Citations de Alexandra Hubin (127)
Vincent la pousse gentiment jusqu'au lit, la laisse s'allonger et reste debout à la regarder. Très troublée, Cassandre trouve ce regard d'autant plus excitant qu'il en est indécent. Ils se connaissent à peine, et déjà, il la voit sous toutes ses coutures.
Benjamin n'a pas l'air convaincu. Il est plutôt découragé, en fait. Il se demande si tout cela sert vraiment à quelque chose. Car maintenant, ils sont tous les deux face à la réalité : ils ne peuvent plus faire comme avant. Avant, au moins ils pouvaient faire semblant.
Justine n'a ni la force ni l'envie de le contredire. Il a raison. Mises à plat, les choses sont aussi simples que ça : elle est dégoûtée. Elle ne sait pas d'où ça vient. Ca s'est installé progressivement, et ce qui était une contrainte est devenu un calvaire. Profondément triste, elle laisse les larmes couler sur ses joues [...].
- Manifestement, Mathieu vous apportait quelque chose que vous n'aviez pas, et qui vous plaît énormément. A tel point que vous ne pouvez y résister. Vous pourriez dire ce que c'est ?
- Le plaisir LA fougue. La spontanéité. Je n'avais jamais connu ça... Un homme qui me possède comme ça, qui me prend et qui me force à avoir du plaisir... C'est si excitant, si sexy. C'est irrésistible.
- Vous pensez que je cherche à me punir ? Que j'ai pris ce risque parce que je commençais à m'en sortir ?
- Je pense simplement que la culpabilité a la vie dure... et que parfois, nous nous compliquons la vie inconsciemment.
Elle a toujours préféré réfléchir que ressentir, et elle serait bien incapable, souvent, de dire comment elle se sent. D'où, bien entendu, l'intérêt de l'exercice...
Il ne peut s'empêcher, au fond de lui, de se demander si tout ça sert vraiment à quelque chose.
... elle doit bien le reconnaître : elle n'a pas réussi l'exercice. Elle se demande ce que cela signifie. Pourquoi, avec lui, elle n'est pas capable de détacher son plaisir du sien, et de jouir tout simplement. Pourquoi accorde-t-elle autant d'importance à ce qui'il vienne ? Pourquoi, sans cela, elle a l'impression qu'il ne l'aimera plus ? Comme si son envie et sa satisfaction sexuelle étaient ce qui le hait elle... Comme si, au fond, elle n'avait que ça de précieux à donner.
Non, elle ne se sent pas coupable d'avoir aimé être attachée ou un peu malmenée. Il n'y a personne à condamner : ils étaient consentants, et elle a adoré ça. Cette honte-là ne lui appartient pas.
Le principe est simple : il s'agit d'écrire chacune de ces choses condamnables sur un morceau de papier différent, et de tous les ranger dans une boîte. Chaque matin, elle doit piocher un mot, et simplement se demander si, d'elle à elle, elle estime réellement que ce qu'elle lit est condamnable. Car selon Charlotte C, il existe une part de sa culpabilité qui ne lui appartient pas réellement : elle proviendrait de valeurs qui ne sont pas réellement celles d'Amélie.
Amélie est entièrement d'accord avec le principe. Même si son sentiment de culpabilité est gigantesque, il lui appartient, à elle être à elle seule. Elle comprend bien que tout avouer à Thierry ne serait qu'une manière égoïste de soulager sa conscience. Et que si son désir est réellement de sauver son couple, elle n'a aucun intérêt à le faire. Au contraire. Elle peut tout à fait concevoir que la culpabilité n'est qu'une construction de notre culture et que, au fond, elle n'a fait de mal, de véritable mal à personne : Mathieu et elle étaient consternants, et elle n'a jamais remis en cause son mariage. Ce n'était vraiment qu'une histoire d'hormone.
Se construire des fantasmes sexuels est une manière créative d'en sortir; Leur effet positif a d'ailleurs été relevé lors de nombreuses recherches : les femmes qui recourent souvent à leurs fantasmes ont un désir sexuel plus élevé que celles qui les convoquent rarement. En se projetant dans des scènes érotiques dans son imaginaire, la femme s'auto-érotise mentalement.
L'un des talents du cerveau humain est de transformer nos pulsions sexuelles en romances érotiques : du désir enraciné dans notre êtr primit, il est capable de créer une quantité infinie de fantasmes agréables. Ainsi, notre désir se développe aussi par le fait d'anticiper positivement, dans notre imaginaire, un plaisir escompté dans la réalité. [...]
L'appétit vient en mangeant, mais aussi en s'imaginant manger !Il en est de même de notre désir sexuel : il s'éveillera bien plus facilement si nous anticipons positivement la relation sexuelle, en imaginant ce que nous aimerions y vivre.
"Notre cerveau sexuel cognitif transforme, par son alchimie érotique, le plomb brut des pulsions en or de la volupté."
Catherine Solano
... que faire de ces fameuses pensées parasites ? Plutôt tenaces, elles sont tout à fait capables de venir court-circuiter nos sensations durant ce moment d'intimité érotique. Et nous revoilà déconnectées du moment.... [...]
... ce qui peut s'avérer bénéfique, c'est de créer soi-même ses propres pensées stimulantes pour outrepasser les autres.
Se concentrer sur notre corps et sur les perceptions de nos sensations est donc primordial pour notre épanouissement sexuel. Et cela à tout âge et à tout stade de notre développement sexuel. Pour cela, il existe une technique appelée le "Sensate Focus", basée sur des exercices visant à augmenter le plaisir sexuel et à diminuer cette anxiété de performance qui parfois nous inhibe. L'idée est de créer, au sein du couple, des expériences agréables centrées sur le toucher, dans un univers non sexuel. Ce genre d'exercices favorise l'intimité, et sont donc susceptibles d'augmenter le désir sexuel d'être avec l'autre.
Que ce soit dans l'éveil du désir qui nous pousse à faire l'amour ou dans son maintien qui porte toute la relation sexuelle, écouter ses propres envies a une importance capitale. Juste une once d'égoïsme qui permet cette ouverture à soi primordiale pour vivre une sexulaité épanouie. Elle nous assure cette concentration sur la montée des sensations, nécessaire dans la recherche des plaisirs, moteur du désir seuxel.
"Un peu d'égoïsme augmente le désir sexuel"
Pascal de Sutter
- Ce que je veux simplement vous dire, Cassandre, c'est que j'ai le sentiment que vous refusez d'emblée la rencontre en vous positionnant comme vous dites l'avoir fait avec Xavier. Vous ne vous impliquez pas, vous gérez.
- Je sais. Dès qu'il est parti, je me suis dit que c'était nul de ma part. Que je ne lui avais laissé aucune place, aucune chance.
... Charlotte C. se demande si elle ne tenterait pas de bousculer légèrement ses résistances. En général, elle réfléchit à deux fois avant d'être confrontante de manière directe, mais là, avec Cassandre, elle serait prête à tenter l'expérience. Elle fait confiance sa patiente, si ça ne lui convient pas, elle le lui fera savoir très nettement.