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Au programme de C à vous la suite :
Invitée : Albina du Boisrouvray, ancienne productrice de cinéma
Activiste, humaniste et écologiste
Albina du Boisrouvray : Son fils, sa bataille
Albina du Boisrouvray : son combat pour les autres
Albina du Boisrouvray : Comtesse engagée
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À la mort de ma mère, ma vie s'est muée en un songe brumeux sur lequel je n'avais plus de prise. Rechercher une chambre à louer, laver des autobus pour gagner ma vie, terminer mes études, tous mes projets lessivés par ce tsunami : le destin. Chaque secousse sismique de mon existence me dépouillait d'une couche supplémentaire, comme un oignon. Effeuillage indispensable pour révéler qui j'étais vraiment.
Aimer ! Oui, l'important c'est d'aimer. De savoir aimer. S'infiltrera en nous, dès lors, sans bruit, cet ardent courage de vivre.
Cette absence de famille fut en fait ma très grande chance. La clé de la liberté et de l'autonomie. Un abandon bénéfique. Reliée à aucun clan. Ni à celui de l'aristocratie, ni à celui de l'argent et de ses pouvoirs. Seule mais libre.
C’est des Jacquelot que je tire mon titre anachronique et désuet de comtesse du Boisrouvray dont la presse people aime tant à m’accoutrer. En République, je trouve cela insolite, décalé et lourd à porter. Réducteur également, m’emprisonnant dans une case stigmatisante dans laquelle je n’ai pas assez de place et j’étouffe.
Ce que proposait cet homme, sans doute merveilleux pour d'autres, ne me convenait pas. Être une poupée adulée mais un oiseau aux ailes coupées, non merci. La cage dorée dans laquelle il m'avait enfermée s'était rétrécie et se refermait sur mon avenir.
Très vite je devins anthropologue et entomologiste, tantôt amusée, tantôt horrifiée, de mes propres origines que je rejetais en bloc.
Ce n'est qu'en écrivant que je ressens combien le passé est totalement révolu. J'ai l'étrange sensation de voguer dans la barque de ma mémoire, à la lumière tamisée de mes souvenirs, sur un cimetière englouti par les larmes, d'où émergent ça et là des croix moussues gravées de leurs noms.
Pierre Richard fit chez moi sa première mise en scène, Je suis timide mais je me soigne. Scénario fort comique. Pierre Richard aussi.
La chrysalide d'assistante sociale, militante engagée, parfois journaliste, ancrée tout au fond de moi, commença à éclore en papillon, radicalement différente des ses avatars précédents.