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Citations de Alfonso Gatto (50)


ISOLA

Avvicinarsi all’isola, a quel soffio
marino ch’è nel lascito del cielo,
e scoprirla di pietra, di silenzio
nell’agrore dell’erba, nel relitto
del làstrico squamato dai suoi scisti:
questo è rabbrividire sul mio nome
improvviso nel mònito del vento.
Più nessuno lo chiama, e l’esser solo
a scala del mio sorgere, riemerso
dal mio sparire all’avvistarmi, è spazio
che l’aperto raggiunge per fermare,
per chiudere alla stretta del suo scoglio.
Il viaggio, l’amore, in quell’arrivo
fermano il conto e il tempo, nello spazio
il nome nel raggiungermi mi chiude.
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ÎLE

S'approcher de l'île, ce souffle marin qui
est dans l'héritage du ciel,
et le découvrir de pierre, de silence dans l'aigreur de l'
herbe, dans l'épave
du lézard écaillé par ses schistes :
c'est frissonner à mon
nom soudain dans le vent.
Plus personne ne l'appelle, et être seul
sur l'échelle de mon ascension, ressurgi
de ma disparition en m'apercevant, est un espace
que l'ouvert atteint pour arrêter,
pour refermer l'étreinte de son rocher.
Le voyage, l'amour, dans cette arrivée
arrête le compte et le temps, dans l'espace
le nom en m'atteignant me ferme.
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La lune sur le lac

La lune devient en son blanc filet lac
Dans la nuit où l’air entr’ouvre ciel et terre
Pour respirer la paix.
Et pour t’avoir j’invoque la mort.

Rêve de bras pour aller plus loin
Et stupeur de croire que le néant
enlacé au tout énonce le calme,
Toi une guirlande fleurie de fillette,
Moi grossier pêcheur dans ta main
Je ne peux te croire morte et je te berce encore.
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Lelio (poème à son frère)

Ta tombe, petit enfant,
nous la voulions blanchie
comme une petite chambre
et tout autour qu’il y ait un jardin
avec la paix enchantée
d’une houe.
C’était une douce rumeur
que tu laissais partir au jour
pour trier le gravier
bleu est sa couleur
pour retrouver l’azur autour
le soir. Maintenant, que paraisse
la lune et qu’avec son vent
elle laisse le monde plus seul,
il nous semble entendre
dans l’air ta plainte.
C’était un cri du profond
de l’enfance, une renaissance...
Invente la mort,
ô petit enfant, tes signes
comme d’un jeu cassé
resté le sort
vent, à ses desseins
de nuages et des pleurs.
Chaque jour qui passe
est une chute stérile
qui nous invite dans l’ombre.
Fais irruption tête baissée
dans le rire, enfant,
dévaste la vie
une autre fois et vis.
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«C’est peut-être cela la mort, se rappeler
la dernière voix qui nous éteignit le jour.»
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Maintenant s’étend dans l’oubli ,dans le hasard

d’un bonheur lointain le monde

moi délaissé le vent me révèle:

endormi dans mon corps éteint...
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« Je veux que la poésie seule dise qui je suis, comment et pourquoi j’ai vécu, et avec le naturel qui lui est propre. Cela me suffit. Et le même refus vaudra pour toutes les autres images qui auraient pu me représenter. Nul ne saura jamais combien un poète espère en sa beauté, sa vanité, sa force et son pouvoir de sympathie, et combien en même temps il désespère de tout cela ; combien se referme sur lui le geste par lequel il voulait courir et s’annoncer ; combien il envie le succès, mais plus encore l’ironie méditée. Quand j’étais enfant, c’était moi seul qui donnais aux poètes un visage, qui les voulais exactement tels que je les voyais. Je serais heureux si vous cherchiez à m’imaginer à votre manière, avec le seul secours de mes mots. »
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Anniversaire

Ces jours je m’en rappelle : en ce matin
Ignoré où nous réveillait la terreur
D’être restés seuls, j’entendais le ciel
Comme une voix morte. Et déjà la lumière
Abandonnée aux vitres par les mourants
Me touchait le front, et sur mes cheveux
Laissant la trace de son sommeil éternel.

Un cri humain que l’on entendait, rien
-seulement la neige- et tous étaient vivants
qui derrière ce mur pleuraient, le silence
buvait à grands traits les larmes de la terre.

Oh, l’Europe gelée dans son cœur
Jamais plus ne se réchauffera : seule, avec les morts
Qui l’aiment à jamais, elle sera blanche
Sans frontières, unie par la neige.

Le chantdes hirondellesÀ nouveau ce même soir vert
et la lune qui effleure le calme du jour,
au-delà de la lumière ouverte aux hirondelles,
donne la paix au fleuve et à la campagne
et un autre amour à tous les exilés morts;
et nous monotones regrettons ce cri dépouillé
que pousse déjà l’hiver, il est seul
l’homme qui porte la ville lointaine.
et les trains qui surgissent, et à cet instant
d’après la certitude de mes notes, je sais qu’ils espèrent les femmes
des froides affiches d’un théâtre, cœur
nom usé que nous endurons un jour.
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Une mère qui dort

Une mère qui dort
Pleut doucement au milieu d’elle
Comme une grotte
Et au fond de la lumière elle a son enfant.
Une mère qui dort
dort dans l’ardente draperie d’un fauve
Qui la regarde avec mansuétude.
C’est un doux soir
Au milieu des prunelles
D’où coule un flot tranquille.
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Dans le fond du puits

Dans le fond du puits des maisons seulement
la voix d’un enfant qui passe en vélo
dans son univers gris sous l’aile
le manteau qui vole.
C’est une musique entre le vide des pièces
et les miroirs des portes
on a fini d’écouter la radio
Les voix restent immobiles.
dans la force des yeux.
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Et tu m’écouteras

Et dans ce grand silence arrive l’aube
Des ports de brumes, aux vitres
D’une maison étrangère, je parlerai
De la vie perdue comme un songe
Et tu m’écouteras au fond de ta froideur,
Fermant petit à petit tes yeux, bleu azur.

Puis sur le monde descendra la paix
De tes mains, indemne finalement
Sans peur d’être troublée.
Et alors nous croirons porter en nous
avec nos premiers espoirs une autre vie :
au souffle d’une voix qui devient lointaine
comme la lune morte du matin.
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Juste un souvenir

Nous avons cru nous rencontrer par hasard
En cette heure oubliée.
Ce fut la gare jaune dans le vert.
Un cycliste, qui avait perdu sa route
Et buvait au fond de ses yeux des souvenirs.
Mais tout est éternel pour celui qui passe,
Même le nom que l’on a entendu une fois.
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Dans cet hiver

Toi tu disais : il aurait suffi qu’il reste entre nous
Une façon de nous appeler, une façon de nous taire,
Toi tu disais : l’envie d’être à nouveau ensemble reviendra
À l’écoute de nous comme le vent,
et de main en main repassera le verre…

Maintenant la vie ne nous contente plus,
Et nous divise chacun sur sa route
Qui loin le porte.

Rien n’est resté, la mémoire
Allume encore le feu, invite les ombres
À s’asseoir, à se taire en cet hiver.
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La lune sur le lac

La lune devient en son blanc filet lac
Dans la nuit où l’air entr’ouvre ciel et terre
Pour respirer la paix.
Et pour t’avoir j’invoque la mort.

Rêve de bras pour aller plus loin
Et stupeur de croire que le néant
enlacé au tout énonce le calme,
Toi une guirlande fleurie de fillette,
Moi grossier pêcheur dans ta main
Je ne peux te croire morte et je te berce encore
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À mon père

Si tu reviens un soir prochain
le long de la rue où l’ombre tombe
bleue comme si déjà le printemps voulait jaillir,
pour te dire comment le monde est sombre et comment
nos rêves attisent la liberté
les espoirs des pauvres dans le ciel,
Je voudrais trouver un enfant qui pleure,
des yeux ouverts et le sourire, noirs
noirs comme les hirondelles des mers.

Je n’ai seulement besoin que tu sois vivant,
un homme vivant avec le cœur, c’est un rêve.
Toute la terre est une mémoire d’ombre
De ta voix qui disait aux enfants:
« Que c’est beau la nuit et comme elle est bonne
de nous aimer ainsi, pour que l’air déborde
dans le sommeil. Tu voyais le monde
comme la pleine lune dans le ciel qui la dépasse,
les hommes marchant vers le soleil levant.
Recueil la tête sur la neige
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LA VEILLE

Il pleut sur cette maison blanche, c’est le soir.
La misère des murs, dans les balcons verts,
dans les râpes de sorbiers, noircit.
Les pavois de deuil sur les portails

s’habillent d’argent avec cette lueur de ciel
qui reste là-haut, faible.
Un soir de calme parmi les brumes douces du golfe,
une femme ravive

le feu du brasier, ramenant à elle l’enfant ensommeillé
qui pèse sur son autre bras.
Dans ce que je vois j’entends une tendresse qui s’épanche,
l’étendue de la mer en son bleu céruléen s’illimite.

Je te parle ainsi, avec ce calme
qui m’est étranger,
toujours plus proche est l’heure de tous,
je vois sur la palme

du rivage la lumière lasse qui décline au couchant, la muette rafale.
À contrecœur cette main insinue sa caresse oublieuse.
Ce n’est pas rien,

crois-moi, cette image, cette fumée continue,
ce n’est pas rien.
Dans les pensées soucieuses de ma veille
je me consume
sous le charme comme tous les morts.
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ÉCOUTE LE PAS

Le soir peut mourir encore en aimant
la lumière qui lui manque, le souffle extrême
de l’air qui déjà lui apporte la nuit.
Sur nous le piège de l’illusion céleste
se referme en silence : c’est l’acte
pour l’acte qui nous décide, l’instinct suprême
de ne jamais rien nous dire qui dans le temps
laisse en suspens un désir ou la lueur
d’un espoir.
N’écoute pas les trains,
ne regarde rien d’autre au ciel que le froid tombeau de la lune,
écoute le pas des gardes de fer. Il est leur le monde qui ne dit plus rien,

qui n’accorde aucun délai à la pitié, plus de trêve à la colère.
Un pas, ils l’entendraient en tirant sur l’ombre de la lune

ou sur le silence de la ville qui leur en retourne l’écho.
Laisse-les seuls, qui avancent dans le rire glaçant de Dieu.
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Mots

« Je te perdrai comme on perd un clair jour de fête :
— je le disais à l’ombre que tu étais dans le vide de la pièce
— attentive ma mémoire te chercha
en ces années florissantes un nom, une apparence : pourtant
tu te dissiperas, et ce sera toujours l’oubli de nous dans le monde. »

Tu regardais le jour
évanoui dans le crépuscule,
je parlais de la paix infinie que le soir
étend sur les fleuves à la campagne.
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PAUVRETÉ COMME LE SOIR

Revient pauvre en amour l’herbe
dans le souvenir et le soir elle
n’apporte que cette odeur du
printemps mort,

ces prés frais au voile de la
course, qui dans les yeux des
enfants est presque le ciel, ce
rêve qu’en secret

tu libères, sans le toucher,
comme l’air de tes collines.
Tu restes pure si joyeuse de tristesse
et d’air, ayant voulu

la pauvreté comme le soir pour te
dénuder jusqu’au visage,
jusqu’aux yeux où désespère
cette lumière, je t’écoute

vide aux confins du ciel,
ample et rose dans la clameur
comme une nuée qui revient à son gel,
errante, et se repose.

Tu restes pauvre en oubli
le long du pré qui à son mur
de bleu blanchit ; adieu,
à te quitter même l’avenir,

voix sans mémoire, devient nuit.
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ÉLÉGIE

Père vaincu dans le sommeil
obscur et lointain,
l’enfant t’éveille de la main.
Né de nouveau dans ton rêve il réclame
souvenir du temps qui jeune
courait dans tes yeux,
triste au réconfort de son apparence
il ne veut pas que tu croies
la mort sombre en l’éternité.

Était si doux le ciel alentour,
au souffle et au rythme du soir
tu me portais dans tes bras au frais
sommeil de printemps.
C’est peut-être cela la mort, se rappeler
la dernière voix qui nous éteignit le jour.
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