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Critiques de Alice Orient (5)
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La Tunique verte

Paru en France en 1924 (en français), la première référence critique roumaine à ce roman, date de 1925. Dans une anthologie, Ion Pillat relève (avec son coauteur Perpessicius) le caractère étrange de cette construction essentiellement lyrique qui serait d'inspiration autobiographique. Confessions ? Pas si sûr, car la fin est plutôt un inespéré “happy end” et la référence à la mouvance socialiste française de l'époque n'est qu'anecdotique.

Les influences seraient nombreuses selon l'exégète de l’œuvre d'Alice Orient, Pavel Țugui, mais les évocations fantaisistes frappent avant tout par leur poésie. Au niveau de la structure, il y a une trame, comme une errance au fil de la musique dansante de premier choix : récits initiatiques, aventures avec des brigands célébrés, jalousie amoureuse, scène de roman policier même. Le surréalisme est ici bienveillant, mais son amertume contribue d'une certaine modernité dont la fatalité des voyages Paris-Bucarest est encore d'actualité.
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Textes choisis

Je renvoie à mon propos sur La Tunique verte reprise (rééditée) ici en compagnie de quelques poèmes en traduction inédite dont notamment "Les Serpents", le plus remarqué par les critiques.
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La Tunique verte

Je remercie Gabrielle Danoux, croisée sur Babelio qui m’a gentiment proposé de lire ce livre d'Alice Orient, une auteure roumaine dont elle a traduit les œuvres qui n'ont pas été écrites directement en français. Sa confiance me touche particulièrement.



Je retiens surtout sa belle démarche de promouvoir et de sauvegarder la parole et l’écriture d’une femme de lettres roumaine aujourd’hui un peu oubliée, Alice Orient.



La Tunique verte est l’histoire de Lilis, une mystérieuse jeune femme qui, hospitalisée à cause d’une fracture du poignet, perd son âme et la recherche dans une quête à la fois onirique, poétique, délirante et surréaliste. Aujourd’hui, nous parlerions peut-être d’amnésie partielle…

Ce roman se passe à Montmartre, au gré d’errances nocturnes, de péripéties, de rencontres dans des ambiances noctambules et interlopes, qualifiées d’« inepties de bar en bar ».

C’est à la fois un roman d’aventures avec des récits enchâssés, un enfant trouvé, des parents retrouvés, des personnages hauts en couleurs tel un clown danseur ou encore un alchimiste à la fois faux-monnayeur et indicateur… Et que penser du démon de l’orgueil ?



La narration veut paraître structurée… Le prologue annonce le passage d’une âme dans « les régions éblouissantes ». Le livre un est celui de la rencontre de Lilis avec Josué, « un esprit » qu’elle croise hors de son corps à la manière d’une voix dans sa tête ou d’un compagnon imaginaire. On y décrit aussi le va et vient des amis, divers et variés qui se succèdent au chevet de la convalescente. Le deuxième livre voit apparaître Goerget, nouveau guide, et pêche par certaines longueurs, notamment quand il y est question de musique. Le livre trois est une alternance de récits et de points de vue et donne la signification de la tunique verte du titre.



L’écriture est belle, travaillée et pleines de détails, vestimentaires notamment. L’auteure est souvent dans le registre de la provocation ou du contre-pied ; certaines insistances sont déroutantes, comme celles sur les origines juives de l’une des protagonistes.

La temporalité est imprécise et décousue, au rythme des saisons, l’hiver, puis le printemps. L’époque n’est pas évidente : on y roule en voiture mais on s’y habille de manière tellement farfelue que c’est indatable.

J’ai reconnu des références bibliques autour de Josué, successeur de Moïse dans la conduite des Hébreux vers la terre promise et, ici, guide de Lilis dans sa recherche d’elle-même, et mythologiques aussi avec Orphée.



Je dois avouer que l’ensemble m’a un peu décontenancée… Je dirai que c’est original, à défaut d’être surnaturel ou fantastique.



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Textes choisis

Plongée dans un univers très étrange, curieux, bigarré et prenant. Parfois je me demandais si Boris Vian n'avait pas rencontré Trainspotting mais manifestement non, l'identité de l'oeuvre est très personnelle. Que dire ? On loge à Montmartre qui n'est peut-être pas Montmartre. On démonte une porte pour faire un feu. On boit du champagne au réveil. On met ses pieds dans les cendres pour les voir briller, même s'ils restent froid. On sort d'hôpital, on parle de couvent. On rencontre des personnages parfaitement improbables. On dialogue avec une statuette qui parle. Non pas le chien, mais l'homme en toge bleue. C'est absurdement décalé, tout comme cette vie décousue qui se construit un sens, un lien autre. J'ai beaucoup apprécié me laisser submerger par cette narration déroutante. Les poésies renseignent beaucoup sur l'oeuvre de l'autrice. La pluie, le serpent et tous ces motifs impermanents. Très belle découverte. Merci à Gabrielle Danoux (Tandarica) pour cette belle découverte.
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Textes choisis

Je remercie Gabrielle Danoux, croisée sur Babelio qui m’a gentiment proposé de lire ses livres. Sa confiance me touche particulièrement.

Je ne connais pas grand-chose à la littérature roumaine et encore moins les auteurs traduits par Gabrielle Danoux ; par contre, je m’intéresse beaucoup aux difficiles enjeux du métier de traducteur…

Avant de me plonger dans Textes choisis d’Alice Orient, j’ai fait quelques recherches mais les renseignements trouvés furent plutôt maigres. Alice Ștefania Stănescu Călugăru était une poétesse roumaine, née à Paris en 1886, puis retournée à Bucarest avant de revenir en France et d’inaugurer sous le pseudonyme d’Alice Orient une nouvelle série d'écrivains roumains écrivant en français. Les Textes choisis comprennent son roman écrit en français et publié en 1924, La Tunique verte, et quelques poésies traduites par Gabrielle Danoux.

Gabrielle Danoux en dit un peu plus dans sa préface… Je retiens surtout sa belle démarche de promouvoir et de sauvegarder la parole et l’écriture d’une femme de lettres roumaine aujourd’hui un peu oubliée.



La Tunique verte est l’histoire de Lilis, une mystérieuse jeune femme qui, hospitalisée à cause d’une fracture du poignet, perd son âme et la recherche dans une quête à la fois onirique, poétique, délirante et surréaliste. Aujourd’hui, nous parlerions peut-être d’amnésie partielle…

Ce roman se passe à Montmartre, au gré d’errances nocturnes, de péripéties, de rencontres dans des ambiances noctambules et interlopes, qualifiées d’« inepties de bar en bar ».

C’est à la fois un roman d’aventures avec des récits enchâssés, un enfant trouvé, des parents retrouvés, des personnages hauts en couleurs tel un clown danseur ou encore un alchimiste à la fois faux-monnayeur et indicateur… Et que penser du démon de l’orgueil ?



La narration veut paraître structurée… Le prologue annonce le passage d’une âme dans « les régions éblouissantes ». Le livre un est celui de la rencontre de Lilis avec Josué, « un esprit » qu’elle croise hors de son corps à la manière d’une voix dans sa tête ou d’un compagnon imaginaire. On y décrit aussi le va et vient des amis, divers et variés qui se succèdent au chevet de la convalescente. Le deuxième livre voit apparaître Goerget, nouveau guide, et pêche par certaines longueurs, notamment quand il y est question de musique. Le livre trois est une alternance de récits et de points de vue et donne la signification de la tunique verte du titre.



L’écriture est belle, travaillée et pleines de détails, vestimentaires notamment. L’auteure est souvent dans le registre de la provocation ou du contre-pied ; certaines insistances sont déroutantes, comme celles sur les origines juives de l’une des protagonistes.

La temporalité est imprécise et décousue, au rythme des saisons, l’hiver, puis le printemps. L’époque n’est pas évidente : on y roule en voiture mais on s’y habille de manière tellement farfelue que c’est indatable.

J’ai reconnu des références bibliques autour de Josué, successeur de Moïse dans la conduite des Hébreux vers la terre promise et, ici, guide de Lilis dans sa recherche d’elle-même, et mythologiques aussi avec Orphée.



Je dois avouer que l’ensemble m’a un peu décontenancée… Je dirai que c’est original, à défaut d’être surnaturel ou fantastique.



J’ai abordé les poèmes avec un peu d’appréhension. Je m’intéresse beaucoup aux enjeux de la traduction, je l’ai déjà dit. Le traducteur littéraire doit respecter l’esprit du texte original, restituer la singularité d’une œuvre tout en la rendant accessible dans la langue de destination ; c’est encore plus difficile en poésie où la part d’interprétation s’accroit… Personnellement, je ne possède aucune notion de roumain.

Quelle n’a pas été ma surprise, dès le premier poème, de voir que Gabrielle Danoux a réussi à maintenir un nombre de pieds à peu près équilibrés et à conserver des rimes, peut-être pas des plus riches mais au moins en termes de sonorités… Le registre est soutenu avec des mots rares parfois (amuïr, obérer…)

En matière de poésie, tout est très subjectif… Personnellement, il faut que cela m’embarque et me touche… Ici, j’avouerai que mon préféré est le plus long qui évoque une femme-serpent dans un texte lyrique et audacieux. Les autres sont plus neutres, parlent de la pluie, du ciel ou encore des souvenirs.



Merci, Gabrielle Danoux, pour cette découverte. J’ai encore dans ma PAL d’autres livres que vous avez traduits et j’ai hâte de vous lire à nouveau.





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