La cour où l’on nous emmena ressemblait davantage à un misérable enclos à poules. Dans ce polygone délimité par de hauts murs aveugles surmontés de barbelés, les corps piéti- naient. Sur un sol en gravillons s’amoncelaient les détritus compulsivement jetés des cellules en hauteur. La population ressemblait peu ou prou à celle que j’avais croisée dans la salle d’attente du médecin, des jeunes, des vieux, des frappés, des flippants, un bestiaire effrayant.
À présent, plus que l’or, plus que le pétrole, plus que vos biens, la véritable richesse, ce sont les données que vous produisez. Dans une époque où nous communiquons, travaillons, tenons nos comptes, faisons nos courses, rencardons, en somme vivons en ligne, les données nourrissent non seulement les géants du Web, mais aussi une économie parallèle. Un monde qui a édicté ses propres règles, créé son marché, sa monnaie, ses moyens de défense et fait régner sa loi. Parfaitement professionnalisés, voire industrialisés, les réseaux de cybercriminels ont le pouvoir d’entrer dans vos téléphones, vos ordinateurs, vos tablettes, votre voiture ou votre maison, de nuire aux écoles et aux universités, aux petites et grandes entreprises, au service public et aux dirigeants. Tout le budget de l’État ne suffirait pas à s’y opposer : voici un monde où l’humain est la faille et où les hackers ont toujours un coup d’avance. Agiles, déconcertants et terriblement néfastes, ils passent leurs nuits à chercher la brèche, tandis qu’en face on colmate. Seule la sensibilisation aux risques et bonnes pratiques saura contribuer à les déjouer. C’est l’objet de mon histoire, celle de milliers de hackers qui chaque jour s’immiscent dans votre intimité, d’un monde occulte qui désormais contrôle nos vies.
À présent, plus que l'or, plus que le pétrole, plus que vos biens, la véritable richesse, ce sont les données que vous produisez. Dans une époque où nous communiquons, travaillons, tenons nos comptes, faisons nos courses, rencardons, en somme vivons en ligne, les données nourrissent non seulement les géants du Web, mais aussi une économie parallèle.
Le matin dans le métro en me rendant à l’école, je considérais mon visage à quelques centimètres dans le reflet de la vitre. C’était celui, fin, sérieux, d’un jeune semblable à n’importe quel étudiant de première année. De chaque côté, il suffisait que je relève les commissures de mes lèvres pour qu’aussitôt mon regard s’imprègne d’une lueur qu’on me disait sympathique. Avec cette gueule de minet, qui aurait pu croire que j’avais payé une visite aux enfers ?
Etre hacker, c'est caracoler en premier de cordée sur une crête avec, à chaque instant, le risque de glisser d'un côté ou de l'autre des versants. C'est se fier à son instinct, en l'absence de toute indication, norme ou cadre, pour fixer soi-même une ligne de conduite
Obéir c est trahir, désobéir c est servir.