup de cœur. 

 

 

Quelle sera votre prochaine lecture ? Comment l'avez-vous choisie ? 

 

Ma prochaine lecture sera La Chambre des diablesses, d'Isabelle Duquesnoy. J'ai récemment reçu un mail de Babelio me proposant de participer à une Masse Critique privilégiée pour recevoir ce roman. Je n'ai, malheureusement, pas été choisie pour recevoir ce livre, mais j'ai vraiment envie de m'y plonger, ayant déjà lu et hautement apprécié deux ouvrages de cette auteure. J'ai trouvé sa plume particulièrement acerbe, avec de l'humour, du second degré, de l'émotion.

 

 

 

 

D'après vous, qu'est-ce qui fait un bon texte de défi d'écriture sur Babelio ? 

 

Pour moi, un bon texte de défi d'écriture est un texte qui me surprend, qui me fait rire, qui m'émeut, un texte que je trouve trop court (même s'il ne l'est pas), un texte avec des idées que j'aurais voulu avoir. Il faut réellement qu'il se passe quelque chose lors de la lecture, n'importe quoi mais quelque chose. Un texte peut être très bien écrit et ne pas faire tilt. J'aime également les textes qui font réfléchir, qui nous apprennent quelque chose. Il faut donc deux critères, un bon récit et une écriture attractive.
Avec les mêmes ingrédients, les participants arrivent à des résultats très différents. L'écriture, c'est un peu comme une recette de cuisine, on utilise les mots et le résultat peut parfois être surprenant, digeste ou non. C'est toujours très compliqué de juger un texte, cela reste subjectif. Je ne voudrais pas être celle qui doit trancher et choisir le gagnant.

 

 

Avez-vous une anecdote particulière en rapport avec Babelio ? (Rencontre avec auteur ou lecteurs, échange entre lecteurs, découverte littéraire...)

 

Je suis toujours surprise de voir que certains lecteurs ou lectrices ont parfois plus de 200 livres en commun avec moi. Ce chiffre est énorme. Je connais beaucoup de personnes qui lisent énormément mais aucune n'a autant de livres en commun avec moi. C'est étrange de se dire que des gens que je ne connais pas, que je ne connaîtrai probablement jamais, ont les mêmes goûts que moi. La plupart du temps, c'est chez ces lecteurs que je vais chercher l'inspiration pour de nouveaux choix de lectures. Je pense notamment à Iris29 et à dannso.

Paradoxalement, les participants aux défis d'écriture n'ont que très peu de livres en commun avec moi. Je ne suis pas encore parvenue à m'expliquer pourquoi mais cela me turlupine.

 

Merci à Snoopythecat pour ses réponses ! Retrouvez tous nos entretiens ici

 

Vous pouvez vous aussi participez au défi d'écriture du mois de mars
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