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Citations de Alfonso Gatto (50)


Lelio (poème à son frère)


Extrait 2

Invente la mort,
ô petit enfant, tes signes
comme d'un jeu cassé
resté le sort
vent, à ses desseins
de nuages et des pleurs.

Chaque jour qui passe
est une chute stérile
qui nous invite dans l'ombre.
Fais irruption tête baissée
dans le rire, enfant,
dévaste la vie

une autre fois et vis.
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Alfonso Gatto
IN UN SOFFIO
Risvegliare dal nulla la parola.
È questa la speranza della morte
che vive del suo fumo quando è sola,
del silenzio che ventila le porte.
Il passato non cessa di passare
e l’odore che sparve è l’aria calda
che ferma gli oleandri lungo il mare
in un soffio di mandorla e di cialda.
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Lelio (poème à son frère)


Extrait 1

Ta tombe, petit enfant,
nous la voulions blanchie
comme une petite chambre
et tout autour qu'il y ait un jardin
avec la paix enchantée
d'une houe.

C'était une douce rumeur
que tu laissais partir au jour
pour trier le gravier
bleu est sa couleur
pour retrouver l’azur autour
le soir. Maintenant, que paraisse

la lune et qu’avec son vent
elle laisse le monde plus seul,
il nous semble entendre
dans l'air ta plainte.
C'était un cri du profond
de l’enfance, une renaissance ...
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Anniversaire

Ces jours je m’en rappelle : en ce matin
Ignoré où nous réveillait la terreur
D’être restés seuls, j’entendais le ciel
Comme une voix morte. Et déjà la lumière
Abandonnée aux vitres par les mourants
Me touchait le front, et sur mes cheveux
Laissant la trace de son sommeil éternel.

Un cri humain que l’on entendait, rien
-seulement la neige- et tous étaient vivants
qui derrière ce mur pleuraient, le silence
buvait à grands traits les larmes de la terre.

Oh, l’Europe gelée dans son cœur
Jamais plus ne se réchauffera : seule, avec les morts
Qui l’aiment à jamais, elle sera blanche
Sans frontières, unie par la neige.

Le chantdes hirondellesÀ nouveau ce même soir vert
et la lune qui effleure le calme du jour,
au-delà de la lumière ouverte aux hirondelles,
donne la paix au fleuve et à la campagne
et un autre amour à tous les exilés morts;
et nous monotones regrettons ce cri dépouillé
que pousse déjà l’hiver, il est seul
l’homme qui porte la ville lointaine.
et les trains qui surgissent, et à cet instant
d’après la certitude de mes notes, je sais qu’ils espèrent les femmes
des froides affiches d’un théâtre, cœur
nom usé que nous endurons un jour.
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LA VEILLE

Il pleut sur cette maison blanche, c’est le soir.
La misère des murs, dans les balcons verts,
dans les râpes de sorbiers, noircit.
Les pavois de deuil sur les portails

s’habillent d’argent avec cette lueur de ciel
qui reste là-haut, faible.
Un soir de calme parmi les brumes douces du golfe,
une femme ravive

le feu du brasier, ramenant à elle l’enfant ensommeillé
qui pèse sur son autre bras.
Dans ce que je vois j’entends une tendresse qui s’épanche,
l’étendue de la mer en son bleu céruléen s’illimite.

Je te parle ainsi, avec ce calme
qui m’est étranger,
toujours plus proche est l’heure de tous,
je vois sur la palme

du rivage la lumière lasse qui décline au couchant, la muette rafale.
À contrecœur cette main insinue sa caresse oublieuse.
Ce n’est pas rien,

crois-moi, cette image, cette fumée continue,
ce n’est pas rien.
Dans les pensées soucieuses de ma veille
je me consume
sous le charme comme tous les morts.
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PAUVRETÉ COMME LE SOIR

Revient pauvre en amour l’herbe
dans le souvenir et le soir elle
n’apporte que cette odeur du
printemps mort,

ces prés frais au voile de la
course, qui dans les yeux des
enfants est presque le ciel, ce
rêve qu’en secret

tu libères, sans le toucher,
comme l’air de tes collines.
Tu restes pure si joyeuse de tristesse
et d’air, ayant voulu

la pauvreté comme le soir pour te
dénuder jusqu’au visage,
jusqu’aux yeux où désespère
cette lumière, je t’écoute

vide aux confins du ciel,
ample et rose dans la clameur
comme une nuée qui revient à son gel,
errante, et se repose.

Tu restes pauvre en oubli
le long du pré qui à son mur
de bleu blanchit ; adieu,
à te quitter même l’avenir,

voix sans mémoire, devient nuit.
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« Maintenant s’étend dans l’oubli,dans le hasard

d’un bonheur lointain le monde

moi délaissé le vent me révèle:

endormi dans mon corps éteint... (Solitude)
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Alfonso Gatto
Resta con me la notte, com'è lunga
e non basta l'amore a darle un senso.
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Alfonso Gatto - Le diceva il ragazzo

Resta con me la notte, com'è lunga
e non basta l'amore a darle un senso.
All'alba vien sconsolato il freddo
che non perdona, il passo di mia madre
è nel ricordo del suo chiuso affanno
un passo stanco, sempre più leggero.
Chissà se tornerò dove m'aspetta.
Vederti intorno e con fastidio avere
dalle tue mani sulla fronte il giorno,
questo m'aiuta a chiudermi gli occhi.
Chi resiste allo sgarbo ci vuol bene,
veglia la calma, il sonno può venire.
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LA VEILLE


Extrait 2

Je te parle ainsi, avec ce calme
qui m'est étranger,
toujours plus proche est l'heure de tous,
je vois sur la palme

du rivage la lumière lasse qui décline au couchant, la muette
 rafale.
À contrecœur cette main insinue sa caresse oublieuse.
Ce n'est pas rien,

crois-moi, cette image, cette fumée continue,
ce n'est pas rien.
Dans les pensées soucieuses de ma veille
je me consume
sous le charme comme tous les morts.
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Je veux que la poésie seule dise qui je suis, comment et pourquoi j'ai vécu, et avec le naturel qui lui est propre. Cela me suffit. Et le même refus vaudra pour toutes les autres images qui auraient pu me représenter. Nul ne saura jamais combien un poète espère en sa beauté, sa vanité, sa force et son pouvoir de sympathie, et combien en même temps il désespère de tout cela ; combien se referme sur lui le geste par lequel il voulait courir et s'annoncer ; combien il envie le succès, mais plus encore l'ironie méditée. Quand j'étais enfant, c'était moi seul qui donnais aux poètes un visage, qui les voulais exactement tels que je les voyais. Je serais heureux si vous cherchiez à m'imaginer à votre manière, avec le seul secours de mes mots.
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Dans son vide
l'horizon sans secours tremblera
sous l'apparence du soir, vent
immobile qui cueille ta voix et muet

te rappelle avec elle la patience
d'attendre pour toujours dans la mort
un faible réveil d'horizon.
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Maintenant s'étend dans l'oubli,dans le hasard
d'un bonheur lointain le monde
moi délaissé le vent me révèle:
endormi dans mon corps éteint..
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ISOLA

Avvicinarsi all’isola, a quel soffio
marino ch’è nel lascito del cielo,
e scoprirla di pietra, di silenzio
nell’agrore dell’erba, nel relitto
del làstrico squamato dai suoi scisti:
questo è rabbrividire sul mio nome
improvviso nel mònito del vento.
Più nessuno lo chiama, e l’esser solo
a scala del mio sorgere, riemerso
dal mio sparire all’avvistarmi, è spazio
che l’aperto raggiunge per fermare,
per chiudere alla stretta del suo scoglio.
Il viaggio, l’amore, in quell’arrivo
fermano il conto e il tempo, nello spazio
il nome nel raggiungermi mi chiude.
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ÎLE

S'approcher de l'île, ce souffle marin qui
est dans l'héritage du ciel,
et le découvrir de pierre, de silence dans l'aigreur de l'
herbe, dans l'épave
du lézard écaillé par ses schistes :
c'est frissonner à mon
nom soudain dans le vent.
Plus personne ne l'appelle, et être seul
sur l'échelle de mon ascension, ressurgi
de ma disparition en m'apercevant, est un espace
que l'ouvert atteint pour arrêter,
pour refermer l'étreinte de son rocher.
Le voyage, l'amour, dans cette arrivée
arrête le compte et le temps, dans l'espace
le nom en m'atteignant me ferme.
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La lune sur le lac

La lune devient en son blanc filet lac
Dans la nuit où l’air entr’ouvre ciel et terre
Pour respirer la paix.
Et pour t’avoir j’invoque la mort.

Rêve de bras pour aller plus loin
Et stupeur de croire que le néant
enlacé au tout énonce le calme,
Toi une guirlande fleurie de fillette,
Moi grossier pêcheur dans ta main
Je ne peux te croire morte et je te berce encore.
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Lelio (poème à son frère)

Ta tombe, petit enfant,
nous la voulions blanchie
comme une petite chambre
et tout autour qu’il y ait un jardin
avec la paix enchantée
d’une houe.
C’était une douce rumeur
que tu laissais partir au jour
pour trier le gravier
bleu est sa couleur
pour retrouver l’azur autour
le soir. Maintenant, que paraisse
la lune et qu’avec son vent
elle laisse le monde plus seul,
il nous semble entendre
dans l’air ta plainte.
C’était un cri du profond
de l’enfance, une renaissance...
Invente la mort,
ô petit enfant, tes signes
comme d’un jeu cassé
resté le sort
vent, à ses desseins
de nuages et des pleurs.
Chaque jour qui passe
est une chute stérile
qui nous invite dans l’ombre.
Fais irruption tête baissée
dans le rire, enfant,
dévaste la vie
une autre fois et vis.
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«C’est peut-être cela la mort, se rappeler
la dernière voix qui nous éteignit le jour.»
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Maintenant s’étend dans l’oubli ,dans le hasard

d’un bonheur lointain le monde

moi délaissé le vent me révèle:

endormi dans mon corps éteint...
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« Je veux que la poésie seule dise qui je suis, comment et pourquoi j’ai vécu, et avec le naturel qui lui est propre. Cela me suffit. Et le même refus vaudra pour toutes les autres images qui auraient pu me représenter. Nul ne saura jamais combien un poète espère en sa beauté, sa vanité, sa force et son pouvoir de sympathie, et combien en même temps il désespère de tout cela ; combien se referme sur lui le geste par lequel il voulait courir et s’annoncer ; combien il envie le succès, mais plus encore l’ironie méditée. Quand j’étais enfant, c’était moi seul qui donnais aux poètes un visage, qui les voulais exactement tels que je les voyais. Je serais heureux si vous cherchiez à m’imaginer à votre manière, avec le seul secours de mes mots. »
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