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Citations de Aidan Chambers (49)


Il n'est rien de tel, je l'ai découvert cette nuit-là, que la compagnie d'un ivrogne incontinent quand on n'a pas bu soi-même, pour saisir l'extrême fragilité de l'infime coquille d'amour-propre et de respect humain dont nous nous entourons.
Je me mis à me remémorer, pour me réconforter moi-même, les graffiti que j'avais relevés dans les chiottes les plus intelligentes de la ville :

LA RÉALITÉ EST UNE ILLUSION PRODUITE PAR LE MANQUE D'ALCOOL

JE BOIS DONC JE SUIS. J'AI BU DONC J'AI ÉTÉ

Y A-T-IL UNE VIE AVANT LA MORT ?

Je tire beaucoup de courage et de réconfort de ce dernier souvenir...
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Mais toi, tu n’es pas comme ça, pas vrai ? Ce n’est pas ce que nous faisons ensemble qui t’importe. C’est moi. C’est moi que tu veux. Moi tout entier, et pour toi tout seul. Et ça, c’est trop lourd pour moi, Hal. Je ne veux pas appartenir à quelqu’un, je ne veux pas être vampirisé non plus. Par personne. Jamais.
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Celui de nous deux qui mourra le premier, l'autre s'engage à aller danser sur sa tombe.
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J'étais broyé, haché, émincé, moulu, réduit en charpie, en poudre, mortifié.
C'est le mot : "mortifié".
Du latin 'mors', la mort, et 'facere', faire (au cas où vous l'auriez oublié), d'où le latin d'église 'mortificare' : mettre à mort. 1° Faire cruellement souffrir (qqn) dans son amour-propre, blesser, froisser, humilier. 2° Faire mourir (un tissu) en le décomposant. 'La gangrène mortifie les chairs'. (J'ai consulté mon dico).
Quelle merveille, le langage ! Tout ça en un seul mot ! Et qui pourtant ne vous dis rien.
J'avais mis à mort et j'étais mis à mort. Mais il n'existe pas de moyen de vous dire la décomposition des tissus de mon moi, ni la gangrène qui mortifiait mes rêves d'amitié de cœur.
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Je m'agitai malaisément sur ma chaise.
- J'envisage de rester au lycée l'an prochain.
Un tressaillement de sourcil m'apprit que, là, je venais bel et bien de la prendre par surprise.
- J'imagine que je suis censée m'en réjouir, dit-elle. Et pour faire quoi ?
- Lettres.
- Lettres ! Mais qu'est-ce qui peut bien vous avoir mis pareille sottise en tête, mon garçon ?
Piqué (nouvelle erreur, il faut toujours conserver son sang-froid), je rétorquai d'un ton acide :
- C'est quelqu'un, figurez-vous, mademoiselle, pas quelque chose. M. Osborn, en fait.
- Ça ne m'étonne pas, dit-elle, tandis que les coins de son sourire s'orientaient nettement à la baisse. Et puis-je vous demander s'il existe quelque profond secret que vous ne m'auriez pas révélé et qui expliquerait l'intérêt que les lettres anglaises présenteraient pour votre avenir ? A moins que vous soyez brusquement saisi par le démon de la poésie ?
- Ça m'intéresse.
- Moi aussi, figurez-vous, mais ça ne me parait pas une raison suffisante pour risquer votre avenir là-dessus. Vous feriez mieux de faire quelque chose d'utile.
- Vous trouvez que la littérature n'est pas utile, mademoiselle ?
- Tout juste. Pas comme la physique, la chimie, les mathématiques ou la médecine. Le monde a besoin de gens qualifiés dans ces domaines. Les poètes, il peut s'en passer.
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Hal : Si ça ne vous dit rien de lire des trucs sur la Mort, et si vous n'avez pas envie de lire l'histoire d'un cadavre que j'ai connu quand il était vivant et si vous n'avez pas envie de savoir les choses qui nous sont arrivées, à lui et à moi, avant qu'il devienne un cadavre, ni comment il est devenu un cadavre, vous n'avez qu'à laisser tomber. Sur-le-champ.

Hal : Entrée en scène de Barry Gorman, dix-huit ans et un mois. Pour plus amples détails, voir ci-dessous. C'est lui le futur cadavre. C'est lui. Lui.

Hal : Cette image ne cesse de me revenir à l'esprit. C'était le début ; et le commencement de sa fin à lui.

Hal : Nous sommes ce que nous faisons semblant d'être.

Hal : Comment sait-on en quelques minutes que quelqu'un nous plait ? Pourquoi cela va-t-il si vite avec telle ou telle personne et pas avec les centaines, les milliers d'autres qu'on rencontre en chemin chaque année ? J'y pense beaucoup et je ne suis pas encore parvenu à l'ombre d'un commencement de réponse. Parce que ce n'est pas seulement qu'on aime l'aspect d'un visage ou la forme d'un corps, ce n'est même pas leur manière de vivre, d'agir qui nous est sympathique. C'est quelque chose d'autre, quelque chose sur quoi on n'arrive jamais à mettre le doigt. On sait que ça s'est passé, voilà tout. Et, ce matin-là, ça s'était passé.

Hal : Cette éternité n'était pas faite de minutes, d'heures, de jours, et d'années, mais de gens, de vies humaines, les unes à la suite des autres, dans toutes les directions. Des centaines, des milliers, des millions de vies. Elles ne remplissaient pas seulement le temps en longueur vers le passé et l'avenir, mais aussi en largeur, d'un bord à l'autre du présent. Le temps dans toutes les directions, dans le monde entier, pour toujours, mesuré par des gens.

Hal : Depuis lors, la Mort n'a plus cessé d'être bien réelle, pour moi, présente. Elle a cessé d'être un simple sujet de conversation que les gens évoquent à l'occasion. Et, tous les jours, je me demande à quoi ressemblera le temps quand je serai mort.

Hal : Qu'est-ce que l'on peut ressentir quand on est cadavre ? Bah, quelle importance ? Parce que, précisément, il y a toutes les chances pour qu'il n'y ait personne à l'intérieur d'un cadavre, l'occupant ayant mis les voiles pour le séjour d'où nul occupant jamais ne revient.

Hal : Je n'arrive pas à me décider : préféré-je pourrir sous terre, pour nourrir les vers et engraisser les pissenlits, ou être réduit auxdites cendres et dispersé aux quatre vents.

Barry ( à Hal ) : On a des milliers de balades à faire ensemble.

- Barry : Je n'ai jamais l'impression d'aller vite. L'impression que j'ai, c'est que la vitesse est quelque part, juste devant moi, et que je lui cours après. Elle est toujours à la limite, hors de portée. Alors je roule de plus en plus vite vite pour essayer de l'attraper. Mais la vitesse reste toujours devant moi, toujours à la même distance, ça fait que je n'ai jamais l'impression d'aller vite. Ni même d'accélérer.
- Hal : Qu'est-ce qui arriverait si jamais tu la rattraperais ?
- Barry : J'en rêve de ça. C'est comme être à l'intérieur d'une espèce de bulle invisible, je ne sais pas, ou un champ de force. Et qui pourrait m'emporter n'importe où, absolument n'importe où en une fraction de seconde. C'est bizarre. Je sais que je me déplace mais c'est sans le moindre effort, sans bruit, sans vibration. Rien du tout. C'est une sensation complètement merveilleuse. Je ne voudrais plus rien faire d'autre que d'être à l'intérieur de cette bulle d'énergie. Une fois pour toutes. À jamais.

Barry ( à Hal ) : Qui voudrait être normal ?

Barry ( à Hal ) : Je suis vivant et je n'ai plus mon père avec moi. C'est tout ce qui trouble les gens dans la mort. La brusque absence de gens auxquels ils étaient habitués. Alors que toi, c'est l'idée de la mort qui te défrise, pas vrai ?

Barry ( à Hal ) : Tu sais ce qu'il faut faire de la mort ? Lui rire au nez.

- Barry : Je vais conclure un accord, avec toi, un pacte. Celui de nous deux qui mourra le premier, l'autre s'engage à aller danser sur sa tombe. Tu me le promets, si je meurs le premier, tu danseras sur ma tombe.
- Hal : C'est promis. Pour toi. Et sans autre raison.

Hal : À quoi bon discuter plus longtemps ? C'était quelque chose qu'il voulait de moi. Pourquoi refuser ? Ne venait-il pas de m'offrir ce que je voulais de lui ? Voilà qu'il voulait un serment ridicule. Une promesse que je n'aurais très vraisemblablement jamais à tenir. À cet instant, il n'était au monde rien que je n'eusse fait pour lui.

Hal : Du début jusqu'à la fin, il y a eu sept semaines. Quarante-neuf jours entre moi dans les algues et lui mort. Lui devenu ça. Mille cent soixante-heures. Soixante-dix mille cinq cent soixante minutes. Quatre millions deux cent trente-toi mille six cents secondes. Et pendant tout ce temps, et pendant une bonne part le temps qui s'est écoulé depuis, je je me suis demandé : Pourquoi Barry ? Pourquoi lui et pas Spike, par exemple ? Ça ne peut pas être seulement parce que j'aimais son allure. Ça ne peut pas avoir été seulement physique. Seulement sexuel. Si ? C'est possible ?

Hal : Peut-être que je l'aimais d'amour. Je croyais l'aimer. Je l'aimais autant que je croyais connaître le sens du mot. Comment arrive-t-on à savoir ? Toujours j'avais cru que je saurais l'instant où cela arriverait. Un savoir immédiat, instantané. Sans à réfléchir. Mais tout ce que je savais sans l'ombre d'un doute, c'est que je ne parviens pas à me rassasier de lui. Je voulais passer tout mon temps, chaque seconde de mon temps, avec lui. Et pourtant, quand j'étais avec lui, cela ne me suffisait pas non plus. Je voulais le regarder, je voulais le toucher, je voulais qu'il me touche, je voulais l'entendre parler et je voulais que nous fassions des choses ensemble. Tout le temps. Jour et nuit. Pendant quatre millions deux cent trente-trois mille six cents secondes.

Hal : Le temps passait comme un rêve. Sauf le temps de la séparation, qui, lui semblait interminable. Tant que nous étions ensemble, le temps n'avait pas d'importance. Ce que nous faisions n'avait pas d'importance. Ce que nous faisions, nous le faisions pour être ensemble, il n'y avait aucune obligation. Ou plutôt, il n'y en avait qu'une : que nous soyons ensemble tous les deux. Croyais-je.

Hal : Ce ne serait pas aussi grave si j'avais une photo de lui. Mais nous n'en avons jamais pris une seule. Nous n'avons jamais pensé en avoir un jour besoin, nous étions toujours ensemble, alors pourquoi s'en faire ?

Hal : J'avais toujours ce sentiment qu'il n'obtenait jamais ce qu'il cherchait. Que je le décevais.

Hal : Ce qui en fit de Grands Moments, c'était d'être Ensemble. Rien de plus. La présence physique. Le langage du corps et de l'esprit. Mais le commencement de la fin ne fut pas un Grand Moment. Ce fut trivial. Banal. Se peut-il qu'il ne se passât vraiment rien de plus ? En oublierais-je les morceaux les plus importants ? On dit que la mémoire est capable d'expulser le souvenir des expériences pénibles, tout comme elle sait enregistrer jusqu'au moindre détail des Grands Moments. Et ça doit être vrai, parce que, autrement, nous aurions tous des souvenirs de moments terrifiants, pas vrai ? Ne serait-ce que celui de notre naissance. Et puis, quand tout est fini, gardons-nous le souvenirs de la mort ?

Hal : J'ignore quand j'avais pris cette décision. Sur le moment, j'imagine. En tous cas, c'était dit. Et, sitôt dit, je sus que j'avais parlé sérieusement. Alors se produisit le calme avant la tempête. Cris étouffés dans la savane. Profond silence. Les yeux dans les yeux, dans l'attente : dernier regard contemplatif qui dit "cela ne devrait pas être, mais cela sera". La fin de quelque chose. C'est, ce fut, le plus triste moment de tous.

Barry ( à Hal ) : On s'est bien marré, je ne dis pas. On a eu des moments très chouettes. Mais j'aime le changement. Je veux connaître autant de trucs différents que possible, autant de personnes déférentes que possible. Une, ce n'est pas assez. Pas pour moi.

Barry ( à Hal ) : Ce n'est pas ce que nous faisons ensemble qui t'importe. C'est moi. C'est moi que tu veux. Moi, tout entier, et pour toi tout seul. Et ça, c'est trop lourd pour moi, Hal. Je ne veux pas appartenir à quelqu'un, je ne veux pas être vampirisé. Par personne. Jamais.

Hal : Dans ma tête, à ce moment-là et depuis lors, un cri a résonné, celui de Barry criant mon nom dans mon dos : "Hal ! Hal !" tandis que je zigzaguais parmi la circulation de la matinée. M'a-t-il vraiment appelé ? Ou si ce fut la voix de son fantôme évoqué par mon regret ? Je n'ai pas su, je ne sais pas, je ne s'aurai pas. Jamais.

Hal : Je ne peux pas bouger. Mes muscles ne sont qu'une crampe. Mes articulations ont fondu. Je ne puis détacher les yeux de cette tête, sa tête, la tête de Barry, posée à plat sur le plateau de métal. Mystérieusement silencieuse et gravement immobile. Cette image s'est gravée à jamais en moi.

Hal : Je regarde de tous mes yeux. Je ne suis que souhait. Je souhaite que le corps se mette à bouger, que les yeux s'ouvrent, que la bouche parle, que les mains se tendent et caressent. Je souhaite que ce corps redevienne lui de nouveau.

Hal : Du haut de cette falaise, ma vie, je regarde le rivage de sa mort et j'éprouve dans les tripes le besoin de plonger à travers l'espace qui nous sépare pour le rejoindre. Affronter la Mort dans la mort. Pénétrer avec lui dans cette éternité. Devenir en cessant d'être. Le joindre dans l'à-jamais.

Hal : La douleur palpitait dans ma tête à chaque pas. Mais je tirais un certain soulagement de l'idée que j'étais en train de tenir ma promesse. Ma respiration s'en trouvait facilitée et l'air frais de la nuit sur mon front produisait aussi un effet apaisant.

Hal : Est-ce que je cherche à creuser pour l'atteindre ? Comme si je tendais les mains vers lui ? L'un ou l'autre ou les deux à la fois. Je ne savais pas. Je n'étais pas alors en état de penser. Mon esprit était aussi aveugle que mes yeux brouillés de larmes.
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TRISTE adj. (XIIe ; trist, Xe; lat. tristis)
1. Qui est dans un état de tristesse, malheureux.
2. Qui, par nature, présente les caractères extérieurs de cet état ; qui ne rit pas, n'est pas gai. Clown triste. Les gens tristes sont peu apprécier en société.
3. Qui exprime cet état. Visage triste. Faire triste mine.
4. Par ext. Qui est comme imprégné de tristesse, répand la tristesse. Robe, couleur triste.

Triste : abattu, accablé, affecté, affligé, aigri, altéré, amer, angoissé, assombri, atrabilaire, attristé, austère, bonnet de nuit, cafardeux, chagrin, consterné, défait, désenchanté, désespéré, désolé, endolori, éploré, funèbre, lugubre, malheureux, maussade, mélancolique, morne, morose, navré, noir, neurasthénique, peiné, sévère, sinistre...

Tout ça au long de l'interminable nuit sans sommeil.
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Je me demande si les fous, ceux qu'on enferme, ont ainsi une partie d'eux-mêmes froide et impassible qui sait qu'il sont fous, qui assiste à tout ce qui leur arrive. Qui observe ce qu'ils font et ce qu'on leur fait. Ce serait horrible. Car si la folie est ainsi faite, la vraie souffrance, atroce, pour le fou, c'est de savoir qu'il est fou, de se sentir fou chaque seconde de son existence de tous les jours. Ce serait l'enfer. Si ça devait m'arriver, je ne le supporterais pas, je me tuerais. Et si c'était pour ça que les tentatives de suicide sont si fréquentes chez les loufs ? Et quand on les empêche de se tuer, s'ils perdent complètement les pédales, ce n'est peut-être pas parce qu'ils sont fous, mais au contraire parce qu'ils savent qu'ils le sont et qu'ils n'y peuvent rien et, du coup, trouvent ça totalement insupportable.
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Je l'aimais autant que je croyais connaître le sens du mot.
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NOTRE SORT
Poème-Enigme
de Claire Tonks

Matins clairs où l'on arrive à l'école
Egayée par la journée qui vient, mais là
Lorgnant par-dessus le portail
Attend une brute et ses deux amies
Non personne ne leur échappe jamais
Impossible je le sais. Alors
Envolée la gaieté.

Peur, peur panique quand
Réfugiées derrière le hangar à vélos des
Ordres fixent notre sort :
"Si demain tu ne nous apportes pas des cadeaux
S'ils ne sont pas flambants neufs
En mauvais état, tu finiras, toi,
Rappelle-toi qu'on te tient dans nos griffes." (p.145)
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Un témoin à déclaré : "A croire qu'il a essayé de voler. Il a décollé. Incroyable. Peut être qu'il était saoul, ou drogué, ou je ne sais quoi. Ou complètement fou, tout simplement."
Rien de tout ça en fait, et tout ça à la fois. Saoul dans sa bulle de temps intemporelle. Drogué de vitesse. Fou parce qu'il n'était pas lui même au moment de l'envol.
Il avait rêvé juste. Ou bien a-t-il voulu réaliser son rêve ? Lequel des deux ?
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Mais ce matin, en me levant, j'ai relu tout ce que j'avais écrit jusqu'ici et, en particulier, ce que j'ai écrit hier (...) et j'ai compris tout de suite : c'est impossible. Les mots ne collent pas. Ils NE COLLENT PAS, c'est tout. Ils ne disent pas ce que je veux leur faire dire. Ils mentent. Ils cachent la vérité. Je lis les mots et je sens - OUI, JE SENS - ce qu'ils devraient dire et qu'ils ne disent pas. Le sens qui reste caché derrière eux. Ils sont comme des briques. Ils forment un mur. Un mur qui cache à la vue ce qui se passe derrière lui. On entend des bruits étouffés, provenant de derrière le mur, mais on n'arrive pas tout à fait, jamais tout à fait, à leur donner un sens cohérent. Ce pourrait être des bruits de quelqu'un qu'on assassine, ou d'un enfant qui joue, ou d'un couple qui fait l'amour, ou encore de quelqu'un qui fait semblant pour vous faire croire qu'il se passe autre chose que ce qui est en train de se passer.
J'ai failli tout déchirer, toutes ces pages-là. Je suis resté une heure à me répéter que j'étais un imbécile.
Et puis il m'est venu une idée : tout ça se ramène à une chose et une seule : je ne me comprends pas moi-même. Et, moi-même, je n'y comprends rien. C'est pour cela que les mots ne disent pas ce que je voudrais leur faire dire.
(...)
Dans ces conditions, comment pourrais-je espérer vous faire comprendre, à vous ? Je croyais au début qu'en mettant tout sur le papier, exactement comme c'était arrivé, en racontant le plus de choses possible, je parviendrais peut-être à comprendre au moment où j'expliquerais. Mais ça ne marche pas. Je n'arrive pas à en écrire assez. Il y a toujours plus. Et même ce qui est écrit n'est pas suffisant, n'explique rien, en fait, rien du tout. Et donc, plus je poursuis, plus il devient difficile de comprendre quoi que ce soit.
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- C'est difficile, dit-elle, de tout donner à une seule personne.
- Peut-être qu'on a tort d'en avoir envie. Tort d'essayer.
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(...) la tranquille assurance avec laquelle le meunier, son fils et l'âne se sentent autorisés à vous conseiller dans le choix d'une carrière est inversement proportionnelle à leur degré de réussite personnelle et à la satisfaction qu'ils retirent de leur propre boulot.
Ou encore, comme le dit mon paternel : « C'est ceux qui causent le plus qu'en savent le moins. »
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Un lourd silence tomba dans la pièce.
Puis la colère de Jack déborda. "Ce ne sont pas que des cadeaux que cette misérable fille leur prend. pas des objets. C'est le présent. Le moment présent. Tout ce qu'ils possèdent, Bon Dieu ! C''est ça le vrai crime." (p.115)
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Elle avait entendu des enfants hurler comme elle dans la même situation, mais elle ne s'en était jamais mêlée, et aujourd'hui personne ne volait à son secours. (p.12)
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the things that happened to he and me before he became it and about how he became it
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C'est lui le futur cadavre.
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- Je ne sais pas. Je ne comprends pas, voilà. C'est tout, ça n'a aucun sens.
- Peut-être que c'est justement pour ça que je veux ta promesse. Parce que tu ne comprends pas. Parce qu'il faut toujours que tu cherches à comprendre. C'est vrai non ? c'est bien ça que tu veux, non ? comprendre. Mais il y a des choses que tu ne peux pas comprendre. Hein? Que tu ne comprendras jamais. Alors promets. Fais-le pour moi.
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C'était habituel chez lui, ça : bavarder sans retenue avec les gens et puis d'un seul coup, parce qu'ils commençaient à lui devenir trop proches, qu'ils étaient trop à l'intérieur, il s'interrompait net et se mettait à les dévisager.
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