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Citations de Souad (68)


:" Une femme là-bas, (en Cisjordanie) n'a pas de vie. Beaucoup de filles sont battues, maltraitées, étranglées, brûlées, tuées. Pour nous, là-bas, c'est tout à fait normal. Ma mère a voulu m'empoisonner pour "finir" le travail de mon beau-frère, et pour elle c'était normal (...) La vache et les moutons, comme mon père disait, sont mieux considérés que les femmes. Si on ne veut pas mourir, il faut se taire, obéir, ramper, se marier vierge et faire des fils. Si je n'avais pas rencontré un homme sur mon chemin, c'est la vie que j'aurais eue. Mes enfants seraient devenus comme moi. (..) J'aurais peut-être tué ma fille. J'aurais pu la laisser brûler."
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Toute ma vie je me sentirai brûlée, autrement. Toute ma vie je devrai me cacher, porter des manches longues, moi qui rêve de manches courtes comme les autres femmes, porter des chemises à col fermé, moi qui rêve de décolletés comme les autres femmes. Elles ont cette liberté-là. Moi je suis prisonnière dans ma peau, même si je marche libre, dans la même ville libre.
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Je n'ai jamais été aussi heureuse. Être avec lui, d'aussi près, même quelques minutes, c'est merveilleux. Je le ressent dans mon corps tout entier, sans pouvoir le définir clairement à ce moment là. Je suis bien trop naïve et je n'ai pas reçu plus d'éducation qu'une chèvre, mais cette sensation de merveilleux, c'est celle de la liberté de mon cœur et aussi de mon corps.
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Je vivais dans l'anonymat et la souffrance d'une injustice que je pensais incommunicable. Les femmes victimes de "crimes d'honneur" meurent ou se taisent. Lorsque j'ai pu enfin l'exprimer dans ce livre, et ensuite dans les médias, mon existence a été transformée.
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Je n'ai connu ni jeu ni plaisir depuis que mon cerveau est capable de se souvenir. Naître fille dans mon village est une malédiction. Le seul rêve de liberté, c'est le mariage. Quitter la maison de son père pour celle de son mari, et ne plus y revenir même si on y est battue.
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C’est une chose curieuse que le destin des femmes arabes…On l’accepte naturellement…Aucune idée de révolte ne nous vient. On ignore même ce qu’est la révolte. On sait pleurer, se cacher, mentir s’il le faut pour éviter le bâton, mais se révolter, jamais ! Tout simplement parce qu’il n’y a pas d’autre endroit où vivre que chez son père ou son mari. Vivre seule est inconcevable…
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Le temps ferme toutes les blessures, même s'il ne nous épargne pas quelques cicatrices
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Mais je n'ai pas entendu pourquoi Hussein l'avait frappée. Il suffit parfois que la jeune épouse ne sache pas très bien faire à manger, qu'elle oublie le sel, qu'il n'y ait pas de sauce parce qu'elle a oublié de mettre un peu d'eau...ça suffit pour être battue.
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Maman l'a écoutée mais ne l'a pas consolée, elle lui a dit: "C'est ton mari, c'est pas grave, tu vas rentrer chez toi."
Et Noura est rentrée. Battue comme elle l'était. Elle est retournée chez son mari qui l'avait corrigée à coups de bâton.
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Il est très difficile de sortir de cette peau d'esclave consentie, puisque l'on naît avec en étant fille, et que, durant toute notre enfance, cette manière de ne pas exister, d'obéir à l'homme et à sa loi, est entretenue en permanence, par le père, la mère, le frère, et que la seule issue qui consiste à se marier la perpétue avec le mari.
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Je ne veux pas qu'on entre dans la tête de mes enfants ce qu'on a mis dans la mienne, et que j'ai tellement de difficulté à en faire sortir. J'essaie d'y réfléchir, et je me rends compte que, si on m'avais dit que j'avais les yeux bleus sans me donner de miroir, toute ma vie j'aurais cru que j'avais les yeux bleus. Le miroir représente la culture, l'éducation, la connaissance de soi-même et des autres. Si je me regarde dans un miroir par exemple, je me dis :
"Qu'est ce que tu es petite!"
Sans miroir, je marcherai sans m'en rendre compte, sauf si je suis à côté d'un grand. Et je penserai quoi, du grand, s'il marche aussi sans savoir qu'il est grand?
Je commence à réaliser que je ne connais rien aux juifs, que je n'ai pas appris leur histoire, et que, si je continue comme ça, moi aussi je dirais à mes enfants que le juif est un halouf! Je leur transmettrai une bêtise au lieu du savoir et de la possibilité de penser par elles-mêmes.
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Je suis née musulmane et je crois toujours en Dieu, je suis toujours musulmane, mais aujourd'hui il ne me reste plus grand-chose des coutumes de mon village.
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Une fille qui parle avec un homme, si on la voit, elle est morte.
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J'ai beau me dire que j'étais ignorante, terrorisée par ce qui m'attendait, c'est un cauchemar de penser que j'ai martelé ainsi mon ventre pour que cet enfant n'existe pas.
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Depuis, je vis avec ce nouveau cauchemar en tête, et j'en suis malade. Chaque souvenir précis, chaque scène de mon existence passée qui me revient brutalement au hasard me rend malade. Je voudrais oublier complètement toutes ces choses horribles et, en plus de vingt ans, j'y étais parvenue inconscient.
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Est-ce que mon frère aimait sa femme? L'amour est un mystère pour moi à ce moment-là. Chez nous, on parle de mariage, pas d'amour. D'obéissance et de soumission totale, pas de relations d'amour entre homme et femme. Seulement d'une relation sexuelle obligatoire entre une fille vierge achetée pour son mari. Sinon l'oubli ou la mort. Alors où est l'amour?
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Et je me cache toujours, je ne peux pas dire mon nom, montrer mon visage. Je ne peux que parler, c'est la seule arme qui me reste.
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Et j'ai compris que je n'étais pas réaliste, qu'en voulant mourir, je niais l'existence de mes deux filles. J'étais égoïste de ne penser qu'à moi-même, de vouloir m'en aller en me fichant du reste. C'est bien joli de dire "je veux mourir" ... Et les autres ?
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Elle a voulu me tuer, elle a tué ses bébés, elle est capable de tout, et c'est ma mère ! Je suis sortie de son ventre !
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Je croyais avoir tout effacé avec ce bonheur là. J'y croyais parce que je le voulais de toutes mes forces.
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