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Critiques de Alexeï Remizov (7)
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Le décafardiseur

Toujours dans ma quête d'en connaître plus sur la littérature russe, je me suis laissée tenter par ce petit ouvrage à la couverture assez attrayante et révélatrice puisque faisant implicitement référence au satanisme et au Diable, des sujets qui m'intriguent.

Cependant, je dois admettre que j'ai été relativement déçue par cette lecture car, bien que l'écriture soit assez plaisante, les chapitres courts et que, par conséquent, cet ouvrage est très vite lu, je m'y suis parfois profondément ennuyée car, pour le dire franchement, il ne s'y passe rien.



L'histoire se déroule dans ce que l'on suppose être un petit village puisque les racontars y vont bon train, chez la famille Diviline et se cantonne quasiment uniquement à cet endroit, ce lieu impénétrable, caché aux yeux de tous, si ce n'est à ceux du décafardiseur, Padel Fiodorov, qui est le seul habitant du village à être autorisé à pénétrer dans cette maison tous les samedis sans exception. Ses principaux habitants sont dorénavant composés de celle que l'on appelle "la vieille", Agraféna, de son jeune fils Denis, de sa belle-fille Glafira qui fut l'épouse de son fils aîné Boris et enfin de la fillette de cette dernière Antonina.



Voyant que les gens autour d'eux s'interrogent et que, eux-mêmes se savent rien de ce qui se passe dans leur propre maison, Denis et Antonina décident de lever le voile sur ce qui leur est caché et de découvrir la vérité.



Une sorte d'historiette en huis-clos, mi-policière, mi-démoniaque, un agréable moment qui ne me laissera cependant pas de grands souvenirs...
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Les yeux tondus

Un livre étrange d’un auteur peu connu. Je ne connaissais Alexeï Remizov que de nom, en fait c’est un auteur oublié tant en Russie qu’ailleurs, et pourtant il fut connu, célèbre et a influencé la littérature russe du Xxème siècle. Lire ce livre pour découvrir cet auteur n’était pas, mais alors pas du tout, une bonne idée. En effet, il s’agit d’une œuvre autobiographique où il raconte ce qui dans son enfance a influé sur son œuvre, tant sur la forme que sur le fond. Difficile à comprendre sans avoir lu au moins une de ses autres œuvres ! Il explique en effet comment sa vision du monde est née de ces treize années de forte myopie non corrigée jusqu’à ce qu’un professeur de géographie réalise qu’il ne voyait rien. Jusqu’au moment où il a eu des lunettes le monde de ses perceptions était essentiellement sonore, coloré et fantasmagorique. Ensuite, muni de lunettes il s’est plongé dans la lecture qui l’intéressait peu jusque là, peut-être pour retrouver dans les livres quelque chose du monde que les lunettes lui ont fait perdre. Pour ce qui est de son style, on en a apparemment quelques aperçus dans cette œuvre autobiographique elle-même. Les chapitres se suivent sans suivre d’ordre chronologique. Cela commence par sa naissance, mais même après qu’il ait découvert grâce aux lunettes ce qu’était vraiment la nature autour de lui, il revient à sa petite enfance, chaque chapitre racontant un épisode qui lui tient à coeur, qu’il considère comme marquant et significatif. Une grande surprise de cette lecture a été l’impression de faire un bond fantastique dans le temps et dans un autre univers, très particulier. Car Remizov a pour ancêtres, tant du côté de son père que de sa mère, deux arrière-grands-pères serfs affranchis, son milieu familial est de religion orthodoxe mais avec, là aussi tant du côté paternel que maternel, un entourage nombreux de vieux-croyants (dissidents religieux depuis l’époque de Pierre le Grand). Il a des frères dont il parle, mais sans mentionner leurs prénoms et parfois sans qu’il soit bien clair du quel il parle. Il est très seul, à l’écart. Socialement il est d’un milieu aisé, son père est un commerçant, son oncle maternel est un riche industriel fondateur d’une banque d’affaire. Ce qui n’empêche nullement que sa mère était très proche des nihilistes. Lui-même plus tard sera proche tant des SR que des bolcheviks, et c’est contre sa volonté qu’il s’est retrouvé en Occident sans espoir de retour en Russie : il avait obtenu un visa en 1922 pour se faire soigner en Allemagne, et quand il a voulu rentrer en Russie a découvert que son passeport avait été annulé. Il est resté apatride pendant trente ans jusqu’à ce que sa nationalité soviétique lui soit rendue en 1952. Son enfance se déroule dans le Moscou des années 1880-1890 du temps des tsars Alexandre II et III. Dans Les yeux tondus le lecteur est donc facilement perdu dans un univers d’un autre temps, mais Remizov est un excellent conteur et, même si on ne comprend pas toujours tout, on comprend l’atmosphère qui entoure cet enfant, la fascination pour les chants religieux, les cloches des églises, sa solitude involontaire (ça paraît ahurissant que personne n’ait compris son problème avant qu’il ait treize ans!). En tout cas ce livre m’aura donné envie de découvrir mieux cet auteur et son univers si original et personnel.

Pourquoi ce titre, les yeux «tondus» ? N’espérez pas trouver la réponse à la lecture. Les contemporains de l’auteur se sont posés la même question, j’ai trouvé en russe deux explications données par Remizov, je n’y ai rien compris et je n’ai pas insisté vu que ses amis n’y ont rien compris non plus. Encore un truc qui relève de son univers personnel.
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La Russie dans la tourmente

La Russie dans la tourmente

Alexeï Remizov



L'homme n'avait rien d'un apollon, mais l'artiste pétait les boutons de sa chemise ..



On ne sait pas grand chose d'Alexeï Remizof, mais s'il fallait compter sur le pays qui l'a accueilli pendant 34 ans pour faire rayonner son nom, compte là-dessus, bois de l'eau ! L'écrivain-conteur-dessinateur est né en 1877 à Moscou. IL commence son oeuvre littéraire avec le siècle qui s'ouvre et ne tarde pas à avoir du succès en Russie. Encore un artiste un peu mal né, au mauvais moment je veux dire puisqu'il est de la génération qui va connaître pleine face la révolution, le bagne, la déportation, l'exil en France. Comme tant d'autres, trop d'autres, il va donc devoir quitter le pays où il est né, qu'il aimait tant. Presque toujours la même chanson avec ces braves russes qui n'acceptèrent pas le joug soviétique !..



Alors en quoi se distingue-t-il des autres notre ami Alexeï ? C'est un créateur, et il a du talent le bougre, de la personnalité. Pour s'en convaincre, il suffit de voir la quantité d'émules qu'il a suscités. En gros, il ne fait pas grand chose comme les autres : c'est un conteur talentueux et entame le siècle avec fougue. Sa langue est neuve, à base de folklore et d'archaïsmes ; autant dire imagée et la traduction de son russe chantant en prose est difficile. Son premier grand texte, le roman "Les Etangs, 1905" est un peu lourd, complexe, plutôt réservé à l'élite,-qu'on lui pardonne- cela dit non dénué de talent et de poésie, mais compte tenu de sa culture érudite qui comporte un large versant populaire, il va ouvrir son répertoire aux contes, aux légendes avec "un humour malicieux, une feinte simplicité, une bonhomie factice qui ne font que mieux voiler le dramatisme intense qui se devine pourtant derrière le masque", selon les mots de l'historien de la littérature R. Hofmann.



La Russie dans la tourmente, son chef d'oeuvre, d'autres pensent au Limonaire, se situe dans cette évolution littéraire de l'artiste. Il est écrit en 1927 et traite de la période 1916-1921. L'auteur est alors déjà en France en émigré. C'est le deuxième volet de l'oeuvre de Remizov : la Russie révolutionnaire, alternant ainsi avec ses thèmes favoris. La Russie dans la tourmente, on la retrouve aussi dans la littérature sous le nom de : " la Russie dans le tourbillon". On y trouve tour à tour, sa Russie sentimentale, la Russie bouleversée, meurtrie, affamée sous la révolution, et lui-même, son intimité, ses penchants personnels.

La partie avant la révolution est particulièrement poignante ; la partie attachée à la révolution a, outre la valeur littéraire, un intérêt historique et documentaire, sans aller jusqu'au travail de greffier qu'entreprit plus tard Soljenitsyne à la faveur du Goulag.



Remizov est mort en 1957 à Paris, enterré au cimetière russe de Sainte Geneviève des bois ; son oeuvre connaît un regain d'intérêt auprès du public russe aujourd'hui. Pour les français, ben oui, le nom de Remizov n'évoque pas grand chose. Certes il fut comme d'autres tourné indéfectiblement vers sa Sainte Russie mais le corollaire étant que la France les a mal accueillis en leur prêtant des préjugés inadmissibles, artistes ou pas. La France est dans ce temps indécrotablement politisée. D'ailleurs on a le sentiment aujourd'hui, un siècle après, qu'elle n'a pas beaucoup changé..



Mais ça ce n'est que mon humble avis :

PG
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Koukkha : Le tombeau de Rozanov

KOUKKHA d’ ALEXEÏ REMIZOV

Livre écrit en hommage à son ami le philosophe Rozanov, plutôt un recueil de fragments de vie assemblés sans ordre particulier. Il y a un côté fantastique et légèrement grotesque dans ce livre qui permet de découvrir Remizov célèbre avant la révolution, totalement disparu pendant cette révolution et qui recommence à être traduit depuis quelques années.
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Sentiers vers l'invisible

Neuf nouvelles qui parlent de l’invisible. Pas vraiment des nouvelles fantastiques au sens de Poe ou encore moins Lovecraft. Alexei Remizov a toujours été marqué par le rapport entre la vision réelle du monde réel et celle intérieure d’un monde invisible. Il a expliqué dans Les yeux tondus à quel point le jour où on a corrigé sa forte myopie avec des lunettes, il a ressenti la perte d’un monde imaginaire, celui que cette vision floue lui laissait loisir de construire, ce monde invisible. Il a fini sa vie quasiment aveugle, ayant, au contraire de ce que les myopes connaissent bien, « laissé » sa vision continuer à se dégrader, se refermer pour retrouver son monde invisible (mon interprétation psychanalytique de comptoir !)

Dans ce recueil, on trouve un lien très fort entre le « voir » et la tradition de sorcières, de monstres et de mystères qui trainent dans les histoires populaires des campagnes russes. L’invisible n’est pas ce qui n’existe pas, c’est ce qui existe à l’intérieur et rejoint des phénomènes inexpliqués par la science du visible mais connus de tous (de tous ceux qui y croient en tous cas), y compris bien sur la religion qui s’insère dans ce maelstrom comme une autre des croyances populaires.

Un livre de nouvelles à l’écriture et à la construction très simple, qui ressemblent parfois à de simples souvenirs d’enfance – ou plutôt des souvenirs du monde de l’enfance. PETOUCHOK, la nouvelle centrale la plus longue - 50 pages - narrant le monde de Petka, un enfant qui vit avec sa grand-mère – beaucoup de grand-mère semi-sorcières dans ces histoires – et qui rêve d’un monde d’oiseaux et de brigands et d’icônes religieuses, le tout très lointainement lié à la révolution de 1905.

5/5, ma note de myope rêveur athée ayant été élevé dans la religion.
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Soeurs en croix

J'ai aimé ce livre où l'auteur raconte son errance et son exil.....
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Le décafardiseur

Comme cicou45 dans sa critique, j'ai été moi aussi d'abord attirée par la couverture, qui est pour le moins déroutante, et au vu du thème abordé, à savoir Le Diable, je m'attendais à frissonner à la lecture de ce livre. Malheureusement,

je dois bien avouer que je n'ai pas eu l'effet escompté, je n'ai pas senti la tension monter petit à petit jusqu'au dénouement final. Peut-être faut-il être familiarisé un peu avec le folklore russe de la fin du 19ème pour apprécier pleinement cette oeuvre.
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