Leur tenue et leurs bottes me laissaient croire qu'ils revenaient d'une partie de chasse - quelle horreur ! Et qu'ils n'avaient pas bu que du thé avant leur arrivée.
— Toutes les femmes ne sont pas comme toi, ajouta-t-il en me caressant la joue. Elles ne cherchent pas à comprendre qui je suis.
— Et qui es-tu, Edward Cavendish ? le questionnai-je.
— Je crois que je suis moi-même en train de le découvrir seulement maintenant… grâce à toi. Et j’en suis le premier surpris.
— Julie, j’ai envie d’être celui sur qui tu peux compter, celui sur qui tu peux te reposer, je ne veux pas devenir un jour celui qui brise ton cœur, celui qui te ferait du mal. Je veux être l’homme qui te rend heureuse comme tu me rends heureux.
« J’ai accroché au revers de mon manteau une tulipe car je me souviens que c’était sa fleur préférée. Est-ce qu’elle s’en souviendra ? »
Il fallait absolument qu’elle arrête de se poser autant de questions et surtout qu’elle ne fonde pas pour le premier homme qui avait un geste gentil envers elle.
Je te trouve différente. Tu ne cherches pas à séduire, par exemple. C’est surprenant. J’adore ta façon de pleurer, de rire, de danser en n’ayant pas peur d’écraser les pieds des autres, de te refermer comme une huître quand tu es contrariée, j’aime quand tu chantes faux en travaillant, quand tu te goinfres de chocolats à en tomber malade…
Je souriais tristement. Pourquoi ? Je ne savais pas. J'aurais adoré le rencontrer avant d'être détruite par Charles. Sans l'écriture, je me serais fanée depuis longtemps. Edward était devenu en quelques jours une muse, et j'aimerais les sensations qu'il réveillait en moi. Je les savais éphémères, le temps de l'écriture.
Il paraît que les secrets de famille ont un impact sur toute une lignée, il paraît que les douleurs se transmettent dans les gènes. Il paraît que même les murs en gardent la trace.