Redek et Pierrot - Classiques ! : 18 conversations désopilantes sur la littérature
Ce roman refuse d’être un roman, et le narrateur trouvera toujours moyen de ne pas finir les histoires qu’il a commencées. Le récit des amours de Jacques vous intéresse ? Mais qu’est-ce que vous pensez de cette histoire de vengeance tragique entre Mme de La Pommeraye et le marquis des Arcis ? Vous ne voyez pas le rapport ? Le narrateur non plus, et ça ne l’empêchera pas d’y consacrer un gros quart du bouquin. On est dans l’Attaque des clones, sans cesse gênés dans l’histoire par les scènes entre Anakin et Padmé qu’on n’a pas demandées – mais chez Diderot, ça rigole. Tous les moyens sont bons pour remplir le temps long, infini, de cet interminable road trip à cheval, dont la destination est une historiette parmi d’autres. Et si vous croyez que vous êtes en train de relier les pièces du puzzle, le narrateur ne se gênera pas pour vous invectiver, et vous rire au nez. Abandonnez toute attente, Jacques le Fataliste est unique en son genre.
Hé bé, ça y va, bande de dégoûtants !
Les premiers romans épistolaires ont surement été lus par des postiers.
J’ai déjà vécu ce « pétrarquisme » une fois, au zoo. J’étais dans la section des singes où un babouin gigantesque se grattait le ventre, dignement affalé sur sa branche. J’ai tapé de toutes mes forces sur la vitre en espérant qu’il se retourne, mais je n’ai pas eu droit à un seul regard. On m’a éloigné manu militari. Je n’oublierai pas le grand primate, superbe, désirable, muet, inatteignable.
En quoi Molière a-t-il été le précurseur de Black Mirror ? […] Ce que vous tenez entre les mains, c’est une clef pour dépoussiérer les bouquins qui ont construit notre société et une occasion de les voir comme des œuvres qui peuvent nous parler, tout ça sur un ton léger.