AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alicia Gallienne (13)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
L’autre moitié du songe m’appartient

Une lecture bouleversante, une étoile fulgurante dans le ciel de la vie, Alicia partie à vingt ans, en décembre 1990, emportée par une maladie osseuse, son beau visage sévillan aux yeux ardents me hante...



A quinze ans, elle note déjà dans un carnet:" J'écris je vis". La poésie sera son refuge, sa passion, son exutoire. Si l'on devine entre les lignes sa douleur secrète, jamais elle ne se plaindra de ses séjours répétés à l'hôpital, jamais elle ne montrera son découragement devant la maladie.



Ses textes poétiques, en prose ou en vers, écrits entre 1986 et 1990, révèlent une ardeur magnifique à profiter de chaque instant, à aimer, à exalter les sentiments, sans pour autant effacer la mort qu'elle sait proche. Les images sont puissantes, libres, émouvantes, d'une maturité déchirante:



" Et ma main se souvient de contacts éphémères

Qui en disaient long sur l'obscurité

Sur l'épaisseur sublime de draps aériens

Une vie une vie pour chaque heure

Et pour chaque retombée sans bruit sans bruit

Une vie plafond d'une chambre

Où l'on a aimé plus que tout"...



Tout est incandescent, profond, inspiré, dans sa poésie. Les mots s'envolent, s'enlacent en plein accord.



" Qu'importe ce que je laisserai derrière moi pourvu que la matière se souvienne de moi, pourvu que les mots qui l'habitent soient écrits quelque part et qu'ils me survivent"



Ils sont là, en nous, tes mots, Alicia, étoile toujours scintillante.









Commenter  J’apprécie          5716
L’autre moitié du songe m’appartient

À la fin d'un de ses poèmes, ces quelques mots d'Alicia Gallienne : "L'autre moitié du songe m'appartient". Cette autre moitié du songe, jamais nommée mais tellement présente, c'était celle de sa maladie, celle de l'indicible douleur, c'était ce qui ne pouvait, par pudeur, être confié, ce qui voulait se défaire des vaines apparences pour se rattacher à l'essentiel, à l'amour de la vie.



Il nous reste, à nous lecteurs, cette moitié du songe, cette part étrange et belle que la jeune écrivaine nous laisse, celle d'une écriture singulière, troublante et touchante, celle d'une sensibilité, qui ne cache pas les nuits sans sommeil, les heures entières livrées au temps, à l'abondance des mots et des impressions.



Toute l'écriture d'Alicia Gallienne est recherche de sens, de plénitude, de perpétuation d'un élan de vie. Elle se réfugie dans ce que les mots ont de plus essentiel, de plus indéfectible pour dire l'amour, le bonheur, la tristesse et les regrets aussi.



Talent précoce, imprégnée de nombreuses lectures de Baudelaire, d'Apollinaire, d'Eluard, d'Aragon,... Alicia Gallienne, toute sa courte vie, toute sa jeunesse s'est livrée à la grâce des mots, à leur entière influence. Il n'en fallait pas plus pour faire naître l'intangible beauté de son écriture et porter l'émotion de sa poésie jusqu'aux yeux.
Commenter  J’apprécie          267
L’autre moitié du songe m’appartient

J'ai acquis le livre après avoir vu La grande librairie. J'ai lu quelques pages et déjà une citation. La grande maturité d'une trop jeune défunte m'impressionne. L'amour qui a engendré la publication posthume de cette œuvre inachevée me réjouit. Lire, écrire, penser, promener, parler, pour sublimer la quarantaine forcée d'un monde inconscient.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
Commenter  J’apprécie          93
L’autre moitié du songe m’appartient

Rien, je ne peux rien dire sur ce recueil de pensées. Tout ne serait que platitudes en regard du message d' Alicia Galienne. Je dirais seulement que c'est un ouvrage à ouvrir à la moindre occasion, à consommer avec modération, voire recueillement. Si la poésie est, comme pour moi, un moyen de vous évader des servitudes quotidiennes, ne passez pas à côté !
Commenter  J’apprécie          60
L’autre moitié du songe m’appartient

Époustouflant ! Je suis abasourdie d'avoir lu autant de beauté, de force, de profondeur ! Alicia Galienne écrit entre 16 et 20 ans de nombreux poèmes et textes sur la vie, l'amour et la mort mais aussi sur l'art (lettre à Magritte, à Baudelaire).

Je reprends ici ce qu'a écrit son cousin, Guillaume Gallienne, car cela sonne juste, fait écho à ce que j'ai ressenti : "Je les relis et comme à chaque fois je suis saisi par la pure poésie de certains passages, l'immense précocité, la clairvoyance et la force qui s'en dégage et la beauté de tant d'émotions. Et j'oublie qu'Alicia est morte. J'oublie le destin, son destin, et ne ressent plus que la vie." 📚

Alicia est donc morte le 24 décembre 1990 à l'âge de 20 ans mais moi, je l'ai senti tout contre moi, vibrante, vivante, tellement. Et je vous le dis : ce qu'elle a écrit pour son âge est du pur génie !

Je rangerai plus tard, (car je vais relire mille fois certains passages), "l'autre moitié du songe m'appartient" à côté de "Écrire" de Marguerite Duras, je fais ainsi voisines mes deux héroïnes
Commenter  J’apprécie          52
L’autre moitié du songe m’appartient

Dès l'enfance, Alicia Gallienne décide de se consacrer entièrement à la lecture de ses écrivains favoris : Rimbaud, Baudelaire, Cocteau, Prévert, Genet, René Char, Pierre Reverdy, mais aussi les surréalistes, Appolinaire, Desnos _ et à l'écriture de poésies. Son premier recueil s'intitule Dominantes, composé en 1986, à seize ans. Suivent Les Nocturnes composées entre 1987 et 1988, puis le Livre noir en 1988, à dix-huit ans, alors qu'atteinte d'une grave maladie, commencent les séjours à l'hôpital, dont elle ne parle jamais dans son œuvre, se consacrant pleinement à sa passion.



Alicia Gallienne compose des poèmes aux formes multiples : les vers libres alternent avec la prose qui annonce un roman inachevé, et disent l'amour, la passion incandescente et la mort inextricablement liée à la vie. Ces poèmes que certains nous lisons en apnée nous emportent dans un flux d'images qui tentent de retenir les mots avant qu'ils ne disparaissent emportant avec eux la vie. Les références aux grands poètes sont d'inépuisables sources pour explorer l'insondable, pour rendre palpable ce qui n'est plus. Dans chaque poème on peut lire l'exigence de trouver le mot juste, d'être au plus près de la vérité des émotions en même temps qu'elle laisse effleurer l'échec de la métaphore, l'imperfection de la figure. Cette honnêteté et cette incroyable maturité est bouleversante parce que l'écriture devient éternel recommencement, perpétuel tentative. Chaque vers est une ouverture, un prolongement des précédents et en cela une victoire sur le temps. Peut-être la poésie est-elle vitale car elle est un combat contre ce bourreau qu'est le temps comme seul promesse d'infini. Ces poèmes nous éprouvent et nous grandissent dans leur extrême lucidité :

« Il me semble que des mains agiles

Tentent de retenir les mots et les choses

Qui virevoltent de la nappe blanche et bleue

Et qui tombent malencontreusement

C'est pour cela je pense

Que nous ne recueillons la beauté du ciel

Qu'en éclats morceaux et écumes... » in Pluie fantôme p 267




Lien : https://www.franceinter.fr/e..
Commenter  J’apprécie          40
L’autre moitié du songe m’appartient

Magnifique. Tant de maturité, sans rompre la fragilité... Emouvant.
Commenter  J’apprécie          40
L’autre moitié du songe m’appartient

~ Frénésie Galliennienne ~



Alicia Gallienne, à travers ses mots, m'a offert une forme de plénitude, où le singulier en la personne qu’elle était s'est infinitisé.

Alicia Gallienne, à travers ses mots, j'ai saisi pleinement ce que le silence préserve, sans savoir pour autant ce que la parole libère, mais est-ce important ?!

Il faut beaucoup de place à l’intérieur pour accoucher d'une telle poésie. Une poesie qui révèle un impétueux désir de vivre ardemment, malgré l'éminence de la mort.



Et puis ces fragments sur lesquels j y reviens, sans cesse la gorge nouée !



« Et pourtant, tant de mots se cachent d’eux-mêmes »



« Un silence / à qui j’ai tout remis / m’envahit / palpite en moi / s’allume et me brûle.



« Tu m’as éloignée de moi-même. Tellement je t’aime »



« Mais la nuit est ailleurs et certains mots remplacent l’attente »



« C’est étrange, je l’ai perdue sans arrêt toute ma vie. Je l’ai perdue sans jamais l’avoir possédée du regard »



« On s'entend sans se toucher du doigt Infaillible J'ai reconnu ton silence »



Aux interstices, le possible est plus dense, ici la profondeur est entretenue par l'urgence d'écrire. Les règles y sont moins strictes, et cette exception y est la règle. Ainsi elle vécut sur ce fil, entre deux rives, incertaine & inquiète peut-être, mais souveraine & libre sûrement.



« Cela ira. Je n’ai pas peur du noir. Et puis il n’y pas de vautours. Dans les étoiles »



Elle s'envolera au ciel, le Noël de ses vingt ans ! Mais vivra éternellement de par sa poésie !
Commenter  J’apprécie          30
L’autre moitié du songe m’appartient

J’ai beaucoup aimé L’autre moitié du songe m’appartient, très poétique, presque lyrique je trouve, un peu trop parfois… Mais qu’est-ce que c’est beau ! Les images, le rythme, les mots choisis. Tout est beau et tout est incroyablement touchant. Alicia Galienne possède un véritable talent pour magner les mots, c’est certain. Souvent je me suis laissée embarquer par ses écrits, et j’avoue que j’ai quelques fois eu du mal à tout comprendre, à tout ressentir, surtout pour les poèmes traitant le thème de l’amour, malheureusement je pense que j’ai lu trop de poèmes sur ce sujet… mais je crois que l’essentiel, et c’est ça aussi la poésie, c’est que je me suis laisser prendre par la beauté des mots. Le thème de la mort, quant à lui, dont respire la plupart des poèmes, est très marquant et certains vers sont si poignants et bouleversants que je ne pouvais détacher mes yeux de ces mots que je lisais ; ça a résonné fort en moi, comme si je comprenais, je ressentais, ce qu’elle écrivait, ce qu’elle éprouvait. Le fait qu’elle est vécue la mort de si proche rend ses poèmes encore plus beaux, parce que toutes ses batailles intérieures se retrouvent comme libérées grâce à ces mots qu’elle dépose sur le papier. Des mots pour des maux comme on dit, et là je crois que c’est encore plus vrai. En parlant de la mort, elle nous fait prendre conscience de la vie, et n’est-ce pas magnifique ?

Commenter  J’apprécie          20
L’autre moitié du songe m’appartient

Je m’étais noté ce recueil de poésie dans ma PAL depuis longtemps et je me suis enfin décidée à me lancer. Dès les premiers textes, j’ai compris que je n’arrivais pas à entrer dans cette lecture. Quelque chose m’a résisté sans que je mette le mot sur le pourquoi. En poésie, pour moi, il n’y a pas de raison tangible qui fait que l’on aime ou pas. Ça nous parle ou ça ne nous parle pas. J’ai essayé en piochant au hasard, en feuilletant les pages pour voir si je tombais sur des perles, mais ça n’a pas fonctionné pour moi. J’ai fini par abandonner.
Commenter  J’apprécie          23
L’autre moitié du songe m’appartient

Publiée sous l’impulsion de son célèbre cousin le comédien Guillaume Gallienne, Alicia GALLIENNE partie à 20 ans le 24 décembre 1990, est une poétesse éternellement jeune.



Avis :

L’amour, l’espérance, l’avenir incertain, la vie fragile et grave habitent de magnifiques textes.

Dans le secret des mots lucides, une ode au courage et des formules qui résonnent.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
Commenter  J’apprécie          10
L’autre moitié du songe m’appartient

Quelle découverte... Vraiment mais qu'est-ce que j'ai bien fait de laisser mon instinct me guider dans les rayons de Gibert Joseph. Les mots d'Alicia Gallienne m'ont touché en plein cœur. Sa poésie a le mérite d'être reconnue à sa juste valeur, alors je ne peux que conseiller la lecture de ce recueil.
Commenter  J’apprécie          00
L’autre moitié du songe m’appartient

Dans la mécanique des objets, un coup de bélier signifie le phénomène par lequel une variation soudaine de la vitesse d'un fluide dans un réseau canalaire crée une surpression, qui la plupart du temps dégénère, comme un naufrage. D'ailleurs, dans la mécanique des coeurs, les êtres à la configuration rationnelle parlent souvent de canalisation des sentiments pour éviter ce genre d'incident.



Ici, il s'agit justement de variation de pression sentimentale, de déséquilibre. Plus rien ne canalise ni retient la plume de Galienne. On est pleinement livré au chaos amoureux, à la force du désir, charnel comme platonique.



« Dans les rêves je suis libre de revenir

Ou de me prolonger vers l’avenir

Avec le défaut d’innocence de ce qui n’aura pas lieu. »



Ode au rêve, à l'amour, et à la vie. À lire avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité (âmes rationnelles s'abstenir)
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alicia Gallienne (111)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Allemagne à la portée de tous

J'ai un chien loup ou

berger teuton
berger germain
berger d'outre Rhin
berger allemand

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}