Jean Mazel

L'art particulier à l'Andalousie arabe est, en fait, un art proprement marocain. On a trop dit, à une certaine époque, des phrases dans le genre : "C'est seulement sur une terre Chrétienne d'Europe que l'art arabe a connu ses plus belle forme d'art..." ou bien : "C'est seulement sur une terre Chrétienne
d'Europe que l'art arabe a connu ses plus beaux développements", etc.
Une telle conception était, bien sûr, liée à une certaine politique. Elle a été fortement répandue et solidement implantée.
L'art appelé à tort "hispano-mauresque" n'est pas né, en fin de compte, de la rencontre de l'art arabe d'Orient avec l'Andalousie, mais de la rencontre préalable de cet art avec les traditions berbères. Le minaret à section carrée, particulier au Maroc, mais inconnu en Orient, en offre le meilleur exemple. Il porte en lui les lignes élancées, symboles de la spiritualité orientale, mais aussi de bonnes assises géométriques carrées, typiquement berbères. Ce sera ce type de minaret qu'emploieront les Andalous.
Que dire aussi de l'antériorité des canons artistiques? Les décors almoravides de la qaraouiyne n'étaient tout de même pas made in Spain!
Ce sont les bâtisseurs d'Empire voilés de bleu venus du désert avec leur dromadaire qui, les premiers, créeront un royaume marocain dont l'Andalousie sera une véritable province commandée de Marrakech et soumise à son influence. Et sous les les Mérinides, comme de tout temps, c'est l'université de Fès qui sera tutrice de celle de Cordoue.
Les splendeurs de l'Andalousie musulmane sont bien, en fait, des splendeurs marocaines!

Si le mythe d'Hercule peut cacher une réalité géologique,certains pensent qu'il pourrait avoir une signification ésotérique, à base historique remontant au Phéniciens.

Hercule que les Grecs désignaient sous le nom d'Héraclès, ne serait que la reprise héllénisée du dieu Phénicien Melkart, dieu de l'Action, des Flottes et des entreprises.
Melkart, prédécesseur d'Hercule, aurait bien percé le détroit (Gibraltar), non pas en le forçant dans le sens nord-sud par l'écartement des rives, mais en faisant passer les flottes phéniciennes de Méditerranée dans l'Atlantique, ouvrant ainsi la route maritime de l'étain et, aussi, celle des continents américains.

De part et d'autres des colonnes, l'archéologie a confirmé cette interprétation. On a trouvé, en effet, à Cadix en Espagne comme au Maroc à Lixus et à Tanger la preuve absolue d'une présence phénicienne antérieur de plusieurs siècles à celle des Grecs.

L'histoire de Hiram se situe à un étrange carrefour entre la mythologie et la Bible. Ce roi fabuleux fut l'ami de David, devint l'ami et l'associé de Salomon. Il donna même sa fille en mariage à Salomon. On croit savoir qu'elle fut sa femme préféré.
De son côté Hiram, comme le voulait la légende, descendait d'Agénor, le fondateur de Tyr, d'après la mythologie. Plus tard, une autre alliance rapprochera Juifs et Phéniciens : le mariage de Jézabel, princesse tyrienne, avec Ahab, roi d'Israël.
[…]
Un autre Hiram de Tyr, maitre ouvrier en bronze, attacha son nom au temple de Jérusalem en coulant et fabricant sur place : colonnes, chapiteaux, vases, à cendres, bols à aspersion et bien d'autres merveilles, toutes en bronze poli.
Les travaux durèrent vingt ans et en même temps fut édifié le palais royal ainsi qu'un certain nombre de villes, places fortes, garnisons, etc.

Qui étaient ces hommes qui prétendaient descendre des "Hommes Rouges"? Les Grecs, en particulier, les désignaient sous le nom de "Phoeniki", qui voulait bien dire "Hommes Rouges".
Comme entre-temps les Phéniciens avaient inventé la couleur pourpre,certains ont pensé que ce nom leur avait été donné pour rendre hommage à une industrie nationale, avec laquelle on les identifiait.

En fait,ce nom avait une origine beaucoup plus ancienne. La tradition légendaire admettait, en effet, qu'au IIe millénaire av. J-C, était venu s'installer sur l'étroite bande entre la Méditerranée et les monts du Liban, un peuple venu du fond de l'Arabie, qui s'appelait lui-même "Le Peuple Rouge" : "Les Himyarites"
On retrouve en effet, dans Himyar, Himyarites, la racine H.M.R. qui exprime encore de nos jours, en arabe, l'idée de la couleur rouge. Ils auraient donné aussi leur nom à la mer Rouge qu'ils fréquentaient et qu'ils ont dû longer dans leur longue migration vers l'ouest.

Les Himyars constituaient dans l'Antiquité, du XXe siècle av. J-C. au Ve siècle de notre ère, le groupement ethnique le plus célèbre de l'Arabie du sud.
Ils occupaient l'actuel Hadramaout et leurs territoires s'étendaient jadis d'Aden à Mascate. Le royaume d'Himyar semble avoir eu des affinités profondes avec le royaume de Saba.

Les Grecs attribuaient l'invention de la pourpre aux Phéniciens. Ce serait le dieu Melkart lui-même qui l'aurait découverte par hasard, en voyant tourner au pourpre le museau de son chien qui se promenait sur la plage et avait fait une orgie de coquillages...

On a retrouvé, aux alentours des ports phéniciens, d'énormes amas de coquillages, preuves de l'opulence et de la longue durée de l'industrie phénicienne de la pourpre.

Les marins phéniciens recherchaient ce murex, non seulement pour les rapporter à Tyr, mais aussi pour installer, en différents points des côtes de la méditerranéennes des teintureries qui exploitaient leur secret de fabrication.
Il semble bien qu'il y'ait eu un secret de fabrication, car les auteurs anciens précisent que l'on ne retirait de chaque coquillage que quelques gouttes de suc colorant provenant d'une glande. Les phéniciens savaient parfaitement où était localisée cette glande [...]

Pour obtenir une belle teinture pourpre, il fallait laisser l'extrait frais pourrir au soleil. On comprend pourquoi les villes phénicienne, Tyr en particulier, avaient la réputation d'être des endroits où planait une odeur nauséabonde...