Prologue :
Reuben
Un an auparavant...
«… Cet homme était peut-être plus petit que moi, avec une tonne de muscles en moins, et avec plus de maquillage sur les yeux que ma meilleure amie Georgie quand elle sortait, mais il était évident que c’était lui qui menait la danse. Ces yeux dorés me figèrent sur place lorsqu’il attrapa ma chemise dans son poing en me rapprochant de lui, et en déposant ses lèvres contre mon oreille.
— Je crois que la soirée vient de prendre un tournant significativement positif, chuchota-t-il avant de me mordiller le lobe.
Putain de merde. Mes genoux se mirent à fléchir, et tout en moi en dessous de la ceinture passa en alerte rouge.
— Waouh, ça va, beau gosse.
Il me soutint en posant une main sous mon coude, puis il fit un pas de recul pour m’examiner.
— Est-ce que j’ai mal interprété les choses, là ?
Oui. Non. Un soupir franchit mes lèvres.
— Non… enfin, peut-être… C’est juste que… je ne suis pas… je n’ai pas… argh.
Bon Dieu, qu’est-ce que je suis en train de faire ? Il fallait que je m’éloigne de lui. Deux sélectionneurs des All Black étaient assis à dix mètres de là, de l’autre côté de cette porte, sans même parler des deux équipes de la franchise Super Rugby, et de mon père, et pourtant voilà ce que je faisais…
Je fermai les yeux, essayant désespérément d’ignorer mon corps qui semblait heureux de recevoir la moindre miette que ce type pouvait lui jeter. Mais cela ne pouvait pas arriver, rien de tout cela. Rien de ce que je souhaitais ou de ce dont je rêvais, ni de ce à partir de quoi je me masturbais sans fin dans mon lit vide, ne pouvait se produire. Il y avait trop de choses en jeu, et pas seulement ma carrière dans le rugby. J’ouvris les yeux et j’aperçus son regard non plus amusé, mais inquiet. Il me caressa la joue, et je ne pus m’empêcher de me pencher contre sa main.
— Hé, ce n’est rien, déclara-t-il.
Non, ce n’est vraiment rien. Je secouai la tête.
— Je suis désolé, dis-je alors que l’hésitation dans ma voix se transforma en un bégaiement complet. Je ne peux pas… f-f-faire ça.
Putain. Je n’avais pas fait ça depuis mes dix-sept ans ...»
Chapitre 1 :
Cam
«… En levant les yeux au ciel sans m’adresser à personne en particulier et en restant dos à Reuben, je demandai :
— Qu’est-ce que tu fais ici ?
Je tournai le regard vers la pluie battante et fis un signe de la main avant d’ajouter :
— Comme un air de déjà vu, tu ne trouves pas ?
Il me fallut rassembler toutes mes forces pour ne pas me retourner et boire ces yeux argentés. Derrière moi, Reuben soupira.
— Oui, je suppose.
Il se glissa à mes côtés et se pencha sur la balustrade, laissant une distance polie entre nous. J’aurais préféré qu’il y ait quelques kilomètres, vu comme l’eau de Cologne de l’homme avait déjà attiré toute l’attention de ma ridicule verge.
— Je ne vais pas finir ce que j’avais commencé la dernière fois, si c’est ce que tu espères.
Il se mit à tressaillir, et je me repris. Waouh. Je n’avais pas l’habitude d’être mesquin… ou grossier. Je laissai échapper un soupir.
— Désolé. C’était… déplacé. Mais je ne veux vraiment pas faire ça avec toi, Reuben, alors… eh bien, bonne vie à toi.
J’étais à mi-chemin des escaliers lorsque sa main attrapa mon bras. Je me figeai, observant ses doigts ardents en train de former un trou grésillant à travers ma veste.
— Lâche. Moi, ordonnai-je avec un ton ne laissant aucune place à la discussion. Maintenant.
Il laissa instantanément retomber sa main.
— Merde. Désolé. Mais…
Je continuai d’avancer.
— Hé, écoute, j’ai dit que j’étais désolé, dit-il en parlant dans mon dos. Je ne voulais rien dire, c’est juste que… s’il te plaît, est-ce que tu peux attendre une minute… juste… s’il te plaît ?
Je m’arrêtai à la première marche. Continue de marcher, idiot. Il n’y a rien qu’il puisse dire qui pourrait t’intéresser. Cet homme représente les problèmes. De gros problèmes, du genre, excitants et magnifiques. Alors, naturellement, je ne prêtai aucune attention à la voix de la raison et me retournai vers lui, ...»
Chapitre 2 :
«… Quelques secondes de silence s’écoulèrent avant que Mark retrouve sa langue.
— Tu es un homme complexe, Edward, dit-il, provoquant le regard méfiant de celui-ci. Et j’ai l’impression que je ne fais qu’effleurer la surface. Je me demande quelles autres surprises se cachent sous cet extérieur froid.
Les épaules d’Edward se crispèrent, et il ricana.
— Je peux t’assurer, Inspecteur, qu’il n’y a rien d’intéressant chez moi. Je m’attends à ce que tu trouves ma vie prévisible et ennuyeuse, exactement comme je l’aime. Ce que tu vois est ce que tu obtiens.
Un lent sourire se dessina sur le visage de Mark.
— D’une certaine façon, j’en doute fort, dit-il doucement, soutenant le regard inquisiteur d’Edward.
L’expression austère de l’homme se fissura l’espace d’une seconde, révélant quelque chose d’étonnamment proche de la prédation dans ces yeux brillants. Puis, aussi vite qu’elle était apparue, elle disparut. …»
Chapitre 1 :
«… Josh le fixa et reprit :
— Vous n’êtes rien d’autre qu’un…
— Un médecin. Je suis un putain de docteur, d’accord ? grogna Michael.
Leurs visages étaient espacés d’à peine quelques centimètres. Le maître-chien avait une odeur d’adrénaline, de testostérone et de quelque chose d’incroyablement insaisissable.
— Médecin urgentiste, pour être précis. Alors, pourquoi ne pas vous tirer d’ici et aller faire ce que vous voulez pendant que vous me laissez m’occuper de lui ?
Le regard de l’homme glissa vers le torse sans chemise de Michael, incrédule.
— Un docteur ? Vous vous foutez de moi.
Deux autres agents entrèrent par la porte principale, le premier menant la marche avec son arme dégainée. Tous les deux se figèrent sur place en voyant Jackson par terre.
— Qu’est-ce qu’il s’est passé, putain ?
Josh leva une main et déclara.
— Une seconde.
Il fixa son regard sur Michael. Mais ce dernier n’en avait que faire...»
Chapitre 1 :
«… Donc, oui, à peu près tout ce dont Ed n’avait pas besoin dans sa vie à ce moment-là – ou jamais, en fait. Bien que la façon dont Knight avait su qu’Ed n’était pas hétéro restait un mystère. Ou peut-être qu’il s’en fichait. Knight était… désarmant, c’était le moins que l’on puisse dire.
— Désolé.
Il attendit que Knight soit sur ses pieds, puis fit un pas de côté, loin de lui.
Knight suivit le mouvement avec un lent sourire en coin.
— Bonsoir, Docteur. Désolé d’interrompre ton mercredi soir. Pas trop humide pour toi ?
Ed sursauta lorsque la tente claqua à côté de lui à cause d’une rafale.
— Bonsoir, Inspecteur. Et je refuse de répondre à la question en raison d’un nombre insuffisant d’adjectifs appropriés, dont aucun n’est élogieux.
Knight rit, et le son envoya une vague de quelque chose de chaud dans la poitrine d’Ed. …»
Chapitre 1 :
«…Et malgré le sarcasme de ce dernier, le gaydar de Michael retentissait à fond. Il rassembla ses esprits et fit une courageuse tentative en faisant preuve d’indifférence.
— Je ne cours après personne, mon mignon, répondit-il d’une voix uniforme.
Ses yeux restèrent rivés sur le maître-chien et il reprit :
— Bien que je puisse faire une exception pour vous.
Argh. Pourrait-il sonner davantage comme un roman à l’eau de rose bon marché ?
Les narines de l’homme s’élargirent, soit par agacement, soit par attirance, ce qui était difficile à dire avec cette expression fade et irritante, puis l’instant d’une seconde, Michael pensa que l’homme pourrait même être en train de sourire. Puis, les épaules de l’agent se tendirent et ses pieds s’écartèrent légèrement avant que ses poings ne se serrent. Eh, merde... »
— C’est parce que tu as l’impression erronée qu’il y a quelqu’un de sympathique enterré quelque part sous toute cette merde, railla Michael. Et cela fait seulement de toi quelqu’un de naïf, pas quelqu’un qui a raison.