F. V. Syam

Se perdre est le moyen de trouver de nouveaux chemins.

Je ne parviens pas à concevoir comment une chose si extraordinaire que l'âme pourrait abdiquer face à une réalité aussi matérielle que le temps.

Quelle tristesse de porter un nom, d'exister sans se connaître soi-même, sans s'être trouvé. (...)
As-tu tellement besoin des hommes et des dieux? Tout ce que tu as fait, l'as-tu jamais accompli autrement que par toi-même? La voie qu'il te reste est la plus belle de toutes, la plus lumineuse : celle de la vérité et de la liberté, où la clarté émane de l'homme et non des dieux qu'il implore.

« Alors que ses yeux verts me fixaient avec intensité, j’avais senti ma haine s’effacer devant un autre sentiment qui n’avait pas sa place dans la salle aux murs nus où je rencontrais les futurs sacrifiés. J’étais attiré par cette jeune femme… Sans la présence des deux gardes qui la tenaient durement par les poignets et grâce auxquels je m’étais repris, je lui aurais sans doute demandé son nom. Fière, la captive dardait sur moi un regard de glace où brûlait un brasier de colère. De colère, pas de haine. Fier, je lui rendais son regard avec la même froideur, alors que mon esprit bouillonnait de sentiments contradictoires et qu’une étrange chaleur se répandait dans mon cœur endurci. Elle avait craché à mes pieds avec un mépris évident. En moi, la haine avait balayé, piétiné ma compassion naissante. J’avais résisté à grand-peine à l’envie de la gifler. Aucune femme ne m’avait jamais défié si ouvertement, mais un Sacrifice devait rester intact… Je n’avais plus envie de lui demander son nom. Je voulais l’amener à Gillameth au plus vite. Tel était mon devoir de Bourreau. Je décidai de le remplir. De la conduire au temple d’Ezrola. Ce que je fis. Ignorant qu’elle se prénommait Aélis. Et que la mener à la mort changerait ma vie, bouleverserait mes croyances et transformerait mon âme.

Pourtant, si tout était à refaire, je donnerais n’importe quoi pour être à nouveau son Bourreau. »

« Alors que ses yeux verts me fixaient avec intensité, j’avais senti ma haine s’effacer devant un autre sentiment qui n’avait pas sa place dans la salle aux murs nus où je rencontrais les futurs sacrifiés. J’étais attiré par cette jeune femme… Sans la présence des deux gardes qui la tenaient durement par les poignets et grâce auxquels je m’étais repris, je lui aurais sans doute demandé son nom. Fière, la captive dardait sur moi un regard de glace où brûlait un brasier de colère. De colère, pas de haine. Fier, je lui rendais son regard avec la même froideur, alors que mon esprit bouillonnait de sentiments contradictoires et qu’une étrange chaleur se répandait dans mon cœur endurci. Elle avait craché à mes pieds avec un mépris évident. En moi, la haine avait balayé, piétiné ma compassion naissante. J’avais résisté à grand-peine à l’envie de la gifler. Aucune femme ne m’avait jamais défié si ouvertement, mais un Sacrifice devait rester intact… Je n’avais plus envie de lui demander son nom. Je voulais l’amener à Gillameth au plus vite. Tel était mon devoir de Bourreau. Je décidai de le remplir. De la conduire au temple d’Ezrola. Ce que je fis. Ignorant qu’elle se prénommait Aélis. Et que la mener à la mort changerait ma vie, bouleverserait mes croyances et transformerait mon âme.

Pourtant, si tout était à refaire, je donnerais n’importe quoi pour être à nouveau son Bourreau. »

Moi qui ne suis pas très fan de nouvelles, j'ai trouvé ce receuil fort intéressant.
Les nouvelles de Flora Greys sont très recherchées et nous transportent vraiment dans un univers celtique. Les légendes sont plus recherchées, vraiment typiques dans sa nouvelle irlandaise.
J'ai également apprécié les nouvelles des autres auteurs, en particulier celle avec Merlin l'Enchanteur.

Cette anthologie a vraiment été un coup de coeur pour moi et je la recommande fortement, facile à lire pour les enfants et les moins jeunes !

Note : 5/5 !!

Les hommes se complaisent dans leurs chants divins et dans l'austérité de leurs chapelles, tout en ignorant de manière volontaire qu'ils sont les seuls à interférer réellement, matériellement, dans le cours de leur vie. L'homme qui a faim et achète un pain agit. L'homme qui part de chez lui pour vivre de grandes aventures agit. L'homme qui navigue sur les océans du Géhan agit. L'homme en prière se contente de subir. De subir son aveuglement.

James s’arrêta en haletant dans l’escalier qui s’ouvrait sur le sous-sol,
avec la sensation que les choses allaient très mal tourner. « Si au moins
j’avais eu le temps d’appeler Franck », regretta-t-il. « Il m’aurait tiré
d’affaire… » Il se réfugia sous la cage d’escalier et sortit son téléphone
portable de sa poche, puis fourra le carnet dans une petite cachette, sous
l’une des marches de l’escalier, invisible pour quiconque ignorait son
existence. Il ne garda qu’une feuille, quasiment vierge ; il avait seulement
eu le temps d’y inscrire quelques phrases qui contenaient le seul message
important de toute la carte, mais il ne tenait pas à la laisser aux agents du
Conclave. Du moins pas sans leur compliquer la tâche… Il trouva un stylo
dans sa poche, et se mit à remplir la carte de tous les chiffres et de toutes les
lettres qui lui passaient par la tête. Bien sûr, tout cela n’avait aucun sens,
les seules véritables informations se trouvaient dans les manuscrits de son
ancêtre, et James pria pour que les chasseurs n’aient pas la mauvaise idée
de venir fouiner sous l’escalier. James envisageait de laisser tomber de sa
poche la fausse carte, espérant les duper. « Ils perdront pas mal de temps
à comprendre que cette carte n’est pas plus codée que ça… » pensa-t-il en
ajoutant quelques symboles mathématiques, une série de lettres grecques,
en gribouillant deux ou trois hiéroglyphes de son invention, et même
quelques runes oghamiques.

Bizarrement, il n’entendait rien, alors il sortit de sa cachette, juste
pour une ou deux secondes. Mais les chasseurs n’étaient pas connus pour
partir sans avoir trouvé leur proie. Dans l’obscurité, il crut déceler un
mouvement, puis une lumière rouge s’alluma, devant lui. Il baissa les
yeux sur sa poitrine, sur laquelle un point lumineux s’était posé. Il devina
le doigt du chasseur, posé sur la gâchette de son arme…

Un très léger déclic se fit entendre, suivi d’une détonation étouffée
par un silencieux. James s’effondra, ses papiers tournoyant autour de lui
comme les feuilles d’un arbre mort. Il expira en ayant la terrible impression
d’avoir failli à une mission cruciale : protéger les secrets de son ancêtre.

Pour ma part j'ai trouvé ce roman très intéressant. On est directement plongé dans l'histoire, c'est très bien écrit et le plus important pour moi : les personnages ont de la profonder, contrairement à certains romans où seuls les monstres, les paysages ou les batailles sont décrits. On connait leur pensée, et je trouve qu'avoir les pages du journal de Cyrus est très intéressant, ce n'est pas du tout ennuyeux, c'est ce que je préférais lire ^^.
On connait les personnages en même temps qu'eux se connaissent et peu à peu la carapace de Cyrus se fissure, ce que j'apprécie.
De plus, pour un roman de fantasy, je trouve qu'il y a relativement peu de "monstres" ou de magie, ce qui est aussi intéressant car parfois les auteurs vont "chercher un peu loin".
En résumé, je conseille ce roman aux amateurs de fantasy, ou même aux autres lecteurs car comme j'ai dit, il n'y a qu'un fond de magie, etc.

Si je devais mettre une note, je mettrais : 4,5/5 ! Allez 5/5 !