Ensemble depuis quelques années, elle et lui forment un couple très uni et s'entendent à merveille. Elle est plutôt rêveuse, créatrice et se fie volontiers à ses impressions et sentiments. Lui est un scientifique, ne jure que par les chiffres et les démonstrations. Après quelques années de vie commune, elle a jugé qu'il était temps de faire un enfant ensemble. Après un premier test qu'elle pensait positif (elle n'a malheureusement pas bien assez lu la notice !), les mois se suivent et se ressemblent. Que du négatif... Elle culpabilise, lit des tas de choses sur internet, essaie de déstresser, de lâcher-prise, mais rien n'y fait. Aussi le couple décide-t-il d'aller à la clinique de fertilité pour les aider...
Ce couple, c'est India Desjardins et Olivier Bernard (alias le Pharmachien). Pendant deux ans, ils ont essayé de fonder une famille. Malheureusement, tout ne s'est pas passé comme ils l'espéraient et ils ont dû avoir recours à des traitements de fertilité pour y arriver. Passant par différentes étapes, certaines difficiles, et ayant découvert que le sujet de l'infertilité était aussi sensible que tabou, India Desjardins a voulu témoigner de ce long processus pour aider les femmes/couples qui sont passés par là ou qui devront y faire face. À travers des saynètes d'une ou deux pages, elle relate son quotidien, sans jamais être larmoyante mais plutôt avec humour et sensibilité. Largement autobiographique (excepté la fin qu'elle a voulu plus optimiste et qui donne de l'espoir), cet album est drôle, plein de vie et de tendresse. Le dessin de Bach, vivant, épuré et aux couleurs pimpantes, rend parfaitement compte des émotions et de l'ambiance.
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L'auteure illustre ses petites manies, ses nombreuses obsessions et ses phases "d'hystérie" sous formes de gags auto-dérisoires très amusants. C'est caricatural, c'est exagéré, mais dans chaque scène il y a un fond de vérité qui m'a fait reconnaître certaines de mes actions et de mes réactions et qui m'a fait bien rigoler. Les personnages sont attachants et on aimerait continuer encore la lecture (beaucoup trop rapide) de la BD. J'ai bien envie de lire rapidement la suite!
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On nous présente tout d'abord un couple fort différent. Elle est émotive et lui est pragmatique. On s'attache à eux assez facilement car on pourrait aisément s'y reconnaître. Par la suite, cela prend une autre tournure lorsque ce merveilleux couple essaie d'avoir son premier enfant. Souvent, cela fonctionne mais parfois cela ne marche pas. Et c'est tout le sujet de cette bd d'humour que la fertilité.
Bref, on va voir comment ils réagissent de manière différente face à cette difficulté. Il est vrai que c'est traité avec beaucoup d'humour et de tendresse sur un sujet fort délicat et presque souvent assez tabou. J'ai bien aimé mais je regrette qu'on n'aie pas droit à un peu plus de détails sur les causes et sur le résultat qui se produit comme par magie.
Quoiqu'il en soit, on va être embarqué par les méthodes scientifiques nettement moins romantiques que d'ordinaire. Il y aura des échecs, des sautes d'humeur et le couple devra affronter les préjugés de l'extérieur. Bref, on ne s'ennuiera pas.
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Je me suis reconnue à travers l’héroïne, les moments éprouvants dans le processus de la fertilité et de la fécondation in vitro. Une bande dessinée sympathique avec un dessin agréable sur un thème peu exploré.
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Vraiment pas emballée plus que ça par cette lecture. J'ai trouvé que c'était un amalgame de gros clichés sur ce qu'est être une fille ! Je ne sais pas à qui s'adresse au juste le lectorat de cette BD, mais en tous les cas, ce n'est pas moi... Aucune substance dans les personnages et les textes. Y'a que l'amie du personnage principal qui me fait mettre 1 étoile. À oublier !
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Un sujet difficile, pour une BD plutôt bien ficelée.
On suit un couple - elle plutôt créatrice, lui à l'esprit plus scientifique - qui a des difficultés à avoir un enfant. Nous allons suivre leur parcours par petites scènes d'une page.
J'ai trouvé ce couple touchant, et leur histoire bien amenée, progressivement. On est dans la subtilité, avec de petites touches d'humour, pas dans le trop triste, lourd ou même glauque. C'est fin, comme ces pages avec juste des tests de grossesses négatifs qui s'enchaînent au fil des mois... Pas besoin d'en dire plus.
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Je lis rarement des romans graphiques, mais j'aime beaucoup les BD parues chez Michel Lafon qui sont toujours touchantes et drôles et celle ci ne déroge pas à la règle.
A travers des petites scénettes de la vie quotidiennes, les deux auteurs abordent un thème assez compliqué, La fertilité et les difficultés pour un couple à avoir un enfant.
Avec un style simple et épuré, elles décrivent avec émotion et humour tout ce qui rythme la vie d'un couple qui cherche à concevoir un enfant.
Lorsqu'un couple s'aime, c'est souvent la suite logique à leur histoire d'amour, avoir un enfant. Pour certains c'est simple et facile et pour d'autres cela s'avère plus compliqué, et c'est exactement cela dont parlent India Desjardins et Bach.
Elles nous montrent le doute, le questionnement, le désespoir de ce couple qui n'arrive pas à avoir d'enfant. Des examens médicaux vraiment pas cool aux réflexions pathétiques et idiotes de l'entourage, rien n'est oublié.
J'ai adoré le style graphique de cette BD, très épurée, très simple, toujours dans les mêmes tons et pourtant, elle a su m'emporter et me toucher. Certaines scènes sont touchantes d'autres sont drôles, les deux auteurs allient parfaitement les deux, sans tomber dans le mélo ou le pathétique.
C'est une BD profondément ancré dans la réalité, un sujet de société, très peu abordé, mais qui est ici traité avec justesse et sensibilité.
Je vous la recommande grandement!
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Incontournable Août 2022
Enfin un album divertissant sur la variété corporelle! J'en ai vu quelque autres auparavant, mais leur traitement me revenait moyennement, alors qu'ici, j'aime beaucoup.
Gloria est bien des choses. Une amatrice de danse, une personnalité solaire, une curieuse qui cultive son merveilleusement, bref une jeune fille attachante. C'est aussi une jeune fille aux formes généreuses et arrondies, qui lui valent, un beau jour, le qualificatif de "grosse". Ça semble faire rire certains de ses camardes de classe, d'ailleurs. Quand elle interroge sa mère à ce sujet, Gloria se fait dire qu'elle est simplement plus "enrobée". Oui, mais enrobée de quoi? "Enrobée de plus de Gloria", qu'elle lui répond. Mais ce ne semble pas suffisant comme explication pour la curieuse jeune fille, qui va demander à sa voisine, un personnage assez "funky", plus d'explications. Celle-ci lui propose de demander à une amie habitant la rue. La dame en question lui raconte alors que lorsqu'on a créé les humains à partir d'une sorte de catalogue de formes. On n'avait pas que deux moules, un pour les gars et un pour les filles. En réalité, il y en a près de 10 000! Des humains trapus, larges, filiformes, en forme de sablier ou de triangle ou de tonneaux, avec des nez, des fronts, des mains de diverses tailles, de couleur variés aussi, etc. Il y a des milliers de formes qui se valent toutes. Quand Gloria retourne voir Rodrigue, celui qui l'a traitée de grosse, elle prend la peine de lui faire savoir qu'en effet, elle a été moulée dans un "gros" moule. Sans doute surpris par cette vision des choses plutôt équitable, Rodrigue lui demande si par hasard, dans "le livre des moules à humains" il n'y aura pas un moule avec de gros sourcils...
Deux choses essentielles à retenir ici. Primo, il faut accepter la diversité corporelle pour la richesse et la naturalité de ce qu'elle représente. Facile à dire quand on est soit même dans un "Moule" très primé par la société, certes, mais néanmoins, cela nous concerne tous. le "Moule idéal" est inatteignable, tout simplement parce que c'est un concept marketing conçu pour ne pas être atteignable. Comment pourrait-on commercialiser l'idéal corporel autrement? Nous avons laissé les compagnies dicter ce qui est "beau" de ce qui ne l'est pas à propos de choses sur lesquelles nous n'avons pas de contrôle. À moins que de chirurgies radicales ou d'éventuelles percées en génétique.
Aussi, ceux/celles qui prétendent que la taille ronde est moche, réfléchissez au fait qu'à une époque, les tableaux d'arts se remplissaient des corps féminins les plus généreux. Ils étaient désirables et considérés "magnifiques". Chaque époque connait ses canons esthétiques propres et la silhouette n'en est qu'une partie. C'est donc, en résumé, un pur construit social, un concept créé par l'Homme. Rendre les gens malheureux au nom d'un concept aussi peu logique et changeant est par conséquent malsain et a des conséquences néfastes que nous connaissons tous: biais corporels, troubles alimentaires, baisse de l'estime de soi, discrimination, rejet social, etc. Il va bien falloir insister pour se défaire des vieux idéaux corporels archaïques et toxiques que prônent les industries comme celle des mannequins, du cinéma, du sports ou des arts comme la danse. Il va bien falloir considérer les diverses formes comme autant de beautés à célébrer, puisque les humains sont diversifiés sur tant de niveaux. Mais surtout, il va falloir cesser de mettre la pression à changer le seul corps que nous allons avoir durant notre vie.
D'ailleurs, cela ne concerne pas que la forme "Arrondie", mais aussi les complexes corporels. Nous en avons un exemple avec Rodrigue, qui est visiblement complexé par ses sourcils. Les gars ne sont d'ailleurs pas épargnés par les complexes physiques. J'observe souvent que même les plus "belles" personne, c'est-à-dire les plus correspondantes aux canons esthétiques promulgués par notre société, sont autant des victimes des idéaux à attendre. Ils sont souvent eux-même complexés et leurs complexes sont alors banalisés et même réprouvés par les autres, qui ne conçoivent pas qu'on peut vivre de la détresse quand on est "physiquement attractifs". Détrompez-vous. N'oubliez pas que la détresse est dans la tête et le regard qu'on pose sur soi n'est pas celui que les autres posent sur nous. L'enjeu de la diversité corporelle est donc beaucoup plus étendu qu'on veut bien le croire. L'erreur que nous faisons est de croire que cela ne concerne que les gens qui sont hors-norme, alors que ça peut toucher tout le monde.
Secundo, j'observe que cet axe avec les "moules d'humains" n'aborde pas la question de la prise ou de la mauvaise gestion de poids. Ce que je veux dire, c'est que pour une rare fois, on ne fait pas de lien de cause à effet entre manger et être "gros". Bien sur que pour certaines personnes, il y a un lien à faire, souvent devenu une mauvaise façon de gérer l'anxiété ou un manque affectif, ou tributaire à une maladie ou même un effet secondaire de médicament... Les causes d'embonpoint sont très multiples. Néanmoins, dans bon nombre de cas, la question n'est même pas là. Dans bon nombre de cas, la personne est "taillée" ainsi.
Or, qu'observe t-on dans la société par rapport aux gens de forte taille? Elles/Ils représentent le "Avant" des régimes, le corps à ne surtout pas tolérer et qui doit être aminci. Celui qui dégoute. Elles/Ils représente la paresse dans les archétypes de personnages, les gens moins éduqués et moins propres. Elles/Ils représentent les gens qui aiment la bonne chère, comme le Père Noël. Et même les vilains, comme Ursula, la Reine de Coeur ou Radcliff, dans l'univers Disney. Ils sont littéralement sur-représentés dans les célibataires, en littérature ado. Elles/Ils sont absents des concours de beauté, des archétypes comme celui de la princesse/prince, de la guerrière/guerrier, de la sportive/sportif, mais abondent dans celui de l'Intello/Geek et de la maladroite/maladroit. Nos représentations des gens "ronds" sont péjoratives, associés à des concepts honteux. à des qualificatifs eux aussi perçus négativement comme l'intelligence, la douceur ou l'introversion, et par conséquent exercent une énorme pression sur ceux et celles qui ont ce format, ce "moule". La tendance est au changement, heureusement.
En gros ( sans jeux de mots), on a BEAUCOUP de travail à faire collectivement pour déconstruire les stéréotypes tenaces entourant le corps humain. Ici, ce que j'apprécie, c'est qu'en parlant de moules, on inclut tout: toutes les formes et tous les complexes.
Aussi, je constate que Gloria est un très sympathique personnage enrobé. Elle est associé à des qualificatifs positifs et plutôt que de sombrer dans la déprime dès que le mot "grosse" est évoqué, elle tend vers la réflexion. Elle cherche à comprendre, plutôt que d'intégrer aussitôt le commentaire de Rodrigue comme seule vérité. Elle a une bonne estime d'elle-même: elle ne construit pas sa vision d'elle-même par le regard des autres et ne se laisse pas démolir par les autres. Elle n'a pas à le faire, c'est une jeune fille géniale, pleine de qualités! Des Gloria, on en mérite plus, nos filles ET nos garçons en méritent plus. Ils méritent des représentations diversifiées et aussi de comprendre que les filles comme les gars ne se jugent pas à leur silhouette...surtout qu'on ne choisi pas son moule à la naissance.
Côté illustrations, elles sont simples, dans le sens d'épurés ou avec peu de décors. Les couleurs sont vibrantes et le trait est arrondi comme Gloria. Et la grand-maman funky est géniale. Les deux dames d'âge murs également. J'adore quand on exploite les adultes et aînés dans des formes dynamiques et stylées, loin des traditionnelles représentations comme celle de vieux débris grabataires à moitié sourds. Nos "vieux" aussi méritent d'être célébrés dans leur diversité.
Enfin, j'observe une réelle bienveillance parentale de la part de la maman et de la voisine envers Gloria. Il n'y a pas de propos culpabilisants comme "si tu bougeais plus" ou "si tu mangeais moins", ce genre de commentaires qui est dénigrant. Il y a aussi le fait que pour la maman, sa fille n'est pas moins normale que les autres. Bref, ça respire l'affection et le respect.
Pour un lectorat à partir du premier cycle primaire, 6-7 ans+.
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J’ai vraiment apprécié la lecture de cet ouvrage. L’autrice, qui s’est inspirée de sa propre réalité pour écrire cette BD, a su adresser avec humour et tendresse un sujet à la fois sensible et sérieux. A travers nos deux protagonistes nous vivons l’espoir, le doute,la tristesse, les questionnements, les conseils et remarques inappropriés du réseau social mais aussi l’amour, l’ouverture et la complicité.
L’esthétique de l’œuvre m’a complètement charmée. C’est tout à fait réussi. C’est original, soigné et vivant. J’ai eu envie de prendre mon temps pour contempler chacune des images aux couleurs tout simplement magnifiques.
Une BD à la fois drôle, douce, réaliste et pleine de vie.
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