AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.81/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , le 25/05/1953
Biographie :

Professeur des universités, directeur de l'Espace éthique de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et de l'Institut Éthique et soins hospitaliers, Emmanuel Hirsch fait partie des quelques personnes qui suivent ces questions depuis les années 1980, à travers son parcours professionnel et dans ses engagements associatifs. Il est par ailleurs directeur du Département de recherche en éthique (Université Paris-Sud 11), coordonnateur du réseau de recherche en éthique médicale (INSERM), président de l'Association nationale de recherche sur la sclérose latérale amyotrophique (ARS), Vice-président du Centre de recherche et de formation sur l'accompagnement de fin de vie (CREFAV). Enfin, il a été producteur pendant de longues années à France-Culture, dirigeant également les relations extérieures de la chaîne.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Emmanuel Hirsch   (48)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

C à vous https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite — Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa — Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5 | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/ Invités : Emmanuel Hirsch - Professeur émérite d'éthique médicale & Claire Thoury - Présidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la fin de vie • Macron pour une « aide à mourir » sous « conditions strictes » • « Aide à mourir » : Emmanuel Macron fixe les contours • Fin de vie : un débat apaisé est-il possible ?

+ Lire la suite

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Les soins palliatifs font référence, nostalgique, au modèle
ancien de l’annonce au malade, par le prêtre le plus souvent –
nuntius mortis – de sa fin prochaine. Mais ce qui était annoncé
au chrétien n’était pas une information pronostique, ou pas
seulement.

L’annonce prenait place dans toute une construction
de représentations concernant l’immortalité de l’âme, le
jugement, la vie dans l’au-delà, les différents lieux où vont et où
sont les morts que l’on va rejoindre, les prières et intercessions
des vivants… ; s’insérait dans un ensemble de fictions, au sens
positif du mot, qui mettaient en représentations, en gestes rituels,
en cérémonies, l’indicible de la mort, qui offraient à chacun un
canevas, une structure permettant de donner sens à « la mort de
soi » comme à « la mort de toi » dans une construction collective.

Nous n’en sommes plus là. L’annonce aujourd’hui n’est plus
que celle d’une information médicale, scientifique, qui, comme
telle, devrait être accueillie avec « la froideur et l’objectivité » qui
conviennent mais qui, là encore, risque de ne convier le mourant
qu’à un face-à-face à nu avec l’indicible.
Commenter  J’apprécie          150
Comprenons-nous enfin que ce refus du soin tient pour beaucoup à nos refus d’accompagner nos malades dans leur parcours jusqu’au terme de leur existence ? Ne convient-il pas en fait d’envisager l’expression d’un refus comme, dans la plupart des circonstances, un appel à nos solidarités ?
Commenter  J’apprécie          160
Comment se fait-il que nos propres congénères demandent à mourir
dans les sociétés de nos temps modernes ? Ce souhait n’est-il pas un aveu d’échec quant à l’accueil que nous faisons à celui qui va mourir, et qui ne trouve plus sa place d’être humain parmi les autres ? Avons-nous appris à nous accueillir et à nous accompagner les uns les autres, au-delà des distinctions de nos vulnérabilités ?
Commenter  J’apprécie          151
Pendant des millénaires la mort de l’homme a été reconnue sur ce que nous appellerions aujourd’hui l’arrêt permanent de sa respiration. Cette notion de respiration étant alors encore mal comprise, on parlait plus de la notion de souffle. Ainsi celui qui rendait son dernier souffle rendait son âme. C’est ce qu’on appelait expirer comme le fit le Christ sur la croix. Avec les avancées de la science, notamment à partir du xviie siècle nous avons progressivement mieux compris le rôle du cœur, l’intérêt de la recherche du pouls et pourquoi l’arrêt de la respiration impactait directement l’état de conscience ou d’inconscience de l’individu. Toutefois, au xixe siècle encore, c’était avant tout sur la constatation de l’absence ou d’arrêt de la respiration que l’on affirmait la mort en attachant une importance particulière à sa permanence. Jusqu’au milieu du xxe siècle on avait encore recours au miroir ou à la bougie pour détecter la présence ou non d’une respiration ou d’un souffle pour affirmer ou non la mort.
Commenter  J’apprécie          140
Dans la souffrance, nous sommes englués dans notre être, et même la mort peut faussement apparaître comme une délivrance car nous nous sentons sans possibilité d’évasion.

Dans la souffrance, le futur est aussi effrayant que le présent car nous sommes soumis à une entière passivité au sens où notre volonté n’est plus opérante. Mais si notre volonté n’agit plus, notre conscience est toujours présente.
Commenter  J’apprécie          140
Comme nous le verrons, la décision de LATAS dans un service de réanimation engage toute l’équipe médicale et paramédicale.
Cet engagement fait partie du projet de service. Il est même un indicateur de qualité des soins. Il faut donc que ce projet soit écrit, validé par l’ensemble du service et régulièrement évalué.

Les réunions de morbi-mortalité, qui sont obligatoires dans un service de réanimation, sont le lieu privilégié pour en débattre.

La charge émotionnelle des fins de vie en réanimation pour le personnel médical et paramédical mérite d’être soulignée. Contrairement à une idée reçue, le personnel ne s’endurcit jamais face à ces situations au fil de son expérience. C’est souligner l’importance de la cohésion des équipes prenant en charge les enfants en fin de vie, leur soutien psychologique et la verbalisation de leur vécu.

(page 188) (Les décisions de limitation ou d'arrêt des thérapeutiques actives = LATA)
Commenter  J’apprécie          110
La fin de vie, parce que c’est encore la vie, est faite de
contrastes. Si la mort peut être « attendue », les modalités de la
fin ne nous appartiennent pas. La mort est rupture. Sa proximité
conditionne fortement la rencontre avec l’autre.
Commenter  J’apprécie          120
S’il est une liberté à reconquérir, elle ne saurait se limiter
à la revendication de l’autodétermination de la mort. Le droit
de bénéficier d’une position maintenue dans la préoccupation
des vivants, de conditions d’accompagnement dignes de l’idée
d’humanité, constitue un enjeu que j’estime plus déterminant que
l’organisation du dispositif favorisant l’octroi d’une euthanasie.

Il s’agit là d’une responsabilité qui saisit notre société dans sa
capacité d’affirmer le sens ultime du lien et de la fraternité. C’est dire
à quel point ses réponses s’avèrent essentielles et relèvent d’une
obligation morale forte, d’engagements cohérents qui ne sauraient se
satisfaire du registre compassionnel ou des formules incantatoires
indifférentes à la vérité et à la singularité des circonstances.
Commenter  J’apprécie          100
L’heure est désormais au recueillement. Ces temps d’errance médico-légale s’achèvent sur une déroute éthique et politique qu’aucun argument censé n’aura permis d’éviter. Avec un profond sentiment d’accablement, d’impuissance, d’incapacité à donner droit à des obligations morales dont nous pensions partager les principes.

M. Vincent Lambert serait-il effectivement « mort pour l’exemple », devait-il ainsi aller, sans qu’on n’y puisse rien, sur ce sentier escarpé le menant à sa mort, celle qu’un médecin avait décrétée le 10 avril 2013 à la suite d’une procédure collégiale dont on a compris toute la rigueur !
Commenter  J’apprécie          100
Le sujet du tri, découvert en France à l'occasion du pic épidémique de mars 2020, va nous accompagner durablement : après les masques et les tests, nous aurons encore à distribuer des vaccins, au fur et à mesure de leur disponibilité. Dans quel ordre ? Qui protéger d'abord, qui laisser exposé ? L'initiation au tri aura changé la perception de ces sujets de rationnement et de priorisation, qui ne se laisseront pas uniquement ramener à une question d'expertise. Si les places en réanimation et les respirateurs sont la pointe de l'iceberg, la dramatique et soudaine visibilité qu'a prise le tri au cours des premières semaines de l'épidémie aura permis de s'apercevoir, quel que soit le redimensionnement de notre système de santé, qu'il y a tout le temps du rationnement en santé publique : de ses critères et de ses modalités, la démocratie devrait se mêler davantage. Il importe que les pratiques de priorisation en santé publique, et combien plus encore, les protocoles de triage de catastrophe qui tiennent l'extrémité de ce continuum du tri, reflètent les valeurs de la population à l'échelle de la nation tout entière, les représentations qu'elle se fait d'elle-même et ce à quoi elle tient : l'acceptabilité morale des modalités de priorisation est la condition de leur acceptabilité sociale. Sur ces sujets de tri, il n'y a pas de délibération sur le juste qui soit moralement neutre : on ne peut pas faire l'économie d'un débat sur les valeurs.
Commenter  J’apprécie          70

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Emmanuel Hirsch (42)Voir plus

¤¤

{* *} .._..