Un courant d'air est entré par la porte ouverte et a fait trembler les couvertures des poches disposés près de l'entrée. On aurait dit les battements d'ailes d'une nuée d'oiseaux cloués au sol.
J'avais déjà entendu quelqu'un qualifier les Pall Mall de "clopes de pucelles", mais le menthol adoucissait le goût âcre du tabac pour lui apporter une sorte de fraîcheur chimique - c'était un peu comme se brosser les dents en enfer.
Son obsession pour les tueurs en série. Franchement, ça me dérange. Être fan de true crime ne constitue pas une personnalité.
Cette fête de Noël allait marquer mes différentes personnalités. La Brodie de Sam et la Roach de la librairie ne feraient plus qu'une. Et le moment semblait bien choisi pour y associer ma troisième personnalité: Brogan, la fille de Jackie. (305)
Roach n'était pas un surnom très sexy, mais ça me plaisait. Je préfèrais encore être comparée à une blatte, à un insecte rampant et répugnant capable de survivre à l'apocalypse, qu'à une normie insipide prénommée Brogan.
Un look ironico-branché
chiné en friperie .
J'ai trop la gueule de bois pour ressentir autre chose que de l'amertume et du regret.
"Je vais faire un petit tour, a-t-elle fini par dire en promenant son regard autour d'elle. Désolée, tu es ... ?
- Roach
- Rach ? Comme Rachel ?
- Non. Roach. Comme une blatte en anglais."
Elle s'est éloignée avec un petit rire, laissant dans son sillage une odeur écoeurante de pétales de rose. "Roach, comme la blatte. Je m'en souviendrai."
Trop sympa de ta part, ai-je pensé.
"- C'est une sale conne;" Voilà qui ressemblait déjà un peu plus à une réplique digne de Brodie. "Une snob coincée qui me regarde avec des airs supérieurs. On aurait un paquet de trucs à se dire, on pourrait bien s'entendre, mais elle s'en fout."
Au bout de quelques secondes, Sam s'est tourné vers moi. "Tu veux qu'on la bute?" (P.156)
"C'est juste pour ce soir, hein?" souffle-t-il, et le son, le son qu'il émet quand j'écrase le bout incandescent de ma cigarette contre sa joue mal rasée: ça, c'est un oiseau bleu, ça, c'est de la poésie. (P.302)