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4.38/5 (sur 48 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Comme la plupart de ceux et celles qui publient des livres, dès l’enfance Nicole Yrle a aimé raconter des histoires puis les écrire. Bien sûr, elle a aussi toujours aimé lire. Par bonheur, elle a pu faire de la littérature son métier puisqu'elle est devenue professeur de Lettres Classiques, ce qui lui a donné l’opportunité de publier en collaboration avec une amie un livre pour les élèves de lycée et un autre pour leurs enseignants.
Elle vit dans le midi de la France, près des fleurs odorantes des orangers, de la glycine et du jasmin de son jardin. Auparavant, elle a longtemps habité dans la région parisienne et, plus loin encore dans le temps, elle est née à Lyon.
L’année de sa naissance est paru clandestinement "Le silence de la mer" de Vercors, dont la première lecture lui causa un choc, un livre lu et relu avec une émotion restée intense. Pendant longtemps aussi elle a pu fièrement fêter son anniversaire le même jour d'octobre que Brassens et si le poète musicien a désormais disparu, ses chansons continuent à lui trotter dans la tête comme dans celle de beaucoup d’autres.
L’écriture occupe une grande partie de son temps disponible : ses récits, nouvelles, essais et romans ont presque tous été publiés par Cap Béar Éditions. Elle aime naviguer du réel à l’imaginaire souvent dans les mêmes textes, nouvelles ou romans, avec une prédilection ces dernières années pour les romans historiques.
Elle propose aussi des conférences sur des sujets divers en rapport avec la littérature, l’histoire.. la musique… Enfin elle anime chaque mois pour un groupe d’une vingtaine de personnes « Rencontre autour d’un livre » dans le cadre d’une Utl et c’est toujours passionnant.

Site d'auteur : http://www.yrle.com/nic
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Présentation de « Lignes de Crêtes » à Perpignan, à l’Hôtel Pams pour la Sant-Jordi 2021.


Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Quand Marie, debout dans l’atelier, vit entrer Marion pour la première fois, toute menue dans sa blouse et tout intimidée, elle fut émue. Elle se doutait que Maria n’était pas d’accord et au fond d’elle-même, elle aurait préféré que sa petite-fille travaillât ailleurs. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’être fière qu’une vraie fille de Paulilles, une fille de la quatrième génération, apprît le métier. En tant qu’ancienne, elle travaillait à la gomme mais elle avait obtenu de revenir à la poudre où on mettait toujours les nouvelles, le temps d’initier sa petite. Ensuite, on verrait comment les choses se présenteraient. Si Marion se débrouillait bien, apprenait vite, peut-être Marie pourrait-elle l’emmener avec elle à la gomme.
La bonne surprise fut que Marion n’eut pas de malaise comme en avait eu sa mère dès ses débuts. Juste un peu mal à la tête en rentrant le soir. Mais elle n’en soufflait mot et ce n’était jamais bien méchant. Au bout d’un mois, elle ne ressentit plus rien, même le lundi !
– Tu es comme moi, disait Marie. Les sales caboches comme nous, ça résiste mieux !
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Éblouie, Marie avait envie de poser mille questions. Quand la danse prit fin, elle interpella un Annamite qui sortait tout ébouriffé de dessous le corps du dragon. Elle savait qu’il comprenait et parlait le français :
– Qu’est-ce que ça veut dire ce dragon ?
Essoufflé mais souriant, il lui répondit avec gentillesse :
– C’est l’image de la force, du courage et de la chance. Il annonce le retour du printemps.
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Sa beauté s'affirmait de jour en jour. Elle avait peu à peu perdu ses traits d'enfant qui n'en étaient que l’esquisse  ; son visage à l'ovale parfait,, sa peau fine et son teint d'ivoire, son nez droit, ,ses lèvres d'un rose tendre attiraient les regards d'une faon irrésistible. Et surtout rendus presque violets par l'ombre de ses longs cils recourbés, ses yeux en amande avaient quelque chose de fascinant.
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Il n'en restait pas moins qu'il était né libre et ne l’était plus, que personne ne l'appellerait plus Abdallah... en fermant les yeux, il entendait le clapot des vagues contre sa barque de pêcheur, il revoyait l'infini de lamer, les silhouettes familières de son frère et son cousin relevant des filets... c'était ça la liberté, et il l'avait perdue.
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Où irai-je ? Et quand ? Pour l'instant, il faut rester là, pour essayer encore et encore de me redonner figure humaine. Les chirurgiens sont des mécaniciens de génie, comme on dit ici entre nous, mais ils finissent par atteindre leurs limites. Je vois bien ceux qui repartent, à peu près rabibochés seulement. On leur met d'ingénieuses prothèses, des faux nez ou alors, ils portent des masques qui les figent et leur donnent un aspect de pierrot lunaire.
J'ai parfois une impression d’irréel, c'est comme si je flottais dans un monde inconnu.
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-Il faut éviter d’accrocher son regard trop longtemps, conseille le vieillard, ce n’est pas bon pour lui. Ne le regardons pas autant, il va en être troublé, s’inquiéter…

A un moment où elle ne s’y attend pas du tout, l’enfant cherche et trouve son regard, il la fixe longtemps, intensément, comme il ne l’a jamais fait jusque là.
Alors une certitude absolue l’inonde : qu’importe si elle ne l’a pas mis au monde, elle « est » sa maman.
Il l’a adoptée à l’instant même.
Et pour toujours.
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Confiné trop longtemps entre quatre murs, il fut pris de vertige et ralentit son cheval : il regardait avidement les collines, les petits bois, les hameaux et surtout l’horizon qui, avec les premières lueurs du jour, se teintait de violet. La brise venue de la mer était froide mais il n’en avait cure, il n’entendrait plus les hurlements du vent s’engouffrant entre les rochers, les tours et les ruelles de Castedd’e sùsu. Pas une fois il ne se retourna, mais il eut longtemps l’impression que Càller pesait encore sur ses épaules.
Quand la troupe longea des marais salants, il huma l’air avec ivresse, retrouvant des odeurs perdues. Puis ce furent des étangs qui lui en rappelèrent d’autres et le temps où il allait chasser. Il repéra une flotille de foulques noires aux becs blancs, il crut reconnaître une colonie de hérons à la robe pourpre, un premier s’envola dans un lent battement d’ailes, aussitôt suivi par d’autres, il accompagna du regard leurs silhouettes anguleuses.
Au milieu de la journée, on s’arrêta près d’un ruisseau pour étancher la soif des hommes et des chevaux. Dans une flaque d’eau claire où luisaient des cailloux, Brancaleone vit le reflet d’un visage, il se retourna mais il n’y avait personne. Ces cheveux blanchis et hirsutes, cette barbe broussailleuse, ces yeux enfoncés dans les orbites, c’étaient les siens. Il ne s’était plus regardé dans un miroir depuis si longtemps qu’il ne se reconnaissait pas.
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– Voyez, il s’agit d’une pièce très originale en or plissé avec une branche de corail rouge incrustée.
Du bout du doigt, elle suit le dessin du rameau précieux et son ongle laqué semble assorti à sa teinte éclatante.
– Ce n’est pas une création moderne ? interroge Paul qui devine la réponse.
– Non, mais mon père qui est un artiste lui a donné une nouvelle vie. Voyez à cet endroit ce trou minuscule, il a été percé, sans doute pour faire passer la bélière. Maintenant, il repose dans un nid d’or.
La vendeuse parle avec conviction et Paul, séduit dès le premier regard, sait déjà qu’il va acquérir cet objet sans savoir ni pourquoi, ni pour qui. Il pense à Lucile, elle aimait porter les délicats pendants d’oreilles qu’il lui avait rapportés de Sicile, elle remuait la tête pour que dansent les perles rouge orangé… Il pense aussi à Efisia lui racontant que jadis, on cachait un bout de corail dans sa bourse comme talisman contre la sorcellerie ou, si l’on était marin, pour protéger son bateau de la foudre.
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Un chemin de crêtes, dit Andreu, tu as raison…notre vie est devenue un chemin de crêtes. notre passé, l’Espagne, était en bas à gauche, notre avenir, lui aussi en bas, mais à droite, n’existait pas encore, dans une France que nous ne connaissons pas et où pourtant, aujourd’hui, nous sommes.
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Baptiste, lui, n’entendait rien, ou se refusait à entendre, ce qui revenait au même. Avec une belle assurance il promenait partout son imposante stature, toisant tous ceux qu’il croisait non par arrogance mais parce que, de fait, il les dépassait de plusieurs pouces et que, dans ces conditions, il était tout naturellement amené à les regarder de haut tandis qu’ils étaient condamnés à renverser la tête en arrière pour croiser son regard, et encore en oblique ! Son visage buriné par le grand air, sa barbe touffue et par-dessus tout ses yeux noirs, enfoncés dans les orbites, contribuaient à lui donner un air farouche, qu’il perdait dès qu’il était assis, car on était alors tout surpris de découvrir l’expression bienveillante de ses prunelles.
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