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2.93/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Tarragone , le 31/12/1997
Biographie :

POL GUASCH a 25 ans. Il est né à Tarragona, en Catalogne.
Il est l'auteur des recueils de poésie remarqués Tanta Gana et La part del foc. Il termine actuellement ses études de littérature au King's College de Londres.
Son premier roman Napalm dans le cœur (Napalm al cor) a remporté le prix du Premier Roman Anagrama en 2021.

Source : La croisée
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Une chouette me contemplait, de haut en bas. Dans son regard je me suis vu innocent et inutile, pointant mon couteau contre un dieu quelconque. De honte, j’ai fermé les yeux. Comme lorsqu’enfant je rentrais à la maison, le soir. Je retrouvais maman fatiguée et implorais : « Maman, la honte », et elle répondait « tu la ressentiras toujours, et tu ne vivras que si tu sais faire en sorte qu’ils aient honte, eux, en voyant que tu entretiens la tienne, que tu vis avec elle comme tu le ferais avec un autre bras ou une autre jambe ou un autre œil ».
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Chaque journée était un puits de vie qui s’éclairait par le fond et déversait de la lumière : pour y voir nous devions plisser les yeux. Nous nous disions bonjour de nos fenêtres en cachant nos corps derrière le rideau. Seules les mains restaient visibles et, exceptionnellement, nous jetions un œil sur les jardins délaissés. Les trottoirs étaient tapissés d’un pollen phosphorescent qui rappelait la poudre qu’on répand aux coins des rues pour éloigner les chiens.
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Cette maison. Cette mère. Cette forêt. Boris. Ces lettres. Ces porcs. Ces journées. Ce monde qui pourrit à force d’être tranquille. Un renard, agile, m’a suivi. Je me suis assis au bord de la rivière, sur un tronc poli par les hommes et les femmes qui ont fait comme moi, un instant. J’ai commencé à énumérer les idées que je n’avais pas eues avant. Un, je n’ai pas le sentiment d’avoir été enfant un jour, et je ne sais pas pourquoi.
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Ici, dans le monde réel, quelque chose arrivera et je ne sais pas ce que ça sera. Je voudrais toujours le savoir et je ne le sais pas. Mon père me disait déjà, en caressant une corde, que nous devions rester toujours attentifs aux pistes que l’avenir nous donne. Que nous n’avons qu’à les lire.
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Avant de reprendre la route, je suis allé recouvrir maman et cacher son visage. Grand-père disait toujours, lorsqu'un porc ou une poule naissait, que naître est comme cueillir une fleur, car elle commence à mourir dès l'instant où on la coupe, même si elle semble regorger de vie. Mais il ne parlait pas du spectacle d'une fleur morte, de sa façon de devenir de l'engrais une fois qu'elle est fanée. Il récitait qu'aimer, au contraire, c'est contempler une forme sans la cueillir, sans arracher les racines : la regarder et se perdre dedans sans y toucher.
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Je pense parfois que je prends des notes sur l’avenir, comme en ce moment précis. Je me dis que face à l’incompréhension, au moins les mots resteront. Quelqu’un peut-être pourra les saisir. Je tente à ma façon de conserver ce qui reste. Lorsque je fatigue et que je ressens le besoin d’aller faire un tour, maman vient et me dit : « Ne sors pas. » Et lorsque je veux ouvrir la fenêtre, maman vient et me dit : « Ne l’ouvre pas. »
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Elle a rétorqué que cet homme – le mari, mais elle disait toujours « cet homme » – aurait fait pourrir la terre s’il y avait été enterré, que les fruits des arbres auraient été gorgés de poison. Que c’était un ivrogne qui lui volait ses sous. « Je sais tout juste parler : ni lire, ni écrire. C’est comme ça qu’il m’a punie. Un jour je pris la décision de m’enfuir de la maison et d’aller chercher grand-mère chez elle.
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Alors qu’enfant tout le monde pouvait l’entendre dissiper sa peur en sifflotant, lorsqu’il rentrait à la maison, voilà qu’il était maintenant obligé de se retourner, en morceaux, au milieu des vers de terre et des perce-oreilles. Il les nourrirait. Il les aiderait à grandir et à pondre des milliers d’œufs minuscules entre les cailloux. Des copies en naîtraient, mais plus petites. Il deviendrait l’un d’eux.
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Je t’écris et c’est comme si mon cœur avait une porte, qu’il enflait, immense, énorme, et éclatait pour que tu y entres. Une porte grande ouverte qui t’attend, Boris, toujours. Pour nous deux. Pour cette langue que nous parlons, qui est notre maison. Je t’offre ce cœur pour que tu y pénètres, que tu le meubles et que tu te l’appropries. Ses parois charnues sont à toi.
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Tout ce qu’ils savent faire c’est obéir, mais partout où ils vont ils donnent des ordres, disent aux autres ce qu’ils ont l’obligation de faire et ce qu’ils ne sont pas autorisés à faire, sans jamais s’opposer à ceux qui les dirigent, eux, car ils n’osent pas. Mais tu le sais, Boris, qu’à chaque coin de rue leur mitraillette leur fait office de bras supplémentaire.
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