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Citations de Alexandra Arcé (26)


Envers et contre les enseignements de la Tradition, le point de vue de la psychologie analytique affirme ainsi que ce n’est pas l’homme qui doit retrouver le sens des anciens symboles, mais les symboles qui doivent s’adapter pour se présentifier à l’homme d’une façon qui lui soit plaisante.
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Génération après génération, l’homme se serait confronté au même inconnu, au même besoin de donner une forme à cette sollicitation de l’Esprit sur l’esprit. Et si l’humanité avait jusqu’alors placé cet Esprit hors d’elle-même, « au-dessus de l’être tel quel du monde, perceptible et tangible », dans « l’invraisemblance des vérités religieuses », la psychologie analytique annonce que la véritable place de l’Esprit se trouve dans la psyché de l’homme, en tant que l’Esprit serait cet inconnu qui porte le nom d’inconscient, plus précisément en tant que Soi.
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Qu'est-ce que le paranormal, sinon l'espoir d'un arrière-monde au sein duquel les âmes seraient reliées dans la coÏncidence de leurs désirs réciproques, tout obstacle évanoui ? Le paranormal ne nourrit-il pas le rêve d'une conscience rendue transparente par la maîtrise de ses fonctions ? Freud se méfie des explications du paranormal, soit qu'elles nourrissent directement l'orgueil en proposant le développement de capacités supposées supérieures de la conscience, soit qu'elles l'entretiennent indirectement en présentant comme désirable l'idée d'un arrière-monde au sein duquel l'autre se réduirait au moi, toute différenciation étant abolie par une maîtrise totale des fonctions psychologiques-par la pleine transparence de l'un à l'autre. L'hypothèse de l'inconscient permet au contraire de déjouer ces pièges en ramenant l'illusion de maîtrise à l'ignorance.
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Avant de développer les idées qui donneraient forme à la psychanalyse, Freud s'est intéressé à l'hypnose qu'il a étudiée à Paris auprès de Jean-Martin Charcot, connu pour ses démonstrations publiques spectaculaires au cours desquelles il se livrait, devant un parterre d'assistants, à la mise en scène de la guérison de ses patients hystériques. Il s'agissait en quelque sorte d'un exorcisme athée. Freud lui-même essaya de recourir à l'hypnose pour traiter ses premiers patients mais il abandonna rapidement la méthode à cause de son inefficacité. La psychanalyse ne commença peut-être véritablement à prendre forme qu'à partir du moment où Freud, s'attachant moins que Charcot au phénomène hypnotique manifeste en lui-même, s'intéressa à ses enjeux latents et à la puissance performative de la parole adressée par le médecin au sujet défini comme malade. Les patients de Charcot répondaient-ils à ses suggestions hypnotiques parce qu'elles intervenaient de façon mécanique sur leur système physiologique, à la manière d'un interrupteur, ou parce qu'elles faisaient intervenir des enjeux plus fins concernant la nature de leur relation au "maître", voire d'eux-mêmes à eux-mêmes par le biais du maître ?
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L'intérêt de la psychanalyse pour l'inconscient cultiverait donc le penchant de l'homme à se prendre d'affection pour les tendances inférieures de sa condition. L'inconscient pourrait n'être qu'une ruse du temps parmi tant d'autres, que servent aveuglément quelques psychanalystes et psychologues sans qu'ils ne réalisent jamais que leurs hypothèses entrouvrent des failles qui favoriseront le retour des forces infraspirituelles dans la dimension de l'homme.
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Sur le plan individuel, le désir du psychologue analytique peut empêcher, dans le cadre de la cure, le dévoilement du désir du patient, ainsi que nous l'avons déjà évoqué, mais plus encore, lorsqu'il s'étend au cadre collectif, il transforme le psychologue en guide spirituel.
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Guénon, dans sa volonté quant à lui de préserver les enseignements de la Tradition des ravages que provoque la tendance à la libre-interprétation caractéristique du Kali-Yuga, ne s'intéresse évidemment pas aux éventuels bénéfices de l'approche jungienne d'un point de vue psychologique, et s'il s'en prend avec véhémence à Jung, c'est sans doute moins en tant que colporteur de la contre-initiation qu'en tant que "moderne" pensant que son interprétation des évènements peut suffire à redonner une forme complètement neuve à une vérité en réalité immuable, qui doit seulement être retrouvée et non réinventée à chaque saison.
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Paracelse, au sujet duquel Jung a consacré une partie de ses réflexions, nous servira de référence puisqu'il a traité de l'imagination en référence aux principes traditionnels, distinguant l'imaginatio vera (l'imagination vraie) de sa contrefaçon, la phantasey (fantaisie). Paracelse indique que si les images de l'imaginatio vera trouvent leur fondement dans la nature, c'est-à-dire dans les principes traditionnels que sont la loi de correspondance entre le microcosme et le macrocosme et le principe de simulatnéité des états de manifestation de l'Etre, les images de la phantasey trahissent au contraire une dérégulation de ces principes. La prise en compte du point de vue métaphysique est donc essentielle pour juger de la véracité ou non des images issues de l'imagination active - ce à quoi Jung se dérobe.
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Contrairement à la psychanalyse, la psychologie analytique juge d'une part que les pensées de la conscience sont transparentes à elles-mêmes, et d'autre part que l'impensable peut réussir à se présentifier à la conscience sous la forme de représentations impersonnelles désignées comme symboles. Autrement dit, le symbole constituerait le signe impersonnel qu'un contenu encore impensable est mûr pour se transformer en élément de la pensée. La signification du symbole, si elle n'est pas complètement annihilée dans l'usage que lui réserve la psychologie analytique, est cependant subordonnée et soumise à l'ordre d'interprétation des besoins humains, et c'est à cet usage spécifique du symbole, dans le cadre du renversement des valeurs - l'homme déterminant la signification du symbole, comme nous le verrons ultérieurement - que Guénon témoigne de sa plus fervente opposition à la doctrine analytique.
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La rencontre numineuse avec l'être de lumière se poursuit parfois par un dialogue qui n'utilise pas forcément le canal de la parole. L'être de lumière l'introduit par une interrogation. "La voix m'a posé une question : "Est-ce que cela valait la peine ?" et ce qu'elle voulait dire concernait la vie que j'avais menée jusqu'à ce terme, et le jugement que je portais sur sa valeur, sachant désormais ce que je savais". Moody présente d'autres déclinaisons de cette interrogation : "parmi les traductions qui m'ont été soumises, je relève : "Es-tu préparé à la mort ?" "Es-tu prêt à mourir ?" ou "Qu'as-tu fait de la vie que tu estimes suffisant ?" Ces questionnements constituent souvent le prélude à une nouvelle étape marquante de l'E.M.I. au cours de laquelle l'expérienceur assiste à la vision panoramique de sa vie. Comparable à une hypermnésie, cet épisode fait surgir des souvenirs qui avaient été enfouis, oubliés ou perdus, et qui réapparaissent au conscient dans leur pleine intensité. Les expérienceurs parlent d'"une vision panoramique, instantanée, de tous les événements qui ont marqué (leur) destin" et qui a pu leur donner accès à "toutes les pensées de leur vie passée". La vision du temps semble modifiée par cette résurgence de souvenirs. "Je ne sais pas comment vous l'expliquer, mais tout était là, tout se trouvait là en même temps ; je veux dire : pas une succession de tableaux scintillant l'un après l'autre, c'était une vue mentale de tout l'ensemble à la fois". Présent, passé et futur ne se distinguent plus.
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La psychanalyse nous apprend que l'interprétation des faits de la psyché par elle-même comporte de nombreux risques et qu'elle est souvent biaisée. La psychanalyse elle-même peut faire partie de ces dangers lorsqu'elle est utilisée comme un corpus fixe de théories et non pas comme une sonde qui "étend le terrain de ce qu'elle explore". La psychanalyse n'est pas une fin en soi mais un outil qui permet de mettre des mots sur des phénomènes qui relèvent de la subjectivité pure. La psychanalyse est à la fois le phénomène et le savoir qui parle de ce phénomène : la naissance de nouvelles pensées dans le conscient de l'être humain
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L'homme moderne a cru pouvoir circonscrire le monde en projetant toute son énergie sur lui. Il a dilapidé son âme aux quatre coins de la terre, voulant tout voir d'elle et se faire payer de retour en l'exploitant. La conscience objective du monde extérieur voudrait nous faire croire qu'à son image, il n'existe qu'une conscience objective du mode intérieur et qu'à défaut de la penser, nous devrions l'exploiter. Comment peut-on se laisser persuader par une idée qui dénie outrageusement nos intuitions les plus évidentes ? Comment arrivons-nous à croire que notre pensée ne peut être que consciente ? Que faisons-nous de l'évidence de nos rêves et des expériences psychiques singulières ou extraordinaires comme celles des E.M.I. ? Par quelle force de persuasion finissons-nous par nous détourner de ces possibles auxquels les messages de l'inconscient nous invitent à nous abandonner ? Pourquoi refusons-nous d'éprouver ces numina et de leur donner une forme, ce qui nous ferait artistes de notre destinée ? Qu'est-ce qui se dissimule derrière les arguments d'autorité affirmant que notre âme n'est qu'une conscience, sinon la terreur face à l'étendue infinie de l'inconscient ? Que craignons-nous en nous-mêmes ? Nous qualifions d'obscurantistes les siècles derniers pour éloigner de nous le souvenir de massacres et de comportements terrifiants et nous brandissons une conscience que l'on imagine raisonnable pour se garder du retour de tels débordements. Mais ce comportement n'est pas celui d'hommes sages qui ont conscience de leurs démons, qui peuvent les identifier et qui restent vigilants lorsque ceux-ci se réveillent, c'est le comportement d'hommes qui refusent de voir leur part sombre, qui la répriment ou la projettent sur d'autres hommes qu'un jour, ils voudront combattre faute d'avoir su s'affronter eux-mêmes. L'inconscient est chargé de tous les maux et pourtant, il est un allié du conscient. De leur dialectique peut se développer un conscient plus fort, plus sûr de son existence, moins suggestible et moins malléable. Par le mythe de l'E.M.I., nous apprenons que le monde extérieur n'est pas tout et qu'il peut être bon de renoncer à nous en faire le maître pour que notre conscient s'abandonne aux messages de l'inconscient, pour qu'il en comprenne les numina. Au lieu que ce soit le destin qui nous attrape, peut-être arriverons-nous à suivre notre destinée à l'endroit où elle souhaite nous conduire.
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On fait peut-être prendre beaucoup de risques à l'expérienceur lorsqu'on lui demande d'interpréter son E.M.I. dans la période fraîche qui lui succède, lorsque les masques sont tombés et que le complexe du moi est encore fragile. Le recours à la fonction de l'imagination active lorsqu'elle n'est pas spontanée, telle qu'employée pour permettre la libre association des contenus du rêve par exemple, devrait alors se faire avec un encadrement adapté car le moi peut être encore trop fragile pour se distancer suffisamment des contenus autonomes de l'inconscient.
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Alexandra Arcé
L'EMI est marquée par le signe du secret. Les experienceurs déclarent souvent ne pas arriver à transmettre ce vécu numineux d'une manière satisfaisante, les mots ne permettant pas d'en rendre la force. Un autre écueil au partage de cette expérience, c'est le manque éventuel de réceptivité de l'interlocuteur "ceux qui l'écoutent ne le prennent pas au serieux, si bien qu'il renonce à se confier à d'autres". (Pages 85/86)
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Retourner à la vie communément ordinaire après une telle expérience pourrait entraîner du désespoir ou de la déception. L'expérienceur dit avoir rencontré l'absolu mais il retrouve finalement son état de conscience ordinaire pour continuer à mener son existence ordinaire sur terre. Pourtant, la déception est rarement évoquée dans les témoignages. Briser les idoles, reconnaître qu'elles ne savent rien du désir du sujet, c'est retourner dans le même monde qu'avant mais le retrouver transfiguré, libéré de tous les filtres qui en modifiaient la couleur et la pureté-ces filtres que l'individu ne s'imposait que de soi à soi-même dans l'attente du regard de l'Autre qui seul pouvait alors lui donner forme et substance. Désormais, le sujet est prêt à s'en passer. (page 80)
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"Quant à mon désir, qui aimerait s'étirer vers ce qui est à venir, je l'elague et je retourne â mon petit jardin qui presentement pour moi est en fleur et dont je peux mesurer l'étendue. Il faut qu'il soit cultivé... je retourne dans la petitesse du réel, car c'est cela le noble chemin, la voie de l'à-venir"
C.G. JUNG Le livre rouge
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Marty écrivait qu'il est traditionnel "de dire qu'on n'est jamais le même après une maladie : un changement survient chez le malade" et, plus généralement, toute crise qui oblige la structure psychique à modifier la configuration de ses rouages entraîne une croissance. Alors que des structures précaires de l'organisation psychique se sont effondrées, guérir signifierait retrouver une structure solide non pas identique à celle d'auparavant mais transformée par le mouvement même de la réorganisation et par l'adjonction éventuelle de nouveaux matériels psychiques.
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"Ce n'est dans la solitude
Que l'homme réalise l'impossible.
Il distingue,
Choisit et juge ;
Il peut donner à l'instant
La durée,
Lui seul peut récompenser le bien,
Punir le mal,
Guérir et sauver
Et relier utilement
Ce qui erre et se dissout."
(Johann Wolfang Goethe)
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Autrefois, on était touché par des visions divines ; aujourdhui, on reçoit une invitation à faire quelques pas dans l'au-delà. Les temps changent et les signes se métamorphosent mais l'homme continue de croire, ou de désirer la croyance.
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Cette lumière m'apprenait que tout était simple et bon une fois que le voile était soulevé : on vivait avec ou sans les autres, on etait heureux d'être vivant et tout le reste, toutes nos occupations quotidiennes n'étaient là que pour apporter du relief à notre quotidien.
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