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EAN : 9782362294280
112 pages
Editions Bruno Doucey (25/08/2022)
3.58/5   6 notes
Résumé :
« Nous tressons à nos gestes les semences de paix », murmure cette poétesse venue de Nouvelle-Calédonie. Car face à la violence du monde, à l’histoire coloniale qui a laissé de profondes empreintes, aux déchirures qui persistent dans son pays, Imasango oppose la force de l’espérance. De sa poésie solaire et sensuelle naît un chant offert à celles et ceux qui, comme elle, veulent bâtir l’avenir sur leurs racines métissées. Pour cette « femme-lieu » qui appartient aux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Toute femme est une aube » affirme Imasango, cette poétesse de Nouvelle-Calédonie à la voix singulière. Dans sa poésie qui oscille entre vers et prose, se mêlent paysages de son île et chant d'amour et d'espoir.
« Venir du lieu de soi – paysage frémissant-
Coeur vif greffant l'amour à la rosée. »

Dans « ventre d'amour », c'est la femme qui parle, la « femme déshabitée des espérances » qui accueille l'enfant d'une autre.
Elle est femme et le revendique, « je suis femme enracinée aux espaces dispersés de notre humanité en quête de sens »
La poétesse, fidèle à ses ancêtres, évoque les traditions, les mythes fondateurs.
Sa poésie singulière et flamboyante se murmure et se transmet grâce au bâton de parole, le Riaguri Nô.
« Mes mains ma voix au murmure du verbe esprit de l'île Riaguri nô écho-visage des chemins coutumiers bordant les vivants et les morts. »

La poétesse métisse porte en elle la colonisation de son pays qui a tenté de gommer la culture kanake et c'est parfois souffrance.
« Egorgeant l'harmonie figeant le sable en sablier ils ont enfanté la rouille la pirogue a pris l'eau d'une percée par balles les mots ont perdu sens en avortant l'écho. »
Tout cela a laissé des traces douloureuses dans l'histoire kanak, attisé la violence et les haines. Pourtant, c'est un message de paix et d'espérance en l'avenir que délivre Imasango : « il est temps de bâtir un présent aux contours apaisés et d'oser l'humanité en sa bonté sentinelle. »

Imasango, qui veut habiter son nom « même en détresse », termine par un long chant en prose adressé à Saint-John Perse, un chant où ses pensées fusionnent avec la mer, les arbres, un chant d'espoir où, malgré la mort, palpite la vie.

Cette poésie assurément féminine où la nature tient une grande place nous parle d'espérance et de paix et cette parole métissée d'une grande humanité ne peut que nous toucher
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Fière de ses origines kanakes, Imasango n'oublie pas les traditions et met « le cap vers l'aurore héritée des ancêtres ». Évoquant la colonisation qui a voulu abolir sa culture particulière, la poétesse laisse parler son enfance, « cette « enfance blessée qui conquiert le quotidien. »
Passé et présent se rejoignent, dans le murmure des morts. Et la poétesse devient « horizon métissé ».
La voix d'Imago est simple et pleine de sensualité, elle mêle avec bonheur et harmonie sa vie de femme métisse et les paysages de son île, auxquels elle appartient, puisqu'elle se définit elle-même comme « femme-lieu ».
Malgré les souffrances passées, l'espoir se lit dans chaque ver, chaque phrase de ce « chemin polyphonique ». C'est un message d'amour qu'elle nous délivre en nous invitant à aller vers « les terres d'asile où se dresse la vie féconde »
J'ai trouvé que l'écriture d'Imasango est belle sans être trop lyrique. Elle est apaisante et apaisée et, la lecture terminée, on garde en soi ce message d'espérance.
Je remercie les éditions Bruno Doucey et Babelio pour cette lecture.
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S'il y a bien une chose que je trouve délicate, c'est de noter un recueil de poésie, parce qu'il n'y a rien de plus subjectif et personnel que la poésie à mes yeux. En commençant cet ouvrage, je me suis demandé si j'irais jusqu'au bout : j'étais complètement hermétique au style de l'autrice, je ne parvenais pas à apprécier ses poèmes. Alors je l'ai reposé, avec la ferme intention de le reprendre plus tard… et finalement, ça s'est un peu mieux passé. Je ne sais pas si cette impression venait de moi, si j'étais dans le mauvais état d'esprit au départ, ou si elle venait de la poésie en elle-même, peut-être plus abstraite dans les premières pages, mais quoi qu'il en soit je suis contente d'avoir persévéré.
On sent dans ces pages combien la poétesse est attachée à son pays, combien il vit à travers elle et elle à travers lui, c'est évident. J'aime énormément la bienveillance dont elle fait preuve, le meilleurs exemple restant ces vers qui m'ont particulièrement plu :

"En refusant la réincarnation des haines et rejets
  j'outrepasse les legs des généalogies qui ensorcellent
il est temps de bâtir un présent aux contours apaisés et
   d'oser l'humanité en sa bonté sentinelle"

Malgré tout, je dois reconnaître que c'est une lecture en demi-teinte : j'ai trouvé quelques poèmes plus touchants que les autres, plus parlants aussi, mais aucun ne m'a vraiment bouleversée.
Parfois pendant cette lecture, j'ai eu l'impression très désagréable d'être trop bête pour comprendre. le vocabulaire d'Imasango est vraiment riche, si bien que j'ai buté sur quelques termes. À d'autres moments, je comprenais les mots pris individuellement, mais j'avais du mal à saisir le sens des vers en eux-mêmes, ce n'était clairement pas une lecture fluide.
Encore une fois, cet avis est vraiment subjectif, peut-être plus encore que quand je parle d'un roman. le mieux, c'est encore de le découvrir par vous-mêmes pour comparer vos impressions aux miennes !
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L'écriture d'Imasango est assez sensorielle et l'humain prend des airs de nature, de végétal, fait corps avec les éléments. Cela rejoignant mes questionnements actuels, j'ai été touchée par certaines images. J'ai cependant été très souvent gênée par l'accumulation et l'enchevêtrement des expansions du nom variées qui complexifient les images et idées au point que je m'y suis souvent perdue.
A cet égard, la première partie du recueil, « Un oiseau sur ma nuque », a failli me faire abandonner le navire. Je suis contente d'avoir malgré tout persisté. J'ai trouvé plus accessible et bien parlant la partie « Mwâ kââ – Maison de l'humanité » où il est davantage question de l'histoire houleuse de ce territoire de la Nouvelle-Calédonie, de sa population et de leurs problématiques.

Finalement, la partie que j'ai préférée est la dernière, « à Saint-John Perse ». Alors que je crisse encore des dents rien qu'en entendant ou lisant ce nom aux souvenirs de lectures étudiantes obscures, je dois avouer que j'ai été séduite par les extraits choisis par l'autrice, emprunts d'une grande sensorialité et d'un rapport profond et sincère à la nature, en faisant une source de poésie, ou plutôt, la poésie en émanant. de ce fait, la voix du poète ancien et de la poétesse d'aujourd'hui se font pleinement écho, je perçois bien la filiation et cela me donne envie de découvrir cet auteur abhorré – comme quoi il ne faut jamais désespérer, le temps fait son oeuvre ;-)
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Poétesse de Nouvelle-Calédonie, Imasango évoque dans ses poèmes son héritage, le passé colonial et les blessures qui y sont liées, ainsi que son métissage et ses identités multiples, faisant appel à une renaissance, un cheminement vers l'apaisement et la guérison afin de vivre en paix.
D'une plume sensuelle, imagée, surgissent des sensations et des couleurs flamboyantes. Une poésie de l'immanence, foisonnante, explose de mille feux : fruits, fleurs, arbres, terre, lune, mer, fleuve, ciel, qui ne font qu'un avec le corps. « Femme-paysage », l'autrice crée une fusion entre l'humain, les paysages de Nouvelle-Calédonie (les éléments, les plantes, les coraux, les pirogues…) et l'écriture, semblable à de l'encre jaillissant de ses veines dans un élan créateur. Des images fortes liées à la fécondité se font le reflet d'une grande fertilité poétique, d'une création qui semble prendre vie à partir des racines de l'autrice et de la nature.
La poésie jaillit, vivante, en mouvement, telle une pulsion de vie qui célèbre la nature et la fraternité, dans une impulsion quasi sacrée et profondément ancrée dans le concret du vivant.
En lisant ces vers, j'ai vu des couleurs, un mouvement, j'ai senti des odeurs, j'ai été transportée.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La frénésie hallucinée du monde
se débat des griffes et brûlures
barbelisant la paix

plus rien ne la contient pas même
un battement
de cœur
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Oiseau rouge émoi
sa gorge ma bouche
duvet frémissant
mes paumes

extase mes yeux
ciel contigu
l'appel au bord
ma tasse au réveil

rivage pluie
solaire au large
d'amour puissant
oiseau destin

silence incendié
vague-ventre
versée la lune
à nos pieds

nous nageons
encordés
à la marée montante
bruissant
d'asile mutuel
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Mes origines sont un écho serti au corail rouge
tronc entamant l'éclosion du verbe d'un pain.

terre fleuve et foyer-mer où se tiennent d'autres frères
d'autres âmes paysages réunis sur le chemin.
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Le temps s’invite sur le seuil de l’intense je suis femme
enracinée aux espaces dispersés de notre humanité en
quête de sens
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