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Critiques de Alexandre Kazantsev (2)
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Plus fort que le temps

En lisant le résumé de "Plus fort que le temps" je pensais avoir affaire à une histoire de vaisseau stellaire dérivant indéfiniment dans l'espace.

Ca commence bien, le premier chapitre s'intitule "Le voyage éternel". J'ai dû déchanter assez rapidement, le récit étant au contraire axé sur le sauvetage dudit vaisseau.



Ensuite l'auteur part un peu dans tous les sens : il y a ici du voyage intersidéral, des extraterrestres, du planet opera, des pouvoirs psi, de l'immortalité, des machines et j'en passe.



Ca fourmille d'idées, parfois inspirées de personnalités scientifiques du XXe siècle en URSS, mais aussi de personnages historiques (Andreï Bogolubski) ou d'auteurs anciens (connaissiez-vous Roustavelli ou Alexandre Blok ?) aux côtés de noms plus connus. C'est ainsi que j'ai fait la découverte de Un Yankee à la cour du roi Arthur .



Kazantsev fait feu de tout bois pour nous faire avaler ses extrapolations : les statuettes Dogu, une toile de Piero della Francesca, etc. J'ai pris au moins autant plaisir à explorer les multiples références, qu'à l'histoire en elle-même ! Il faut dire que certains passages sont assez obscurs (peut-être dus à la traduction ?).



En résumé, une lecture qui m'aura beaucoup fait musarder.
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Phaéna, l'effondrement d'un monde

PHAéNA, L’EFFONDREMENT D’UN MONDE

Alexandre Kazantsev

Radouga - 1987 - 221 pages



Un véritable hasard que d’être tombé sur ce livre dans une « boîte à livres » non loin de chez moi. Format inhabituel, illustrations étranges pour un roman de science-fiction et russe de surcroît. J’ai toujours été attiré par la SF des pays de l’Est, bien plus psychologique en général que son pendant américain axé le plus souvent sur la technologie, les gadgets et l’action. Je ne connaissais pas Kazantsev et le sujet m’a directement interpellé. Le mystère de cette planète, qui aurait existé, orbitant entre Mars et Jupiter et sa non moins étrange disparition qui donna naissance à la ceinture d’astéroïdes il y a presque 5 milliards d’années.

Le sujet m’intéressait à plus d’un point de vue. Ayant entendu parler d’Astéroïdia (mais dont je ne trouve aucune trace sur la toile), puis de Phaéton dans le roman La Nébuleuse d’Andromède de Ivan Etrémov, et cette fois un autre nom qui s’en approche : Phaéna. Je voulais voir si la légende de cet astre disparu correspondait à Eolia, dans mon propre roman, la planète des femmes venues du centre de la galaxie, leur contact avec les Atlantes et les Vénusiens qui allait entrainer une guerre effroyable menant à la destruction de leur monde.



Des points communs, j’en ai trouvé. Jung dirait que c’est l’inconscient collectif. Au fond, on n’invente jamais rien, on redécouvre les choses. Nous suivons ici la princesse Mada et Ave, un Phaète dont elle s’est éprise. C’est une époque lointaine où la Terre (Téra, pour les Phaètes) n’a pas encore de Lune (environ 4 milliards d’années avant notre ère). Ce peuple a plus d’un point commun avec ceux de la Terre actuelle : gouvernement dictatorial où le Pouvoir de la Justice a été écrasé par Jar Jupi, le père de Mada. Deux grandes nations s’y opposent, les faces rondes et les visages allongés. Il n’y a plus de religions mais la soif de domination des longs visages sur les autres est bien présente. Et donc la prolifération des armes de destruction massive peut déjà prédire de l’issue fatale qui s’ensuivra.



Pour les Phaètes, la Terre est bien trop proche du soleil pour être viable. Ce qui n’est pas l’avis de Ave. La famine et la surpopulation menace la survie sur Phaéna et il faut trouver une autre terre. Mar (Mars) semble, elle, trop froide et son atmosphère est peu respirable. Ses satellites servent de bases spatiales utilisées par l’une et l’autre faction qui s’affrontent. Ave va donc prendre le chemin de la Terre, en compagnie de son aimée, d’un général et d’un vieux sage qui croit encore à la Paix pour tenter d’éviter la destruction de leur monde par la guerre totale qui menace.

Il y a dans ce roman des pages magiques ! Il faut vous mettre à la place d’un extraterrestre qui découvre notre planète. Ils n’ont jamais vu de coucher de soleil n’ayant pas la même atmosphère, non plus de nuages ni de ciel bleu. Imaginez leur émerveillement devant les colorations du ciel au moment où Sol disparaît derrière l’horizon ! Kazantsev réalise cette prouesse de nous faire redécouvrir cette magie vespérale ! C’est aussi une belle allégorie biblique d’Adam et Eve, alors que Mada et Ave se trouvent au pied de l’arbre aux pommes d’or et considère la Terre comme un paradis où ne règne aucune discorde, aucune envie de tuer… juste avant de voir un jaguar poursuivre un cerf. Mais, au fait, y avait-il des cerfs et des félins de ce type avant même l’apparition des dinosaures ? On laissera cette curieuse idée peu réaliste au crédit de la poésie du roman. Pareil pour la datation de la naissance de la Lune et tout simplement de la ceinture d’astéroïdes. N’en tenez pas compte, profitez seulement de la magie du roman.



J’ai souvent pensé aux romans de Edgar Rice Burroughs, plus particulièrement à Tarzan et John Carter. Je ne vous révélerai pas l’intrigue dans tous ses détails, ce serait criminel. En page 149 de la présente édition, l’auteur nous livre en sus une réflexion sur l’existence hypothétique de cette planète dans un passé si lointain en commentant les diverses théories scientifiques actuellement retenues.



Ce roman d’aventures et de science-fiction comporte tous les ingrédients pour passer un excellent moment de rêve et d’évasion. Il se différencie à plus d’un point de vue de ce que l’amateur de SF a l’habitude de lire. Intrigues, rebondissements imprévus, voyages cosmiques et tragédie finale haute en couleur sont au menu. Mais au final hélas, le lecteur prend conscience que c’est ce qui pourrait bien arriver sur Terre dans un proche avenir si l’humanité ne retrouve pas la Sagesse des premiers Terriens venus d’un autre monde il y a bien longtemps. Pour les Phaètes aussi, il a fallu en arriver aux extrêmes pour repartir ailleurs sur de meilleures bases. On le voit, Kazantsev fait plus que de la SF, Phaéna est aussi un manifeste plaidant pour la réflexion et le bon sens. Le récit est en filigrane le jugement de notre inacceptable façon de traiter et de détruire la perle bleue de notre galaxie qui nous a été offerte.



Tout serait parfait dans cette édition s’il n’y avait le fait qu’il manque 8 pages dans la première partie. A leur place, des pages blanches. Je vais tâcher de retrouver une édition complète. Ce ne sera pas tâche aisée. El Jice.



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