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Critiques de Imasango (10)
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Pour tes mains sources

Dans ce recueil habillé de rouge et de rose profond, couleurs que l’on retrouve dans ses poèmes, Imasango nous entraîne dans un voyage où chaque paysage évoqué entre en osmose avec l’être aimé.

« Tu es mon paysage, mon tempo, ma cadence/ Mon naufrage et ma rime ma vague et mon volcan. »

Elle sait cueillir la sensualité des éléments et des corps pour les mêler intimement, sans impudeur.

« Je retiens la course

Á tes hanches

Habillées de baisers. »



Le poème est rythme, souffle, flux et reflux, suivant les mouvances du désir. On est bercé par les sonorités, les vers tour-à-tour longs ou brefs.

« Mon attirance vers toi cadence ma décadence…

…Mon attirance vers toi chahute ma chute… »



La poétesse évoque avec tendresse le temps qui passe et cet essentiel qui est la vie ou encore l’absence de l’aimé.

« J’avance au creux du monde

Sur nos crêtes

Où le frôlement des ans

Alimente les voyages

Où chacun devient autre. »



De sa plume trempée dans la terre et la mer de son île natale, elle trace un amour qui est partage, source pérenne, mais aussi vagabondages jusqu’à l’absence parfois.

En toute fin du recueil, un poème « Tatouage », qu’Imasango dédie à ses enfants, Nina et Arthur, un poème tout de simplicité et d’émotion retenue pour dire l’amour d’une mère et dont la lecture m’a donné des frissons.

« C’est un amour de cœur de corps et de sang

Indélébile

Mes enfants tatouages. »



Dans une écriture sans artifices, Imasango tresse les mots et nous offre un imaginaire fertile et généreux où l’humanité n’est pas un vain mot.

Une lecture éblouissante et sensible, ne passez surtout pas à côté !





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Ce pays dans mes veines

« Toute femme est une aube » affirme Imasango, cette poétesse de Nouvelle-Calédonie à la voix singulière. Dans sa poésie qui oscille entre vers et prose, se mêlent paysages de son île et chant d’amour et d’espoir.

« Venir du lieu de soi – paysage frémissant-

Cœur vif greffant l’amour à la rosée. »



Dans « ventre d’amour », c’est la femme qui parle, la « femme déshabitée des espérances » qui accueille l’enfant d’une autre.

Elle est femme et le revendique, « je suis femme enracinée aux espaces dispersés de notre humanité en quête de sens »

La poétesse, fidèle à ses ancêtres, évoque les traditions, les mythes fondateurs.

Sa poésie singulière et flamboyante se murmure et se transmet grâce au bâton de parole, le Riaguri Nô.

« Mes mains ma voix au murmure du verbe esprit de l’île Riaguri nô écho-visage des chemins coutumiers bordant les vivants et les morts. »



La poétesse métisse porte en elle la colonisation de son pays qui a tenté de gommer la culture kanake et c’est parfois souffrance.

« Egorgeant l’harmonie figeant le sable en sablier ils ont enfanté la rouille la pirogue a pris l’eau d’une percée par balles les mots ont perdu sens en avortant l’écho. »

Tout cela a laissé des traces douloureuses dans l’histoire kanak, attisé la violence et les haines. Pourtant, c’est un message de paix et d’espérance en l’avenir que délivre Imasango : « il est temps de bâtir un présent aux contours apaisés et d’oser l’humanité en sa bonté sentinelle. »



Imasango, qui veut habiter son nom « même en détresse », termine par un long chant en prose adressé à Saint-John Perse, un chant où ses pensées fusionnent avec la mer, les arbres, un chant d’espoir où, malgré la mort, palpite la vie.



Cette poésie assurément féminine où la nature tient une grande place nous parle d’espérance et de paix et cette parole métissée d’une grande humanité ne peut que nous toucher

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Ce pays dans mes veines

Fière de ses origines kanakes, Imasango n’oublie pas les traditions et met « le cap vers l’aurore héritée des ancêtres ». Évoquant la colonisation qui a voulu abolir sa culture particulière, la poétesse laisse parler son enfance, « cette « enfance blessée qui conquiert le quotidien. »

Passé et présent se rejoignent, dans le murmure des morts. Et la poétesse devient « horizon métissé ».

La voix d’Imago est simple et pleine de sensualité, elle mêle avec bonheur et harmonie sa vie de femme métisse et les paysages de son île, auxquels elle appartient, puisqu’elle se définit elle-même comme « femme-lieu ».

Malgré les souffrances passées, l’espoir se lit dans chaque ver, chaque phrase de ce « chemin polyphonique ». C’est un message d’amour qu’elle nous délivre en nous invitant à aller vers « les terres d’asile où se dresse la vie féconde »

J’ai trouvé que l’écriture d’Imasango est belle sans être trop lyrique. Elle est apaisante et apaisée et, la lecture terminée, on garde en soi ce message d’espérance.

Je remercie les éditions Bruno Doucey et Babelio pour cette lecture.

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Se donner le pays - paroles jumelles

Mon appréhension face à cet ouvrage était la nature de celui-ci : On ne lit pas de la poésie comme on lit un roman ! Ce genre ne m’était guère familier. Les quelques poèmes que j’avais déjà lus étaient ceux que l’on m’avait imposé durant ma scolarité et pour lesquels je m’étais creusé la tête : déchiffrer, compter, analyser… activité « chiante » si je puis me le permettre et qui ne me laissa pas un très bon souvenir.

Fort heureusement, cette nouvelle approche de la poésie fut un agréable moment.

J’ai pris ma petite valise et me suis rendue en Nouvelle Calédonie.

Malgré mon manque de connaissance du pays, de sa culture et de son histoire ; je me suis laissée imprégnée des mots de ces deux femmes, ces jumelles du bout du monde. L’anthologie est séparée en quatre parties et les voix s’alternent en réponse chacune à la précédente. Ces deux voix distinctes et reconnaissables de par leur style, tissent une conversation des plus intéressantes abordant de nombreux sujets : l’histoire du pays, ses blessures, les conflits passés et à venir, la lutte indépendantiste mais aussi des sujets axés sur la condition des femmes, l’éducation des enfants, la sexualité…

Voir l'entièreté : http://bdineli.blogspot.be/2016/11/livre-se-donner-le-pays-paroles.html
Lien : http://bdineli.blogspot.be/2..
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Se donner le pays - paroles jumelles

Je savais déjà que j'allais être comblée, car j'avais déjà lu et beaucoup apprécié "Pour tes mains source" d'Imasango.

Et voilà, j'ai beaucoup aimé ce recueil de poèmes.

Du végétal, du minéral, de l'humain, de l'amour... Des sentiments profonds qui hémergent du cœur de ces deux grandes dames.

Une merveille pour les amateurs de la poésie contemporaine.



Même si je ne suis pas une experte, j'apprécie tout de même la musicalité des mots, la simplicité de l'utilisation de l'espace, les images qui s'immiscent malgré nous au fil des pages.



Bref, je recommande cette lecture aux amateurs de poésie contemporaine et à ceux qui veulent faire une pause et se donner le pays.



Merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour cette lecture qui fait du bien.
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Ce pays dans mes veines

L’écriture d’Imasango est assez sensorielle et l’humain prend des airs de nature, de végétal, fait corps avec les éléments. Cela rejoignant mes questionnements actuels, j’ai été touchée par certaines images. J’ai cependant été très souvent gênée par l’accumulation et l’enchevêtrement des expansions du nom variées qui complexifient les images et idées au point que je m’y suis souvent perdue.

A cet égard, la première partie du recueil, « Un oiseau sur ma nuque », a failli me faire abandonner le navire. Je suis contente d’avoir malgré tout persisté. J’ai trouvé plus accessible et bien parlant la partie « Mwâ kââ – Maison de l’humanité » où il est davantage question de l’histoire houleuse de ce territoire de la Nouvelle-Calédonie, de sa population et de leurs problématiques.



Finalement, la partie que j’ai préférée est la dernière, « à Saint-John Perse ». Alors que je crisse encore des dents rien qu’en entendant ou lisant ce nom aux souvenirs de lectures étudiantes obscures, je dois avouer que j’ai été séduite par les extraits choisis par l’autrice, emprunts d’une grande sensorialité et d’un rapport profond et sincère à la nature, en faisant une source de poésie, ou plutôt, la poésie en émanant. De ce fait, la voix du poète ancien et de la poétesse d’aujourd’hui se font pleinement écho, je perçois bien la filiation et cela me donne envie de découvrir cet auteur abhorré – comme quoi il ne faut jamais désespérer, le temps fait son œuvre ;-)
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Ce pays dans mes veines

Poétesse de Nouvelle-Calédonie, Imasango évoque dans ses poèmes son héritage, le passé colonial et les blessures qui y sont liées, ainsi que son métissage et ses identités multiples, faisant appel à une renaissance, un cheminement vers l’apaisement et la guérison afin de vivre en paix.

D’une plume sensuelle, imagée, surgissent des sensations et des couleurs flamboyantes. Une poésie de l’immanence, foisonnante, explose de mille feux : fruits, fleurs, arbres, terre, lune, mer, fleuve, ciel, qui ne font qu’un avec le corps. « Femme-paysage », l’autrice crée une fusion entre l’humain, les paysages de Nouvelle-Calédonie (les éléments, les plantes, les coraux, les pirogues…) et l’écriture, semblable à de l’encre jaillissant de ses veines dans un élan créateur. Des images fortes liées à la fécondité se font le reflet d’une grande fertilité poétique, d’une création qui semble prendre vie à partir des racines de l’autrice et de la nature.

La poésie jaillit, vivante, en mouvement, telle une pulsion de vie qui célèbre la nature et la fraternité, dans une impulsion quasi sacrée et profondément ancrée dans le concret du vivant.

En lisant ces vers, j’ai vu des couleurs, un mouvement, j’ai senti des odeurs, j’ai été transportée.
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Se donner le pays - paroles jumelles

Déwé Gorodé et Imasango sont deux calédoniennes nées respectivement dans une tribu kanak de Pwârâïriwâ et à Nouméa.



Ce recueil est paru dans la collection "Tissages" des éditions Bruno Doucey, "Une collection d'anthologies pour découvrir les richesses insoupçonnées des poésies du monde et tisser des liens entre les êtres, les générations et les cultures."



Les deux femmes jumellent leurs paroles à l'unisson pour transmettre un message d'appel à la paix.

Le recueil est divisé en quatre parties :



1) Nos bouches en marche - Faubourg-Blanchot, Nouméa :

Sur les terres d'Imasango, côté urbain



2) Sous les ailes de l'oiseau bleu - Ponérihouen :

Sur les terres de Déwé Gorodé, côté rural



3) Parole enracinée

Sur toute la terre calédonienne



4) Do névâ - Le vrai pays

Les deux femmes nous offrent leur vrai pays, son histoire avec son passé colonial et la guerre. Elles se souviennent des drames humains et appellent à l'union, à la paix, à l'amour, à la liberté des femmes et à l'espoir.



Ce recueil engagé est un appel à la paix.

La préface de Murielle Szac est une douce mise en bouche, et le glossaire final permet de mieux comprendre le français de Nouvelle-Calédonie et l'histoire de cette collectivité française.

J'ai trouvé certains textes moins abordables car contenant beaucoup de ces termes.
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Se donner le pays - paroles jumelles

Je n'aime pas la poésie. Il y a quelques poèmes parlant d'amour qui ont ému la grande romantique que je suis (notamment le plus célèbre sonnet de Louise Labbé), mais je ne me mettrai pas à lire des recueils pour le plaisir. C'est ce que j'ai toujours pensé, en tout cas. J'ai été sélectionnée par erreur pour lire et faire une critique de "Se donner le pays". Pour une fois que j'étais sélectionnée, c'était pour un ouvrage que je ne voulais pas ! J'ai voulu le refuser, mais je suis tombée sur la plus persuasive des responsables de 'Masse Critique'...

Alors me voilà à lire de la poésie...

Il m'a fallu un moment pour le finir, mais ce n'était pas si atroce que ça. Des tournures alambiquées parfois (ça reste de la poésie, ce n'est pas quelque chose qu'on lit pour le fun), mais un hymne à la paix très touchant. Deux femmes complètement différentes (de couleur, de conditions sociales, de génération...) et habitant pourtant le même pays, se parlent par la poésie et évoquent ensemble les sujets qui les touchent en tant que femmes, peu importent leurs différences. La sexualité (choisie ou imposée), les enfants, leur place dans la société... Des sujets qui me vont également droit au cœur... Et qui iront droit au cœur de toutes les femmes qui le liront, et de tous les hommes, je l'espère.

"Se donner le pays", quel titre étrange. Mais au fil des pages, on comprend : "Se donner le pays", faire en sorte de reprendre les terres qui leur appartiennent, de cohabiter enfin en paix, loin des conflits indépendantistes qui ont secoué leur pays.

Je ne dis pas que c'est mon livre coup de coeur, que j'ai adoré et que je recommencerai. Mais Dewé et Imasango ont su me faire lire un recueil de poésie en entier.
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Ce pays dans mes veines

S'il y a bien une chose que je trouve délicate, c'est de noter un recueil de poésie, parce qu'il n'y a rien de plus subjectif et personnel que la poésie à mes yeux. En commençant cet ouvrage, je me suis demandé si j'irais jusqu'au bout : j'étais complètement hermétique au style de l'autrice, je ne parvenais pas à apprécier ses poèmes. Alors je l'ai reposé, avec la ferme intention de le reprendre plus tard… et finalement, ça s'est un peu mieux passé. Je ne sais pas si cette impression venait de moi, si j'étais dans le mauvais état d'esprit au départ, ou si elle venait de la poésie en elle-même, peut-être plus abstraite dans les premières pages, mais quoi qu'il en soit je suis contente d'avoir persévéré.

On sent dans ces pages combien la poétesse est attachée à son pays, combien il vit à travers elle et elle à travers lui, c'est évident. J'aime énormément la bienveillance dont elle fait preuve, le meilleurs exemple restant ces vers qui m'ont particulièrement plu :



"En refusant la réincarnation des haines et rejets

  j'outrepasse les legs des généalogies qui ensorcellent

il est temps de bâtir un présent aux contours apaisés et

   d'oser l'humanité en sa bonté sentinelle"



Malgré tout, je dois reconnaître que c'est une lecture en demi-teinte : j'ai trouvé quelques poèmes plus touchants que les autres, plus parlants aussi, mais aucun ne m'a vraiment bouleversée.

Parfois pendant cette lecture, j'ai eu l'impression très désagréable d'être trop bête pour comprendre. Le vocabulaire d'Imasango est vraiment riche, si bien que j'ai buté sur quelques termes. À d'autres moments, je comprenais les mots pris individuellement, mais j'avais du mal à saisir le sens des vers en eux-mêmes, ce n'était clairement pas une lecture fluide.

Encore une fois, cet avis est vraiment subjectif, peut-être plus encore que quand je parle d'un roman. Le mieux, c'est encore de le découvrir par vous-mêmes pour comparer vos impressions aux miennes !

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