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Alabama Song de Gilles Leroy
Pour ceux qui ont perdu l'amour, le spectacle des amants est une torture qu'ils nient en crachant dessus ou en s'en moquant.
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Alabama Song de Gilles Leroy
Pour ceux qui ont perdu l'amour, le spectacle des amants est une torture qu'ils nient en crachant dessus ou en s'en moquant.
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Nina Simone, roman de Gilles Leroy
Tout au long de ma vie j’ai appris. J’ai eu la chance. J’ai rencontre des gens qui m’aimaient et qui m’instruisaient. C’est le plus précieux trésor de la vie, les amis qui vous apprennent.
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Alabama Song de Gilles Leroy
On dit que ma folie nous a séparés. Je sais que c'est juste l'inverse : notre folie nous unissait. C'est la lucidité qui sépare.
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Alabama Song de Gilles Leroy
Les hommes on les entend pisser dans l'urinoir, on entend la chasse, mais on n'entend pas l'eau du robinet, ni le glissement du savon sur son axe oblique, ni le rouleau de la serviette à mains. Après, ils vont vous caresser la joue, ils vont vous beurrer un toast et vous baiserez leurs doigts pour les remercier. Quand il est saoul, Francis lui aussi oublie de se laver les mains. J'ai envie de le tuer alors. Ça sent la crevette dès qu'il est entré dans le lit et qu'il brasse l'air des draps. Comment ne le sentent-ils pas eux-mêmes? Ils rougiraient et bondiraient hors de la couche si seulement ils pouvaient savoir, si seulement ils sentaient leur odeur de crevette. Ou de fromage italien. Ou de cadavre. Mais non, ils s'évitent eux-mêmes. C'est leur plus gros boulot, l'emploi principal de leur temps: éviter ce corps dont ils se vantent et n'ont que dégoût eux-mêmes. |
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Alabama Song de Gilles Leroy
J’aime le péril… les précipices…, les dés qu’on jette étourdiment en pariant sa vie entière, et je n’attends même pas qu’ils aient fini de rouler pour décider de ma ruine. Me perdre, j’aime aussi, à l’occasion. C’est moi. Rien ne m’en guérira.
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Alabama Song de Gilles Leroy « La belle flasque allait beaucoup servir, cadeau étrange et criminel, quand j’y repense. Scott l’égarait souvent et se maudissait de l’avoir sortie de sa poche de veston puis il partait à sa recherche comme un fou. Il pouvait retourner une chambre d’hôtel ou une maison en une demi-heure. On voyait l’angoisse grandir minute après minute, mais l’angoisse de quoi au juste ? La peur d’avoir perdu un objet précieux à son cœur, ou la peur de manquer de ce que l’objet renfermait – bathtub gin, corn whiskey, ou quelque autre bourbon de contrebande ? “Ne m’oublie pas” : n’est-ce pas la vérité, au fond ? On boit pour se souvenir autant que pour oublier. Avers et revers d’une même médaille, pas glorieuse, qui s’appelle le malheur. » |
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Alabama Song de Gilles Leroy
Plus je claquais des dents, plus il me serrait contre lui, toute menue, comme un grand rien contre lui si plein. |
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Alabama Song de Gilles Leroy
Les garçons des clubs, les jeunes officiers du mess, je les tiens dans ma main gantée de fil blanc. Je suis Zelda Sayre. La fille du juge. La future fiancée du grand écrivain. Du jour où je l'ai vu, je n'ai plus cessé d'attendre. Et d'endurer, pour lui, avec lui, contre lui. |
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Alabama Song de Gilles Leroy
Il est difficile de faire comprendre à notre entourage que tout est nourriture pour le travail de l'écrivain, et que la plus grande partie du métier romanesque consiste en interprétations, en transpositions - certes pas en exercices de dévotion !
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Nina Simone, roman de Gilles Leroy
Avoue-le. Dis le. Tu ne sais pas qui je suis, hein ? Tu n'as foutredieu aucune idée de qui c'est, Nina Simone ? Y a pas la radio dans ton pays, pas de hifi-fi pas de boite de nuit ? Y a que des églises, hein -On peut dire ça, oui, il y a surtout les églises et les bordels. -Eh bien, mon joli, je ne sais pas si on me joue dans les bordels de ton pays, mais j'ai chanté du gospel toute mon enfance, des cantiques et des spirituals à la pelle. Ma mère était révérende, mon père prédicateur. Tous les dimanche que le bon Dieu faisait, je les passais sur l'orgue de l'église. |
Comment s'appelle le père de Gabriel ?