Lecture de correspondances autour de la figure de Marie-Antoinette par Isild le Besco, commentées par Antoine de Baecque, professeur à l'Ecole normale supérieure.
Marie-Antoinette, dès son arrivée en France à 14 ans en 1770, suscite un flot ininterrompu de correspondances, souvent les plus contradictoires. S'esquisse ici l'avènement de la célébrité et s'affirme le lien désormais indissoluble entre espace privé, univers public et visions politiques, éléments essentiels d'une nouvelle modernité. Une rencontre explosive à laquelle la comédienne Isild le Besco, et l'historien Antoine de Baecque mêlent leurs voix.
Avec le soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.
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Je voudrais te donner un soleil entier pour soigner ton âme. Pour réchauffer ce qui semble gelé.
On ne peut donc jamais guérir de cela? Du désamour? Dois-je vivre éternellement avec? Quelle fatalité! Si on n'a pas été aimée tôt, on ne le sera jamais? Quel fardeau...
J'aimerais leur chuchoter des mots doux à l'oreille.
Des mots doux pour leur coeur. Des mots d'amour, finalement.
Chaque fois qu'il me tapait, une partie de moi-même était bien. Comme si, avec moi, grâce à moi, il pouvait s'exprimer tout entier. Avec moi, tout était possible, même sa violence. Comme si, avec moi, il pouvait être lui-même. Complètement. Et pour l'aimer tout entier, il fallait que j'aime çà aussi. Toujours plus.
» Un jour, après le repas, Solon, le plus jeune des frères, nettoyait les bols. Il aimait la sensation de l’eau qui coulait sur sa peau, c’était délicieux. Captivé par sa limpidité et sa pureté, il se mit à regarder le monde avec des yeux différents, en se demandant ce qui se passerait s’il avait un jour la possibilité de tout toucher. La première idée qui lui vint fut de se caresser la peau, et ce fut comme si tout en lui s’éveillait. »
Une bête effrayante, à n’en pas douter, même si personne ne savait à quoi elle ressemblait, ni même si elle était gentille ou méchante. D’après une célèbre légende, elle avait le pouvoir de faire disparaître n’importe quelle mère du monde.
Leur mère leur répétait qu'ils ne devaient pas trop s'aventurer dans les bois, car une bête s'y cachait. Une bête effrayante, à n'en pas douter même si personne ne savait à quoi elle ressemblait, ni même si était gentille ou méchante.
D'après une célèbre légende, elle avait le pouvoir de faire disparaitre n'importe quelle misère du monde."
Pourtant, l'amour fait-il souffrir? Ou bien souffre-t-on de désamour?