Une lecture salutaire, pour tous ceux qui se trimballent des parents trop riches, trop célèbres, trop minables, trop moches, trop rigides, trop absents, trop morts, trop débauchés, trop casse-couilles.....c'est à dire à peu près 100% des êtres humains. Même les orphelins, ces petits veinards, n'échappent pas à la malédiction; les enfants d'Adam, de Caïn, d'Oedipe et ceux du facteur, ceux nés sous X, ceux nés avec une cuillère d'argent et ceux trouvés dans une poubelle, ils ont tous souffert à cause de Pôpa et Môman, ces boulets à qui en plus il faut faire "honneur"!
Ce recueil nous présente les cas de figure les plus courants, cherchez bien, vous trouverez le modèle qui ressemble à vos darons. La question reste alors: comment s'en débarrasser avec élégance et sans recourir à des moyens trop expéditifs? Certains n'hésitent pas à les pousser dans l'escalier ou à sortir le fusil de chasse, s'exposant à des poursuites judiciaires et à des complications avec le notaire de famille. Pour éviter les pièges, mieux vaut se reporter aux indications du manuel.
Une thérapie sans douleur, à la portée de tous.
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Je est un autre. Il est un autre aussi.Ali Magoudi dans Un sujet français,va l'apprendre à ses dépens, mais, grace à d'incessantes investigations, va devenir un autre lui aussi!
Il? Qui il?
Il, le père d'Ali Magoudi, Abdelkader Magoudi, celui qui lui a confié:"Ma vie est un véritable roman.Quand tu seras plus grand,je te la raconterai et tu l'écriras".
Le problème c'est qu'Abdelkader Magoudi a brillé par ses silences, occultant pour ainsi dire la période de sa vie qui s'étend de sa naissance en Algérie en 1903 à son installation à Paris 1953.
D'abord écrire ce que l'on pense être acquis:"une vie marquée par la colonisation française,son statut d'émigré nord-africain,l'occupation allemande dans l'hexagone,l'état français de Vichy,l'expansion nazie en Europe et au delà,le communisme en Pologne,les mouvements de décolonisation".
Ensuite,puiser largement dans le registre souvenirs: le passé raconté de celui qui fut un "squelette titubant en camp de concentration",un musulman "faisant fi des cinq piliers de sa religion", "un marchand des quatre saisons" en France dont les excés éthyliques et les intempérances l'envoyaient un peu trop souvent au commissariat, un père violent et injuste avec le frêre et la soeur, l'époux d'une catholique polonaise endeuillée d'un enfant mort-né qui cuisinait des coquillettes quotidiennement pour nourir sa maisonnée.. ..
S'en suit: Un sujet français qui loin d'être un roman est une longue remontée dans les archives, une enquête du style Rue des boutiques obscures de Patrick Modiano où le héros amnésique cumule preuves et indices, à la manière d'une fourmi laborieuse, mais style Modiano en moins.
Transformé en "anatomo-pathologiste, Ali Magoudi, surmonte les blocages, "traverse le miroir" pour découvrir des conflits,des humiliations,des fabulations,dont il ne soupçonnait pas l'existence.
Face à son propre fils,Théo de sept ans et demi, il s'interroge sur la mise en mots du passé et d'éventuels reproches que ce dernier pourrait lui faire.
Une saga familiale, à valeur d'exutoire, surtout intéressante pour la famille intéressée.Un auteur, Ali Magoudi, psychanalyste, aux nombreux essais abordant des thèmes psychanalytiques, écrits sous son nom ou sous le pseudonyme Oreste Saint-Drôme.
Un sujet français a été sélectionné pour le prix Goncourt 2011, je reste dubitative sur ce choix!
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" Ma vie est un roman, un jour tu l'écriras." Ali Magoudi se lance dans le récit demandé par son père, véritable enquête entre Algérie, Pologne et France, archives et recherche de témoins, du début du XXème siècle à l'après Seconde Guerre. Un travail obstiné contre les défauts de la mémoire collective et subjective.
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Des passages intéressants mais un ensemble un peu désordonné pas toujours clair sur le contenu. Et une aversion étonnante pour le lavage des mains !!
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Livre très (trop...) documenté sur les recherches de l'auteur pour retracer la vie de son père ; le sujet est intéressant, mais aucun détail ne nous est épargné et cela divient très vite indigeste.
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Recherche du père un peu pesante. Aucun détail ne nous est épargné. J'ai eu du mal à terminer ce livre.De plus, le père, sujet du livre est humainement peu intéressant.
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Un must pour qui souhaite apprendre "le lacan sans peine" ... et qui évidemment n'appendra que l'étendue de son ignorance ;-)
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Tout d’abord précisons que le titre est un peu trompeur. En effet Mitterrand n’a pas suivi une psychanalyse proprement dite avec Ali Magoudi (psychanalyste, élève de Lebovici), ce dernier s’en explique dans la préface. Non, il n’a pas reçu le Président dans son cabinet pour des séances régulières. En revanche, oui, il l’a rencontré régulièrement pendant une dizaine d’années pour des entretiens, il l’a suivi dans de nombreux voyages et il a longuement parlé avec lui de psychanalyse et de sujets plus personnels. L’ouvrage lui-même, une sorte de « docu-fiction », lui aurait été suggéré par Mitterrand lui-même. En effet il s’interrogeait profondément sur deux sujets : pourquoi est-il devenu Président de la République et pourquoi a-t-il développé un cancer.
L’exercice d’Ali Magoudi, même si celui-ci mélange parfois la fiction et la réalité, est tout de même intéressant. En reprenant des entretiens qu’il a eus avec Mitterrand et des passages de ses livres autobiographiques, il met en relief les relations de celui-ci avec sa famille, notamment avec un de ses oncles décédé dont il a plus ou moins pris la place pour les études, puis auprès des grands-parents, puis en prenant son nom comme nom de résistant par exemple. L’interrogation sur la mort qui était, comme on le sait, très présente chez lui, réapparaît à de nombreuses occasions. De même que l’image de Gaulle, et aussi celle du pape, et bien sûr celles de ses amis et adversaires politiques.
On a tellement écrit sur Mitterrand qu’il est difficile d’apprendre des choses vraiment nouvelles sur lui. Disons que l’on voit ici comment procède un psychanalyste et comment avance une analyse. Et c’est vrai que le sujet analysé est particulièrement riche….
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Ali Magoudi a beaucoup écrit sur nos chefs d'État. Manière de se chercher un père, lui à qui le sien n'a jamais transmis son histoire, dans un silence dissimulateur qui curieusement ne s'est mis a étonner l'auteur qu'après le décès de son géniteur. Que reste-t-il alors ? Une boîte à chaussures avec quelques photos et trois-quatre papiers disparates, de ceux qu'on jetterait facilement sans remord après un décès, et la notion d'un père né en Algérie, engagé dans la Marine Nationale française, émigré en France avant-guerre, marié en Pologne, alcoolique violent lors de sa fin de vie parisienne. C'est tout.
Mais bien sûr, un psychanalyste ne peut nier le père, passer indéfiniment à côté de son histoire familiale, ne peut perpétuellement accepter les silences, le déni, les cachotteries, le refoulement. Ali Magoudi s'est donc lancé pendant trois ans dans une impressionnante enquête, obsessionnelle, voire compulsive, à la recherche des traces laissées par son père, individu dont il sait d'avance qu'il ne réservera pas que des bonnes surprises.
Son travail de recherche se veut « Rigoureux. Systématique. Ordonné. » Parce que professionnel, il croit pouvoir maîtriser les affects que déclenchent les découvertes sur ses parents, sa famille, la mise à jour de secrets scrupuleusement échafaudés.
On suit pas à pas la recherche d'Ali Magoudi, qui ne nous épargne aucun détail, on colle littéralement à ses semelles : chaque établissement d'archives, chaque service, chaque dossier, chaque document, chaque nom est scrupuleusement noté, référencé, recopié, analysé, croisé et recoupé avec les précédents. Aucune piste, même a priori dérisoire, n’est négligée. J'ai beaucoup aimé cette accumulation de détails, même les "inutiles", qui a pu en désorienter certains, mais qui traduit bien d'une part le travail obsessionnel de l'auteur, dont le caractère pointilleux, policier, envahissant, est absolument hallucinant, d'autre part son désir de se protéger derrière l'objectif, le non affectif.
C'est d'ailleurs curieusement en dernier que l'auteur ira à la rencontre des rares témoins encore vivants, d'une famille que pour une grande part il ignorait.
Il y a donc 2 versants dans ce livre, d'une part la découverte d'un père, dont le destin s'est inscrit dans l'histoire, tout d'abord l'histoire coloniale, puis l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Et ce malgré les mystères qui persistent. Mais aussi l'auto-découverte du fils, qui ayant refusé le silence, découvre sa fragilité, révélée par ce qu'il découvre, et la reconstruction que cela permet ensuite.
Passionnant de bout en bout, ce livre est un nouvel opus à ajouter à la série des livres sur un homme à la recherche de ses racines, aux prises avec les archives et l'histoire, confronté aux témoignages familiaux, réels ou reconstruits. Après cette lecture, on ne pourra plus affirmer que notre vie informatique et les puces nous ont transformés en « objets » traçables ; cela existait bien avant, même si l'accès était un peu plus compliqué !
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Histoire du père écrite par le fils. « Ma vie est un roman ». Abdelkader Magoudi est mort et n’a jamais rien dit ou raconté de sa vie à ses enfants. Alors, pour chercher des renseignements et écrire la vie de son père, Ali Magoudi entreprend un travail gigantesque de recueils des données. De l’Algérie, à la France en passant par la Pologne, il interroge toutes les administrations possibles, tous les gens qui sont censés avoir connu son père de près ou de loin. Sachant que ce père est né en 1903 se propulse à Paris, en Pologne pendant la guerre, sachant qu’il se marie à une polonaise et aura trois enfants.
Ali Magoudi, écrivain, psychanalyste, médecin, va nous entraîner dans ses recherches et nous ensevelir sous une montagne de renseignements, de chiffres, d’adresses, d’institutions, françaises, polonaises allemandes. C’est épuisant et complètement inutile. Il aurait pu vraiment nous dispenser de cette masse d’informations qui somme toute n’a aucun intérêt ou aurait pu être présentée tout autrement. Tout au moins résumée. Je ne vois pas la justification littéraire…
De plus, il semble que la montagne accouche d’une souris. Il élabore les fantasmes du « double », double femme, double progéniture, héros et non-héros, pour nous laisser l’image d’un « roublard », d’un « collaborateur », d’un petit magouilleur et de plus alcoolique. Tout ça pour ça….
Au fur et à mesure qu'il "découvre" ses sources, il semble qu'il ne veuille pas se rendre à l'évidence et qu'il veut trouver "autre chose" et il continue malgré tout, se voilant un peu la face.
Je ne sais si M. Magoudi est satisfait de son travail, et si comme il le dit « de ce fait d’écrire ses lignes, je deviens autre. Un autre narrateur que celui qui s’était lancé à corps perdu dans les archives d’ici et d’ailleurs. » A-t-il accepter que ce père n’ait pas l’auréole du héros ? Le reconnaît-il tel qu’il a été ? Est-ce la signification de « cet autre » qu’il est devenu. Mais la véritable question pour moi lecteur ; ce roman aurait pu être différent, autrement différent, s’il n’avait pas été noyé dans une masse de détails complètement inutile, tous les ingrédients étaient là pour faire de cet Abdelkader un personnage particulier, colonisé complexé mais qui sait sortir en toute occasion son épingle du jeu. Je crois que l’on avait avec ce personnage matière à créer, un autre roman, beaucoup plus riche qu’une simple recherche sur le père, mais peut être faudrait il prendre plus de distance….
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Comment le recoupement de renseignements patiemment recherchés dans les archives administratives (et merci aux archivistes) permettent de tracer le parcours d'une vie.
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Bon livre, presque un essai. L'enquête effectuée par l'auteur m'a plu, néanmoins, j'ai été un peu lassée par les multiples détails.
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